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Brésil : Auschwitz de la "reprise" à l’étude, ou quand l’armée enlève les pères et les mères des travailleurs

Le ministère de l’économie et le gouvernement ont, finalement, un plan pour relancer l’économie après la nouvelle crise du coronavirus.

On pourrait bien l’appeler le Plan Auschwitz, en hommage au tristement célèbre camp de concentration (en fait, trois d’entre eux) de l’Allemagne nazie, où sur la porte de fer était écrit "Arbeit macht frei", "le travail libère"(1), en allemand.

Exagération ? Lisez ce qui est écrit dans la Folha (quotidien de São Paulo), aujourd’hui le 14 mai (à la fin du texte, parce que les journalistes, peut-être à cause de leur jeunesse, n’ont pas réalisé la gravité de ce qui est prévu, ce que je souligne dans le texte :

Le contrôle [de la reprise du travail] serait garanti par un protocole à définir par le ministère de la santé avec les procédures nécessaires (adaptations des chaînes de montage, comme la distance entre les employés) pour éviter la contagion. Pour cela, des tests de masse seraient nécessaires.

Une autre idée en cours serait de retirer la population qui fait partie du groupe à risque, comme les personnes âgées, du domicile de ces travailleurs, en particulier les plus nécessiteux.

Les personnes qui participent aux discussions disent qu’une proposition en cours d’analyse au Ministère de l’intérieur prévoit la sélection des personnes âgées, surtout dans les grands centres urbains, et leur transfert dans des hôtels qui sont actuellement fermés.

L’organisation de ce groupe de travail sera laissée à l’armée.

Voyez ce que cela signifie : pour que l’ homme jeune puisse retourner au travail "en toute sécurité", une troupe de l’armée (ou de la police) se rend chez lui et "enlève" sa mère, une femme de 65 ans, et l’emmène, en voiture, dans un hôtel où sont stationnés des soldats, d’où elle ne pourra pas sortir et sera placée à côté de quelqu’un qu’elle n’a jamais vu de sa vie, sans visiteurs et avec la concession suprême de pouvoir regarder par la fenêtre d’une minuscule chambre (bien sûr, les "cinq étoiles" ne seront pas les hôtels choisis).

A la fin du XVIIIe siècle, le mot yiddish pogrom a désigné la persécution des Juifs (puis des Slaves, des Tsiganes, des Protestants...). Le gouvernement brésilien veut maintenant faire le pogrom des "vioques", en enfermant les pères et les mères des travailleurs, afin que leurs enfants soient la viande des machines à faire de l’argent.

C’est à l’étude, dit le journal, au ministère de l’intérieur du général Braga Netto.

Nous sommes face à des nazis, des gens qui – peut-être ne s’en rendent-ils pas compte, ce qui ne les disculpe pas – considèrent les êtres humains comme de simples machines à produire et qui pensent qu’au nom de cela, ils peuvent faire arracher des pères et des mères à leur foyer et les déposer dans des cuticules, afin que le mécanisme du capital puisse à nouveau tourner.

Même si c’est au prix d’enlever nos mères et nos pères par des soldats.

(1) NDT : sans aucune vergogne, le service de communication du gouvernement (secom), a lancé une campagne pour le retour au travail (contre l’avis de la majorité des gouverneurs), en utilisant le slogan "le travail libère", soulevant un tollé dans le pays et réveillant (un peu) les associations juives, généralement d’une extrême discrétion sur les dérives fascistes du gouvernement.

Question de la traductrice : jusqu’où faudra-t-il s’enfoncer avant de pouvoir remonter ?

»» http://www.tijolaco.net/blog/o-ausc...
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Palestine, photographies de Rogério Ferrari
Préface, Dominique Vidal - Texte, Leïla Khaled Rogério Ferrari n’est pas un reporter-photographe. Il ne scrute pas, ne témoigne pas, n’écrit pas d’images. Il s’emploie à rendre au plus grand nombre ce qu’il a reçu en partage : l’humanité tenace de celles et ceux à qui elle est déniée. Existences-Résistances est un alcool fort, dont l’alambic n’a pas de secret ; il lui a suffit de vivre avec celles et ceux qui en composent le bouquet. Au bout de ces images, point d’ivresse. Mais un (…)
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