RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Déconstruction d’un mensonge médiatique : la Suède et Julian Assange (Sex With Lawyers)

Note du traducteur : Cet article a été rédigé en 2012. Les éléments détaillés de l’affaire permettent de comprendre l’imbroglio suédois et éclaire certains points obscurs. Il s’ensuit que certaines affirmations faites lors d’interviews ou conférences par votre humble serviteur ne sont pas tout à fait exacts. Cela étant, le fond est correct. Et connu depuis le début. Vous pouvez maintenant envoyer vos protestations à votre journal préféré qui n’a pas fait son travail.

10 septembre 2012 : Il y a quelques semaines, j’ai commencé à rédiger une réponse à un commentaire sur un blog. Ce blog s’intéressait à toute l’affaire de l’extradition d’Assange. Le sujet précis était les circonvolutions sémantiques autour de la nécessité d’interviewer Julian Assange en Suède.

Je me suis arrêtée parce que j’étais trop sous le coup de la colère, ce qui me rendait plus incohérente que d’habitude. Ma réponse devenait trop longue pour un commentaire, car il fallait replacer les choses dans leur contexte.

Ce qui avait commencé comme une ébauche de commentaire a lentement pris forme alors que je continuais à suivre les différents concours de celui qui pisserait le plus loin à propos de toute l’affaire Assange.

Je dois ajouter que ma colère n’avait absolument rien à voir avec l’affaire Assange en soi. Ce qui m’énerve toujours, c’est de voir des enfoirés de juristes sans cesse jacasser dans un vide spirituel surréaliste. Pour moi, en tout cas, la chose la plus raisonnable à faire est de chercher des documents sources.

Le compte rendu des premiers entretiens avec les deux femmes est disponible sur le Net depuis un certain temps. Lorsque je les lis et que je lis ensuite les termes du mandat d’arrêt européen, il me paraît clair que le Mandat d’Arrêt Européen (MAE) - et donc l’enquête suédoise sous-jacente - est en grande partie une déformation importante des histoires et des intentions des femmes.

Claes Borgström, avocat membre du Parti Social Démocrate Suédois

Il y a l’histoire de Claes Borgström, à qui on a demandé pourquoi SW n’avait pas réalisé que ce qui s’était passé pouvait être considéré comme un viol, et qui a répondu ’Parce qu’elle n’est pas avocate’.

Borgström revient sur ce sujet dans http://www.guardian.co.uk/media/2011/feb/05/julian-assange-reveal-everything

Qu’en est-il de l’accusation selon laquelle Bergström lui-même a des motivations politiques et a persuadé les deux femmes de faire appel du renvoi du procureur alors qu’elles ne voulaient pas initialement alléguer un viol ? ’Elles ne savaient pas, en fait, comment elles devaient gérer la situation. Nous savons que beaucoup de femmes ... ne sont pas tout à fait sûres s’il s’agit d’un crime ou non ? C’est proche, mais la ligne a-t-elle été franchie ?’ L’officier de police qui a entendu leur histoire a été légalement obligé de contacter un procureur, qui a jugé qu’il s’agissait d’une allégation de viol, a déclaré Bergström.

Ses clientes ont-elles pleinement soutenu la décision de poursuivre Assange ? ’Oui, oui. Elles le soutiennent. En même temps, peut-être que si elles avaient su dès le début ce qui allait se passer, elles ne seraient pas allées à la police du tout. Je n’en sais rien.’

Sa réponse ne semble pas être un ’oui’ retentissant en ce qui concerne le soutien des femmes à l’action. Il ressort clairement de l’interview de SW qu’elle était extrêmement contrariée d’avoir appris qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre Assange alors même qu’elle était interrogée...

Il n’est pas non plus du tout précis sur qui a parlé de viol en premier, comme le montre la déclaration (ci-dessous) de Linda Wassgren , l’officier de garde qui a parlé la première fois aux femmes et a décidé que des crimes avaient été commis.

Partout dans le monde, des femmes sont violées et maltraitées. Elles n’ont pas besoin d’être avocates pour comprendre que cela peut non seulement être ’interprété’ comme un viol, mais qu’il s’agit bel et bien d’un viol réel. Je pense à ces femmes, puis je lis les interviews à la police des deux femmes suédoises. Lorsque j’observe tout ce cirque, j’appelle ça des conneries.

Personne ne pense donc à ces femmes ? Non. La plupart des personnes impliquées ou qui font des commentaires à ce sujet n’en ont rien à faire des femmes - en tant qu’êtres humains. Les femmes sont simplement des découpages de carton silencieux sur lesquels le mot ’Victime’ est inscrit au pochoir. Leur consentement n’est pas considéré comme nécessaire - paradoxalement parce que quelqu’un d’autre a l’intention d’affirmer un droit de consentement au nom des femmes.

En particulier, SW a fait l’objet d’abus flagrants. On peut le voir dans sa réaction à la nouvelle du mandat d’arrêt initial, et dans la déclaration de son ami MT [Lien brisé - Ndt]

’MT voulait aussi dire que, lorsque SW a visité l’hôpital et la police, cela ne s’est pas passé comme SW le voulait. Elle voulait seulement que Julian se fasse tester. Elle avait l’impression d’avoir été manipulée par la police et par d’autres’.

Les deux femmes n’ont pas leur mot à dire dans cette affaire.

Le site web de l’autorité suédoise chargée des poursuites judiciaires énonce clairement ce principe dans la procédure suédoise.

http://www.aklagare.se/In-English/The-role-of-the-prosecutor/Decision-to-prosecute/Duty-to-prosecute/

Obligation de poursuivre

Dans le cas de la plupart des crimes, le procureur a ce que l’on appelle un devoir absolu de poursuivre. Cela signifie que le procureur est obligé d’engager des poursuites s’il estime qu’il y a suffisamment de preuves pour établir qu’un crime a été commis et qu’une certaine personne l’a commis.

Cela signifie que même la victime de l’infraction ne peut pas décider de ce qui doit se passer dans le cadre des enquêtes. En d’autres termes, il n’y a pas de ’retrait des accusations’. Le procureur doit veiller à ce que le crime fasse l’objet d’une enquête, quels que soient les sentiments ou les souhaits des personnes impliquées.

La raison en est que la société a intérêt à ce que les auteurs du crime soient également jugés pour celui-ci. Des exceptions sont prévues pour certaines infractions lorsque l’on peut estimer que l’intérêt du public à engager des poursuites n’est pas suffisamment fort. Il s’agit par exemple de la diffamation, de l’atteinte à la paix domestique et des crimes d’appropriation illicite ou de vol au sein de la famille (vol, etc.).

Claes Borgström, cité ci-dessus

L’officier de police qui a entendu leur histoire était légalement obligé de contacter un procureur,

  • Les femmes ne se sont pas rendues au poste de police pour signaler un crime.
  • La femme à l’accueil a considéré que leurs histoires décrivaient des crimes.
  • Ayant décidé que des crimes avaient été commis, elle était légalement obligée d’engager une procédure, indépendamment des intentions des femmes.
  • La machine s’est mise en marche. Le consentement des femmes n’est explicitement pas pris en compte. Elles sont devenues des ’victimes’ de l’État et au yeux de l’État.

Je vois des gens qui s’excitent à propos du viol dans cette affaire et je peux parier qu’ils n’ont jamais pris la peine de chercher des informations à la source qui sont faciles à trouver.

Je vois des gens qui crient ’deux victimes de viol’ - bien qu’il n’y ait qu’une seule accusation de viol - selon le niveau le plus bas des trois niveaux de viols reconnus en droit suédois - et bien que la ’victime’ SW ne se soit pas réellement plainte d’un viol.

Trois niveaux de viol ? Allez. Nous connaissons tous le mantra que les personnes accusées d’apologie de viol doivent réciter pour se purifier l’âme : ’un viol est un viol’. Non. En Suède, il y a trois nuances de gris.

Sur cette page, je partage quelques réflexions à ce sujet :

  • Le viol et la maltraitance
  • Ce qui s’est passé entre Assange et deux femmes, selon leurs propres versions
  • Ce que l’État suédois en a fait
  • Les termes du mandat d’arrêt européen (MAE) comparé aux interviews des femmes
  • Quelques trucs sur le sexe et les juristes
  • L’affaire entre le Royaume-Uni et la Suède

Je le fais du point de vue d’une ’personne raisonnable’ qui considère la situation dans son ensemble. Ce serait très différent d’examiner des sous-événements hors contexte.

Au viol !

C’est un petit mot qui a une grande charge émotionnelle. Le viol est un mot déclencheur. Toute personne suggérant qu’il pourrait y avoir des degrés variables de viol doit s’attendre à recevoir un flot d’insultes jusqu’à ce qu’elle se couvre la tête de cendres en guise de repentir. Elles ne sauraient être absoutes avant de réciter ’un viol est un viol’.

Saviez-vous qu’en Suède, il existe trois catégories de viols avec des définitions et des peines distinctes ?

Quoi qu’il en soit, les Suédois ont certainement réfléchi de manière formelle au problème.

Une définition de WikiPedia – béni soit-il.. : « Le viol est un type d’agression sexuelle impliquant généralement des rapports sexuels, qui est initié par une ou plusieurs personnes contre une autre personne sans le consentement de cette dernière. L’acte peut être perpétré par la force physique, la coercition, l’abus d’autorité ou avec une personne incapable de donner un consentement valable, comme une personne inconsciente ou incapable. »

Pour les Nations unies : « Rapports sexuels sans consentement valable »

Pour Organisation mondiale de la santé : « Pénétration forcée ou autrement forcée - même légère - de la vulve ou de l’anus, à l’aide d’un pénis, d’autres parties du corps ou d’un objet. »

Je pourrais ajouter mon grain de sel : ’Traiter quelqu’un comme un morceau de viande (dans un contexte sexuel)’.

(...)

Cependant, un procès attirera l’attention sur ce que les femmes ont réellement rapporté.

Le texte utilisé dans le Mandat d’Arrêt Erurppéen ne sera pas pertinent, comme toutes les questions débattues devant les tribunaux britanniques. La question de savoir où Assange aurait pu être interviewé n’est plus d’actualité. La question de l’extradition vers n’importe quel pays n’est pas pertinente. Tout ce qui compte, ce sont les témoignages réels et les preuves matérielles.

Ces affaires ne sont pas aussi simples que de nombreux commentateurs l’affirment. Tout le drame et la désinformation ne rendent pas service aux femmes. Ils banalisent l’expérience des femmes qui sont en réalité contraintes physiquement ou psychologiquement et qui souffrent de véritables abus et de viols. C’est donner des munitions aux misogynes.

Et si je suis un apologiste du viol, alors Eva Finné - procureure en chef à Stockholm – l’est aussi.

Alors, que s’est-il passé ?

’Exposé conjoint des faits et des questions dans l’affaire Assange contre le ministère public suédois devant la Cour suprême du Royaume-Uni’

Cela a un côté rassurant. S’il s’agit d’un compte rendu de ce sur quoi les parties en conflit s’accordent réellement, il peut constituer une source fiable d’informations sommaires. http://www.scribd.com/doc/80912442/Agreed-Facts-Assange-Case

Agreed_Facts_Assange_Case by swedenversusassange on Scribd

Quelques extraits qui donnent un résumé :

  • Le 13 août 2010, le requérant est entré en Suède en tant que visiteur.
  • Au cours de sa visite, il a eu des relations sexuelles avec deux femmes [AA et SW].
  • Après que AA et SW se soient parlées et aient réalisé qu’elles avaient toutes deux eu des rapports sexuels avec l’appelant pendant la durée de sa visite dans des circonstances où elles étaient ou auraient pu être ou devenir non protégées contre la maladie ou la grossesse, SW a voulu que l’appelant subisse un test de dépistage.
  • Le 20 août 2010, SW s’est rendue à la police pour demander conseil. AA l’a accompagnée pour offrir un soutien.
  • La police a traité leur visite comme un dépôt de plainte officiel pour viol pour SW et d’abus sexuel pour AA.
  • Une enquête préliminaire a été ouverte et les deux femmes ont été interrogées (SW le 20 août, et AA le 21 août).
  • À l’issue de ces entretiens, le 21 août 2010, l’affaire a été reprise par le procureur général de Stockholm (Eva Finne). Après avoir évalué les preuves, elle a annulé le mandat d’arrêt contre le requérant ; elle a estimé que les preuves ne révélaient pas d’infraction de viol (contre SW).
  • Le 25 août 2010, le procureur général a déterminé que
    - Le comportement allégué par SW ne révèle aucun crime et ce dossier sera clos
  • - L’enquête préliminaire sur le comportement allégué par l’AA se poursuivra (uniquement en cas de suspicion d’’abus’).
  • Le 30 août 2010, le requérant, qui était volontairement resté en Suède pour coopérer à l’enquête, s’est présenté à un entretien avec la police dans le cadre de l’enquête préliminaire en cours concernant le rapport de AA. Il a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées.

Cela semble être un bon résumé de ce que l’on pourrait appeler la phase I de l’affaire - jusqu’au moment où les enquêtes ont été rouvertes et élargies.

Par souci de clarté, la seule enquête encore en cours à ce stade est celle sur l’agression contre AA - une allégation selon laquelle Assange avait délibérément déchiré un préservatif lors de rapports sexuels consentants. Étant donné qu’Assange le niera dans son interview du 30 août, on peut se demander si cette enquête aurait également été abandonnée à ce moment-là.

Dans les deux cas, il n’y avait aucun témoin des événements. Il y avait une possibilité qu’un préservatif produit par AA puisse jeter un peu de lumière, mais l’analyse médico-légale a conclu qu’il n’y avait aucune indication de dommage délibéré. De plus, aucune trace d’ADN n’a été trouvée sur le préservatif, ce qui est très étonnant.

Reprenons depuis le début

Il s’agit de trois personnes. Une histoire qui ne dresse pas un portrait flatteur d’aucune d’entre elles. C’est une histoire qui ferait qu’un adulte sensé filerait une claque à chacun.

Le détail peut être lu dans les interviews de la police enregistrées en août 2010. Une copie est disponible à l’adresse suivante : https://www.legrandsoir.info/julian-assange-l-affaire-suedoise-depositions-et-temoignages-a-la-police-nordic-news-network.html

Il faut demander à toute personne qui s’exprime sur ce dossier si elle a au moins lu ces interviews. Si elle ne les a pas lues, il faut lui dire de la fermer car elle n’a tout simplement aucune idée de ce dont elle parle.

Il s’agit d’un compte rendu des entretiens avec les trois personnages principaux et quelques autres. Il y a quelque chose de très important à garder à l’esprit lorsque vous les lirez. Dans le cas des deux femmes, les dépositions sont des résumés rédigés par l’intervieweur. Curieusement, aucune des deux interviews n’a été enregistrée. Assez curieusement aussi, alors que l’interview de SW se déroule au poste de police, celle d’AA se déroule le lendemain – par téléphonique - et n’est pas non plus enregistrée. Il n’y a pas d’enregistrement du ton, de l’émotion, du langage corporel, ni pour l’une ni pour l’autre. Il n’y a aucune trace du type d’interview et de réponse qui a conduit à la manière dont les choses sont décrites.

On peut probablement supposer que les interviews ont été conçues pour obtenir des informations indiquant que des infractions avaient été commises. Il devrait s’ensuivre que les interviews offriraient, dans le pire des cas, une description des événements. Elles ne constituent pas une narration naturelle. La déposition de SW est un résumé d’une interview qui a duré 2h20mn. Le texte qui raconte son histoire ne fait que 5 pages.

Les interviews présentées ci-dessus sont aussi des traductions, ce qui pourrait aussi ajouter à un sentiment d’étrangeté, mais c’est un détail. Aucun détail technique n’est abordé.

L’interview d’Assange est la retranscription d’un enregistrement.

(…)

[le traducteur invite le lecteur à consulter les retranscriptions fréquemment citées dans cet articles et disponibles ici https://www.legrandsoir.info/julian-assange-l-affaire-suedoise-depositions-et-temoignages-a-la-police-nordic-news-network.html ]

Vendredi 20 août 2010

Selon les ’Agreed Facts’ de la procédure judiciaire britannique, la raison pour s’adresser à la police était de savoir si Assange pouvait ou non être contraint de se soumettre à un test de dépistage. ’SW voulait que l’appelant subisse un test de dépistage. Le 20 août 2010, SW s’est rendue à la police pour demander conseil. AA l’a accompagnée pour l’aider’.

AA a apparemment choisi cette station de police parce qu’une enquêtrice, Irmeli Krans (voir photo - Ndt), était une amie à elle. Ceci est raconté par un mémo écrit deux jours plus tard par la personne à l’accueil - Linda Wassgren. Une copie du document se trouve ici : [lien brisé - Ndt]

Irmeli Krans (à droite) fréquente la boîte de nuit de AA .

Mes extraits et traductions :

Le vendredi 20 août 2010, j’étais temporairement assignée à la réception de Klara Napo. D’habitude, je travaille au bureau principal dans la même station

Wassgren est une enquêtrice basée dans cette station, mais elle remplaçait quelqu’un ce jour-là.

Ce jour-là, à 14 heures, deux femmes sont entrées pour parler et demander conseil sur deux événements antérieurs et elles n’étaient pas sûres de la façon dont elles devaient procéder.

A l’évidence, il ne s’agit certainement pas de ’deux femmes sont venues pour signaler un ou des viols’.

Au départ, mentionné/cité le crime de viol et que les deux femmes auraient été exposées. J’ai décidé de discuter avec les femmes individuellement et je leur ai demandé de nous raconter en détail ce qu’elles avaient vécu.

Cette ’mention de viol’ est assez ambiguë. Elle n’indique pas qui en a parlé en premier ni dans quelles conditions. Néanmoins, cela semble être le fondement de l’affirmation de certaines personnes selon laquelle les femmes sont arrivées pour signaler un ou des viols. Ce faisant, ils ignorent le paragraphe immédiatement au-dessus dans la note de Wassgren, et ignorent également ce qui sera écrit dans les ’Agreed Facts and Issues’ devant la Cour britannique. Elles ignorent également ce que Claes Borgström a dit en réponse à une question sur le soutien des femmes à des poursuites. « Elles ne savaient pas, en fait, comment elles devaient gérer la situation.... » (haut de page). Ils ignorent également quelque chose de remarquable qui se produira plus tard et qui fera soudainement avorter l’interview formelle de SW. Ils ignorent également les paroles de l’ami de SW, MT. ’(SW) a eu l’impression d’avoir été manipulée par la police et par d’autres.’

La chronologie des événements au poste de police n’est pas très claire. Les deux femmes arrivent à 14h00. Il y a un écart d’un peu plus de 2 heures avant qu’Irmeli Krans ne commence une interview officielle de SW. Pendant ce temps, Wassgren s’entretient avec les deux femmes pendant un certain temps avant de décider de converser avec chacune d’elles séparément. Il est clair que les deux femmes ont été interviewées ensemble au départ. Voir le protocole de Boström pour la description que AA lui a faite de sa présence à l’interview de SW.

(...)

D’après son rapport, Mme Wassgren a également parlé avec d’autres personnes.

Moi, Linda Wassgren, j’ai passé quelques coups de fil, entre autres pour des cas de violence domestique, et j’ai demandé aux officiers du poste de police de Norrmalms de me conseiller sur la manière de procéder. J’ai ensuite contacté la procureur de garde Maria Heljebo-Kjellstrand qui a décidé d’arrêter ....... in absentia.

Toutes les personnes à qui j’ai parlé étaient d’accord pour dire qu’il s’agissait d’un viol.

Encore une fois, il ne semble pas que les femmes soient venues se plaindre de viol(s). Il ne semble même pas qu’un cas de viol soit clairement établi à ce stade dans l’esprit de Wassgren.

On pourrait penser qu’une enquêtrice de la police serait formée à la façon de procéder en cas de plainte pour viol. Au lieu de cela, elle appelle pour obtenir des conseils et semble procéder à une sorte de vote téléphonique sur la question. C’est seulement après ces échanges qu’elle appelle la procureure de service Maria Heljebo-Kjellstrand, qui lance un mandat d’arrêt contre Assange. Apparemment vers 17h00.

Tout cela se passe sans que les femmes aient été officiellement interrogées ou aient fait des déclarations.

Pendant ce temps, SW est interviewée par Imrili Krans. L’interview a commencé à 16h21. Vers 18h40 ou un peu avant, quelqu’un entre et informe SW et Kranz qu’un mandat d’arrêt a été émis contre Assange et que la police le recherche.

Cette situation est décrite dans l’interview de SW :

Au cours de l’entretien, SW et moi avons été informées que Julian Assange avait été arrêté par contumace. Après cela, SW a eu du mal à se concentrer, ce qui a amené Imade à juger qu’il valait mieux mettre fin à l’entretien. Mais SW a mentionné qu’Assange était en colère contre elle. Il n’y a pas eu assez de temps pour obtenir d’autres informations sur les raisons de sa colère ou sur la façon dont il l’avait exprimée. Nous n’avons pas non plus eu le temps de discuter de ce qui s’était passé par la suite. L’interview n’a pas été relue à SW ni lue par elle pour approbation ; mais SW a été informée qu’elle pourrait le faire à une date ultérieure.

L’entretien s’est terminé brusquement parce que SW est devenu très agitée en apprenant qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre Assange.

Cela pourrait signifier que

a) SW se réjouissait de voir que le salaud qui l’avait violée allait recevoir ce qu’il méritait. ’Hourrah !’

ou

b) SW pensait quelque chose comme ’Oh P*** de M*** !. Il va être tellement furieux contre moi. C’est quoi ce bordel ?’

Quelle que soit la cause de son émotion, elle était si forte qu’il a fallu mettre fin à l’interview. Il n’a même pas été possible de lui relire le compte-rendu de l’entretien - ce qui aurait fait partie de la procédure normale. C’est une indication supplémentaire qu’elle n’était pas allée au poste de police pour se plaindre de viol ou d’abus. Même un imbécile comprend qu’un signalement à la police finit généralement par une arrestation.

Si quelqu’un se devait d’affirmer que SW ou AA avait crié au viol, ce serait l’avocat Claes Borgström. Ses commentaires paternalistes, que j’ai notés plus haut, affirment que l’abus a été énoncé par ’quelqu’un qui en savait plus que certaines femmes’. ’Elles ne savaient pas, en fait, comment elles devaient gérer la situation. Nous savons que beaucoup de femmes ... ne sont pas tout à fait sûres s’il s’agit d’un crime ou non »

En attendant, les nuages s’accumulaient et la tempête n’allait pas tarder à se déchaîner.

Quelqu’un a divulgué la nouvelle du mandat d’arrêt et des allégations à un journaliste du journal Expressen [Niklas Svensson - Ndt]. Le journal reçoit la confirmation du bureau du procureur qu’un mandat d’arrêt a bien été émis contre Assange et qu’il y a une accusation de viol. C’est tout à fait contraire à la loi.

Les lignes téléphoniques s’emballent. Les réseaux sont activés. Tout le monde en parle. Les personnages principaux sont soumis à d’énormes pressions. Twitter et les blogs explosent.

Samedi 21 août 2010

Expressen publie son article. La fuite de l’interruption abrupte de l’interview de SW est probablement à la source d’une rumeur selon laquelle SW et AA avaient peur d’Assange et ne voulaient pas signer de déclarations. Un complot américain est mentionné. C’est tellement amusant et génial pour le tirage.

Au cours de cette journée, AA est officiellement interrogée par l’enquêtrice Sara Wennerblom - par téléphone. L’entretien n’est pas enregistré. On ne trouve pas d’enregistrement de la durée de l’appel, mais la retranscription fait deux pages et demie. Contrairement à celle de SW, celle-ci est relue à AA qui l’approuve. On ne sait pas si les questions et les réponses ont été influencées par la tempête médiatique qui venait de se déchaîner.

Dans l’après-midi du même jour (le 21), AA donne une interview à Aftonbladet http://www.aftonbladet.se/nyheter/article7652935.ab

Elle dit que

  • Elle veut corriger des inexactitudes parues dans Expressen
  • Elle se considère comme maltraitée mais pas violée.
  • Il n’est pas vrai qu’elle avait peur de signer des déclarations par crainte d’Assange. Il n’est pas violent. Elle ne se sent pas menacée par lui
  • Dans les deux cas, le sexe consentant s’est transformé en abus
  • Elle dit que SW voulait signaler un viol, et qu’elle l’a accompagnée pour la soutenir
  • Elle n’est pas pilotée par le Pentagone ou qui que ce soit - elle rejette toutes les théories de conspiration qui inondent la toile
  • C’est le cas d’un homme qui a une vision tordue de la féminité et qui a du mal à accepter ’non’ comme une réponse.

Il est curieux que dans l’article AA affirme que SW voulait signaler un viol. Le mot ’våldtäkt’ semble clair. Tout ce qui s’est passé la veille indique que SW était en fait préoccupée par la question d’un test de dépistage. Sa réaction à la nouvelle du mandat d’arrêt implique qu’une allégation de viol n’était absolument pas dans ses intentions.

La déposition de Donald Boström comporte une section intéressante à cet égard. Il rapporte que AA lui décrit les événements entre SW et Assange d’une manière qui est absolument en contradiction avec l’histoire de SW à la police. Boström est également très troublé par la contradiction entre l’histoire racontée par AA et les relations chaleureuses qu’il avait observées entre Assange et AA dans les jours qui ont suivi les crimes présumés. Dans son esprit, Il y a quelque chose qui ne colle pas. S’il y avait une arrière-pensée, au lieu d’aider simplement SW à chercher comment obliger Assange à faire un test de dépistage, alors cela s’est mal passé. L’événement suivant fait d’AA la seule victime impliquée dans une enquête criminelle sur Assange. En raison de la fuite, son nom est mis en lumière.

Le même jour, le 21 août, l’affaire est examinée par Eva Finné - procureure en chef à Stockholm. Elle annule le mandat d’arrêt. ’Je ne pense pas qu’il y ait de raison de suspecter qu’il ait commis un viol.’ (SW)

L’enquête sur l’allégation d’abus (AA) se poursuivra, mais elle n’est pas suffisamment sérieuse pour justifier un mandat d’arrêt.

Cette annonce fut faite par une brève déclaration. Il faudra attendre le 25 août pour qu’elle rende une décision officielle :

Deux plaintes ont été déposées par deux femmes différentes dans cette affaire. La plainte numéro 1 était à l’origine classée comme viol et la plainte numéro 2 comme agression sexuelle.

Plainte numéro 1 K246314-10

Les informations recueillies lors de l’interrogatoire de la plaignante, telles que rapportées, font qu’il n’y a plus de soupçon de viol. Cela ne signifie pas que je n’ai pas confiance en ses informations. J’ai étudié le contenu de l’interrogatoire, pour décider s’il y a un soupçon d’un autre crime, en premier lieu une agression ou un abus sexuel, mais je constate dans mon analyse que ce n’est pas le cas. Par conséquent, l’enquête préliminaire est close concernant cette plainte car il n’y a pas de soupçon de crime.

Numéro de plainte 2 K246336-10

Le soupçon d’agression sexuelle demeure. Je vais demander à l’enquêteur d’interroger le suspect.

L’enquête n°2 sera raisonnable étant donné que AA a dit qu’elle pourrait encore être en possession du préservatif déchiré. Finné semble considérer que le n°1 était un rapport sexuel entièrement consentant.

J’ai vu à plusieurs endroits cette affirmation selon laquelle les femmes se sont rendues au poste de police pour se plaindre d’un viol. La seule indication de cela est que AA l’a dit dans des interviews ultérieures aux médias. Les contre-indications l’emportent largement. En particulier, le sentiment de SW d’avoir été ’malmenée’ par la police est assez révélateur.

Les commentaires de Claes Borgström indiquent que quelqu’un a dû expliquer aux femmes qu’il s’agissait de crimes. On pourrait s’attendre à ce qu’il affirme plutôt qu’elles sont allées se plaindre - sans le bénéfice de ces conseils.

À ce sujet, voici un autre extrait de l’interview de Donald Boström :

Mais c’est le contexte, et c’est pourquoi je savais ce qui allait se passer - parce qu’alors AA a dit : ’SW m’a demandée de l’accompagner à la police, et j’ai décidé de l’accompagner et de la soutenir dans cette démarche. Mais nous n’avions pas l’intention de porter plainte contre Julian ; nous voulions juste y aller et raconter nos histoires.

Et puis je me suis demandé : Est-il possible de raconter son histoire sans qu’elle devienne une plainte formelle... Oui, des détails techniques de ce genre ; mais je n’ai pas approfondi. En tout cas, c’est ce qu’elle a dit.

Elle est donc allée là-bas avec SW ; et nous avons échangé quelques coups de fil. Nous avons échangé quelques SMS à ce sujet. Et j’ai aussi appelé Julian plusieurs fois. Elles voulaient que Julian fasse un test de dépistage du sida, sinon elles allaient porter plainte contre lui. C’est ce qu’elles ont dit. Elles ne voulaient pas parler directement à Julian. Mais Julian avait parlé avec SW, dit-il, et il pensait que les choses avaient été exagérées. Mais j’ai dit à Julian : ’Les jeunes femmes veulent que tu fasses un test de dépistage du Sida ; et si tu le fais, elles ne porteront pas plainte. Mais si tu ne le fais pas, elles porteront plainte’. J’ai donc transmis cela ; j’étais le messager...

Puis AA a de nouveau appelé et a dit : ’Nous sommes allées à la police et SW a raconté son histoire ; et comme j’étais présente, j’ai rajouté une phrase’. C’est exactement ce qu’elle a dit, mot pour mot, si je me souviens bien. Aha, j’ai dit, et quelle était cette phrase ? Eh bien, la phrase était : ’Je pense que SW dit la vérité parce que j’ai vécu quelque chose de similaire’, a dit AA. Et puis elle m’a raconté l’histoire du préservatif, c’est pourquoi j’ai pensé que c’était vrai.

Je ne sais rien des détails techniques, mais ensuite AA a dit : ’Parce que tout d’un coup, nous étions deux femmes avec une déclaration sur le même homme, c’est devenu [un sujet d’enquête] et donc une plainte officielle, même si nous n’avions pas déposé de plainte.’ Et c’est ainsi que ça s’est transformée en plainte.

On peut supposer que tous ces appels et textes entre Boström et AA, ainsi que ceux entre AA et SW, constituent des preuves. Si l’on en croit Boström, la cause de tout cela est que SW voulait qu’Assange la rassure par un test de dépistage, et qu’AA l’accompagne simplement pour la soutenir. Linda Wassgren a adopté un point de vue différent et le reste est de l’hystérie.(sic)

Cette étape est une bonne occasion de comparer les histoires des femmes avec les termes du Mandat d’Arrêt Européen.

C’est également le moment où Eva Finné a pris une décision finale dans le cas de SW, avant même qu’Assange ne soit interviewé. Il est difficile d’imaginer quelles autres preuves il pourrait y avoir à ajouter à ce qui existait pour SW à ce stade. Il n’y avait pas de témoins dans la chambre.

C’est à peu près tout pour la phase I de cette affaire.

A la date du 30 août, la seule enquête officielle en cours consistait à savoir si Assange avait intentionnellement abîmé un préservatif dans le cas de AA.

A présent, examinons le Mandat d’Arrêt Européen, point par point, et comparons le aux histoires des femmes

MAE.1 - Coercition illégale

Les 13 et 14 août 2010, au domicile de la partie lésée [AA] à Stockholm. Assange, en utilisant la violence a forcé la partie lésée à supporter sa restriction de la liberté de mouvement. La violence a consisté à tenir fermement les bras de la victime et à écarter ses jambes avec force alors qu’il était couché sur elle et que le poids de son corps l’empêchait de bouger ou de se déplacer.

Extrait de la déposition de AA :

En réponse à ma question, AA répond que ni elle ni Assange n’avaient consommé d’alcool pendant la soirée. Pendant qu’ils étaient assis et buvaient du thé, Assange a commencé à lui caresser la jambe. À ma question, AA répond qu’Assange n’avait pas fait d’avances physiques plus tôt dans la soirée, sauf à ce moment là, ce que AA a d’abord accueilli favorablement. Cependant, cela lui a paru ’désagréable dès le début’, car Assange était rude et impatient.

Selon AA, ’tout est allé si vite’. Il lui a arraché ses vêtements et, ce faisant, a tiré sur son collier et l’a cassé. AA a essayé de se rhabiller, car tout s’est passé si vite et elle se sentait mal à l’aise ; mais Assange les a immédiatement retirés. AA affirme qu’en fait, elle avait l’impression de ne plus vouloir aller plus loin, mais qu’il était trop tard pour dire à Assange d’arrêter, car elle était ’allée trop loin’.

Elle pensait qu’elle ’n’avait qu’elle-même à blâmer’. Elle a donc permis à Assange d’enlever tous ses vêtements.

Voici ce que décrit le MAE.1

Puis ils se couchent sur le lit, AA sur le dos et Assange sur elle. AA a senti qu’Assange voulait insérer son pénis dans son vagin tout de suite, ce qu’elle ne voulait pas car il ne portait pas de préservatif. Elle a donc essayé de tourner ses hanches sur le côté et de serrer ses jambes pour empêcher la pénétration. AA a essayé à plusieurs reprises d’atteindre un préservatif, mais Assange l’en a empêché en lui tenant les bras et en lui faisant ouvrir les jambes tout en essayant de la pénétrer avec son pénis sans préservatif. AA dit qu’elle a fini par être au bord des larmes parce qu’elle a été tenue fermement et n’a pas pu mettre la main sur un préservatif, et a estimé que ’cela pouvait mal finir’. À ma question, AA répond qu’Assange devait savoir qu’elle essayait d’attraper un préservatif et qu’il lui a donc tenu les bras pour l’en empêcher.

Pour une raison étrange, l’auteur du MAE ne connaissait pas l’existence de la déposition (c’est-à-dire l’interview par la police), ou bien il l’a délibérément ignoré, puis il a converti la position du missionnaire en une contrainte illégale.

Au bout d’un moment, Assange a demandé à AA ce qu’elle faisait et pourquoi elle serrait ses jambes. AA lui a alors dit qu’elle voulait qu’il porte un préservatif avant de la pénétrer. À ce moment-là, Assange a libéré les bras d’AA et a mis un préservatif qu’AA est allée chercher.

Il semble évident que les personnes que écrivent ’Il l’a immobilisée et violée !!!’ se référent uniquement au texte du MAE. On peut les pardonner le malentendu, car le MAE est très peu sincère quant aux circonstances.

Je crois fermement au ’Non c’est non’. C’est indiscutable. Le hic, c’est que... quelqu’un doit dire non. Il est clair ici qu’il y a constentement. Elle sait que, de réputation, Assange est un chaud lapin. Elle revient un jour plus tôt que prévu dans un appartement d’une seule pièce avec un lit. Elle se réjouit de ses avances. Elle considère ensuite qu’elle a affaire à quelqu’un qu’elle ne qualifierait pas comme un amant attentionné. Ils finissent par se retrouver dans ’La position du missionnaire’. Il s’agit de ce que l’on peut décrire comme la restriction par l’homme des mouvements de la femme en vue de l’insertion de son pénis dans le vagin de la femme. C’est ce que semble faire Assange. On dirait qu’il ne le fait pas avec beaucoup d’égards, mais c’est ce qu’il fait. Son problème, c’est qu’elle ne veut pas de rapport sans protection. Elle ne le dit pas. Elle se contente de se tortiller pour qu’il lui soit difficile de la pénétrer. Les gens font parfois cela par jeu, ce n’est donc pas nécessairement un ’non’. Assange se rend finalement compte de quelque chose, et lui demande ce qui se passe.

’AA’ lui dit alors qu’elle veut qu’il porte un préservatif avant de la pénétrer. À ce moment-là, Assange lui lâche le bras et met un préservatif qu’AA lui a rapporté’.

Qu’est-ce que nous avons ? N’oubliez pas que c’est la description que fait AA des moments décrits dans le MAE.1.

  • Position de missionnaire sans grande finesse
  • Une demande de port d’un préservatif.
  • Interruption de la position du missionnaire
  • Un préservatif est alors récupéré et porté.
  • Reprise des ébats

Il semble clair, d’après l’histoire d’AA, qu’Assange s’est arrêté au moment où elle a soulevé une objection. Dans toutes les déclarations, c’est le seul moment où l’une ou l’autre des deux femmes déclare avoir fait une objection directe à une action qui était sur le point d’avoir lieu. Assange s’est arrêté immédiatement. Il semble que le ’non’ a bien été interprété comme tel par lui et qu’il a agit en conséquence.

Le texte dramatique du MAE est manifestement une déformation de la situation. Sinon, la position du missionnaire est devenue illégale.

Qu’en est-il de cette tentative de trouver un préservatif ? Elle pense qu’il ’devait savoir’ qu’elle cherchait un préservatif. Pourquoi l’aurait-il su ? Elle ne signale aucune discussion préalable sur les préservatifs. Si tout s’est passé si vite, il est peu probable qu’elle ait eu un préservatif prêt et visible à côté du lit. Elle dit qu’il a mis le préservatif qu’elle lui a apporté. Si elle a dû aller chercher un préservatif et qu’elle n’en avait jamais parlé auparavant, il est difficile de dire comment Assange ’devait savoir’ qu’elle voulait qu’il en utilise un. Ce qui ressort très clairement de la propre déclaration d’Assange, c’est qu’au moment où elle a stipulé qu’il devait en porter un, il a accepté et l’a fait.

L’histoire d’AA est claire.

Bien qu’elle se soit sentie mal à l’aise, elle n’a rien dit. Assange a dû lui demander ce qui n’allait pas. Elle lui a répondu. Il s’est arrêté. Comme elle n’était plus empêchée dans ses mouvements, elle est allée chercher un préservatif. Il a porté le préservatif. Ils ont continué à avoir des rapports sexuels consentants.

Dans le MAE, cela se transforme en une coercition illégale. Toute personne ayant un cerveau devrait être capable de voir le problème. Il est très peu probable que cela tienne debout.

Notez les commentaires d’AA dans ses interviews à Aftonbladet : « Il n’est pas violent. Elle ne se sent pas menacée. »

MAE.2 – Abus sexuels

Les 13 et 14 août 2010, au domicile de la partie lésée [AA] à Stockholm, Assange a délibérément abusé de la partie lésée en agissant d’une manière destinée à violer son intégrité sexuelle. Assange, qui savait que la partie lésée avait exprimé le souhait d’utiliser un préservatif et qu’il s’agissait d’une condition préalable aux rapports sexuels, a eu des rapports sexuels non protégés avec elle à son insu.

Ceci fait référence au préservatif prétendument déchiré.

Extrait du témoignage de AA :

Après un court moment, AA note qu’Assange se retire d’elle et commence à mettre le préservatif. À en juger par le son, selon AA, il semble qu’Assange a retiré le préservatif. Il l’a pénétrée de nouveau et a continué le coït. AA de nouveau manipulé son pénis et, comme auparavant, a senti le bord du préservatif à la base du pénis ; elle l’a donc laissé continuer. Peu de temps après, Assange a éjaculé en elle, puis s’est retiré. Lorsque Assange a retiré le préservatif de son pénis, AA a vu qu’il ne contenait pas de sperme. Quand AA a commencé à bouger, elle a remarqué que quelque chose ’coulait’ de son vagin. AA a compris assez rapidement qu’il devait s’agir du sperme d’Assange. Elle l’a fait remarquer à Assange, mais il a nié et a répondu qu’il s’agissait de sa propre humidité à elle. AA est convaincue que lorsqu’il s’est retiré d’elle la première fois, Assange a délibérément déchiré le préservatif à son extrémité et a continué à copuler jusqu’à l’éjaculation.

S’il a vraiment fait ça, alors c’est un gros problème. Faire une telle chose serait vraiment diabolique et tordu.

  • Pour moi, c’est en fait la pire chose qu’il est accusé d’avoir fait. Correction : ’la pire chose décrite par l’une ou l’autre femme’. C’est aussi différent de la pire chose que le texte du MAE allègue. Il y a des différences significatives entre ce que les femmes décrivent et ce que le MAE allègue.
  • Il est intéressant de constater qu’il s’agit d’une infraction mineure, à savoir une ’agression’, plutôt que de quelque chose de plus grave assimilable au ’viol’. Je reviendrai sur ces deux points après avoir examiné la situation avec SW.

Il y a cependant un problème. AA dit qu’elle est convaincue qu’Assange a endommagé le préservatif. Mais elle n’a jamais vraiment vérifié sur le moment ni même plus tard. L’entretien a eu lieu le 21. L’incident s’est produit les 13 et 14 mars. Elle a eu sept jours pour examiner le préservatif. Je l’aurais certainement vérifié, mais je ne peux évidemment pas parler en son nom.

« À ma question, AA répond qu’elle n’a pas regardé de près le préservatif pour voir s’il était cassé comme elle le soupçonnait ; mais elle pense qu’elle a toujours le préservatif chez elle et qu’elle va vérifier. Elle déclare également que les draps utilisés à cette occasion sont encore dans son panier à linge sale. »

La présence de sperme sur les draps de lit se produit même avec des préservatifs. Les préservatifs se cassent, surtout si le rapport sexuel est enthousiaste. Si vous en enlevez un sans faire attention, vous risquez de vous salir. Une certaine quantité de sperme se retrouvera de toute façon sur les draps, si un pénis récemment éjaculé est en train de ballotter. Dans ce cas, vous devez éviter les plaques froides et humides.

Le préservatif peut être une preuve cruciale. Malheureusement, l’analyse médico-légale n’a pas permis de trouver d’ADN indiquant que le préservatif avait effectivement été utilisé pour son usage normal.

EAW.3 – Abus sexuel

Le 18 août 2010 ou un des jours précédant ou suivant cette date, au domicile de la partie lésée [AA] à Stockholm, Assange a délibérément agressé la partie lésée en agissant d’une manière conçue pour violer son intégrité sexuelle, c’est-à-dire en s’allongeant à côté d’elle et en pressant son pénis nu et en érection sur son corps.

Selon le témoignage de AA :

« AA déclare qu’elle et Assange n’ont plus eu de relations sexuelles après l’événement susmentionné. Cependant, Assange a continué à vivre avec elle jusqu’à hier (vendredi 20 août). Selon AA, Assange lui a fait des avances sexuelles tous les jours après la soirée où ils ont eu des rapports sexuels, par exemple en touchant ses seins. AA a rejeté Assange à chaque fois, ce qu’Assange a accepté. À une occasion (le mercredi 18 août), il a soudainement retiré tous ses vêtements du bas de son corps, puis avait frotté le bas de son corps et son pénis en érection contre AA. AA déclare qu’elle a trouvé ce comportement étrange et désagréable et qu’elle s’est donc installée sur un matelas à même le sol et a dormi là au lieu de dormir sur le lit avec Assange. La nuit suivante, AA est restée chez une amie parce qu’elle ne voulait pas être avec ou près d’Assange à cause de son comportement étrange. Elle avait également déclaré après le mercredi 18 août qu’elle ne voulait plus qu’Assange réside chez elle, ce qu’il n’a fait que le vendredi [hier], quand il a pris ses affaires et lui a rendu sa clé. »

Le mieux que l’on puisse dire pour Assange dans cette histoire est qu’il accepte au moins un ’non’ à chaque fois. Mais une fois (?) par jour, alors qu’ils partagent un lit, il tente à nouveau sa chance. Ce serait un attouchement sexuel pour lequel il n’avait aucune attente raisonnable de consentement après le premier refus – lit partagé ou pas. Elle se met dans le lit à côté de lui de son plein gré. Partager un lit avec elle pourrait l’exciter, mais un « non » est un « non ». S’il y a une infraction ici, il s’agit plus d’un comportement pas vraiment adulte que d’une question de poursuites pénales compte tenu de toutes les circonstances.

Il est très étrange qu’elle continue à partager son lit avec quelqu’un qui, selon l’accusation, lui aurait déjà infligé un MAE.1 et un MAE.2. Il est très étrange que lorsqu’un autre participant à la fête des écrevisses (organisée par AA dans son bâtiment le lendemain des MAE.1 et MAE.2) a offert d’héberger Assange, AA ait dit qu’Assange pouvait continuer à vivre avec elle.

L’analyse de la procureure Eva Finné sur ce qui précède

Lorsqu’elle a examiné le dossier, elle n’avait plus qu’à suivre l’interview de AA. Il semble clair, d’après l’interview ultérieure d’Assange, que le seul problème était celui d’un préservatif déchiré. Si les situations (1) et (3) ci-dessus l’ont fait réfléchir, elles ne semblent pas avoir été prises en compte de la même manière que Marianne Ny.

Au moment de l’examen du dossier de AA, Eva Finné n’avait pas la version d’Assange. Elle n’avait rien non plus sur le préservatif, à l’exception d’une note indiquant qu’il pourrait être disponible. Il est tout à fait raisonnable qu’elle poursuive l’enquête sur la base de l’allégation de préservatif déchiré. AA pense qu’elle a toujours le préservatif. L’enquête médico-légale pourrait montrer des preuves de dommages. Assange doit également être interrogé pour sa version des faits.

Ensuite...

Un préservatif est produit par AA le 25. Il a une déchirure à l’extrémité. Il est envoyé au laboratoire médico-légal. Le laboratoire rapporte que la déchirure ne peut être expliquée que par une usure.

Page 77 et suivantes dans http://wlcentral.org/sites/default/files/AssangeSexAllegations%20FUP%5B1%5D.pdf C’est en suédois et technique. Peut-être un résumé fiable pourrait être tiré du jugement de la Haute Cour britannique

http://www.scribd.com/doc/71282275/Assange-High-Court-Judgement-2-November-2011 Page 24 (94)

Assange High Court Judgemen... by swedenversusassange on Scribd

’Les éléments du dossier montrent que le préservatif a été examiné par le laboratoire national suédois de médecine légale. La conclusion de l’expert était que rien n’indiquait qu’un outil avait été utilisé, mais que les dommages causés au préservatif étaient dus à l’usure du préservatif’.

De plus, le préservatif a peut-être été lavé, car il n’y a pas de trace d’ADN qui indiquerait qu’il avait été en contact de parties intimes. Pas vraiment une preuve de quoi que ce soit.

Assange a été interviewé le 30 août 2010. L’interview ne concernait que AA - puisqu’il s’agissait de la seule enquête en cours à l’époque. Il s’agit d’une retranscription d’un entretien enregistré. L’agression sexuelle dont elle aurait été victime lui est décrite comme étant le fait d’avoir déchiré intentionnellement le préservatif. Il nie.

(voir interview d’Assange, liens au début de l’article)

Au moment où Marianne Ny élargit le cas d’abus de pouvoir relatif à AA à tous les événements entre AA et Assange, le compte-rendu d’entretien et les analyses médico-légales devaient être à sa disposition.

La situation était clairement un cas de ’il a dit, elle a dit’ sans aucune preuve médico-légale ou témoin indépendant pour l’aider dans un sens ou dans l’autre.

Je soupçonne que pour Eva Finné, cela aurait signifié la fin de l’enquête.

Les paragraphes (1), (2) et (3) du MAE font référence à AA.

Maintenant, pour SW.

MAE.4 – Viol

Le 17 août 2010, au domicile de la partie lésée [SW] à Enkoping, Assange a délibérément eu des relations sexuelles avec elle en exploitant de manière abusive le fait qu’elle était dans un état de détresse en raison de son sommeil.

Il s’agit d’une circonstance aggravante pour Assange, qui savait que la partie lésée avait exprimé le souhait d’utiliser un préservatif et que c’était une condition préalable aux rapports sexuels, et a quand même eu des rapports sexuels non protégés avec elle. L’acte sexuel était destiné à violer l’intégrité sexuelle de la partie lésée’.

Extrait de l’interview de SW

....(Après avoir décrit un nombre important de rapports sexuels consentants, et un accord pour l’utilisation d’un préservatif)....

Ils ont eu de nouveaux rapports sexuels et elle a soudain découvert qu’il avait placé le préservatif uniquement sur la tête de son pénis ; mais elle a laissé faire. Ils se sont assoupis et elle s’est réveillée en sentant qu’il la pénétrait. Elle lui a aussitôt demandé : ’Est-ce que tu portes quelque chose ?’, ce à quoi il a répondu : ’Toi’. Elle lui a répondu : ’Tu ferais mieux de ne pas avoir le sida’, et il a répondu : ’Bien sûr que non’. ’Elle a estimé qu’il était trop tard. Il était déjà en elle et elle l’a laissé continuer. Elle n’a pas eu l’énergie de lui dire encore une fois. Elle n’a pas arrêté de parler de préservatifs toute la nuit. Elle n’avait jamais eu de rapports sexuels non protégés auparavant. Il a dit qu’il voulait éjaculer en elle ; il n’a pas dit quand il l’a fait, mais il l’a fait. Beaucoup de liquide s’est écoulée d’elle par la suite.

L’examen de ce qui précède par la procureure générale Eva Finné :

Elle n’a vu aucun crime.

Peut-être estimait-elle que, bien que SW ait indiqué qu’un préservatif devait être utilisé, elle a consenti à avoir un rapport sexuel non protégé - dans un contexte de rapports sexuels déjà entamés. La réaction de SW à l’annonce qu’il ne portait pas de préservatif a été ’Il a intérêt à ne pas avoir le Sida’. Ce n’est certainement pas ’Non’ ou ’Stop’. À ce stade, il s’agissait d’un consentement à poursuivre – basé sur le fait qu’il n’était pas infecté. Pour que le viol soit considéré comme la catégorie particulière (la plus basse des trois catégories) de la loi suédoise que sous-tend le MAE, il faudrait qu’une certaine forme de coercition ait été exercée – ce qui ne semble pas être le cas.

SW rapporte qu’Assange pensait qu’il n’avait pas de maladie sexuellement transmissible, comme il lui a expliqué plus tard.

’Il a également dit qu’il avait fait un test de dépistage du Sida trois mois plus tôt et qu’il avait eu des relations sexuelles avec une fille par la suite, mais cette fille avait également fait un test de dépistage du Sida et n’était pas infectée’.

On pourrait citer des parties du protocole de SW telles que

  • « elle a envoyé des SMS à ses amis, il était couché à côté d’elle en train de ronfler ».
  • « Il lui a demandé pourquoi elle souriait, elle n’a pas aimé le ton de sa voix. »
  • « Il a mis ses mains sur ses hanches et l’a poussée de façon démonstrative sur le lit comme s’il était un vrai homme. »

Le premier pourrait indiquer une atmosphère oppressante/dévalorisante.

Le second pourrait indiquer un comportement menaçant.

Le troisième pourrait indiquer une menace de violence.

Tous ces éléments peuvent être interprétés comme étant coercitifs.

Ce qui est étrange, c’est que les mots en gras ci-dessus ont peut-être été ajoutés à l’interview le 26 août. Ce qui a été ajouté n’aurait pas été vu par Eva Finné quand elle a donné son avis le 21 et quand elle l’a formalisé le 25. Même si elle les avait vus, il est peut-être douteux que cela aurait influencé sa décision. Il s’agit toujours d’une situation purement ’il a dit, elle a dit’.

Le 26 août ? Il y a une note au bas de l’interview de SW.

Note sur la date et l’heure du document :

« Le vendredi 20 août 2010. J’ai mené un entretien avec SW dans le cadre de l’affaire n°0201-K246314-10 au poste de police de Klara. L’entretien a commencé à 16 h 21 et s’est terminé à 18 h 40. Le protocole de l’entretien a ensuite été rédigé à l’aide du programme de traitement de texte du système informatique DurTvå.

L’entretien devait être copié le jour ouvrable suivant, le lundi 23 août 2010. Cela n’a pas été possible car on m’a refusé l’accès à l’entretien que j’avais mené.

Après un échange de courriels, le superviseur Mats Gehlin m’a demandé de créer et de signer un nouvel entretien à DurTvå, ce qui a été fait le 26 août avec les modifications nécessaires. Malheureusement, la date et l’heure de ce document correspondent à l’heure à laquelle les modifications ont été apportées, car cela est fait automatiquement par le système DurTvå. »

Une diversion dans la conspiration

(Avant d’en venir à la partie sur le sexe et les juristes)

Une interview de SW ’avec les modifications nécessaires’ ?

Certains malins ont fait une comparaison entre la version expurgée de l’interview originale et la version complète de l’interview modifiée. Cet exercice se trouve ici http://rixstep.com/1/20110831,00.shtml

Elle montre que le texte que j’ai mis en gras ci-dessus a apparemment été ajouté le 26. La provenance de ces amendements n’est pas claire. Il semble bien que Krans ait eu l’intention de revoir et de signer le protocole le lundi 23. Il peut sembler étrange que les parties en gras aient pu être oubliées en rédigeant les détails de l’interview le 20. - d’autant plus que ces ajouts spécifiques ont pour effet d’introduire la possibilité d’une coercition. En effet, elle a enregistré des incidents très banals tels que ’Ils ont traversé la pelouse, en passant devant des vaches et des canards’.

(...)

Il y a des enregistrements de SMS entre les deux femmes. Ceux-ci pourraient aussi bien faire référence à des moyens de persuader Assange de passer un test de dépistage qu’à autre chose. Il ne fait aucun doute qu’ils seront divulgués si un procès devait avoir lieu.

À l’heure actuelle, cet aspect de l’affaire est largement invisible. Tout le monde a été distrait par le drame de toute l’action en justice britannique, l’entrée à l’ambassade équatorienne, la crise diplomatique et l’indécision quant à une extradition vers les États-Unis.

S’il y a un procès en Suède, l’accent sera mis sur les cas réels et le processus qui y a conduit. Il est très douteux que les États-Unis fassent quoi que ce soit pour extrader ou ’emprunter’ Assange tant que la situation suédoise de ’viol’ n’aura pas été vidée de sa substance pour des raisons de propagande. Un procès et une série d’appels permettraient de maintenir Assange en détention et de le restreindre considérablement dans ses communications pendant un certain temps. Cela et la possibilité de déverser sur lui de la propagande seraient très attrayants pour eux.

(…)

Il est réaliste de dire que dès que l’histoire a éclaté le 20 août, tout diplomate/barbouze américain qui ne s’est pas empressé d’aller chuchoter à l’oreille à ses homologues suédois dans les minutes qui ont suivi devrait être démis de ses fonctions. Ce ne serait pas une théorie de conspiration sauvage que de le dire. C’est simplement la façon dont le monde tourne... Quand Eva Finné a officieusement mis fin à l’enquête sur le viol de SW le 21, il y aurait eu un déluge de voix aux accents américains soupirant ’Ah ben. C’est dommage’.

Encore une fois, ce ne serait pas être paranoïaque. N’importe qui avec un cerveau saurait que ce serait naturel. Étant donné la certitude que cela s’est produit, cela en dit long sur l’intégrité de Finné qu’elle persiste à prendre sa décision informelle de manière officielle le 25.

Fin de la diversion dans la conspiration

Avant d’aborder ce qui se passe avec Marianne Ny qui prend en charge les enquêtes - un peu sur les avocats et le sexe.

MAE.1 - Coercition illégale - Les 13 et 14 août 2010, au domicile de la partie lésée [AA] à Stockholm, Assange, en recourant à la violence, a forcé la partie lésée à supporter une restriction de sa liberté de mouvement. La violence a consisté à tenir fermement les bras de la partie lésée et un écartement important de ses jambes lorsqu’il est couché sur elle et avec son corps dont le poids l’empêche de bouger ou de se déplacer.

C’est vraiment une déformation flagrante. Elle est mise en place pour donner l’impression que tous ces viols et ces agressions ont été commis par Assange, qui les a attaqués et les a maintenus au sol. Ce genre de propagande noire fonctionne. J’ai vu plus d’une personne affirmer : ’Il l’a coincée et l’a violée !!!’ C’est ce que font les avocats lorsqu’ils évoquent une affaire. Les affirmations sans fondement, c’est très bien, mais l’utilisation judicieuse de demi-vérités, c’est bien aussi.

L’interview de AA montre clairement qu’il ne l’a pas coincée pour la forcer. Ce qu’il fait, c’est adopter une position du missionnaire enthousiaste. Dès qu’il se rend compte que quelque chose ne va pas, il s’arrête et lui pose la question. Elle n’a rien dit. C’est lui qui a demandé. Elle lui dit qu’elle veut qu’il porte un préservatif. Il dit d’accord. Elle prend un préservatif et il le lui met. Ensuite, les relations sexuelles consentantes reprennent.

MAE.1 vise donc la position du missionnaire

La position du missionnaire serait donc une forme de coercition illégale. De nombreux cerveaux savants et légaux en costume d’apparat ont examiné la position (pour ainsi dire) et ont déterminé qu’elle est illégale.

Considérez-vous comme avertis. Vous utilisez cette position à vos risques et périls si vous êtes au dessus.

MAE.2 – Abus sexuel - Les 13 et 14 août 2010, au domicile de la partie lésée [AA] à Stockholm, Assange a délibérément aggressé la partie lésée en agissant de manière conçu pour violer son intégrité sexuelle. Assange, qui était conscient que c’était le souhait exprimé par la partie lésée et une condition préalable aux rapports sexuels qu’un préservatif soit utilisé, a consommé un rapport sexuel non protégé avec elle sans qu’elle en ait eu la connaissance.

C’est cette question qui me fait dire que la plupart des gens passent à côté de la question centrale pour les femmes dans tout cela. Il y a probablement des gens qui veulent que les préservatifs soient utilisés car ils ont une sorte de fétichisme pour le latex. Je pense que la grande majorité des gens ’ordinaires’ les utilisent pour essayer d’éviter une grossesse et/ou une infection. Il se peut aussi que, bien que la grossesse soit évitée par d’autres moyens (ou à d’autres moments) et que l’infection ne soit pas considérée comme un problème, le dépôt de sperme soit considéré comme trop intime dans des circonstances particulières.

Si l’on prend les interviews au pied de la lettre, la question qui suscite des griefs est celle des préservatifs. Tout s’est passé dans un contexte où le sexe et les rapports réels étaient clairement avec constentement.

Il me semble évident que les allégations de destruction délibérée du préservatif dans le cas de AA devraient constituer une infraction grave. Cela devrait être un délit tout aussi grave qu’un viol majeur. Pour reprendre le langage des MAE 3 et 4, cela serait absolument ’conçu pour violer l’intégrité sexuelle de la partie lésée’. SW a au moins eu une conversation et a pris une décision, mais AA aurait été délibérément trompée. La gravité relative avec laquelle les événements sont traités me semble renversée.

La question centrale qui a donné lieu aux affaires en cours est l’utilisation de préservatifs dans un contexte de sexe consenté. Pourtant, ’tout le monde’ monte au plafond à propos du viol.

C’est le préservatif, idiot !

« MAE.4 - Viol - Le 17 août 2010, au domicile de la partie lésée [SW] à Enköping. Assange a des relations sexuelles délibérément consommées avec elle en exploitant abusivement son état d’impuissance en raison de son sommeil. »

Il s’agit là encore d’une autre fausse interprétation. Le MAE est clairement formulé de manière à induire en erreur. Il implique qu’elle était inconsciente tout au long de la processus. - comme dans ’droguée’, ’ivre morte’, ’comateuse’, etc. Il ressort clairement de l’interview de SW qu’elle s’est réveillée pour découvrir qu’Assange l’avait pénétrée dans une certaine mesure. Elle est suffisamment consciente pour s’enquérir s’il porte un préservatif. Il répond que non. Elle lui permet de continuer, en disant qu’il ferait mieux de ne pas avoir le sida. Il continue et finit par éjaculer.

Le MAE.4 soutient qu’elle dormait quand le rapport sexuel a été ’consommé’. Donc... un avocat introduit un bout de son pénis - ou un gars introduit un bout de son pénis dans une avocate. Alors l’avocat dit ’Ca y’est ! C’est fait. On fait pas mieux. C’est consommé. Une conclusion réussie ! C’est fini. Que diriez-vous d’une bonne tasse de thé ?’

Pour la plupart des gens, ’consommé’ signifie ’mené à terme’. Il s’agit généralement de points culminants, de préférence pour les deux parties.

Les juristes qui ne voient aucun problème dans le MAE.4 doivent avoir peu d’ambition en la matière.

MAE.4 (suite)

Le fait qu’Assange, qui savait qu’il s’agissait d’un souhait exprimé par la partie lésée et une condition préalable aux rapports sexuels qu’un préservatif soi utilisé, a continué à avoir des rapports sexuels non protégés avec elle constitue une circonstance aggravante.

SW dit qu’elle a indiqué que c’était OK à condition qu’il n’ait pas le sida, donc cela ne s’applique pas vraiment - à moins qu’un niveau significatif de coercition puisse être démontré. Il n’a eu des rapports sexuels non protégés avec elle qu’après qu’elle lui ait indiqué qu’il pouvait le faire.

MAE.4 (suite)

L’acte sexuel a été conçu pour violer l’intégrité sexuelle de la partie lésée. (paragraphe 3)

Ce n’est pas nécessairement vrai. J’ai vu des arguments selon lesquels, bien que SW rapporte une conversation et ait pris une décision consciente pour lui permettre de continuer sur la base qu’il n’avait pas le sida, elle n’était pas vraiment réveillée - ou pas assez réveillée pour prendre cette décision correctement.

Ce genre d’argument fonctionne dans les deux sens.

Si Assange commence à se réveiller et trouve à côté de lui le corps chaud qui a joyeusement baisé avec lui pendant des heures, il pourrait bien avoir repris l’activité sans être assez réveillé pour se rappeler qu’il est censé porter un préservatif. Si la question ’pas vraiment éveillée’ doit être utilisée pour SW, alors elle doit l’être aussi pour Assange. Faire autrement trahirait une pensée biaisée.

Sexe en dormant

Je pense vraiment que nous devons accepter que SW était réveillée. Ce genre de chose a tendance à réveiller les gens, surtout si l’on s’inquiète des préservatifs. Croyez-moi.

Ecoutez, les enfants ! Les mamans et les papas jouent parfois au catch.... eh.... Et parfois, le pipi de papa entre dans le trou-trou de a maman. Oui ! C’est dégoûtant, mais ce genre de choses peut arriver quand quelqu’un qui a un petit bout dur se bagarre avec quelqu’un qui a un petit trou. Est-ce que ça fait mal ? Pas vraiment, parce qu’après avoir lutté un peu, le corps de maman produit des trucs glissants pour que les accidents ne soient pas trop désagréables. C’est ce que les Américains appellent ’Intelligent Design’. Ce qui s’est passé, c’est que le SW s’est réveillée parce qu’un petit bonhomme a frappé à sa porte.

Ce que le MAE.4 suggère, c’est que SW était inconsciente tout au long de l’incident. (…) Il est est conçu pour ceux qui affirment ’Il l’a violée pendant qu’elle dormait !!!’ ’Dormir’ est la même chose que ’Inconscient’, qui est la même chose que ’Drogué’ ou ’Ivre mort’ - ce qui nous amène sur le même territoire émotionnel que de « pimenter » le verre d’alcool d’une fille ou de l’agresser lors d’une fête.

Ce qui nous amène au ... Consentement

(...)

Vous êtes avec une femme. Appelons-la Louise. Vous êtes mariés depuis des années ou vous vous être rencontrés la veille. Aucune importance. Vous avez une soirée d’ébats, suivie d’une nuit d’ébats. Le lendemain matin, vous la passion est encore plus forte. Vous vous endormez tous les deux. Vous vous réveillez.Vous êtes fringant. La voilà - magnifique et nue - la femme qui vous fait la cour depuis des heures. Vous voulez recommencer à baiser. STOP !!!!

Elle est endormie - comme dans ’incapable de donner un consentement valable, comme une personne inconsciente ou incapable’. Alors réveillez-la. Oui, mais comment ?

Vous ne pouvez pas la secouer. Cela pourrait être interprété comme de la violence et de la coercition. Vous ne pouvez pas la toucher (avec votre main, je veux dire). C’est une agression. Vous ne pouvez pas vous blottir contre elle. Vous ne pouvez pas la caresser, n’importe où, pas forcément sur les parties cochonnes. Ca deviendrait sexuel. Ne pensez même pas à passer vos doigts légèrement le long de sa cuisse et peut-être juste à côté de vous savez quoi et peut-être juste à côté de sa poitrine. Ca, c’est définitivement une agression sexuelle.

Vous pensez que, peut-être, pendant une de ces caresses, vos doigts passent à côté de vous savez quoi, l’un d’eux pourrait se glisser à l’intérieur pendant une seconde ? N’y pensez même pas. C’est un viol.

’Pénétration forcée physiquement ou autrement - même légère - de la vulve ou de l’anus, à l’aide d’un pénis, d’autres parties du corps ou d’un objet.’ Vous comprenez ? Le doigt est classé dans la catégorie ’autres parties du corps’.

Vous pourriez essayer de vous éclaircir la gorge à voix haute - ou de tousser. Vous pourriez envisager de sortir du lit et de revenir avec une tasse de thé ou de café pour elle - et de le faire très bruyamment.

Votre problème pourrait être que vous avez eu une érection massive et douloureuse et qu’à ce stade, vous êtes recroquevillé en position fœtale.

Vous pourriez essayer de l’appeler au téléphone ! Ou lui envoyer un SMS - mais en faisant très attention au contenu. Restez très neutre. ’Salut’ ou autre chose. Des SMS innocents sont acceptables. Les messages sexuels ou les massages ne le sont pas.

Lorsqu’elle finit par se réveiller et vous demande pourquoi vous êtes enroulé en boule et que vous vous tapez sur le montant du lit, vous devez quand même faire très attention. Vous ne pouvez pas vous mettre en mode ’faire l’amour’. Vous devez négocier. En plus, vous devez négocier prudemment. Il faut éviter de suggérer que le fait de baiser figure au programme des événements simplement parce que vous avez baisé plus tôt. Cela pourrait être interprété comme de la coercition - essayer de la faire se sentir coupable - la forçant à se soumettre à vos déprédations.

(...)

De plus, vous ne pouvez pas être sûr qu’elle soit vraiment bien réveillée. Si elle n’est qu’à moitié réveillée, elle est probablement endormie pour des raisons légales. Vous devez vous retenir, même s’il semble qu’elle commence à supplier.

Vu sous cette angle, j’ai moi-même été violée un certain nombre de fois - et oui, c’était très agréable, merci. J’ai également perpétré un certain nombre d’agressions plus ou moins graves. Jusqu’à présent, j’ai eu de la chance. Les victimes n’ont pas porté plainte.

Mais ce n’est pas vraiment drôle. C’est la situation juridique. Il n’y a pas d’abonnement. Ce n’est pas à la carte. La loi traite tout le monde de la même façon. C’est ce qui se passe quand les juristes et la police font irruption dans la condition humaine - surtout dans la chambre à coucher.

Des rapports sexuels avec des juristes ? Est-ce possible ? Oui, une certaine forme de sexe est probablement possible, mais je voulais parler du sexe génial ou simplement satisfaisant.

Alors voilà, vous êtes dans l’ambiance pour vous amuser un peu, et vous demandez : ’Attendez ! Avez-vous une protection ?’ Et ils répondent : ’Pour sûr !’ et vous sortent une liasse de contrats.

Des contrats redoutablement compliqués. Vous ne pouvez pas simplement cocher la case ’Conditions générales de vente lues’ et signer. Si vous vous inscrivez pour l’option ’relations sexuelles complètes’ et que les préliminaires s’avèrent décevantes, vous risquez de devoir tout passer en revue ou de faire face à une action en justice pour rupture de contrat.

S’arrêter pour négocier et signer à chaque changement d’action serait un véritable tueur de passion - à moins que les deux parties ne soient excitées par des contrats. Les juristes s’amusent probablement beaucoup au lit, mais ’c’est amusant Jim, mais c’est ne pas comme ça que nous faisons’. Les contrats devraient couvrir toutes les positions, durées, actions, etc. imaginables. Il ne suffit pas d’avoir une simple clause de ’sortie’ - comme de dire ’Stop’.

(...)

Raisonnement motivé

J’ai eu quelques échanges avec des gens sur ce sujet de l’interprétation technique des instantanés sélectifs dans le temps.

Quand je dis que le MAE.1 est la pire interprétation technique possible de ce qui était clairement, dans le contexte, une position du missionnaire enthousiaste, ils insistent sur le fait que la période pendant laquelle AA s’est sentie immobilisée est en fait une agression/coercition, parce que ce court segment pris hors contexte peut être intégré dans une définition d’infraction. Lorsque je les invite à appliquer exactement la même logique à des choses comme se blottir contre une ’Louise’ endormie, ils ne sont pas prêts à relever le défi.

Il est clair que leur raisonnement est influencé par des préjugés. C’est le ’raisonnement motivé’.

Un avocat utilisera une logique tordue pour plaider une affaire. C’est ce qu’ils font. Dans un débat contradictoire, ils emploient la pire interprétation possible des actions de l’autre partie. Ils sont biaisés - injustes et déséquilibrés - en faveur de celui qui les paie ce jour-là.

Si vous n’êtes pas un avocat en train de plaider une affaire, vous n’avez pas cette excuse.

Cause et effet

Le déclencheur de tout ce drame semble être la crainte de SW d’avoir été exposée à une contamination. Ce genre de peur peut devenir dévorante. Il faut y remédier. Lorsque les gens ont des relations sexuelles, leur responsabilité les uns envers les autres est physique et émotionnelle. Cette responsabilité ne s’arrête pas au moment où ils sortent du lit.

Il y a une section dans le protocole de Donald Boström qui mentionne cette forte envie de faire un test.

(...)

Voici une réflexion.

Si Assange avait agi plus fermement pour répondre à la préoccupation de SW - s’il lui avait assuré qu’il passerait un test aussi vite que possible - rien de tout cela ne serait jamais arrivé. Pas de visite à la police. Pas de drame.

Il se pourrait qu’Assange finisse ses jours dans un grenier à Londres - comme une photo de Dorian Grey.

La cause profonde serait l’incapacité à rassurer suffisamment SW pour qu’il agirait de toute urgence. C’est le Karma qui se rebelle.

Nouvelle enquête - menant à un mandat d’arrêt européen

Les détails ont été couverts partout. Je ne vais pas m’embourber dans les détails de ce marécage. Göran Rudling a effectué une vue d’ensemble détaillée ici http ://samtycke.nu/eng/2012/03/the-assange-case-information-jesus-on-the-cross-or-just-fingers-crossed/ Il dispose également d’une analyse très détaillée de toutes les déclarations disponibles.

L’exposé conjoint des faits et des questions de la Cour britannique a une chronologie. http://www.scribd.com/doc/80912442/Agreed-Facts-Assange-Case

Mais - En résumé

27 août 2010 – Un avocat représentant les intérêts des deux femmes fait pression pour que les enquêtes soient rouvertes. A noter que son statut n’est pas celui d’un avocat engagé par les femmes. Son rôle est celui de ’målsägarbiträde’ - une personne désignée par un tribunal pour veiller aux intérêts des ’victimes’. Il ne fait pas partie de l’accusation. En même temps, il faut se demander si une telle personne n’a pas un intérêt direct à ce que les victimes soient des victimes. Car, pas de victimes, pas de salaire pour le travail.

1er septembre 2010 - Marianne Ny reprend les affaires. L’enquête sur le viol est rouverte. L’enquête sur les abus sexuels doit être étendue à tous les cas.

Ainsi, le 20 août, un mandat d’arrêt est immédiatement lancé et ne repose que sur quelques conversations informelles.

Sérieusement ! Deux femmes se sont rendues dans un commissariat de police pour y chercher des conseils. C’était en rapport avec une personne avec laquelle elles avaient eu des rapports sexuels consentants. Wassgren leur a parlé à toutes les deux ensemble. Il semble qu’elle n’ait aucune trace officielle de cela, à part la note de service qu’elle a rédigée deux jours plus tard. Celle-ci semble ne mentionner que SW.

Elle a téléphoné pour discuter de l’affaire et a finalement appelé le procureur de service, qui a émis un mandat d’arrêt. Au moment de l’émission du mandat d’arrêt, aucune des deux femmes n’avait été formellement interrogée. L’interrogatoire de SW était toujours en cours. AA n’a été interrogée que le lendemain – et par téléphone. Aucun des deux entretiens n’a été enregistré. Il n’existe qu’un résumé rédigé par l’enquêteur.

En fait, un mandat d’arrêt a été émis sur la base de ragots. Si la police avait retrouvé Assange à l’époque, il aurait été jeté au cachot jusqu’à ce que le système démêle l’affaire.

Le procureur général Finné a décidé qu’il n’y avait pas de crime dans le cas de SW, et sur l’hypothèse qu’un préservatif déchiré puisse être produit, une affaire moins grave pour interroger Assange dans le cas de AA.

Mais Ny décide qu’il s’agit d’une affaire de viol grave, plus des abus sexuels, plus d’autres choses à déterminer, donc nous émettons un mandat d’arrêt - n’est-ce pas ?

Ben non.

Allez ! Allez ! Ce sont des allégations vraiment sérieuses. Le monde entier en parle. Il y a une semaine environ, nous avons émis un mandat d’arrêt basé uniquement sur des discussions informelles. Au minimum, nous emmenons le suspect pour un entretien dès que possible, n’est-ce pas ?

Ben non.

Nous nous assurons au moins qu’il ne puisse pas quitter le pays - par exemple en lui demandant son passeport - n’est-ce pas ?

Ben non.

Assange quitte finalement la Suède le 27 septembre, soit 26 jours après la réouverture par Ny de l’enquête sur le viol.

Il se retrouve au Royaume-Uni.

L’endroit où il se trouve n’est pas un secret. S’il doit organiser des conférences de presse, par exemple pour la publication des journaux de guerre en Irak, il est difficile de le faire sans annoncer où il se trouve.

Ny veut qu’il retourne en Suède pour être interviewé.

Il propose de retourner le 10 octobre 2010, ou n’importe quel jour de la semaine suivante. L’offre est rejeté, car trop loin dans le futur.

N’ayant pas fait grand-chose pendant les 27 jours de septembre, Ny veut qu’il revienne immédiatement, et entame une procédure qui fait qu’Assange vit à l’ambassade d’Équateur à Londres deux ans plus tard.

C’est assez impressionnant.

On dit que la surveillance de l’ambassade équatorienne coûte £11 000 / jour au Royaume-Uni.

Si on peut dire quelque chose sur Mme Ny, c’est qu’elle est têtue.

Elle a toujours eu la possibilité de recourir à l’entraide judiciaire pour faire avancer l’enquête. La Suède a déjà eu recours à cette option. Assange semble avoir été prêt à coopérer à tout moment. Des offres directes ont été faites, dernièrement par le gouvernement équatorien. Elle refuse d’y recourir, mais même le ministère public suédois n’en connaît pas les raisons - à part quelques ’circonstances dans le cadre de l’enquête’ non définies,

La prochaine étape du processus suédois est une série d’entretiens Oui. Vraiment. La prochaine étape n’est pas une mise en accusation et un procès. Il semble qu’il y ait un énorme ballet sémantique en cours, avec divers cerveaux juridiques qui se font entendre. Il est accusé / Non, il ne l’est pas / Si, il l’est / Cause probable / Encore et encore... Ma traduction des mots et de la loi suédoise en anglais est plus correcte que la vôtre / Non, elle ne l’est pas / Si, elle l’est / Et ainsi de suite...

C’est une perte de temps et d’énergie ridicule à ce stade. L’extradition d’Assange du Royaume-Uni vers la Suède a été autorisée par les tribunaux britanniques à tous les niveaux. Tous les recours sont épuisés. Fin de cette partie de l’histoire.

Notez que rien de tout cela n’était basé sur le fond des accusations du MAE mais sur le forme - c’est pourquoi les tribunaux britanniques ont apparemment déclaré la position du missionnaire illégale. Si un flic britannique met la main sur Assange, il prendra le prochain avion. Bon voyage !

Que se passe-t-il alors ?

La procureure Marianne Ny a clairement décrit la procédure sur son site web, en ignorant comment les déplacements en Suède seraient ’limités’ pendant les enquêtes en cours.

Sans entrer dans les détails du travail de l’enquête, on peut mentionner qu’il est nécessaire, lors des entretiens avec M. Assange, de pouvoir présenter, et l’interroger sur les preuves qui ont émergé dans l’enquête jusqu’à présent. Lors de la poursuite de l’enquête, il est également nécessaire de pouvoir mener des entretiens supplémentaires, si nécessaire, avec M. Assange et les autres personnes impliquées. Si l’enquête préliminaire aboutit à la conclusion qu’il y a suffisamment de preuves pour poursuivre M. Assange....

  • Elle dit qu’elle veut interroger M. Assange.
  • Elle dit qu’à la suite de cet entretien, elle devra peut-être réinterroger les personnes qu’elle a déjà interrogées.
  • Elle dit qu’à la suite de ces entretiens, elle pourrait avoir besoin de réinterroger M. Assange.
  • Rincez et répétez le cycle, pour un nombre indéterminé nombre de fois.

Lorsque les entretiens auront tous été effectués à sa satisfaction, elle décidera alors s’il faut ou non inculper Assange pour un procès.

Notez qu’Assange a déjà été interrogé le 30 août 2010, mais c’était en rapport avec l’allégation d’abus de pouvoir pour AA (MAE.2). C’était la seule enquête encore en cours à l’époque, car Eva Finné avait décidé qu’aucun crime n’était en cause dans le cas de SW.

Assange n’a pas encore été interrogé en rapport avec SW (MAE.4) ou avec deux nouvelles allégations dans le cas d’AA (EAW.1 et EAW.3).

Notez également que ’les allégations’ sont alléguées par l’accusation.

AA a amené SW au poste de police pour la soutenir dans ses questions sur l’obligation faite à Assange de se soumettre à un test de dépistage du sida dès que possible. AA n’avait pas d’autre mission que celle-là. C’est purement SW qui avait un problème.

Les allégations du MAE sont le résultat du choix de la police d’interpréter l’histoire comme une description de crimes - même si ce n’était pas l’objectif des femmes. Les femmes ne sont pas des ’plaignantes’.

C’est quelque chose qui semble totalement perdu pour beaucoup de gens.

C’est là que se situe le processus suédois. Je n’ai aucune idée de l’avantage qu’il y aurait à mettre une description juridique en anglais à l’étape actuelle du processus.

Dans une soumission aux tribunaux britanniques, Ny a exposé sa position très claire sur les entretiens et l’inculpation

“10. Une fois l’interrogatoire terminé, il se peut que des questions supplémentaires doivent être posées aux témoins ou aux experts médico-légaux. Sous réserve de tout ce qu’il aura dit et qui influencerait mon opinion actuelle selon laquelle il devrait être inculpé, un acte d’accusation sera déposé auprès du tribunal par la suite’.

Elle a déclaré qu’à l’époque, elle estimait qu’il devait être inculpé.

Mais...

Elle a ensuite dit qu’une mise en accusation serait effectuée sous réserve de ce qu’il dira.

C’est clair comme de l’eau de roche. Le fait qu’Assange soit inculpé ou non dépendra de ce qu’il dira. Ny le veut pour un ou plusieurs entretiens.

Pourquoi Ny refuse-t-elle d’interviewer Assange au Royaume-Uni ? Elle aurait pu avoir recours à l’entraide judiciaire. Elle le peut toujours.

Pourquoi insiste-t-elle pour qu’Assange soit interrogé en Suède ?

OFFICIEL : Karin Rosander, directrice de la communication du ministère public suédois http://audioboo.fm/boos/928311-swedish-prosecution-authority-on-julian-assange-case-the-world-at-one-bbc-radio-4

KR : La procureure a déclaré que, selon les circonstances de l’enquête, son opinion est qu’il est nécessaire qu’il soit présent en Suède, et elle n’a pas précisé quelles sont ces circonstances, mais c’est sa déclaration.
MK : Mais n’est-il pas vrai que des procureurs suédois sont allés à l’étranger pour interroger des accusés dans des affaires graves à d’autres moments ?
KR : Oui, c’est vrai. C’est arrivé. Et c’est au procureur de décider des mesures à prendre. Il s’agit donc de ce que le procureur décide de faire.
MK : Mais ce que vous dites, c’est qu’il y a des circonstances dans cette affaire qui la rendent très différente. Il est difficile de comprendre ce qu’elles pourraient être.
KR : Oui. Et la procureure n’a pas dit exactement quel genre de circonstances - quelles circonstances - mais c’est sa décision.
MK : Serait-il possible de parvenir à une sorte d’accord avec Julian Assange pour qu’il ne soit pas extradé vers les États-Unis, parce que c’est ce dont il dit avoir peur s’il acceptait de se rendre en Suède ?
KR : Ce n’est pas exactement au procureur de décider, car c’est une décision qui doit être prise par le gouvernement suédois.
MK : Ne serait-il pas possible de l’interroger par liaison vidéo, par une sorte de vidéophone ?
KR : La procureure a déclaré que sa présence en Suède était nécessaire. Et c’est tout ce qu’elle peut dire pour le moment.
MK : Une autre forme de compromis qui a été suggérée est qu’il serait interviewé à l’ambassade suédoise, donc techniquement sur le sol suédois.
KR : Oui. Mais cela ne change pas vraiment les choses, parce que l’opinion de la procureure est qu’il est nécessaire qu’il soit effectivement présent en Suède, selon les circonstances de cette enquête.
MK : Compte tenu de l’enjeu - c’est devenu une grande question internationale, n’est-ce pas, avec l’Équateur, le Royaume-Uni et la Suède qui sont tous impliqués - la procureure suédoise ne devrait-il pas expliquer plus clairement les raisons de sa position ?
KR : Non. Sa décision est qu’à ce stade de l’enquête, elle ne veut pas préciser.
MK : Alors, comment va-t-on sortir de l’impasse ?
KR : Je n’en ai aucune idée.

Voilà, vous l’avez - de la part du ministère public suédois. Karin Rosander n’est pas l’une de ces fouilleurs de poubelles qui divulguent des informations. Elle s’est exprimée en tant que directrice de la communication du ministère public suédois.

Il n’y a pas de raison légale pour que l’entretien ait lieu en Suède. L’enquête préliminaire est en suspens depuis deux ans [à l’époque - NdT], avec un drame sous les feux de la rampe mondiale qui s’est terminé par un tumulte diplomatique et des menaces d’invasion d’une ambassade. Le ministère public suédois ne voit pas d’autre raison pour que l’entretien ait lieu en Suède que ’parce que Marianne Ny le dit’. Elle n’a ’aucune idée’ de la manière dont la situation concernant l’entretien pourrait être résolue.

Les premières tentatives de lancer un MAE ont posé des problèmes. L’objectif a d’abord été décrit comme celui d’obtenir un entretien. Un entretien était précisément ce qu’elle voulait, mais ce n’est pas suffisant pour un MAE.

Il fallait en rajouter.

Le site web du ministère public suédois présente sa position http://www.aklagare.se/In-English/Media/The-Assange-Matter/Why-is-the-prosecutor-not-able-to-question-Mr-Assange-in-the-UK1/

« L’évaluation du procureur est que, pour les besoins de l’enquête, M. Assange doit se rendre disponible en Suède pendant l’enquête préliminaire. Sans entrer dans les détails du travail de l’enquête, on peut mentionner qu’il est nécessaire, lors des entretiens avec M. Assange, de pouvoir présenter et interroger celui-ci sur les éléments de preuve qui sont apparus dans l’enquête jusqu’à présent. Lors de la poursuite de l’enquête, il est également nécessaire de pouvoir mener des entretiens supplémentaires, si nécessaire, avec M. Assange et les autres personnes impliquées. »

Notez les ’entretiens supplémentaires, si nécessaire, avec M. Assange et les autres personnes impliquées’.

Cela signifie :

 Elle n’a pas le sentiment d’avoir un dossier solide. Elle interrogera Assange. Elle examinera et vérifiera ensuite ses réponses. Elle pourra l’interroger à nouveau et poursuivre l’enquête avant de prendre une décision d’inculpation.

OU

 Tout ça c’est de la foutaise et elle essaie « d’en rajouter » quant à une prétendue nécessité d’interviewer en Suède plutôt qu’au Royaume-Uni.

’Si l’enquête préliminaire aboutit à la conclusion qu’il y a suffisamment de preuves pour poursuivre M. Assange, sa présence personnelle est requise en Suède afin qu’un procès puisse avoir lieu et que toute sentence puisse être exécutée.’

Elle souhaite interroger M. Assange sur ’les preuves qui sont ressorties de l’enquête à ce jour’ - ’à ce jour’ veut dire il y a plus de 2 ans. Compte tenu des circonstances, il serait étonnant qu’il y ait du nouveau.

L’action s’est déroulée en privé entre Assange et chaque femme séparément. Il n’y avait pas de témoins dans les chambres. C’est ’Il a dit - elle a dit’.

L’examen médico-légal du préservatif ne semble pas avoir été jugé utile.

Elle a l’interview d’Assange du 30 août 2010 concernant AA. S’attend-elle à ce qu’un nouvel entretien soit différent ? S’attend-elle à ce qu’un entretien concernant SW soit différent ? Elle pourrait mener un entretien en personne au Royaume-Uni ou par vidéo.

’Il faut également pouvoir mener des entretiens supplémentaires, si nécessaire, avec M. Assange et les autres personnes concernées’. En clair :

Assange est interviewé. Sur la base de cet entretien, Ny déterminera si elle a besoin d’effectuer des entretiens supplémentaires.

Ny à AA/SW ’M. Assange dit que cela n’est pas arrivé lorsque vous étiez seuls dans l’intimité de votre chambre.
AA/SW à Ny : ’Si, c’est vrai.’
Ny obtient alors une autre interview d’Assange.
Ny à Assange : ’AA/SW dit que c’est vrai.’
Assange à Ny : ’Non, c’est faux’
Ny retourne à AA/SW. ’Il dit que c’est faux.’
AA/SW à Ny : ’Si, c’est vrai.’

etc.

Ny ne fera pas grand-chose pendant plus de trois semaines après l’ouverture des enquêtes le 1er septembre 2010.

Assange quittera librement la Suède le 27 septembre.

Soudain, Ny se réveille et veut que tout soit prêt pour hier.

Le 11 octobre, c’est bien trop loin.

En supposant qu’une telle série d’interviews soit vraiment nécessaire, quel retard serait pris par le fait qu’Assange soit au Royaume-Uni ? S’agit-il de jours ou de semaines ?

Nous ne parlons certainement pas de deux ans et plus, ce qui est notre situation actuelle.

La partie suivante de sa justification est tellement ridicule que même un enfant verrait le problème.

En vertu de la législation suédoise, le défendeur doit être présent en personne au procès dans les affaires impliquant ce type de crime. Si l’enquête préliminaire aboutit à la conclusion qu’il existe des preuves suffisantes pour poursuivre M. Assange, sa présence personnelle est requise en Suède afin qu’un procès puisse avoir lieu et que toute sentence puisse être exécutée. L’ordre de détention du tribunal signifie que M. Assange a été détenu pour garantir cela.

Lisez-le à nouveau. De grosses lettres au cas où quelqu’un ne l’aurait pas remarqué :

Ny dit : « Si l’enquête préliminaire conduit à la conclusion qu’il y a suffisamment de preuves pour poursuivre M. Assange »

Une fois de plus pour tous ceux au fond de la salle.

Ny dit : « Si l’enquête préliminaire aboutit à la conclusion qu’il y a suffisamment de preuves pour poursuivre M. Assange »

Ce qu’elle dit, c’est qu’elle veut interroger M. Assange afin de pouvoir décider s’il y a ’suffisamment de preuves pour poursuivre M. Assange’.

Elle veut l’interroger - pour obtenir sa version des faits - avant de décider si elle peut prouver une affaire au-delà de tout doute raisonnable.

Après l’avoir interrogé, elle compte réinterroger d’autres personnes et des experts techniques. C’est pourquoi elle a obtenu que le MAE procède à cet interrogatoire en Suède. C’est pourquoi la première demande de MAE a été rejetée - parce qu’elle y avait indiqué le véritable objectif de la demande.

Ny a d’abord affirmé qu’elle n’était pas légalement autorisée à interroger Assange à l’étranger. Elle a maintenant changé d’avis.

Ce qui reste, c’est son affirmation selon laquelle Assange doit être présent en personne à tout procès.

Oui, en effet. Il est vraiment pratique d’avoir l’accusé SI un procès a lieu. S’il y a un procès et que l’accusé est reconnu coupable, il est très pratique de pouvoir l’incarcérer.

Ce que Ny dit, c’est qu’elle doit avoir Assange présent au cas où il y aurait un procès. Il n’est en aucun cas certain qu’il y aura effectivement un procès, puisqu’elle dit qu’elle prévoit qu’il faudra une série d’entretiens avant qu’elle puisse décider si une mise en accusation est justifiée.

Selon sa logique, elle aurait dû envoyer à Assange une combinaison orange, au cas où il en aurait besoin SI un procès avait lieu et SI cela aboutissait à un emprisonnement.

MAIS... Un entretien n’est pas vraiment aussi simple. C’est vraiment, vraiment, vraiment compliqué. Nous, simples d’esprit, ne pouvons pas le comprendre, mais heureusement, nous avons des juristes qui bloguent pour expliquer tout cela en double langage

 « Assange n’est pas recherché pour un interrogatoire. Il est recherché pour être arrêté. »
Ok. Pourquoi veulent-ils l’arrêter ?
« Pour qu’ils puissent l’interroger en Suède. »
Ils le veulent donc pour l’interviewer.
« Il n’est pas recherché pour une interview mais pour un interrogatoire. »

Hein ? Ils vont lui braquer un projecteur au visage pendant qu’ils l’interrogent ? C’est une interview. (désignant le site de Ny) Elle dit ’interview’. Elle ne fait même pas semblant de dire autre chose Elle dit clairement qu’elle devra peut-être vérifier certaines choses après l’interview avant de décider s’il y a lieu de l’inculper. Beaucoup d’interviews - avec des allers et retours entre elle et Assange.

« Assange est recherché dans le cadre d’une procédure pénale et il n’est pas seulement sollicité pour nous aider dans nos enquêtes. »

Idem. Elle ne veut pas l’interviewer - et peut-être d’autres personnes, puis peut-être encore lui - avant de pouvoir décider si une mise en accusation est vraiment justifiée... A moins bien sûr qu’il ne soit déjà coupable jusqu’à son éventuel procès et même alors éventuellement déclaré non coupable.

« Vous ne comprenez pas le système suédois ». Oh que si. Nous reconnaissons aussi les conneries quand nous les voyons.

« Cause probable ». Oui, il y a des allégations du type ’Il a dit, elle a dit’. Nous le savons.

« C’est tout simplement une procédure régulière. » Ouais, super. Il n’y a pas si longtemps, le Royaume-Uni a eu le procès de la blague sur Twitter et le procès du porno. Dans chacun de ces procès, nous avons vu le service du procureur partir en vrille. On ne disait pas « C’est tout simplement une procédure régulière », on disait « C’est une honte. Ces affaires n’auraient jamais dû être portées devant les tribunaux ».

« Personne ne pense aux femmes ? » Non. Je vous l’ai dit – là, tout en haut de la page. Personne (ou presque), à commencer par l’État suédois, ne s’intéresse vraiment aux femmes. Leur consentement à être entraînées dans ce cirque - qui théoriquement est une question de consentement - n’est pas pertinent. Elles ne sont que des ’victimes’.

Il ne fait aucun doute qu’elles aimeraient que la situation soit résolue d’une manière ou d’une autre. L’arrestation d’Assange n’était pas leur objectif. Leur objectif était de lui faire passer un test de dépistage du sida.

Alors interrogez-le, qu’est-ce que vous attendez ? Faites votre cinéma du ’Non je l’ai pas fait – Si, il l’a fait – Non – Si – Non -Si’ autant de fois que vous voulez. Ensuite, inculpez-le. Mais au moins - après deux ans et plus - débarrassez-vous de la ou des interviews. Vous n’êtes pas pressés ? Personne ne pense donc aux femmes ?

Assange serait-il inculpé après la procédure d’interviews ?

Imaginez. Deux ans de drame (7 au final, NdT) et de procès extrêmement coûteux au Royaume-Uni. Le tumulte diplomatique d’une ambassade menacée d’invasion.

Imaginez l’interview :

Ny : Bonjour M. Assange. Ravie de pouvoir vous parler enfin.
Assange : Hej för dig !
Ny : Alors, vous l’avez fait ?
Assange : Non, patron.
Ny : Elles disent que si
Assange. Non, non, non
Ny : Nous espérions des aveux complets et même plus. Étant donné que vous dites que vous ne l’avez pas fait, et que nous ne pouvons rien prouver, c’est la fin de l’affaire
Assange : C’est tout bon. Bon, ben à la prochaine.
Ny : Je vais l’expliquer à mon patron. Il sera peut-être un peu contrarié, mais bon, ça arrive.

J’ai l’impression qu’Assange serait inculpé après une période d’emprisonnement indéterminée. Cela ne serait pas dû à la force probante des preuves. Ce serait une pure réticence de la part de Ny à assumer la responsabilité de toutes ces années de cirque. Elle ferait porter la responsabilité à un tribunal.

Sex With Lawyers

Traduction "pour l’Histoire, pour les archives" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» https://sexwithlawyers.blogspot.com...
URL de cet article 35745
   
Même Thème
L’affaire WikiLeaks - Médias indépendants, censure et crime d’État
Stefania MAURIZI
Dès 2008, deux ans après le lancement de la plateforme WikiLeaks, Stefania Maurizi commence à s’intéresser au travail de l’équipe qui entoure Julian Assange. Elle a passé plus d’une décennie à enquêter les crimes d’État, sur la répression journalistique, sur les bavures militaires, et sur la destruction méthodique d’une organisation qui se bat pour la transparence et la liberté de l’information. Une liberté mise à mal après la diffusion de centaines de milliers de documents classifiés. Les (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Partout où l’antisémitisme n’existe pas, le sionisme le fabrique »

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.