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17 commentaires

Était-il nécessaire de lancer des bombes atomiques sur le Japon ? (Common Dreams)

Robert FREEMAN

Il n’y a pas beaucoup de sujets dans l’histoire des Etats-Unis - à part, peut-être, l’esclavagisme - aussi chargés que celui des bombes atomiques sur le Japon. Était-ce nécessaire ? Le simple fait de poser la question provoque indignation et même colère. Prenez l’exemple des cris d’hystérie qui ont provoqué la fermeture de l’exhibition au (musée) Smithsonian en 1995 qui avait simplement osé poser la question, cinquante ans après les faits. Aujourd’hui, onze ans plus tard, les états-uniens ont encore des problèmes pour faire face à la réalité.

Mais la colère n’est pas un argument. L’hystérie ne se substitue pas à l’Histoire. La décision de lancer la bombe a été passée au filtre de l’appareil à fabriquer des mythes états-unien et a été transformée en tout et n’importe quoi, y compris en une sorte d’acte de préservation des Japonais de la part des Etats-Unis, comme si l’incinération de 200 000 êtres humains en une fraction de seconde pouvait constituer en quelque sorte un acte de bonté.

Et pourtant la question revient sans cesse, et c’est une bonne chose : le lancement des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki était-il une nécessité militaire ? La décision était-elle justifiée par l’urgence de sauver des vies ou y avait-il d’autres motivations en jeu ?

La question de la nécessité militaire peut être rapidement écartée. «  le Japon était déjà vaincu et les bombes n’étaient absolument pas nécessaires. » Ces paroles ne sont pas celles d’un révisionniste ou d’un écrivain gauchiste. Ce ne sont certainement pas les paroles d’un anti-américain primaire. Ces sont les paroles de Dwight D. Eisenhower, Commandant suprême des forces alliées en Europe et futur président des Etats-Unis. Eisenhower savait, comme toute la hiérarchie militaire des Etats-Unis, qu’au milieu de l’année 1945 le Japon était sans défense.

Après la destruction de la flotte japonaise dans le golfe de Leyte en 1944, les Etats-Unis pouvaient bombarder sans risque les villes japonaises, y compris des bombardements incendiaires dantesques sur Tokyo et Osaka. C’est ce que le général en commande des forces aériennes des Etats-Unis, Henry H. Arnold, voulait dire lorsqu’il observa que «  la situation des Japonais était sans espoir avant même le largage de la première bombe atomique parce que les Japonais avaient perdu le contrôle de leur propre espace aérien. » De plus, sans leur flotte, les Japonais, pauvres en ressources, avaient perdu la capacité d’importer les aliments, le pétrole, les fournitures industrielles indispensables pour mener une guerre mondiale.

Suite à l’évidente futilité de toute résistance, les Japonais avaient pris contact avec les Russes pour tenter de négocier la fin de la guerre. Les Etats-Unis savaient déjà depuis longtemps décoder les messages japonais et savaient donc que les Japonais cherchaient depuis des mois à déposer les armes.

L’amiral Chester W. Nimitz, Commandant en Chef de la flotte US du Pacifique, fit écho à cette réalité lorsqu’il écrivit, «  En fait, les Japonais avaient déjà avoué leur défaite, la bombe atomique n’a joué aucun rôle sur le plan strictement militaire. » L’Amiral William D. Leahy, chef de cabinet du Président Truman, a dit la même chose : «  L’emploi des (bombes atomiques) sur Hiroshima et Nagasaki n’était d’aucune utilité dans la guerre contre le Japon. Les Japonais étaient déjà vaincus et prêts à se rendre. »

Les autorités civiles, et plus particulièrement Truman en personne, tenteront plus tard de récrire l’histoire en affirmant que les bombes ont été larguées pour sauver des millions de vies états-uniennes. Mais il n’y tout simplement rien à l’époque qui puisse le confirmer. Au contraire, le document «  US Strategic Bombing Survey » indiquait que «  certainement avant le 31 décembre 1945, et probablement même avant le 1er novembre 1945, le Japon se serait rendu même si les bombes atomiques n’avaient pas été lancées. » La date du 1er novembre est importante parce que les Etats-unis ne pouvaient pas organiser un débarquement au Japon avant cette date.

En d’autres termes, l’opinion unanime et générale des officiers supérieurs les mieux informés de l’armée US est sans équivoque : il n’y avait aucune urgence militaire pour larguer des bombes atomiques sur le Japon.

Mais si les bombes n’étaient pas justifiées sur le plan militaire, pourquoi ont-elles été employées ? La réponse se trouve en filigrane dans l’attitude des Etats-Unis envers les Russes, comment la guerre a pris fin en Europe et la situation en Asie.

Depuis le début, les dirigeants états-uniens détestaient le gouvernement Russe. En 1919, les Etats-Unis ont mené une invasion de la Russie - la fameuse «  Contre-Révolution blanche » - pour tenter de renverser la révolution Bolchévique qui a vu les communistes prendre le pouvoir en 1917. L’invasion a échoué et il a fallu attendre 1932 pour que les Etats-Unis rétablissent toutes leurs relations diplomatiques avec la Russie.

Ensuite, au cours de la Grande Dépression, lorsque l’économie des Etats-Unis s’est effondrée, l’économie Russe a connu un essor, avec une croissance de près de 500%. Les dirigeants états-uniens craignaient, avec la fin de la guerre, de voir leur pays retomber dans une nouvelle Dépression. Et la Deuxième Guerre Mondiale n’a pas été gagnée par un système économique libéral, celui du lasser-faire, mais par un système économique hiérarchisé, pyramidal, planifié et contrôlé, comme celui préconisé par les Russes. En d’autres termes, le système Russe semblait efficace alors que celui des Etats-Unis était miné par de graves crises et une perte de confiance.

De plus, pour vaincre l’Allemagne, l’armée russe avait marché sur Berlin à travers l’Europe de l’est. Elle occupait et contrôlait environ 600.000 km2, une zone qui couvrait la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Yougoslavie (pas sûr pour ce dernier - NdT). A Yalta, en février 1945, Staline a exigé de garder ces nouveaux territoires. La Russie, affirmait Staline avec raison, a été constamment envahie par les puissances occidentales, de Napoléon aux Allemands au cours de la première guerre mondiale et enfin par Hitler. La Russie a perdu plus de 20 millions d’hommes dans le Deuxième Guerre Mondiale et Staline voulait créer une zone tampon contre de futures invasions.

A ce stade, en février 1945, les Etats-Unis ne savaient pas encore si la bombe allait fonctionner. Mais ils avaient sans aucun doute besoin de la Russie pour gagner la guerre à la fois en Europe que dans le Pacifique. Cette réalité militaire n’a pas échappé à Roosevelt : sans armée pour repousser les Russes en Europe et ayant besoin du soutien des Russes ailleurs, Roosevelt leur a concédé l’Europe de l’est et les Russes ont ainsi obtenu la plus grosse prise territoriale de la guerre.

Ensuite, et c’est peut-être le plus important, à Yalta, Staline a accepté qu’à la fin de la guerre en Europe ses forces soient transférées en Asie et entrent en guerre dans le Pacifique contre le Japon, dans un délai de trois mois. Et c’est ici que le calendrier prend toute son importance. La guerre en Europe s’est terminée le 8 mai 1945. Ajoutez trois mois et vous tombez sur le 8 Août. Si les Etats-Unis voulaient empêcher la Russie d’occuper des territoires en Asie comme elle l’avait fait en Europe, il leur fallait mettre fin à la guerre le plus tôt possible.

L’enjeu des territoires en Asie était particulièrement important parce qu’avant que la guerre avec le Japon n’éclate, la Chine avait connue une guerre civile entre le général nationaliste Chiang Kai Shek, soutenu par les Etats-Unis, et les communistes dirigés par Mao Ze Dong. Si la Russie communiste devait conquérir des territoires en Asie, elle aurait appuyé Mao avec sa puissance militaire considérable et la victoire de Mao aurait été inévitable.

Après avoir vérifié que la bombe fonctionnait, le 15 juillet 1945, les évènements se sont précipités. Il n’y avait plus de temps à perdre en négociations avec les Japonais. Chaque jour perdu signifiait plus de territoires pour les Russes et donc plus de chances d’une victoire communiste dans la guerre civile en Chine. Toute l’Asie pouvait devenir communiste. Cela aurait été une catastrophe stratégique pour les Etats-Unis que d’avoir gagné une guerre contre les fascistes pour ensuite la remettre à ses ennemis héréditaires, les communistes. Les Etats-Unis devaient mettre fin à la guerre, non en l’espace de quelques mois, ni de quelques semaines, mais de quelques jours.

Ainsi, le 6 août 1945, deux jours avant la date prévue de la déclaration de guerre de la Russie contre le Japon, les Etats-Unis ont largué la bombe sur Hiroshima. Les forces US ne couraient aucun risque à cette date et attendaient une réponse des Japonais qui avaient été sommés de se rendre. La première invasion de l’île était prévue dans trois mois et les Etats-Unis contrôlaient le déroulement de toutes les opérations militaires dans le Pacifique. Mais la question des Russes planait et précipita la prise de décision. Ensuite, trois jours plus tard, les Etats-Unis ont largué une deuxième bombe sur Nagasaki. Les Japonais se sont rendus le 14 août 1945, huit jours après l’explosion de la première bombe.

Le général-major Curtis LeMay a commenté l’emploi de la bombe : «  La guerre aurait pris fin en deux semaines, sans l’intervention des Russes et sans la bombe. La bombe atomique n’avait rien à voir avec la fin de la guerre. » Sauf qu’elle l’a accélérée pour priver les Russes de territoires en Asie.

La justification de la bombe pour des raisons militaires qui a été rapidement bricolée après la fin de la guerre ne résiste pas à l’examen des réalités militaires de l’époque. A l’inverse, l’emploi de la bombe pour stopper l’expansion Russe et rendre les Russes, selon le terme révélateur de Truman, «  plus faciles à gérer », est conforté par toutes les données connues et surtout par les motivations et intérêts des Etats-Unis.

Quelle version de l’histoire faut-il accepter ? Celle qui ne tient pas la route mais qui a été sacrée par le dogme national ou celle qui tient la route mais ternit l’image que nous avons de nous-mêmes ? Notre façon de répondre dit tout sur notre degré de maturité et d’honnêteté intellectuelle.

Il est parfois difficile pour un peuple de réconcilier son histoire avec ses mythes nationaux - des mythes d’innocence éternelle nimbée d’une morale Divine. C’est d’autant plus difficile que ce pays est engagé dans une nouvelle guerre et le pouvoir de tels mythes est indispensable pour obtenir l’adhésion de la population malgré une réalité moins glorieuse.

Mais le but de l’histoire n’est pas de soutenir des mythes mais plutôt de les dénoncer afin que les générations futures puissent agir en meilleure connaissance de cause pour éviter que les tragédies du passé ne se reproduisent. Il faudra peut-être encore 60 ou 600 ans, mais la vérité sur la bombe finira par s’écrire non pas dans la mythologie mais dans l’histoire. Espérons que par la suite le monde sera plus en sécurité.

Robert Freeman

http://www.commondreams.org/views06/0806-25.htm

Traduction «  c’était qui le BHL de l’époque ? » par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement les dégâts et retombées habituels.

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COMMENTAIRES  

08/08/2011 19:41 par Palestine

Sans oublier les bombardement de Tokyo au napalm pendant une semaine qui ont fait presque autant de mort !

08/08/2011 20:32 par babelouest

Reprenons certaines dates. Elles ont un arrière-goût fangeux.

Le premier août 1914 c’est la déclaration de guerre allemande à la France et ses alliés. Les USA se joindront au conflit le six avril 1917, presque trois ans plus tard. Quand l’Allemagne capitule, les mêmes USA imposeront leurs conditions, vexatoires (douze points de Wilson), et qui ne seront pas pour rien dans le ressentiment dont Adolf Hitler se servira pour prendre le pouvoir.

Le dix mai 1940, commencent réellement les hostilité en Europe de l’ouest, avec l’invasion de la Belgique, de la Hollande, puis de la France. Deux ans et demi plus tard, le huit décembre 1942, les USA se lancent contre le Japon et ils attendent le onze du même mois pour faire de même vis-à -vis de l’Allemagne. Les provocations n’avaient pourtant pas manqué auparavant. En revanche, quand il s’agit de terminer la guerre, ce sont à nouveau les USA qui s’arrangent pour être les gagnants de la situation. Les séquelles de la crise de 1929 sont vraiment effacées par le boom du plan Marshall.

A chaque fois, ce pays jamais envahi, mais perpétuel envahisseur, arrive le plus tard possible, juste au bon moment pour partager le gâteau à son plus grand profit. C’est le seul qui ait osé utiliser l’arme nucléaire, deux fois en plus, et rien que pour satisfaire sa propre politique. C’est le grand prédateur, à l’image de l’oiseau ornant son Grand Sceau. Le pytargue à tête blanche a toujours du sang au bec.

La seconde guerre mondiale a été une boucherie inouïe. Pas loin de soixante millions de personnes, civiles ou militaires, y ont péri. Pour les USA, ce furent 300 000 soldats (pas de civils) qui payèrent de leur sang la politique des grands stratèges. Il faut comparer aux 487 000 combattants russes qui tombèrent pour la seule bataille de Stalingrad.

300 000, c’est toujours trop. Mais c’est tellement moins que ce qu’endurèrent d’autres pays. Pour rappel, au Vietnam les troupes US ont perdu 60 000 hommes. Leurs adversaires deux millions. Ce sont les seconds qui ont gagné. Les USA perdent sur le terrain, et regagnent ensuite parfois sur le plan diplomatique, et grâce à leurs fonds "inépuisables" (du moins en matière militaire et de subversion).

La coalition militaro-industrio-financière qui est le vrai gouvernement US n’a pas fini de sucer le sang de la planète, habitants compris. Le cynisme est l’apanage de tous temps des politiciens : étaler celui-ci de façon aussi voyante, et en totale impunité, est la marque de ce pays encore jeune, et déjà haï profondément dans le monde entier.

09/08/2011 00:08 par Pascal Beaugeard

Il n’y a pas beaucoup de sujets dans l’histoire des Etats-Unis - à part, peut-être, l’esclavagisme - aussi chargés que celui des bombes atomiques sur le Japon.

Ha bon !

Pas de génocide indiens. Pas de guerre, en Corée, au Vietnam, en Irak… sans compter les coups de mains aux dictatures d’Amérique latine.

Il faudra peut-être encore 60 ou 600 ans, mais la vérité sur la bombe finira par s’écrire non pas dans la mythologie mais dans l’histoire. Espérons que par la suite le monde sera plus en sécurité.

Perso je préférerai 60 ans que 600. Car pour un pays de seulement 235 années d’existences, il a déjà énormément de sang sur les mains.
Alors imaginez 600 ans ! On n’a pas fini d’en chier !

@ babelouest

Au Vietnam les troupes US ont perdu 60 000 hommes. Leurs adversaires deux millions.

Ok pour les ricains mais coté vietnamien le compte est loin de la vérité.

« 1 millions de combattants et 4 millions de civils tués ». Déclaration du gouvernement vietnamien lors du 20eme anniversaire de la victoire. (Source : Apocalypse Vietnam - Agent orange de André Bouny. Ed. Demi-lune)

Ajoutons à l’horreur les victimes de l’Agent orange (contenant la dioxine de synthèse TCDD. La plus destructrice jamais crée par l’homme) qui, quatre décennies plus tard, ravage toujours et pour longtemps encore le Vietnam

Si l’enfer existe il se nomme Etats-Unis.

09/08/2011 02:49 par Occident-crapuleux

Et ils osent dire qu’on les hait ! Pauvres petits innocents étasuniens, victimes sans raison de l’injuste et irrationnelle jalousie planétaire !

09/08/2011 08:49 par cf

Sur la base de la lecture et de l’analyse d’archives d’époque, documents diplomatiques, militaires etc
Cela fait quarante ans que des historiens anglophones de droite comme de gauche (surtout de gauche : les historiens dit révisionnistes) très nombreux, ont démoli la propagande de guerre froide, de nombreux mythes concernant la Seconde guerre mondiale, le bobard de l’Union Européenne, les guerres qui ont suivi. http://killinghope.org/#begin (je suis très étonnée des Timoniers de l’Université de marché français qui jouent les Maccarthy, cela doit cesser !)
En fait, en lisant ces historiens, de William A. Williams, aux Kolko, à Roberts, Carley Jacques R. Pauwels, Lacroix-Riz, Farnetti, Blum, Newton etc- Cf les références chez www.historiographie.info -,on constate que toute notre histoire récente est fausse et caricature.
L’impérialisme économique étasunien a remplacé l’impérialisme britannique encore hégémonique au début du 20e siècle et l’a ruiné avec le prêt-bail. Avec la seconde guerre mondiale (Le mythe de la bonne guerre, Jacques R. Pauwels) , les USA débarquent en Afrique du Nord pour y déployer des bases militaires, Politique de la porte ouverte, leurs capitaux investis lors du réarmement allemand étant bloqués en Europe, Dulles attend son heure. Les USA veulent terroriser Staline avec les bombes nucléaires et Dresde. Au sujet de l’atome Cf http://www.aden.be/index.php?aden=le-mythe-de-la-bonne-guerre
Ils imposent la partition de l’Allemagne, (Eisenberg) et le mur de Berlin, les nazis sont remis en selle massivement. Quant aux Soviétiques, ils n’ont jamais été menaçant, ils étaient coopératifs. Vatican, CIA et fascistes ont pourri la vie des Soviétiques en Pologne, Hongrie etc. Les USA n’ont pas pratiqué le containement mais les coups et attaques. Le Gladio tjs actif. L’ogre soviet a servi de repoussoir-ciment pour l’Union Européenne, vieux projet de Wilson, pour constituer un marché pour les USA avec la complaisance des élites européennes.
Cf références historiens sur www.historiographie.info
Pauwels et Marc Bielli ont fait 1 super film : http://www.marc-bielli.com/goodwar1.html dont j’aimerais que vous parliez. Bye

09/08/2011 09:13 par Zigzag

Euh, cet article et les commentaires c’est une blague ?

J’ignorais que les Américains nous avaient envahis en 1917 (comme les Canadiens,les Australiens, etc...)
Voyons 1916, 1917 les hécatombes : Verdun, Artois, Chemin des Dames ,Argonne...

Et avaient recommencé en 1943, 1944...

Je pensais naïvement qu’Adolf après avoir envahi un certain nombre de pays dont la Hollande la Belgique et la France en 1940 , avait déclaré la guerre aux USA en 42 et que l’empereur Japonais et le Mikado avaient fait de même dans le Pacifique à partir de Pearl Harbor...

Sûrement on m’a menti .

Bon en Europe les Russes ont fait le gros du boulot mais ça on n’aime pas le reconnaître ni en parler ...

Quant à la bombe atomique : dire que la guerre était terminée quand on l’a utilisée , il me semble que c’est aussi un peu court .

La vérité est que rien n’était terminé et que le Japon entièrement fanatisé par la propagande et bunkerisé , comptait se défendre pied à pied comme cela avait été le cas dans la reconquête des iles du Pacifique .

Donc , de mon point de vue le problème était soit de continuer à bombarder le Japon ville par ville en détruisant toutes les infrastructures économiques , comme en Allemagne ,puis débarquer , soit utiliser cette nouvelle arme que l’on disait nucléaire .

Mais il n’y a pas d’exemple dans l’histoire qu’un nation possédant une nouvelle arme ne l’utilise pas . H.Truman et son staff a donc décidé de larguer la bombe A et la bombe H .

Horrible certes , mais cette guerre a été une horreur du début jusqu’à la fin .

Il me semble tout de même que la responsabilité en revient à ceux qui l’ ont déclenchée .

On peut revenir en permanence sur les bombardements massifs , tuant quantité de civils, mais l’Allemagne nazie les a initiés en Angleterre et les a maintenus jusqu’à la fin avec ses V1 et V2 .

09/08/2011 12:14 par Scathe

Grâce aux rencontres multiples et variées, j’ai toujours été étonné que l’histoire apprise à l’école et plus tard dans les universités soit si inféodée au pouvoir politique et qu’elle soit si différente de celle qui est vécue et transmise. Et j’ai toujours été surpris des différences qu’il pouvait y avoir entre l’histoire apprise dans des pays différents.

Il me semble qu’au fur et à mesure que les peuples s’émancipent de la tutelle US ou d’une tutelle coloniale quelconque, des brides d’histoires non conformistes à nos manuels, apparaissent en filigrane mais ont bien du mal à s’imposer.

Il est fort à parier que si économiquement les U$A déclinent, d’autres voiles ne tarderont pas à se rompre.
Tout était permis pour orienter une idéologie à contrer l’ogre rouge et ses sbires, l’histoire des manuels en découle.
Aujourd’hui c’est l’Islam et le terrorisme qui façonnent nos livres d’histoire.

Il est fort à parier que dans quelques années pour des couples comme Sankara/Mitterand, Arafat/Rabin ou Kadhafi/Sarkosy, le "méchant" aura changé de visage.

Pour ma part cela fait plus de 40 ans que cette histoire de bombe me révolte (et d’autres choses aussi). Quand je suis arrivé en France et que je racontais cette version lors de conversions on me considérait comme un fou dangereux, aujoud’hui je suis content de ne pas être tout seul avec ma camisole.

Ce détournement historique est d’autant plus grave qu’il met en cause nos propres moyens d’instructions et d’informations, cela dans tous les domaines. A partir du moment ou une information est liée à un pouvoir quelconque, il y a une obligation de vérification si encore, il est possible d’avoir accès aux documents.

09/08/2011 12:21 par legrandsoir

@ ZigZag

Si vous lisiez les articles avant de les commenter ?

La vérité est que rien n’était terminé

Vous pouvez refaire l’histoire tant que vous voulez, l’auteur souligne le fait (connu depuis fort longtemps en fait) que les responsables US de l’époque ont unanimement admis que le lancement des bombes n’avait aucun objectif militaire, point barre. Et vous venez comme ça, au pied levé, nous expliquer quelle était la véritable situation militaire à l’époque ? Mince, vous auriez du être conseiller militaire de Truman, Roosevelt et tous les généraux US de l’époque.

Mais il n’y a pas d’exemple dans l’histoire qu’un nation possédant une nouvelle arme ne l’utilise pas . H.Truman et son staff a donc décidé de larguer la bombe A et la bombe H .

Sur deux villes qui n’avaient aucun intérêt militaire (pas de casernes, pas de bases) ?

Votre commentaire ressemble à quelqu’un qui justifierait de tirer sur des soldats qui ont les mains en l’air et qui se rendent "parce que j’ai un nouveau fusil à la main et qu’est-ce que voulez il n’y pas d’exemple où on n’utilise pas une nouvelle arme".

En fait, tout votre commentaire confirme le début de l’article.

09/08/2011 16:02 par Zigzag

Dialogue de sourd !

Hiroshima et Nagasaki n’avaient aucun intérêt stratégique , certes...
Mais à l’époque il s’agissait de détruire le moral d’un pays galvanisé ...Et de démontrer que seule la rédition sans condition était envisagée .
Vous avez vos sources, j’ai les miennes .

Je considère que les bombes atomiques étaient des horreurs d’un nouveau type .L’Allemagne était à deux doigts de les fabriquer (pas de chance Einstein étant juif Hitler n’a pas voulu retenir l’intérêt des découvertes et des recherches de l’époque d’où retard...) .
Si l’Allemagne ou le japon avaient eu la bombe pensez vous qu’ils auraient eu des scrupules à l’utiliser ?

Donc je reviens
au Japon : l’attaque japonaise en Mandchourie et les massacres des Chinois étaient ils humains ?

à l’Allemagne : était il nécessaire de bombarder toutes les grandes villes allemandes dont Dresde ?
De pétrifier l’opinion publique et les jusquauboutistes des castes militaires japonaises et allemandes ? Je crains que oui .

En 18 l’Allemagne avait été totalement épargnée sur son sol . Et n’a jamais reconnu la défaite . Hitler n’a eu de cesse d’en effacer la honte et celle du traité de Versailles ....

Mon jugement relatif s’arrête cependant là .

Pas question de justifier les guerres américaines et honteuses de la seconde moitié du 20 ème siècle .

En commençant par la Corée , le Vietnam ,le Cambodge , l’Amérique latine, et les dernières Irak et Afghanistan .
Ni les coups d’état impulsés par les US .

Il s’agit de crimes contre l’humanité . A prétextes idéologiques .

Zg.

09/08/2011 16:59 par legrandsoir

Dialogue de sourd !

Non, un sourd qui prétend dialoguer...

Hiroshima et Nagasaki n’avaient aucun intérêt stratégique , certes... Mais à l’époque il s’agissait de détruire le moral d’un pays galvanisé ...

Ce qui correspond au "mythe" justement alors que le Japon était à genoux (dixit l’article et les références citées, encore une fois...)

Vous avez vos sources, j’ai les miennes .

Lesquelles ?

Si l’Allemagne ou le japon avaient eu la bombe pensez vous qu’ils auraient eu des scrupules à l’utiliser ?

Terrible argument, à bien y réfléchir... Ca veut dire quoi exactement ? Que les alliés auraient du ouvrir des camps d’extermination pour copier les nazis et ensuite servir l’argument "c’est pas moi qui a commencé" ?

Cela dit, si c’était pour prouver quelque chose, pourquoi ne pas avoir lancé les bombes sur une base militaire ? Ou mieux (à mon humble avis), pourquoi ne pas les avoir larguées d’abord au large pour une belle "démonstration" ?

09/08/2011 16:55 par sgeg

La vérité est que rien n’était terminé et que le Japon entièrement fanatisé par la propagande et bunkerisé , comptait se défendre pied à pied comme cela avait été le cas dans la reconquête des iles du Pacifique .

Faux, archi faux, en fevrier 1945 (6 mois avant Hiroshima !) les Japonais essayaient deja de se rendre... Mais les Americains ne l’entendaient pas de cette oreille.
http://drink-cold.com/2011/02/pour-en-finir-avec-60-ans-de-lavage-de-cerveau/

Prends un doliprane Zigzag, le reveil va etre difficile...

L’article, lui, est loin d’aller assez loin, mais le pauvre auteur americain a ete suffisamment courageux pour aujourd’hui. Il aurait quand meme pu expliquer pourquoi il y a eu deux bombes (une a l’uranium, lautre au plutonium)
.

09/08/2011 18:11 par Zigzag

Je salue le grand soir pour son désir de dialoguer .
Dialogue de sourd tout de même car quand j’essaie de parler de ces horreurs , vous me renvoyez à l’article .Qui n’est qu’un point de vue .
La polémique est ancienne : fallait il , ne fallait il pas...
Sur le plan éthique, humain , absolu , il est impossible de justifier les atrocités de l’utilisation des bombes atomiques...cent ou deux cent mille personnes liquidées en quelques secondes, minutes .
Maintenant il y a le contexte historique et c’est là que ça devient très difficile , car beaucoup ont leur opinion et peu le désir de la remettre en cause .
L’histoire c’est bien difficile à manier car la vérité n’existe pas .D’où la tentation révisioniste ou les versions idéologiques .
Exemple : pour les Allemands de RFA , la RDA étaient une horreur , le repoussoir : certes mais cette horreur a été la conséquence de leur agression en 41 contre l’URSS est qui elle aussi a dépassé toutes les horreurs .
La RDA ne commence donc pas en 45 mais avec l’avènement et les agressions de l’Allemagne hitlérienne , pour faire court .
Revenons aux bombardements qui nous préoccupent .
L’intervenant en dessous qui me conseille de prendre du doliprane , c’est gentil, déclare donc que le Japon était vaincu depuis 6 mois ...mais où a t’ il vu ça ? Il n’ jamais entendu parler des kamikazes que l’on envoyait sur les navires, porte avions jusqu’au dernier moment , le traitement des prisonniers quand les soldats japonais en faisaient etc ?
Non, il faut être un peu sérieux et comprendre les enjeux ,le conflit jusqu’à la capitulation .
Sinon nous parlons beaucoup dans le vide .
Il est possible de trouver des documents des analyses sur le net .
Je vous livre le lien wiki , relativement neutre me semble t’il :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_atomiques_de_Hiroshima_et_Nagasaki
A compléter si vous le souhaitez avec la seconde guerre mondiale , pour l’événementiel .
Mais cordialement tout de même .
Zg.

09/08/2011 19:39 par legrandsoir

là , nous avons un problème de rapport à l’information...

J’ai tendance à considérer que si ceux qui sont responsables d’avoir lancé la bombe, si ceux qui étaient les mieux placés pour savoir si le Japon était déjà hors d’état de nuire ou pas, admettent tous sans ambages que tel était le cas et que les bombes n’avaient aucune valeur militaire, pourquoi insister ? Il faudrait d’abord pouvoir infirmer les propos prêtés par l’auteur de cet article aux responsables en question. Si ces propos et opinions sont confirmées, si les mieux placés pour le savoir disent (tous) que la guerre était finie et les bombes n’avaient aucun intérêt militaire, pourquoi insister ? Il faudrait d’abord commencer par démontrer que non, Truman n’a pas dit, que non, Roosevelt n’a pas dit, que non, tel général n’a jamais dit, etc. On ne va quand même pas opposer un article de Wikipedia avec les témoins décideurs de l’époque ?

09/08/2011 20:43 par Thomas Bishop-Garnier

Il est vrai que les bombardements alliés, de Dresde à Nagasaki, ont fait enormément de victimes civiles allemandes et japonaise mais en parler ne justifie pas de "rayer de la mémoire collective de l’humanité" le fait que l’Allemagne nazie et le Japon Impérial furent les meilleurs alliées du monde.

Il y a une convergence d’interrets militaires et idéologiques dans le fait que l’Allemagne nazie attaque l’Union Soviétique et le Japon Impérial, les Etats-Unis d’Amerique dans le Pacifique, en septembre puis en decembre 1941.

La capitulation du Japon est perçue dans toute l’Asie, aussi bien en Chine qu’en Corée mais aussi aux Philippines, en Malaisie, à Taiwan, en Indonésie, en Birmanie et jusqu’en Inde et à Sri-Lanka ( la capitale, Colombo, fut bombardé par les Japonais en avril 1942 ), dans les iles du Pacifique comme la "LIBERATION" et de la meme maniére que la capitulation allemande est perçue comme la "LIBERATION" dans toute l’Europe mais aussi au delà parmi les Alliées américains, canadiens, australiens, néo-zelandais, français libres, polonais libres, norvegiens, danois, belges et sans oublier les Soviétiques.

Le fait de parler des bombardements alliés ou des crimes de guerres soviétiques sur le front est ne justifie pas de "rayer de la mémoire universelle de l’humanité" les crimes commis par l’Allemagne nazie dans toute l’Europe et ceux du Japon imperial dans toute l’Asie.

A commencer par la Chine, à l’exemple du "Massacre de Nankin" en decembre 1937 mais faut rappeler que l’invasion japonaise avait commencé en 1931 mais aussi le "Massacre de Manille" aux Philippines de fevrier à mars 1945 et concernant l’occupation japonaise de l’archipel philippin, les historiens de ce pays parlent de plus de 1 million de victimes civiles et militaires.

Nb : il faut bien se rendre compte que les "révisionnistes" ou "négationnistes" exploitent les bombardements alliés ou soviétiques pour faire des crimes nazis ou japonais, des "points de détail" de l’histoire et qu’il existe un public réceptif à cet argumentaire, pas forcément d’extrême-droite.

09/08/2011 22:21 par legrandsoir

Et voilà le travail de Troll. "Il ne faut pas oublier les crimes commis par les nazis..." Comme si tous les livres d’histoire, tous les articles, toutes les émissions, etc, n’en parlaient déjà pas.

Oui, les bombardements de Nagasaki et Hiroshima ont "fait beaucoup de victimes civiles". Normal : il n’y avait QUE des civiles dans ces villes. Vous essayez de faire passer pour un "dommage collatéral" ce qui a été un crime de guerre en bonne et due forme.

Oui, je sais : "ouais, mais c’est les Allemands qui ont commencé".

10/08/2011 01:37 par cf

@ Thomas
Il est tout à fait exact que les négationnistes _Tels ceux menant une action médiatique tonitruante unilatérale et la lutte juridique actuelle en vue de réhabiliter Renault, propagande réitérée le 03 aout, via Mr Dingli, historien et mari de Madame Renault-Saur Cf Les émissions archivées de Comaguer, radio galère http://comaguer.over-blog.com/_

Ce qu’on appelle historiens Révisionnistes, qui ont travaillé sur la base des archives D’EPOQUE, sont des chercheurs qui infirment les propagandes de leur propre gouvernement, ils rétablissent de fait la vérité des évènements historiques".

Ils n’ont rien de commun avec les négationnistes, ces " Eichman de papier ",
Les négationnistes nient la Shoah qu’ils soient historiens ou citoyens, comme Faurisson voire Nolte.(Querelle douteuse dite des historiens où Nolte ose relativiser les "abus" des nazis afin de les excuser, où un historien polonais ose faire "sa carrière" sur la sous-estimation des chiffres des victimes de la Shoah. Les Ukrainiens d’extrême-droite, idem Cf La clique Juive mène le génocide du peuple Ukrainien sur RésistanceS.be - web-journal de l’Observatoire belge de l’extrême droite -www.resistances.be - info@resistances.be - Article mis en ligne le 22 avril 2010.

La problématique que vous évoquez, très réelle, est la réactualisation du savoir,
Mais personne ne peut confondre avec le négationnisme, souvent antisémite et raciste, qui falsifie la vérité historique et Insulte morts et victimes des Crimes contre l’Humanité imprescriptibles..
Sur cet aspect, l’historienne Sophie Wahnich a fait un travail remarquable, Cf Vidéos sur http://www.citoyens-resistants.fr/spip.php ?article31 où elle analyse et dénonce 1) L’attaque de l’histoire en France, attaque contre les Résistants actifs et contre le CNR. Puis le discours de Sarkozy , "ni droite ni gauche"que l’historien Robert Soucy a, entre autres, étudié dans le fascisme français, première et deuxième vague.
2) La falsification-instrumentalisation de l’Histoire en Europe, sous la houlette de l’Union Européenne de FRATINI .VIA ce qu’elle appelle la notion d’intolérable et ses deux valences, qui sont désormais trois valences. http://www.citoyens-resistants.fr/spip.php?article31
Vidéo à voir http://www.citoyens-resistants.fr/IMG/flv/sophiewahnich2bis.flv bye

10/08/2011 04:33 par sgeg

Si l’Allemagne ou le japon avaient eu la bombe pensez vous qu’ils auraient eu des scrupules à l’utiliser ?

Selon l’historien allemand Rainer Karlsh, l’Allemagne possedait la bombe, mais ne l’a pas utilisee contre l’ennemi. Il s’appuie sur les archives sovietiques ainsi que des prelevements de terre ou les tests auraient eu lieu.
Bien sur son travail est tres derangeant et remet en cause les fondements ideologiques de notre temps, donc il est vivement critique voir occulte par l’historiographie actuelle. Son livre est neanmoins disponible chez Calmann Levy, il s’appelle "La Bombe de Hitler".

Zigzag, te rends du compte des enormites que tu ecris ?! :

L’histoire c’est bien difficile à manier car la vérité n’existe pas .

La verite, la veracite des crimes de la seconde guerre mondiale est bien reelle ! Ces evenement atroces ont bien eu lieu ! Les 300 000 victimes civiles des deux bombes existent, enfin existaient !
Il serait peut etre temps de faire taire a leur tout les "negationnistes" des crimes allies, qui perorent depuis plus de 60 ans.

Et sinon oui, les autorites japonaises voulaient se rendre bien avant les deux bombes, outre les temoignages de Eisenhower et consort cites dans l’article, on peut egalement citer Churchill, qui le confesse egalement dans ses memoires. Lors de la conference de Potsdam il raconte meme qu’il avait suggere a Truman de mettre fin a cette boucherie, mais que Truman n’en avait pas l’intention. Les deux bombes en etaient vraisemblablement la raison.

Encore une fois, je precise que ces crimes atroces ne justifient en rien les crimes atroces des forces de l’Axe, bien reels ceux la aussi. Mais, la reciproque n’est elle pas vraie non plus ?

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