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Une partie de la gauche et de la droite a renoncé à la souveraineté monétaire nationale...

CONSENSUS EUROPÉISTE

Une partie de la gauche et de la droite a renoncé à la souveraineté monétaire nationale, refuse de sortir de l’euro, et s’est installée dans l’ordre monétaire néolibéral.

L’ambition de cette étude est donc de livrer un panorama général des points de vue des principales organisations politiques, syndicales et associatives françaises sur la crise de l’Union européenne et de l’euro, et de les commenter.

La conclusion principale de cette investigation, particulièrement inquiétante, est qu’il existe un consensus implicite entre presque toutes les organisations étudiées : Attac, CFDT, CGT, FO, FSU, MEDEF, MoDem, NPA, PCF, PG, PS, UMP, Union syndicale solidaires, Verts.

Résumé

De cette unanimité, il faut retrancher le Mouvement politique d’éducation populaire, l’Arc républicain de progrès, Debout la République (DLR), le Mouvement républicain et citoyen (MRC), et le Front national (FN). Debout la République se prononce clairement pour la sortie de l’euro, mais n’explique qu’assez peu la manière de faire. Le Mouvement républicain et citoyen évoque la sortie de l’euro, mais après que des tentatives de réformer l’Union européenne auraient échouées, et avec beaucoup d’ambigüités. Le FN prétend vouloir sortir de l’euro, mais cette annonce n’est qu’une arnaque, car les conditions mises par le FN pour en sortir annulent cette prétention. Le FN ne fait que des effets de manche. En réalité il ne veut pas sortir de l’euro. Comment, en effet, interpréter son slogan sur une sortie de l’euro « groupée, maitrisée et rapide », si ce n’est comme la volonté de botter en touche tout en donnant l’impression que le FN reste prétendument ferme sur sa défense de la souveraineté nationale ? Car une sortie « groupée », bien évidemment, n’a que peu de chances de se réaliser.

Ce consensus est évidemment non-dit. Il ne résulte heureusement pas d’un accord entre ces organisations qui conservent des divergences radicales et irréductibles sur de nombreux sujets. Néanmoins, sur deux questions qui conditionnent assez largement beaucoup d’autres, le consensus est réel :

  ces organisations ne voient pas de solutions nationales à la crise et renvoient tout à l’échelle de l’Union européenne ;
  elles se sont installées dans le cadre de l’euro, symbole de l’ordre monétaire néolibéral, dont elles ne veulent ou n’imaginent pas pouvoir sortir.

Sommaire

  Résumé

  Introduction

  I.- LES POSITIONS DES PARTIS POLITIQUES

o Debout la République (DLR)

o Le Front national (FN)

o Les Verts

o Le Mouvement démocrate (MoDem)

o Le Mouvement républicain et citoyen (MRC)

o Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA)

o Le Parti communiste français (PCF)

o Le Parti de gauche (PG)

o Le Parti socialiste (PS)

o L’Union pour un mouvement populaire (UMP)

  II.- LES POSITIONS DES SYNDICATS

o La Confédération française démocratique du travail (CFDT)

o La Confédération générale du travail (CGT)

o La Fédération syndicale unitaire (FSU)

o Force ouvrière (FO)

o L’Union syndicale solidaires (USS)

o Le Mouvement des entreprises de France (MEDEF)

  III.- L’ASSOCIATION ATTAC

  Conclusion


Introduction

La quasi-totalité des organisations étudiées renvoie à l’échelle européenne, c’est-à -dire au long terme, les actions à entreprendre pour sortir de la crise. Très rares sont les actions envisagées à l’échelle nationale, c’est-à -dire dans le court terme. On pourrait considérer que c’est logique puisque la crise frappe l’Union européenne. Ce serait donc bien à ce niveau qu’il faudrait aborder les problèmes. Nous ne sommes pas du tout opposés à imaginer des mesures à l’échelle européenne. Nous disons simplement que toute politique à l’échelle européenne, à plus forte raison si elle porte sur la modification des traités ou du statut de la Banque centrale européenne demande du temps. Il faut en effet l’accord unanime des Vingt-Sept.

Si des décisions efficaces étaient prises à cet échelon, nous serions les premiers à nous en réjouir. Toutefois, notre enthousiasme est quelque peu émoussé par la stratégie suivie par les organisations étudiées, car elle est unilatérale. Nous voulons dire par là que ces organisations misent tout sur l’échelon européen, c’est-à -dire sur le long terme. Elles devraient pourtant essayer d’articuler leurs analyses et leurs propositions entre les niveaux européen et national, afin d’inscrire leur action dans le court, moyen et long terme. Pourquoi, par principe, sans l’expliquer, limiter l’action politique au cadre défini par l’UE, et renoncer à toute action à l’échelle nationale ? L’ampleur de la crise exige des réponses rapides, qui ne sont possibles qu’au niveau national. Pourquoi faire reposer la totalité des réformes nécessaires à une transformation sociale progressiste à l’échelle de l’Union européenne, alors que toute l’expérience depuis 1957 montre que c’est une impasse ? A notre connaissance, aucun accord « progressiste » n’a jamais été obtenu à l’échelle européenne sur des sujets d’importance comme la politique économique et monétaire, la politique sociale et fiscale, l’environnement, les droits et les libertés... Pas même lorsqu’une majorité de pays membres étaient à direction social-démocrate ! Que dire, alors, de la situation qui prévaut en 2010, où l’Union européenne penche très fortement à droite ? Comment, dans ces conditions, obtenir des réformes de gauche ?

Nous ne pensons pas que la position des organisations que nous avons étudiées soit crédible quand elles renvoient tout à l’échelon européen en gommant littéralement l’échelon national. Hormis de puissantes luttes sociales au niveau du continent - dont on ne voit pas aujourd’hui le commencement - il est illusoire d’attendre quoi que ce soit du Conseil européen, de la Commission, ou des « sommets » des chefs d’États et de gouvernements.

Pourquoi, dans ces conditions, persister à cibler le niveau européen comme étant le seul où des politiques de gauche pourraient s’appliquer ? Rien n’est envisagé par ces organisations, en ne prenant que cet exemple, en termes de « désobéissance européenne », c’est-à -dire d’initiatives nationales fortes qui pourraient créer une dynamique dans les autres pays. Tout attendre d’une hypothétique réécriture des traités européens nous apparait être particulièrement démobilisateur. Cette stratégie - pensée ou impensée - bouche toute perspective politique et offre en revanche un boulevard aux forces d’extrême droite, nationalistes, xénophobes, racistes… Les militants des organisations de gauche concernés doivent impérativement se ressaisir et, sans abandonner les mesures envisagées à l’échelle de l’Union européenne, ajouter des propositions nationales, construire des propositions de ruptures avec le néolibéralisme à l’européenne.

Toutes les organisations étudiées se sont installées dans l’ordre monétaire néolibéral

Elles n’envisagent à aucun moment de sortir de l’euro. C’est un recul absolument considérable et tragique par rapport à la bataille idéologique et politique qui avait été engagée au moment du référendum de Maastricht en 1992, et qui avait été presque gagnée avec 48,96% pour le « non ». Il faut se rappeler que le PS, le PRG, l’UDF (ex-MoDem), Jacques Chirac, Alain Juppé et Édouard Balladur avaient appelé à voter « oui », et que le PCF, Jean-Pierre Chevènement qui était encore au PS, Philippe Séguin et Charles Pasqua du RPR, Philippe de Villiers de l’UDF, le FN avaient appelé à voter « non ». Le RPR n’avait pas donné de consigne de vote.

En 2010, en pleine crise de l’Union européenne et de l’euro, la gauche qui avait à juste titre appelé à voter « non » en 1992 est rentrée dans le rang. Comme le PS ou l’UMP, elle ne veut pas quitter l’euro. Les arguments avancés pour justifier cette position témoignent d’un affaissement de la pensée critique, d’une méconnaissance profonde de la politique monétaire et d’une dissémination alarmante du virus néolibéral. Rappelons quand même que l’euro a été bâti à partir de la BCE, rendue « indépendante » des pouvoirs publics, pour mener une politique monétaire relevant de l’intégrisme néolibéral. Certes, la BCE est contestée par beaucoup d’organisations de gauche. Mais elles s’arrêtent en chemin. Un mur invisible les empêche d’aller plus loin et de remettre en cause le système lui-même. La gauche doit se poser une seule question et y répondre clairement : croit-elle possible, de retour au pouvoir, de mener une politique de gauche en France, alors que la politique monétaire restera de droite ? Si la gauche - la vraie gauche - ne parvient pas depuis des années à progresser dans l’opinion publique, c’est précisément parce qu’elle reste muette, ambigüe ou consensuelle avec la droite sur la question cruciale qui est celle de l’Union européenne et de l’euro.

Les organisations étudiées :

Les partis politiques qui seront passés en revue sont les suivants : Debout la République (DLR), Front national (FN), Les Verts, Mouvement républicain et citoyens (MRC), Mouvement démocrate (MoDem), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti communiste français (PCF), Parti de gauche (PG), Parti socialiste (PS), Union pour un mouvement populaire (UMP). L’Arc républicain de progrès ne présentant pas de candidats aux élections, nous n’avons pas étudié ses positions. Il rassemble les formations suivantes : Comité Valmy, Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), Rassemblement des Citoyens pour la République (RCR), Collectif républicain de la gauche gaulliste.

Les syndicats suivants ont été étudiés : Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), Force ouvrière (FO), Union syndicale solidaires (USS), Mouvement des entreprises de France (MEDEF).

Quant aux associations, seule l’Association pour une taxation des transactions financières et l’action citoyenne (Attac) a été retenue compte tenu du rôle qu’elle a joué sur les questions de la mondialisation et de la globalisation financière.

Nous avons tenté dans cette présentation une approche transversale pour chaque organisation. Ainsi, nous regarderons d’abord quelle analyse générale ces organisations ont fait sur l’origine, les causes profondes de la crise et les différents plans de rigueur qui en ont résulté. Dans un deuxième temps, nous présenterons leurs propositions d’actions dans le cadre européen et enfin les mesures prônées dans le cadre national. Pour terminer, nous ferons, le cas échéant, quelques commentaires.

Afin d’établir cette « cartographie », nous avons privilégié les communiqués et positions officiels de ces différentes organisations tels qu’ils figuraient sur leurs sites Internet au 30 septembre 2010. En effet, les déclarations individuelles de telle ou telle personnalité, même influente, d’une organisation ou d’une autre, sont quelquefois guidées par le court terme d’une actualité brûlante ou par une logique purement médiatique et rhétorique. Elles ne reflètent pas nécessairement la position officielle d’une organisation décidée par ses instances dirigeantes avec la froide rigueur inhérente aux « conclaves stratégiques » et au débat collectif. La période choisie, quant à elle, correspondant au développement de la crise de l’Union européenne et de l’euro lors du premier semestre de l’année 2010.

Quelques caractéristiques générales des discours des organisations sélectionnées face à la crise.

De façon générale, il est difficile de ne pas remarquer le silence « assourdissant » de certaines organisations concernant la crise actuelle. Beaucoup de sites de partis ou de syndicats ne sont pas ou peu actualisés sur la question. D’autres sont organisés de manière tellement confuse qu’une mère n’y retrouverait pas ses petits. C’est la raison pour laquelle, dans cette recherche, il est possible que des documents de certaines organisations n’aient pas été pris en compte, tout simplement parce que nous ne les avons pas trouvés ! Si c’est le cas, que les organisations concernées nous le signalent et veuillent bien nous excuser.

Dans de nombreux cas, nous n’avons pu trancher parmi les propositions évoquées entre ce qui pourrait apparaître comme des mesures structurelles valables quelque soit le contexte, et des mesures exceptionnelles destinées à répondre à une situation d’urgence.

De façon plus particulière, on peut remarquer que :

Debout la République, hormis le M’PEP et l’Arc républicain de progrès, est la seule organisation politique à revendiquer la sortie de l’euro sur une base unilatérale. Son président, l’ex-député UMP Nicolas Dupont-Aignan, ayant participé à la campagne du « non » lors du référendum sur le projet de constitution européenne en 2005, développe une analyse très proche de celles faites par le M’PEP, Attac ou le PG pour ne prendre que ces exemples. Néanmoins, la sortie de l’euro est peu détaillée sur la manière de faire et sur les politiques à mettre en oeuvre ensuite, qui sont marquées d’une très profonde ambigüité.

Le Front national, parmi toutes les organisations étudiées, parle aussi de la sortie de l’euro, mais celle-ci, toutefois, devrait être « groupée, maitrisée et rapide ». Une telle proposition n’est que posture - et même imposture - car le temps de trouver des partenaires pour sortir de l’euro - si on en trouve - aura laissé le terrain libre aux spéculateurs. Il y a urgence économique et sociale. C’est donc de manière unilatérale que les États doivent sortir de l’euro. La position du FN relève de la politique politicienne. Même chose pour le soi-disant protectionnisme du FN qui n’est envisagé qu’au niveau de l’Union européenne. C’est ridicule puisque l’UE commerce assez peu avec l’étranger (environ 30%), sans compter le temps qu’une telle décision mettrait à être prise, et que beaucoup de délocalisations sont faites vers les pays de l’Union dont les salaires sont les plus faibles.

Les Verts n’ont pas de textes sur la crise de l’Union européenne et offrent une réponse structurelle assez détachée de la crise récente. Toutes leurs propositions restent dans le cadre illusoire de l’Union européenne. Ainsi, leur grand cheval de bataille, la « conversion écologique de l’économie », représente selon eux un potentiel de 500 000 emplois en France et 5 millions en Europe. On aimerait savoir par quelle baguette magique ce coefficient multiplicateur va pouvoir opérer. Ou en d’autres termes : appuyé sur quel traité et porté par quel exécutif ?

Le Mouvement républicain et citoyen (MRC) ne parle pas de sortir de l’euro, mais évoque simplement cette possibilité. Sa position est ambigüe et conditionnée par l’échec d’un « pacte » qui serait adressé aux pays membres pour tenir compte de la faillite de la construction européenne et envisager de nouvelles pistes d’avenir fondées sur le progrès social. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, les propositions d’actions nationales sont assez peu développées en matière économique et monétaire, l’essentiel reste fixé au niveau européen.

Le Mouvement démocrate (MoDem) est un cas particulier, car on ne peut pas dire qu’il n’y a rien sur la crise de l’Union européenne sur son site Internet ; il y a moins que rien ! Étonnant pour un parti dont le chef - François Bayrou - croit qu’il est habité d’un destin national.

Le Nouveau parti anticapitaliste (NAP) cible de manière systématique sa critique sur le Parti socialiste. Toutes ses propositions, particulièrement incantatoires, sont à prendre à l’échelle de l’Union européenne, aucune à l’échelle nationale !

Le Parti communiste français fait des propositions - certes généralement beaucoup mieux construites que les autres partis - qui ressemblent néanmoins à celles du NPA. Rares sont celles d’application immédiate, la plupart renvoient à des transformations profondes des traités, processus qui ne sera pas à l’ordre du jour avant des décennies. L’absence de réalisme de cette façon de faire contribue à boucher toute perspective politique crédible.

Le Parti de gauche (PG) est celui, parmi toutes les organisations, qui ose briser le tabou de l’impuissance nationale en voulant la « restauration des marges de manoeuvre nationales vis-à -vis de l’Union européenne ». Il est quasiment le seul, ainsi, à proposer des mesures concrètes d’application immédiate très élaborées, en France ou dans un autre pays, pour amoindrir la « dictature » des marchés financiers. Toutefois, ce parti reste marqué par des ambigüités qui l’empêchent de déployer pleinement cette perspective. Il reste encore trop paralysé par le mythe européen et envisage, par exemple, des mesures aussi baroques que le contrôle du Parlement européen sur la Banque centrale européenne !

Le Parti socialiste a aligné son discours, à la virgule près, sur celui du Parti socialiste européen (PSE) dans lequel on retrouve de « vrais » hommes de gauche comme Zapatero en Espagne, Socrates au Portugal et Papandréou en Grèce, affameurs de leurs peuples avec les plans d’austérité inouïs qu’ils leur ont infligés. Toutes les propositions du PS, à l’instar du NPA ou du PCF et, dans une moindre mesure, du PG, renvoient à des lendemains qui chantent au niveau de l’UE. Rien n’est proposé, en France, pour résoudre, ici et maintenant, les problèmes.

L’Union pour un mouvement populaire (UMP) tient un discours dont le dogme semble être la concordance permanente, servile et zélée, avec l’action gouvernementale. Il ne faudra donc pas s’étonner si nous avons puisé, pour illustrer son point de vue, dans les discours de son « maître à penser » Nicolas Sarkozy. Comme pour le PS, l’UMP et le gouvernement renvoient tout à l’échelle de l’UE.

La CFDT, de son côté, reste dans les voeux pieux des revendications intergalactiques. Rien n’est proposé ici et maintenant.

FO ne dit rien, pas d’analyse et encore moins de propositions, même si le syndicat exprime clairement sa solidarité avec les travailleurs grecs.

C’est également le cas de l’Union syndicale Solidaires qui manifeste avec beaucoup de véhémence sa solidarité avec les salariés des pays victimes de plans d’austérité, mais qui n’a aucun texte sur la crise de l’Union européenne.

La Fédération syndicale unitaire (FSU) a diffusé deux textes assez courts sur le sujet. Si l’analyse est proche de celle de la CGT ou d’Attac, les propositions le sont aussi et restent dans le « mainstream » du mythe européen.

Seule la CGT se détache très nettement du lot en disposant de nombreux documents sur l’analyse de la crise qui rejoignent celles du PCF, du PG ou d’Attac. La CGT reste cependant bloquée à l’échelle de l’Union européenne pour les propositions qu’elle formule, et ne parvient pas encore - même si on sent qu’elle en est proche - à faire des propositions d’application immédiate à l’échelle nationale.
Quant au Mouvement des entreprises de France (MEDEF), son crédo européiste est clairement affirmé. Il développe un condensé chimiquement pur de la pensée la plus conservatrice et néolibérale qui puisse exister.

L’association Attac, quant à elle, est particulièrement décevante. Certes, elle reprend l’analyse qui a fait sa force et sa renommée de sa création jusqu’au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005, mais elle n’en tire pas toutes les conséquences. Elle reste, comme toutes les organisations qui ont été étudiées, paralysée par la perspective d’actions nationales - en France ou ailleurs - de rupture avec le système de Bruxelles. En mettant comme priorité la taxation des transactions financières, l’association s’engage dans une impasse car ces taxes sont aujourd’hui devenues inadaptées face à l’évolution de la crise du capitalisme financiarisé. Le problème n’est plus de ralentir la spéculation, mais de l’éradiquer. Persister à faire de la monoculture revendicative à propos des taxes sur les transactions financières peut même être considéré, aujourd’hui, comme de la diversion. Concernant la sortie éventuelle de la Grèce de l’euro, Attac reprend curieusement le discours alarmiste et anxiogène d’un Sarkozy ou d’un Strauss-Kahn !

Patrice Hemet et Jacques Nikonoff
Une étude de Patrice Hemet et Jacques Nikonoff (Mouvement politique d’éducation populaire - M’PEP).

Le 3 novembre 2010.

Pour lire ou imprimer l’intégralité de l’étude, cliquez ici :
http://www.m-pep.org/spip.php?article1934

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COMMENTAIRES  

06/11/2010 08:41 par ROBERT GIL

Qui se souvient des prix en franc, d’une baguette, d’un café, d’un litre de lait ou d’un kilo de pomme de terre, et oui avec l’euro les prix ont augmentés, et c’est une moyenne, d’environ 30%, soit un tiers de plus qu’avant l’euro. Et ce pour tous les produits courants de la vie de tous les jours et nécessaires à tout individu et toute famille...alimentation, loyers, transports, loisirs, habillements. Sur certain produits les augmentations sont supérieures à 80% et à plus de 1200% pour les pommes de terre ! Seuls les salaires et retraites ont été indexés directement sur l’euro ! Pardon pas tous les salaires, le salaire de Sarkozy a été augmenté de 218% par rapport de celui de J.Chirac.

A l’époque du franc, les augmentations étaient de 5 à 10 centimes. Aujourd’hui les augmentations du pain, des péages, ou du carburant sont de 10 à 30 centimes d’euros, soit de 65 centimes à deux francs ! C’est à dire qu’une hausse du prix en euro, équivaut en moyenne à 12 augmentations du temps des francs. Et les augmentations n’en sont pas moins fréquentes.

Et les infrastructures publics, avez vous remarquez l’inflation des prix pour construire un gymnase, une bretelle d’autoroute ? Faites la conversion en franc, un rond point c’était un million de franc et c’est devenu un million d’euros ! Les ouvriers des travaux publics ont-ils été subitement augmentés ? Non ? Alors ou est passé la différence ? Dans quel poche est passé la plus-value ?

A qui donc a profité le système euro ? Aux spéculateurs aux banquiers et aux multinationales qui ont pu déplacer plus facilement leurs usines et leurs capitaux. Les banquiers ont investi des millions d’euros dans des pays qu’ils ont encouragé à s’endetter . Les seuls bénéficiaires de ce système sont donc les financiers et le seul avantage des citoyens c’est de pouvoir voyager en zone euro sans avoir besoin de changer la monnaie. Enfin, voyager, pour ceux qui en ont encore les moyens !

L’euro a appauvri le consommateur, et réduit le carnet de commande des sociétés de la zone euro à l’exportation. La zone euro subit une régression sociale sans précédent. Le FMI, après avoir asservi les pays du tiers monde avec ses fameuses "˜mesures structurelles’ rode a nos frontières !

Depuis la création de l’euro le secteur qui a engrangé le plus de profits est le secteur de la finance, et la logique des capitalisations financières détruit tous ce qui fait le liant et le quotidien des citoyens. Il faut restaurer la liberté et la souveraineté monétaire des différents pays. On nous prédit une dévaluation des monnaie des pays qui feront ce choix et alors, malgré les multiples dévaluations du franc entre les années 50 et 80, cela n’a pas empêchés la France de connaitre « les trente glorieuses » et des avancés sociales les plus importants de son histoire ! Si simultanément un groupe de pays décidaient de quitter l’euro, la monnaie unique n’y survivrait pas….

http://2ccr.unblog.fr/

06/11/2010 09:53 par Bernard Gensane

Attention à l’adjectif "européiste", forgé et popularisé par Le Pen.

06/11/2010 23:36 par Anonyme

L’auteur de l’article à oublié de citer l’Union Populaire Républicaine, un parti crée en 2007 par François Asselineau et qui prône la sortie de de la France, de l’UE, par le biais de l’article 50 du traité de Lisbonne, prévu à cet effet.

08/11/2010 10:07 par vladimir

L’angle mort de la mutation du capital depuis la crise de 2007 et ses consequences :

LA GUERRE CIVILE MONDIALE EST DÉCLARÉE PAR LA MONNAIE, par

Pierre Sarton du Jonchay
7 novembre 2010

http://www.pauljorion.com/blog/?p=18016#more-18016

le projet discret de la gauche" caviar" pour les prochains mois et jusqu’en 2012, devoilé dans le livre "18 mois chrono" : dissolution apres ou pas promulgation de la loi retraite,elections et gouvernement gauche plurielle jusqu’aux presidentielles.Presenté en catimini a 24h.hier soir chez Ruquier,il est connu depuis des semaines dans tous les cercles de pouvoir.

http://paul.quiles.over-blog.com/

Ce scenario explique en partie la "trahison" de
l’intersyndicale et le non appel a la greve generale.

Une course de vitesse est donc engagée pour les semaines a venir,et dont le rythme est essentiel pour l’auto generalisation en cours.

Il est dommage que l’AG de Tours ne l’ait pas pressentie et la critique sur le calendrier interne est fondée.

Comment devenir un mouvement populaire majoritaire auto organisé convergeant vers la reappropriation ?

un des multiples aspects

le debat en cours autour de la delegation revocable, un delegué pour 25,impasse ou levier ?

http://7septembre2010.forumactif.net/idees-et-propositions-d-action-f27/une-coordination-interpro-hexagonale-t512-15.htm#1467

08/11/2010 12:05 par alex67

Oui Asselineau est le seul à revendiquer une sortie complète de l’union européenne (et pas seulement de l’euro). Il en donne une explication très claire dans ses conférences ; notamment celle-ci :
http://www.u-p-r.fr/les-conferences-de-francois-asselineau/les-12-impasses-de-lue/
Si on suit ses raisonnements il apparaît clairement que la construction européenne est une impasse conçue pour brider (et anéantir) certaines puissances européennes (dont en premier lieu la France). Il serait souhaitable que Dupont-Aignan et Mélenchon s’alignent sur l’UPR. Car quitter l’Euro n’est pas suffisant, c’est l’Union européenne toute entière qui brise la souveraineté des États et des peuples en leur dictant une grande partie de leurs politiques (intérieures et extérieures).

Dans les conditions actuelles, l’Europe est une prison néo-libérale, et il est urgent d’en sortir. Si la France le fait, il est probable que d’autres pays le feront. Et ce ne sera pas un "affaiblissement" de l’Europe, au contraire, ce sera une formidable bouffée d’air frais pour les peuples qu’elle prétend "protéger" en les asservissant.

PS : Je tiens à préciser que je suis membre du NPA (par réaction anticapitaliste), mais je rejoins la lecture faite par cet article sur "mon" parti. Le NPA est incapable d’avoir une position claire sur cette question parce qu’il est à la fois internationaliste et anti-européen.

08/11/2010 23:16 par Lulu

Le Parti de gauche (PG) est celui, parmi toutes les organisations, qui ose briser le tabou de l’impuissance nationale en voulant la « restauration des marges de manoeuvre nationales vis-à -vis de l’Union européenne »

Facile à dire. Mais concrètement, ça veut dire quoi ? Parceque "les marges de manoeuvre nationales vis à vis de l’union européenne", elles existent déjà  : Sarkozy l’a bien prouvé avec sa réforme des retraites qui ne lui était pas imposée par l’union européenne, mais par les marchés financiers.

09/11/2010 14:06 par gilles

POURQUOI CE CONSENSUS EUROPÉISTE ?

1] Le consensus n’est pas en fait très étonnant quand on sait comment sont financés les partis politiques au niveau européen.

http://europa.eu/legislation_summaries/institutional_affairs/institutions_bodies_and_agencies/l33315_fr.htm

Résumé :

Les partis politiques européens, selon l’UE :

Description : - doivent être subordonnés aux traités et principes de l’union européenne, soumis à des vérifications régulières confirmant qu’ils sont bien un « facteur d’intégration » au sein de cette Union.

Description : - peuvent être financés, dans ce cadre, à hauteur de 75%. En tout état de cause les cotisations jugées « admissibles » (ce seul mot, c’est déjà tout un programme !) ne peuvent excéder 40% du budget annuel, ce qui signifie clairement que l’équilibre financier de ces partis dépend de l’UE, que le financement des « partis européens » ne peut en aucune manière reposer sur les seules cotisations des adhérents...

Par conséquent les partis constitués comme partis européens ne sont pas le produit de l’association volontaire de partis nationaux mais des instruments subsidiaires de l’UE qui les finance majoritairement et les soumet à son contrôle régulier, cependant que les partis « nationaux » doivent consacrer dans les assemblées législatives la plupart de leur temps à traduire les directives de l’Union européenne.

Que la « démocratie politique » soit menacée, tous ces éléments le confirment.

Ils se combinent avec l’offensive contre tous les éléments de la « démocratie sociale », la mise en place de la « nouvelle gouvernance » qui implique l’intégration des organisations ouvrières dans les dispositifs d’accompagnement de l’économie capitaliste et la constitution, en Europe comme à l’échelle internationale, de dispositifs d’aliénation de l’indépendance syndicale, qu’ils s’appellent CES, CSI ou forums « participatifs ».

2] Quand à dire comme Lulu : «  Parce que « les marges de manoeuvre nationales vis à vis de l’union européenne », elles existent déjà  : Sarkozy l’a bien prouvé avec sa réforme des retraites qui ne lui était pas imposée par l’union européenne, mais par les marchés financiers. »

La réforme des retraites a été décidée en mars 2002 au sommet de Barcelone par les dirigeants du Conseil européen.

Texte intégral ici : http://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressdata/fr/ec/71026.pdf

Extrait : « chercher d’ici 2010 à augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif auquel cesse, dans l’Union européenne, l’activité professionnelle »

Un tel texte fut pourtant entériné par un gouvernement français de « gauche plurielle ».

3] La concurrence vers le bas des systèmes sociaux et fiscaux est à la base de la « construction européenne »

Il y a toujours un temps de retard entre le vote des traités ou des lois, leur mise en oeuvre et la perception qu’en ont ensuite les citoyens. C’est la loi du genre, mais cela peut aussi être une tactique délibérée pour avancer masqué dans des domaines sensibles.

C’est effectivement ce qui s’est passé avec la plupart des décisions européennes de libéralisation tous azimuts, dont on n’a mesuré les effets désastreux que bien longtemps après leur adoption. La quasi totalité des responsables politiques se réclamant de la gauche de gouvernement le savent parfaitement, mais rares sont ceux disposés à l’admettre publiquement. Cela reviendrait en effet pour eux à abjurer ce qu’ils ont encensé, à faire leur autocritique publique et à sortir du « politiquement correct européen » hors duquel on nous serine que toute ambition présidentielle est par avance vouée à l’échec en France.

Heureusement, les libéraux n’ont pas de ces pudeurs. Eux, au moins, n’hésitent pas à afficher la couleur. Pour celles et ceux qui ont voté le traité de Maastricht en 1992, je vais citer les propos, tenus en 1999, d’une personnalité éminente qui, au début des années 1990, avait imposé ses vues aux négociateurs dudit traité. En particulier à la France de François Mitterrand, de Michel Rocard et de Pierre Bérégovoy. Il s’agit de M. Hans Tietmeyer, alors président de la Bundesbank, dont la Banque centrale européenne n’est que la transposition, en plus « indépendant » encore, au niveau européen.

Répondant, à la fin août 1999, à la veille de son départ à la retraite, à une question qui lui était posée sur les conséquences sociales de la récente mise en place de l’euro, le patron de la « Buba » s’exprimait ainsi : « L’homme de la rue n’en est pas conscient. Tout le monde ne comprend pas encore de quoi il s’agit ». Pour la gouverne de l’« homme de la rue », ce modèle de banquier central auquel Jean-Claude Trichet s’évertue de ressembler, mettait ensuite carrément les pieds dans le plat. Que l’on en juge : « La concurrence entre les systèmes de protection sociale sera plus forte, pas seulement vis à vis du monde non européen, mais aussi à l’intérieur de l’Europe… Il faut de la concurrence entre les systèmes fiscaux, tout comme entre les systèmes de protection sociale nationaux… Il n’y aura pas de retour en arrière, c’est définitif » [1].

25/10/2012 23:33 par xavier dupret

J’illustrerai la misère de l’eurolibéralisme par deux textes que j’ai produits. L’un porte sur la crise de la zone euro, l’autre sur le traitement des crises bancaires après 20 ans de lavage de cerveau néolibéral en Europe
crises bancaires : http://www.gresea.be/spip.php?article1048
Zone euro : http://www.gresea.be/spip.php?article485
X.D

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