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Démilitariser le monde

Certaines croyances, avec la marche en avant de l’humanité, disparaissent d’elles-mêmes, dépassées par la volonté d’émancipation des peuples.

Démocratie et diplomatie, voilà politiquement deux concepts révolutionnaires desquels l’autorité, dans la crainte maladive de sa perte de pouvoir, tend toujours plus à nous éloigner. À provoquer ou mettre en scène des menaces d’ennemis extérieurs, pouvant compter sur des médias complices autant que sur la crédulité des gens pour justifier des mesures d’abord ultrasécuritaires puis totalitaires, le dirigeant illégitime se pose alors en défenseur de la nation et d’une cause commune : il ne s’agit pas ici de « diviser pour mieux régner », mais de « fédérer pour mieux abuser ».

Étonnamment, en 2024 encore, il est une croyance absurde et mortifère qui perdure, annulant dans le même temps les efforts de civilisation menés par tous les pacifistes engagés ici et là depuis que l’humanité sait communiquer au moyen du langage : la croyance en la résolution des tensions par le conflit, en la nécessité des armes à feu pour protéger les intérêts d’une collectivité. La guerre étant, comme la société de consommation, un globalisme fou qui ignore superbement tout des subtilités relationnelles – humaines, sociales et régionales ; l’aveu de lâcheté et d’incompétence d’une autorité qu’on choisit avant tout, précisément, pour sa capacité à garantir la paix...

Dans un cageot de prunes qui présente des traces de pourriture, il s’agit d’identifier et d’évacuer les fruits gâtés, non de se débarrasser de l’ensemble ! De la même façon qu’on ne jette par un cageot de prunes entier, on ne condamne pas un pays au seul motif qu’une minorité agressive s’en réclame, c’est tout bonnement insensé et parfaitement criminel ! Seuls les dirigeants mériteraient de se tirer dessus, tout comme on tolère que les mafieux s’éliminent les uns les autres, pourvu qu’ils épargnent le voisinage innocent...

Si l’on suit naïvement, mais sainement, la logique du progrès humain, dont le but universel est la fin des violences sur Terre, comment peut-on admettre encore aujourd’hui la légitimité de l’usage de la force militaire, le droit de tuer, au nom d’intérêts communs – quels qu’ils soient ? Comment peut-on même faire de l’armée – dont on abrite désormais la vocation belliqueuse derrière les paravents sémantiques de la « Défense » et de la « dissuasion » – la force d’un État dit démocratique ? Quel grossier paradoxe ! Étant entendu que l’armée finit toujours par obéir aux intérêts du pouvoir politique en place, jamais à ceux du peuple qu’elle est censée « protéger ».

Et la chair à canon qui meurt aveuglément « pour la patrie » devrait être élevée au rang de l’héroïsme et du noble sacrifice ? Mais enfin, jamais personne d’équilibré n’a voulu faire la guerre, ni tuer ni se faire tuer au nom de l’appartenance ! Que tous les soldats de bonne volonté commencent par se demander pourquoi ceux qui décident la guerre ne la font jamais eux-mêmes personnellement ! À moins que certains n’aient dépassé le stade infantile de la confrontation par l’épée de bois...

En réalité, tout conflit peut se résoudre de façon assez simple, universellement par les fondamentaux du Droit international, et localement par la négociation et la consultation populaire entre autres. Il suffit de mettre à contribution l’intelligence des hommes. Seulement les lois du marché, de l’économie de l’armement et des pactes tribaux, ne permettront jamais aux gens de gouverner par la paix – aussi ardue soit-elle. Mais aucune vérité ne naît de la violence, même défensive. Car la raison doit être, en toute circonstance politique, le seul guide. Demandons-nous sérieusement : quelle espèce de raison viable peut-on voir dans le sang versé ?

Si l’on a fait de l’utopie un gros mot, c’est qu’elle terrifie les prédateurs, ceux qui vivent de manipulation et de privilèges. On voudrait nous impressionner avec les derniers missiles et les nouvelles machines à massacrer, alors qu’il n’y a résolument pas plus régressif que la violence – qu’elle soit individuelle ou martiale... Pour ma part en tout cas, le seul État que je respecterai est celui qui saura se passer d’armée. Montrer sa confiance en l’autre, cela me semble être en effet un bon début de cohabitation sur Terre.

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Stephen Bouquin (coordination) Louis-Marie Barnier, José Calderón, Pascal Depoorter, Isabelle Farcy, Djordje Kuzmanovic, Emmanuelle Lada, Thomas Rothé, Mélanie Roussel, Bruno Scacciatelli, Paul Stewart Rares sont les romans, même de science-fiction, fondés sur l’invraisemblance. Il en est de même avec les enquêtes en sciences sociales. Il existe néanmoins des vraisemblances négligées. Les résistances au travail en font partie. Le management contemporain a beau exalter l’individualisme, il exige en (...)
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Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum.

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