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Fabius, la pétrolette, bébé Doc et le shampoing aux oeufs.


[Ceci est une version remaniée d’une causerie que j’ai faite en novembre 2003 sur l’antenne de Radio Mon Païs à Toulouse. J’en reprends le socle aujourd’hui, à mon retour de la fête de l’Humanité 2005 où j’étais allé signer des livres et participer à deux débats autour de l’un d’eux [1].]


Supposons qu’un ancien Premier ministre, ancien ministre des finances, ancien président de l’Assemblée Nationale, aspire à présider le pays.

Malheureusement, l’opinion le perçoit comme quelqu’un qui aurait appelé à voter non au référendum sur la Constitution européenne pour se démarquer de ses concurrents du Parti Socialiste. Comme un ambitieux intelligent, une espèce de Juppé de gauche, une... tête d’oeuf.

Que doit-il faire pour se rendre plus sympathique que la politique qu’il mettait en ouvre naguère et qu’il nous resservira demain ?

Aller à la rencontre du peuple. Il l’a fait ce W.E. à la fête de l’Humanité et il a rencontré des mal élevés qui lui ont parlé du sang contaminé, qui lui ont lancé un oeuf sur la tête, alors que, si ces analphabètes populaciers avaient lu le livre que Fafa a écrit sur lui-même, ils auraient su (car il y consacre un chapitre entier) qu’il adôôôôre, non pas le caviar et le foie gras, pas davantage les omelettes aux fines herbes terreuses de la Courneuve, mais « les carottes râpées ». Fafa, fils du peuple est un habitué des cantoches scolaires, des restaurants d’entreprises, des relais de routiers.

Oui, Fabius a des goûts modestes et son livre nous le dit. Par exemple, sur les routes de l’Ariège, où il possède une maison, il roule sur SA moto. Dans son livre, il nous confie : « j’enfourche MA moto ».

Bref, moi, Laurent Fabius, je ne mets plus de cravate, je regarde Star Academy (dans le Nouvel Observateur, Jérôme Garcin affirme qu’il « finira par participer à un concours de pets »). On l’imagine en effet pétant la calamine, le cheveu au vent (s’il en avait) et sentant dans ses reins les trépidations de sa Motobécane.

Hélas, un doute nous vient.

On se souvient peut-être que Laurent Fabius dans sa jeunesse politico-médiatique, avait participé à un jeu télévisé populaire : « La tête et les jambes » où il s’agissait de répondre à des questions et de faire un exploit sportif. Pour le sport, il avait choisi l’équitation. Le cheval, il y a quarante ans, c’était la pétrolette des fils à papa.

On se souvient que, quelques années plus tard, averti un dimanche matin que des photographes faisaient le pied de grue au pied de son immeuble, il chaussa ses pantoufles et sortit acheter lui-même les croissants du petit-déjeuner. Un des photographes décida de planquer discrètement au même endroit les dimanches suivants. Plus jamais on ne vit le pantouflard se rendre à la boulangerie. Commentaire du photographe : on s’est fait avoir.

On se souvient peut-être des massacres des années 80 à Haïti (60 000 morts). Le chef de ce pays, Jean-Claude Duvalier, dit « Bébé Doc », fit même tirer sur des écoliers avant de prendre la fuite, non sans avoir vidé les caisses de son pays (le pillage par les Duvalier père et fils est estimé à plus de 600 millions de dollars). Il fut accueilli en France en 1986 par le Premier ministre, Laurent Fabius. Or Haïti est aujourd’hui un des pays les plus pauvres du monde. Si pauvre que les écoles ferment, que l’analphabétisme progresse, que le Français, qui est encore la langue officielle de ce pays n’est plus enseigné et est de moins en moins parlé.

Fabius ne manifeste aucun remords et ne prononce pas un mot contre ce dictateur sanguinaire doublé d’un voleur. Il n’a jamais pensé qu’il fallait le renvoyer chez lui, ou le présenter à un tribunal international, et l’obliger à rendre le magot. Il est trop occupé à dénoncer Cuba qu’il appelle « L’île de nos rêves brisés ».

Mais, dira-t-on, quand un type troque son destrier de jeunesse contre une modeste 125 cm3, c’est la preuve qu’il change. Hélas ! voici la chute de mon histoire : Fabius n’a jamais eu de moto.

Tout juste, nous apprend la presse, en avait-il loué une quelques jours pour se faire photographier dessus et en faire un bouquin people.

Son livre motorisé et pétaradant s’appelle : « Cela commence comme une balade ». C’est sûrement un bon titre pour raconter les débuts dorés de la vie de Fabius. Malheureusement, on voit que "cela continue comme une salade", heureusement améliorée avec les produits locaux de la fête de l’Huma.

Ceci est une chronique littéraire (comme on le remarque) et pas politique. Donc, les électeurs de 2007 feront ce qu’ils voudront, mais j’avertis les lecteurs potentiels : le livre tout entier est une galéjade à deux roues. Circulez, y a rien à lire !

Maxime Vivas, Toulouse, 12 septembre 2005.


Radio Mon Païs, 90.1 et, sur Internet : www.tv-radio.com


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[1« Les Etats-Unis, De Mal empire (Ces leçons de résistance qui nous viennent du Sud) », essai Danielle Bleitrach, Viktor Dedaj et Maxime Vivas, aux éditions Aden, septembre 2005.


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