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Est-ce malin d’acheter son café du matin avec du bitcoin ?

Si vous possédez des bitcoins, rappelez-vous : vous faites partie d'une élite et d'une avant-garde ! Si vous ne les vendez pas et que vous les conservez suffisamment longtemps, vous pourriez bien recevoir une énorme récompense dans quelques années ! En effet, la valeur d’1 bitcoin pourrait monter jusqu’à 100.000 euros avant la fin de la prochaine décennie. Voyons pourquoi. Mais avant, revenons sur terre ; la plupart des gens n’ont jamais entendu parler des monnaies numériques aussi appelés crypto-monnaies et la quasi-totalité de ceux qui sont tombés sur le nom « bitcoin » ne peuvent décrire ce que c’est. Certaines institutions l’associent à de l'argent ; d'autres, prétendent que c'est un titre, une marchandise ou quelque chose qui n'existe pas mais… qui a une valeur. Cet article tentera de démontrer que le bitcoin est bien de l’argent tel qu’il est généralement représenté pour le profane.

L’argent est une fiction basée sur la confiance, c’est aussi une construction sociale dont nous avons hérité lorsque nous sommes nés, car toutes les capacités sociales humaines sont innées. Nous reviendrons sur cette théorie chomskyenne dans les prochaines semaines. Mais pour l’instant, restons fidèles à la fiction de l’argent. Pour que cette fiction monétaire devienne réalité, elle doit être justifiée et protégée par consensus et/ou un pouvoir (un État ou un groupe d’États ; Max Keizer, le pourfendeur de la finance dans les médias alternatifs américains, affirme que le dollar est soutenu par la suprématie des forces militaires américaines. Gaddafi pourrait sans doute nous le confirmer s’il vivait encore...).

L’argent peut se matérialiser dans n’importe quel objet, tant qu’il a la confiance de ses utilisateurs et tant que sa valeur est soutenue par une autorité centralisée. Par exemple, le tabac fut légalisé comme monnaie d’échange en Virginie en 1642. Des formes remarquables de monnaies primitives furent les cauris, ces coquillages d’Afrique, le bétail, les dents de baleine, etc.

L’argent est aujourd’hui émis et sa valeur garantie par les banques centrales, l’or et l’argent. Jusqu’à la création du bitcoin en 2009, l’opinion commune sur l’argent consistait à supposer que la phrase « fondée sur l’opinion publique » impliquait logiquement « soutenue par les banques centrales », mais ce n’était plus exactement le cas (le peuple argentin en est d’ailleurs revenu...)

Grâce à la création d’un environnement décentralisé et dans lequel les transactions entre personnes s’effectuent sans que les utilisateurs aient à se faire confiance (« Trustless environment », en anglais) – nous parlons ici du Bitcoin-, nous avons constaté que depuis sa création, la conviction selon laquelle une autorité centralisée devait se porter garante de la valeur véhiculée par l’argent était tout simplement fausse. Nous avons aussi découvert qu’une monnaie autoproclamée comme telle pouvait survivre grâce à la confiance que lui conféraient ses utilisateurs et à l’informatique distribuée. Dans l’équation, la variable « état » ou encore « pouvoir centralisé », fut tout simplement éliminée ! En d’autres termes, le bitcoin, en tant que monnaie, a été rendu possible par la création de réseaux informatiques distribués et d’un grand livre de compte décentralisé (« Ledger ») qui est consultable par tous, à tout moment sur Internet. La variable « État » dans l’équation initiale a maintenant disparu et a été remplacée par celle de « peuple ».

L’état et moi

Comme le fisc américain (l’IRS) l’indique dans son document sur les objectifs fiscaux généraux des États-Unis, dans certains contextes, les monnaies numériques « fonctionnent comme de la monnaie réelle » mais cela ne veut pas dire que l’état en accepte l’utilisation. J’ai pris un déca ce matin dans un cypher-café alternatif de Shoreditch, un quartier branché de Londres et je l’ai payé avec une monnaie virtuelle. Si je résidais à New-York, l’IRS déclarerait que les devises numériques telles que le bitcoin ne sont pas considérées comme des monnaies légales et ne sont pas acceptées comme moyen d’échange aux États-Unis. En conséquence, elles « n’ont le statut de monnaie légale dans aucune juridiction ». Eh bien, dans la réalité, c’est tout simplement faux. Une économie parallèle -encore négligeable comparée à l’économie réelle- existe bel et bien aux USA et ce, malgré l’interdiction officielle d’utiliser une monnaie qui ne soit pas le dollar sur le sol américain. Et si les autorités ne réagissent pas ou, dans certains cas, si des administrations ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la vraie nature du bitcoin et des monnaies numériques, c’est qu’elles sont indéfinissables dans les cadres légaux et administratifs actuels. L’IRS, par exemple, prétend que toutes les monnaies virtuelles devraient être traitées comme des biens à des fins fiscales aux États-Unis. Pourtant, cette prise de position est remise en question par ceux qui affirment que le bitcoin remplit les quatre fonctions d’une monnaie. C’est un moyen d’échange, une réserve de valeur (Ses performances, en monnaie fiduciaire, sont supérieures à celle de l’or. « Le bitcoin est le nouvel or », a déclaré le magazine Forbes il y a quelques mois.

« Apparemment, le bitcoin est plus populaire que l’or parmi les investisseurs, pour se prémunir contre les incertitudes mondiales grandissantes »

affirme le journaliste M. Panos Mourdoukoutas). C’est aussi une mesure de la valeur (Comme l’or, il permet de comparer les valeurs de différents produits et services dans l’écosystème blockchain) et, d’une manière ou d’une autre, il est reconnu comme une unité de compte par ses utilisateurs.

Mais on pourrait m’objecter :

« - Qui s’en soucie ? J’ai acheté quelque chose ce matin avec ma monnaie numérique ; grâce à la nature inhérente du bitcoin, personne à part moi et le patron du magasin ne le savait. L’état n’a rien voir là-dedans ! »

Et cette personne aurait raison. Personne ne pourrait les arrêter ; ni les banques, ni l’état, ni la police puisque que cet échange (un produit contre une somme en monnaie numérique) s’est effectué directement entre deux personnes et leur transaction d’égal à égal n’est passée par aucune autorité centralisée ! Aucune trace si ce n’est sur la blockchain du bitcoin.

De surcroit, le bitcoin est un excellent moyen d’échange car il a une durabilité (à moins que quelqu’un débranche Internet). Une autre de ses qualités, et pas des moindres, est la portabilité (on peut transporter toute sa fortune en bitcoin sur l’équivalent d’une clé USB). Il est aussi divisible (avec le Bitcoin, nous sommes entrés dans le domaine des micro-paiements car il est divisible en 100 millions de parties que l’on appelle : des satoshis). Il est aussi impossible d’en faire la contrefaçon (jusqu’à présent...) et il est fongible, c’est-à-dire qu’un bitcoin est interchangeable avec un autre bitcoin.

Deux fausses notes

Son talon d’Achille est cependant son manque de stabilité. Il est très volatile (bien que depuis plusieurs mois il se soit stabilisé autour de 6000 dollars) et pour cette raison, beaucoup refusent de lui accorder le statut d’unité de compte, mais les investisseurs et les détenteurs de bitcoins semblent penser le contraire. La technologie qui le sustente est encore très récente, mais le succès de la mise en œuvre de « Segwit » en août 2017, puis le développement spectaculaire du « Lightning Network » en 2018 ont prouvé qu’une meilleure stabilité pourrait être obtenue très rapidement. Le deuxième problème est son manque d’adoption par les populations qui, par manque d’information de qualité, s’en méfient encore. Mais la communauté internationale du bitcoin affirme que, contrairement aux monnaies fiduciaires inflationnistes (planche à billets), le bitcoin est déflationniste puisqu’il n’y aura que 21 millions d’unités créées par l’algorithme de M. Satoshi Nakamoto. Multipliez ce nombre par cent millions et vous obtenez une masse monétaire stable suffisante pour lancer une économie.

Alors, ce café ?

En résumé, si vous voulez acheter votre café en bitcoin demain matin, souvenez-vous que vous pourriez faire quelque chose de stupide. Il est vrai que le bitcoin est à juste titre une monnaie et qu’il peut être utilisé comme de l’argent traditionnel émis et garanti par un gouvernement mais pensez que dans quelques mois, s’il remonte à 20.000 dollars l’unité comme en décembre 2017, le montant que vous avez payé pour ce café pourrait atteindre 50 dollars ou plus. C’est pour cela que les vrais « bitcoiners » (les gens qui possèdent du bitcoin), recommandent de ne pas le dépenser et de s’en servir comme d’une valeur refuge. Ils affirment aussi que c’est un « game changer » mais qu’il est encore loin d’être adopté par la grande majorité. Patience !

Les gouvernements du monde entier, le système bancaire international et les autorités de réglementation commencent à se pencher sur son fonctionnement interne et ont du mal à le reconnaître comme une monnaie fiable ou ne peuvent se décider sur la manière dont il convient de le classer.

Pourtant, le bitcoin, l’argent d’Internet, remplit les quatre fonctions d’une monnaie et bénéficie de la confiance de millions de personnes dans le monde entier. Il n’est contrôlé par aucun gouvernement ni aucune entreprise et attire pourtant des centaines de millions de dollars d’investissements tous les ans. Chaque jour, 1 800 nouveaux bitcoins sont créés ( à quelques unités près) et aucun n’est émis par une autorité « centralisée » quelconque. Il n’y a littéralement aucun groupe qui les émette ou les contrôle. Le suivi et la validation de chaque pièce numérique sont totalement décentralisés. Vous n’avez besoin d’aucune banque ni d’aucun intermédiaire pour échanger vos bitcoins, à condition que vous possédiez les clés privées de chacun d’entre eux.

Le bitcoin, l’antidote contre les banques

L’un des principaux objectifs du bitcoin en tant que monnaie (il a de nombreuses autres utilisations) s’attaque aux problèmes systémiques résumés par Satoshi Nakamoto dans son livre blanc de 2009 :

« Il faut faire confiance aux banques pour conserver notre argent et le transférer électroniquement, mais ils le prêtent inconsidérément sous forme de crédit avec à peine une fraction des sommes en réserve dans leurs coffres. Nous devons les croire quand ils utilisent nos données privées à des fins « non-commerciales » et lorsqu’ils disent nous protéger contre les hackers qui veulent vider nos comptes »

.

Le Bitcoin sous sa forme monétaire finira par se généraliser et s’imposera comme un nouveau paradigme financier. C’est juste une question de temps. D’ici-là, faites confiance aux banques :)

Philippe Nadouce

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Henri Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT
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