RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Grèce : entre austérité, répression et trahison

Depuis le mois de juillet 2015 et la trahison d’Alexis Tsipras la Grèce va mal. Elle était déjà dans une situation catastrophique suite aux divers plans d’austérité des gouvernements successifs de droite ou sociaux-démocrates. Mais l’élection de Syriza et de Tsipras aurait pu être source d’un renouveau. Une chose inédite en Europe où pour la première fois, si l’on excepte l’expérience chypriote de l’AKEL, un parti de la gauche dite radicale accédait au pouvoir et générait un immense espoir, non seulement en Grèce, mais dans toute l’Europe.

C’était pour toutes les forces progressistes la vision, enfin, d’un verrou qui cède, du premier domino qui tombe dans cette Europe ultralibérale minée de partout par l’austérité. Mais il n’en fut pas ainsi. Après quelques mois de révoltes et de bras de fer contre la Troïka (commission européenne, FMI, et BCE) le gouvernement grec cédait et se couchait, juste après avoir convoqué un référendum où le peuple grec s’était exprimé en majorité pour- justement- ne pas céder.

Depuis Alexis Tsipras est devenu un élève sérieux des institutions européennes appliquant les cures libérales qui sont imposées au peuple grec sans jamais parvenir à une amélioration de la situation pour le peuple grec. Le gouvernement d’Alexis Tsipras a ainsi continué à appliquer docilement les politiques de privatisation des entreprises grecques. Mais les salaires et les pensions diminuent et la pauvreté et l’extrême pauvreté continuent d’augmenter. C’est le résultat normal d’une telle politique.

Or, désormais ce libéralisme, voir cet ultralibéralisme, s’accompagne d’une politique de plus en plus répressive à l’égard des opposants. Et notamment à l’égard des opposants de gauche qui s’offusquent, à juste titre, de ces choix. Ainsi, des lois spéciales ont été votées, la police anti-émeute est de plus en plus déployée et des manifestations sont également interdites. Alors qu’avant les élections de 2015 les militants et les élus de Syriza s’opposaient aux ventes aux enchères des logements de ceux ne pouvant payer leur loyer, ce gouvernement, issu des rangs de Syriza organise désormais la répression contre ceux continuant à s’opposer à de telles pratiques.

Panagiotis_Lafazanis
Panayiótis Lafazánis lors d’une manifestation
Figure de la gauche grecque, Panayiotis Lafazanis n’a pas été épargné par la répression de ces anciens camarades. Lui qui a, dans sa jeunesse, résisté à la dictature des colonels, puis a été élu député sous l’étiquette Syriza avant de faire partie du premier gouvernement d’Alexis Tsipras, en tant que ministre de la Restructuration de la production, de l’Environnement et de l’Énergie, s’était ensuite éloigné de Syriza après la trahison du gouvernement. Il créait alors le Parti Unité Populaire en en août 2015.

Lui n’a pas trahi ses engagements. Et pour cela il est poursuivi par le gouvernement grec pour pas moins de seize motifs différents. En tout, Panayiotis Lafazanis risque neuf ans de prison si les différentes peines sont cumulées.

La fin de la crise, vraiment ?

Et pourtant, le 20 août dernier, le pays sortait officiellement de la période des plans de sauvetage, conduisant, quelques mois plus tôt, Pierre Moscovici, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances entre 2012 et 2014 sous Hollande, a déclarer « Pour la Grèce, ce sont huit ans d’efforts et de sacrifices qui s’achèvent ». Des efforts et des sacrifices qui auront touché les classes populaires et moyennes, comme toujours, tandis que les vrais responsables de la crise, eux, s’en sortent indemnes. Fallait-il arriver à ce niveau d’austérité, de pauvreté, de chômage pour, soi disant relancer l’économie grecque ? L’exemple récent du Portugal (Portugal : une autre voie pour l’Europe) nous montre qu’une politique préconisant l’inverse de ce que Bruxelles prévoit et ordonne a conduit le pays a des résultats économiques plus que satisfaisants.

Mais le peuple grec ne s’y trompe pas, et les prochaines élections législatives s’annoncent terribles pour Syriza. D’autant plus qu’Alexis Tsipras a intégré, dans son nouveau gouvernement, des personnes issues de l’ancien Pasok et d’autres issues de Nouvelle Démocratie, le parti de droite. Pour le moment Syriza se place derrière la droite, selon un écart qui oscillerait entre 5 et 11 %. D’ailleurs le premier ministre grec est lui aussi au plus bas dans les sondages.

Les parties et personnes se réclamant de gauche ne peuvent désormais plus soutenir le gouvernement grec. Depuis juillet 2015, et son renoncement, Alexis Tsipras et Syriza ne sont plus dignes de notre confiance. Et d’autres forces de gauche grecques méritent, et attendent notre soutien. Les prochaines élections, qui auront lieu en septembre prochain, seront un vrai indicateur pour savoir dans quelle direction ira la Grèce ces prochaines années.

République sociale

Pour approfondir le sujet :

LA MISE EN EXAMEN DE PANAYIOTIS LAFAZANIS EST UNE SINISTRE PREMIÈRE POUR LA 2E RÉPUBLIQUE HELLÉNIQUE, DU JAMAIS VU DEPUIS LA DICTATURE DES COLONELS.

Le virage répressif du gouvernement de Tsipras

»» https://republiquesocialeblog.wordpress.com/2018/11/16/grece-entre-aus...
URL de cet article 34098
  

La gauche radicale et ses tabous
Aurélien BERNIER
Le constat est douloureux, mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, le Front national réussit bien mieux que le Front de gauche à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche « radicale » qu’à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme ! Tel est le paradoxe analysé dans ce livre. Paralysé par la peur de dire « la même chose que Le Pen », le Front de gauche (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si le climat avait été une banque, ils l’auraient déjà sauvé.

Hugo Chavez
Président du Vénézuela, au somment de Copenhague, Déc. 2009
en citant un slogan lu dans les rues de la ville.

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.