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Medias : le Courrier International sort du lot (un p’tit tour et puis s’en va ?)

Enfin une « une » de média … « intelligente » !

Le Courrier International (groupe Le Monde, Télérama, la Vie...), hebdomadaire de l’oligarchie médiatique se fend d’un dossier qu’aurait pu publier le Monde Diplomatique. Un lecteur ébahi et charmé nous en fait part ci-dessous. Heureuse surprise en effet.

A la suite de l’article, vous trouverez une note du Grand Soir qui replace les choses dans leur contexte.

Merci au lecteur qui nous a envoyé cet article surprenant de bienveillance pour un président « normal » qui est tout le contraire de François Hollande.

LGS.

Le courrier international de cette semaine fait sa une avec ce titre : « Uruguay : le vrai président normal », avec juste en dessous « Pepe Mujica a fait de son pays un laboratoire politique qui séduit la presse sud-américaine ».

Voici l’intro de ce dossier du courrier : « L’élection, en 2009, de José Mujica, deuxième président de gauche de l’histoire de l’Uruguay, ce petit pays souvent en avance sur son temps, aurait pu passer quasi inaperçue. Ce n’est pas le premier dirigeant de la région à ne pas appartenir au sérail politique. Et la presse tant latino-américaine qu’internationale l’a longtemps ignoré. Mais ce vieux guérillero rescapé des cachots de la dictature a une vraie particularité : il semble insensible aux sirènes du pouvoir, ­cultive son quotidien d’« homme normal », en refusant tout protocole et 90 % de son salaire présidentiel et en continuant à vivre dans sa ferme. Il dit ce qu’il pense - au grand dam de ceux qui souhaiteraient un président avec plus de prestance... Un président normal, un vrai, en somme ? »

Mais qui est donc ce président inconnu dont seul le courrier parle ?

Eh bien, oui, ce président là est un ancien guérillero, à l’époque de la dictature, et il l’a payé cher, avec ses 14 années d’emprisonnement. Mais le voilà désormais, non seulement libre, mais élu à la présidence de son pays.

Et quelle a été sa première décision, en tant que président, juste après les remerciements envers son peuple : il a décidé de donner 90 % de son salaire de président à des oeuvres caritatives, pour les pauvres, leur droit au logement et les petits entrepreneurs.

Uruguay : José Mujica, le « président le plus pauvre du monde »

En France comme dans la plupart des pays, le train de vie et le salaire du Président fait l’objet d’interminables débats, une partie des citoyens estimant que les avantages matériels de celui qui est à la tête de l’Etat le rendent complètement déconnecté de leur vie quotidienne.

Mais s’il y a un pays où ce débat n’a pas lieu d’être, c’est bien l’Uruguay, rapporte la BBC, qui est allée rencontrer chez lui le seul président au monde qui vit dans une ferme délabrée et reverse la grande majorité de son salaire à des oeuvres caritatives.

José Mujica a refusé la luxueuse résidence habituellement réservée aux présidents uruguayens et a choisi de rester sur la ferme de sa femme, au bout d’un chemin de terre près de la capitale Montevideo. Il tire son surnom du fait qu’il reverse 90% de son salaire mensuel de 9.300 euros à des oeuvres caritatives en faveur des pauvres ou des petits entrepreneurs. Le salaire qu’il lui reste correspond à peu près au revenu moyen d’environ 600 euros. Et il ne semble manquer de rien : « J’ai vécu comme ça la plupart de ma vie. Je peux vivre avec ce que j’ai. »

Sa déclaration de patrimoine, une obligation pour les élus uruguayens, s’élevait à 1.411 euros en 2010, soit la valeur de sa Coccinelle Volkswagen 1987. Cette année, il y a rajouté les biens de sa femme (du terrain, des tracteurs et une maison), amenant son total à 168.000 euros, une fortune toujours bien inférieure à celle de son vice-président ou de son prédécesseur.

Elu en 2009, Mujica a participé à la guérilla uruguayenne des Tupamaros, un groupe armé d’extrême-gauche inspiré de la révolution cubaine. Il a reçu six balles dans le corps et passé 14 années en prison dans des conditions difficiles avant d’être libéré en 1985, quand l’Uruguay est devenu une démocratie. C’est en prison qu’il a développé sa philosophie de vie :

« On m’appelle le président le plus pauvre, mais je ne me sens pas pauvre. Les pauvres sont ceux qui travaillent uniquement pour avoir un style de vie dépensier, et qui en veulent toujours plus. C’est une question de liberté. Si vous n’avez pas beaucoup de possessions, vous n’avez pas besoin de travailler comme un esclave toute votre vie pour les soutenir, et vous avez plus de temps pour vous-même. »

(source : http://www.slate.fr/lien/64975/uruguay-jose-mujica-president-pauvre)

Chien Gué n’avait pas loupé l’élection de cet homme source d’espoir : http://forget.e-monsite.com/pages/content/archives-2009-latinos/l-uruguay-vire-a-gauche.html

Pas plus que l’histoire des guérilleros TupaMaros : http://forget.e-monsite.com/pages/portraits/uruguay.html

Alors analysons le titre de Courrier International : Uruguay : le vrai président normal
Deux mots surprennent dans cette annonce, car en désaccord total avec notre société actuelle : « vrai » et « normal » .

« vrai président » , excusez-moi de vous choquer, mais ça veut dire président qui pense à son PEUPLE, et pas à l’image de marque de son pays au niveau international ; et c’est là que le titre de la « une », et encore plus le personnage en question, se détachent du mouvement brownien égocentrico-capitaliste actuel.

Le deuxième mot qui surprend, c’est « normal » : ah bon, les autres présidents de la planète seraient anormaux ? Dans le fonctionnement actuel, bien sur que non ; ils sont tous, pas vraiment « normaux », mais plutôt dans la normalité ; la normalité de la mondialisation, de l’Onu, de l’Otan, de la communauté européenne, etc ..

De là à dire que normalité serait signe de soumission …

Et bien non, enfin, un journal, ose afficher en « une » que la normalité pour un président pourrait être autre chose que suivre les directives bien-pensantes imposées sournoisement par les états, banques ou organismes dominants.

Il semblerait donc, à lire cet hebdomadaire, qu’un président « normal », serait un président qui montrerait l’exemple, pour appeler le peuple à le copier (comme l’avaient fait Castro et Guevara, lors de leur accession au pouvoir à Cuba).

Vrai ? Faux ? Bien sur que oui, c’est vrai, en fait : détachez-vous de votre monde individuallo-capitaliste, reculez de trois pas, et regardez vous, regardez votre président, votre pays, oubliez quelques instants votre nombril, votre portefeuille (si ces deux derniers ne sont pas liés, vous avez encore une chance de vous en sortir, soit dit en passant…).

Oui, bien sur qu’un président se devrait d’être « normal » et donc de montrer l’exemple ; mais pas en diminuant son salaire de député + maire + conseiller général + sénateur + … ; mais plutôt en l’offrant à ceux qui en ont besoin.

Ce qui séduit chez Mujica

En juin dernier, lors de la conférence sur le développement durable des Nations unies Rio + 20, il a fait un discours qui a été repris des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, et il y a notamment dit : « Nous ne pouvons pas continuer, indéfiniment, à être gouverné par les marchés ; nous devons gouverner les marchés. »

Ses résultats font rêver les pays voisins : les salaires ont progressé de 36,6 % en sept ans, grâce notamment à une croissance économique de 6,4 %. Le taux de chômage (5,3%) est au plus bas. et 13,7 % des uruguayens vivent sous le seuil de pauvreté, soit une baisse de cinq points en un an. L’analphabétisme a quasiment disparu et tous les enfants sont scolarisés. Aucun des pays du Mercosur n’a des indicateurs aussi bons, à tel point que de nombreux migrants de pays voisins (Argentine et Brésil notamment), mais aussi d’Espagne et d’Italie, viennent en nombre croissant s’installer en Uruguay.

Alors, à quand un vrai président normal chez nous ?

Chien Guevara

L’article dans sa niche : Medias : le courrier international sort du lot


NOTE DU GRAND SOIR :

On peut être surpris quand on sait que Jean-Hébert Armengaud, rédacteur en chef du Courrier International signe l’éditorial de ce dossier Uruguay. Armengaud est ce journaliste qui, quand il travaillait à Libération, a tronqué un discours d’Hugo Chavez pour en dénoncer le prétendu antisémitisme. http://www.legrandsoir.info/Chavez-antisemitisme-et-campagne-de-desinf...

Il fut alors couvert dans son trucage par un directeur de Libération, Pierre Haski, aujourd’hui président de Rue89. http://www.legrandsoir.info/Proces-contre-Chavez-Libe-persiste-et-sign...

Rue89 qui use des mêmes méthodes pour dénoncer le prétendu antisémitisme du Grand Soir. http://www.legrandsoir.info/rue89-article-11-lgs-et-les-autres-confere...

Surprenant quand on se rappelle comment le Courrier International, dans un plantage journalistique remarquable avait annoncé par avance le succès de Chavez à une élection.

Après une « une » illustrée d’un dessin où Chavez, brandissant une Kalachnikov fournie par la Russie de Poutine (Poutine en arrière-plan car moins dangereux pour l’humanité), on pouvait lire un article sous le titre musclé « Des coups d’Etat en forme de plébiscites » qui faisait une analogie avec le coup d’Etat du 2 décembre 1851 qui porta au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte. La suite expliquait pourquoi Chavez allait nécessairement être plébiscité. Pas de chance, il a perdu ces élections-là (référendum). www.legrandsoir.info/Courrier-International-degaine.html

Donc, délectons-nous de ce texte en nous attendant au pire pour demain avec une présentation dans le genre : « Nos lecteurs se souviennent que Courrier International n’avait a priori aucune hostilité pour Pepe Mujica, le président de l’Uruguay. Mais aujourd’hui… Chavez… Castro… populiste…médias muselés… ».

A moins que cet hebdomadaire ne cherche à élargir un lectorat qui s’amenuise au fil des ans, ce qui impacte défavorablement les bénéfices escomptés par ses propriétaires.

A suivre, donc..

Le Grand Soir.

URL de cet article 18521
  

Washington contre Cuba.
Salim LAMRANI
WASHINGTON CONTRE CUBA - L’affaire des Cinq. Un demi-siècle de terrorisme, dirigé par Salim Lamrani. Edition le temps des cerises Textes de : Howard Zinn, Noam Chomsky, William Blum, Michael Parenti, Piero Gleijeses, Ignacio Ramonet, Leonard Weinglass, Wayne S. Smith, Saul Landau, Michael Steven Smith, James Petras, Jitendra Sharma, Ricardo Alarcon, Gianni Mina, Nadine Gordimer. « Les Etats-Unis n’ont jamais annexé Cuba, mais ils en ont fait une colonie virtuelle jusqu’à ce que, en janvier (...)
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« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
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