Le 9 février 1994, le juge Philippe Courroye (qui n’est pas gauchiste) ouvre une information contre X pour abus de biens sociaux et recel. Cette information concerne les journaux News et Dauphiné News de Grenoble, lancés quelques semaines avant les élections municipales de 1989 pour soutenir le conseil municipal de droite. En mars 1989, Alain Carignon est réélu maire de Grenoble et les journaux disparaissent laissant un passif de 10 millions de francs. La Lyonnaise des eaux (future Vivendi), qui vient de remporter la gestion des eaux de Grenoble récemment privatisée, entre dans le capital de l’entreprise de presse et en éponge les dettes.
Le 19 juillet 1994, Alain Carignon démissionne de son poste de ministre de la Communication du gouvernement avant d’être mis en examen. Il est condamné le 9 juillet 1996 par la Cour d’appel de Lyon à 5 ans de prison (dont 1 an avec sursis), 5 ans d’inéligibilité, et 400000 francs d’amende pour corruption, abus de biens sociaux et subornation de témoins. Du lourd. Il passera 29 mois en prison, une durée exceptionnelle pour un homme politique.
En septembre 1997, alors qu’il est incarcéré, Alain Carignon est mis en examen pour « faux, usage de faux et abus de biens sociaux » dans l’enquête sur société Grenoble Isère développement (GID), une société d’économie mixte proche du Conseil général de l’Isère dont Carrignon est resté président. Le 13 juillet 1999, il est condamné par le Tribunal correctionnel de Grenoble à dix-huit mois de prison avec sursis et 80000 francs d’amende pour « abus de biens sociaux et usage de faux ».
Carrignon revient (avec difficulté) en politique en 2002, après avoir purgé l’intégralité de sa peine. Il intègre, logiquement, le nouveau parti de droite, l’UMP, en prenant la tête de la fédération du parti en Isère.
En novembre 2006, Alain Carignon est désigné à 80 %, par les militants UMP de la 1ere circonscription de l’Isère comme candidat pour les législatives de 2007. Cette désignation est validée par la Commission nationale de l’UMP, aux dépens du député sortant Richard Cazenave. Pendant sa campagne, Carrignon est soutenu par Valérie Pécresse et Donnedieu de Vabre (condamné en février à une amende de 15000 euros pour avoir participé, sur instruction du président du Parti républicain, à l’opération d’utilisation des fonds spéciaux de Matignon pour l’acquisition par le Parti républicain de son siège social). De nombreuses personnalités UMP (dont Alain Juppé, condamné en 1998 à 18 mois de prison avec sursis pour abus de confiance, recel d’abus de biens sociaux et prise illégale d’intérêt) s’opposent à son retour en politique.
Le 10 juin 2007, Carignon arrive en deuxième position du premier tour des élections législatives, avec 21,45 % des bulletins exprimés, devant Richard Cazenave (19,62 %) qui perd ainsi son siège de député, mais largement derrière la socialiste Geneviève Fioraso (32,02 %). Carignon est logiquement battu au deuxième tour par son opposante socialiste qui obtient 63,03 % des suffrages.
Le 10 janvier 2009, le chef de file de ses opposants, Michel Savin, est élu président de l’UMP Isère.
Alain Carignon conseille depuis Brice Hortefeux et notre kleiner Mann à titre officieux.
Le président de la République française choisit désormais ses conseillers là où il peut. Et puis le cardinal La Balue est mort…