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Visite d’un collectif de permaculture de culture ouvrière et populaire : La "jungle étroite" des Fraternités Ouvrières (Mouscron, Belgique)

Gilbert et Josine Cardon, ouvriers à la retraite et militants syndicalistes « globe trotteurs », ont créé cette association "les Fraternités Ouvrières" il y a plusieurs décennies, bien avant la mode du "bio", et sont maintenant visités par des amateurs de jardinages et curieux de toute l’Europe et parfois de plus loin encore. L’association compte des centaines de membres, et visiblement le travail collectif n’y manque pas !

Ici pas de buzinessmen, pas de bobos... on s’échange des savoirs, des graines, des légumes, de la chaleur humaine, en toute simplicité. Un peu comme dans n’importe quel village cubain, où l’ANAP, syndicat paysan, a mis en place des dispositifs de formation en permaculture à l’échelle du pays (Cuba, qui a interdit les pesticides sur son territoire, est devenu le leader mondial du bio et premier pays à avoir "atteint le stade du développement durable" selon la WWF).

La permaculture, c’est tout simplement l’ensemble des savoirs et techniques qui permettent de « produire plus » en travaillant sur la qualité du sol, sans pesticides ni engrais chimiques. C’est aussi l’antithèse du "bio low cost" qu’on trouve dans nos supermarchés, où des fruits et légumes sans gout ont poussé hors sol dans des serres-cliniques qui impliquent un surcoût absurde.

Ainsi d’après Gilbert, "l’agriculture intensive c’est nous qui la faisons !"... tant il est vrai qu’en soignant le sol comme on soigne ses outils, sans intrants mortifères ni labour agressif, quand on y prend le temps, hors de toute logique de "profit immédiat et maximum", on croule vite sous la masse des végétaux comestibles produits... bien plus à les entendre que sur un sol usé par les techniques de l’agrochimie "moderne". Dans le savoir faire populaire donc, pas de "décroissance", mais au contraire une augmentation constante de la productivité par des soins appropriés, une science de pointe -certes plus "biologique" que "chimique"- et une diminution du travail pénible, puisque c’est progressivement le sol lui même, vivant, qui prend en charge les graines qu’on lui sème.

A bien des égards, l’ensemble de ces pratiques ressemble à ce qui était mise en place en URSS dans les années trente et quarante, notamment avec le « plan de transformation de la nature » de 1948 (arrêté par Khrouchtchev en 1954, qui décida brutalement de stopper l’agroécologie soviétique -essentiellement l’agroforesterie- pour s’aligner durablement sur le modèle agricole intensif américain). On commençait à l’époque à planter des bandes forestières partout dans les steppes peu fertiles du sud pour les mettre à profit des polycultures sous couvert végétal bien souvent de sorte que l’association de ces plantes lutte plus efficacement contre l’écosystème stérile des steppes sans recourt à la chimie, destructrice de la texture des sols.

Chez Gilbert et Josine, la production se fait notamment en associant aux plantes semées des arbres qui fournissent ombrage, rétention d’eau dans le sol, branches et feuille pour le composte naturel, etc. C’est ce qu’on appelle l’agroforesterie.

Petite discussion avec Josine, que nous retrouvons avec Gilbert, après une première rencontre le premier dernier lors d’une fête du PTB à Mouscron, autour des principes généraux de la permaculture et de considérations des agronomes soviétiques « pré-khrouchtchéviens » sur lesquels nous demandons son expertise...

Blog des Fraternités ouvrières

Quelques vidéos de présentation du site et d’interview du camarade Gilbert !

Guillaume SUING

»» https://germinallejournal.jimdo.com/2018/05/11/une-visite-dans-une-zon...
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

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