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Enseignants, je ne vous ai pas compris !

Perdant un peu de sa morgue insupportable, tant la mobilisation de la communauté scolaire était forte ce jeudi 13 janvier 2022, Monseigneur Blanquer a annoncé quelques mesurettes censées atténuer le ras-le-bol des enseignants, parents et lycéens.

Il faut dire aussi que le gouvernement – qui craint à raison de laisser des plumes électorales dans cette affaire – avait désavoué son Sinistre de l’Education de moins en moins nationale en organisant une rencontre gouvernement/syndicats présidée par Castex et supervisée par le ministre de la santé (lui-même discrédité auprès des soignants...).

Toutefois, outre que les « mesures » annoncées par Blanquer sont dérisoires et qu’elles ne concernent EN RIEN les contre-réformes (casse du lycée, du bac, des séries, des disciplines scolaires, aggravation de la sélection sociale et scolaire par le dispositif Parcours sup...) orchestrées par le despote de la rue de Grenelle, les états-majors syndicaux qui se sont rendus toutes affaires cessantes à l’impérieuse convocation gouvernementale en contournant sans états d’âme le slogan dominant du jour : BLANQUER DEGAGE ! – ont-ils réellement entendu, voire écouté, la colère de leurs mandants ?

On se souvient qu’en mai 2005, le peuple français ayant retoqué la constitution européenne parrainée par Chirac, Hollande et Sarkozy, la totalité des dirigeants de la gauche établie avait alors exigé, non pas la démission des gouvernants désavoués par le peuple sur un point crucial, mais... « la renégociation (par Chirac !) de la constitution européenne » (cf. la déclaration, dès le 29 mai au soir, de Mme Buffet, au nom du PCF). Façon consciente ou pas de RELEGITIMER la direction faillie du pays. Etonnez-vous ensuite que le peuple, classe ouvrière en tête, voire les couches moyennes elles-mêmes (cf. aujourd’hui les sifflets légitimes des profs « accueillant » Anne Hidalgo), n’aient plus que mépris pour leurs « élites », y compris pour la « gauche » politico-syndicale censée représenter le monde du travail.

Eh bien, n’est-ce pas la même chose que Buffet en 2005 qu’ont faite ce soir les états-majors du monde enseignant ? En allant palabrer ce soir avec Blanquer, ils ont MEPRISE le slogan de masse « Blanquer démission ! » et, en échange de quelques mesures cosmétiques (5 millions de masques FFP2 contre une journée de grève : brillante négociation en effet !), ont relégitimé un ministre dangereux et carbonisé qui, au soir même d’une grève historique, est remonté en selle pour venir présenter à la télé le résultat de la « négociation »...

Bref, Blanquer n’a pas compris les enseignants, parents et lycéens. Mais qu’attendre d’autre de ce commis de l’UE austéritaire et d’un gouvernement capitaliste dont le seul souci est que l’école, structurellement empêchée d’instruire comme l’hôpital est empêché de soigner, se contente de garder les mouflets pour que les parents puissent aller bosser... et abonder la pompe à profits du MEDEF ?

Mais plus gravement encore, les états-majors syndicaux, qui ont contourné (et n’ont pas vu venir) la colère enseignante en BLOQUANT durant des mois, au nom du « dialogue social » totalement bidon avec Blanquer, le mot d’ordre « Blanquer démission », ont-ils davantage ECOUTE les enseignants en lutte ? A ces derniers de répondre.

Et de s’organiser en bas pour amplifier le mouvement en construisant, avec les autres travailleurs du public et du privé, un large « tous ensemble en même temps » (avec pour première étape, le 27 janvier) secouant l’ordonnancement mortifère de cette présidentielle verrouillée, mettant en débat cette UE de malheur qui depuis quarante ans, tous gouvernements confondus, saccage notre pays. Bref, l’heure est venue de se souvenir dans nos pratiques, en cessant de nous laisser promener par des gens connivents et trop bien élevés, le mot d’ordre fondateur du mouvement ouvrier : « l’émancipation des travailleurs (que sont les enseignants, les soignants et les autres) sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes ».

FLOREAL

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George Corm. Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs.
Bernard GENSANE
La démarche de Georges Corm ne laisse pas d’étonner. Son analyse des structures et des superstructures qui, ces dernières décennies, ont sous-tendu le capitalisme financier tout en étant produites ou profondément modifiées par lui, est très fouillée et radicale. Mais il s’inscrit dans une perspective pragmatique, non socialiste et certainement pas marxiste. Pour lui, le capitalisme est, par essence, performant, mais il ne procède plus du tout à une répartition équitable des profits. Cet (…)
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