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Histoire d’une involution : de la politique structurelle au moralisme hystérique

Je me demandais l’autre jour comment il a pu se faire que la capacité opérationnelle d’une opposition politique se soit éteinte et soit aujourd’hui à reconstruire pratiquement à partir de zéro.

Etant entendu que c’est aujourd’hui le problème des problèmes, et étant entendu que, comme pour tout processus historique, ses causes sont plurielles, je veux uniquement m’arrêter, brièvement, sur une cause de nature spécifiquement culturelle.

L’époque de la démocratie et de l’opposition politique à partir du bas a été une période bien délimitée qui commence aux environs du milieu du XIXe siècle, et où la leçon marxienne a joué un rôle fondamental.

Plus précisément, la leçon marxienne a été fondamentale pour comprendre, et faire comprendre, que, dans le monde moderne, tout changement de mœurs et d’opinion qui devient hégémonique a toujours une racine primaire dans la « structure », c’est-à-dire dans la sphère de la production économique et de la gestion du pouvoir correspondante.

Si, dans une description de ce qui se passe, il manque la conscience de cette racine structurelle, s’il manque la compréhension de la façon dont le problème dont on traite se situe par rapport aux mécanismes de distribution de l’économie et du pouvoir (qui coïncident souvent), on finit par perdre de vue la seule sphère où l’on peut mettre en action les leviers décisifs au niveau des causes.

Une fois ce fait rappelé, la pensée ne peut pas ne pas considérer la répartition générationnelle de la conscience politique actuelle. Des expériences répétées, depuis les recueils de signatures aux débats publics, aux élections, dessinent un même tableau : la répartition générationnelle de la conscience politique suit parfaitement une courbe décroissante. Ceux qui témoignent de la plus grande urgence d’action par rapport aux leviers du pouvoir sont les plus âgés, et à mesure qu’on descend dans les âges, les rangs des politiquement conscients se réduisent, jusqu’à presque arriver à zéro dans le groupe des jeunes et très jeunes (disons dans la fourchette entre 18 et 24 ans).

Or, il est important d’observer à quel point c’est là un fait historiquement inédit. Jusqu’à une époque récente, les jeunes ont fait partie des rangs des « incendiaires », les universités ont forgé la protestation, la passion politique naissait sur le seuil biographique entre les études et l’entrée dans le monde du travail. Et c’est tout à fait naturel, parce que l’engagement et l’énergie requis par une participation politique critique se trouvent plus facilement chez les 20 ans que chez les sexagénaires ; et, de même, contraintes, charges et responsabilités croissent généralement avec l’âge.

La question est donc : qu’est-ce qui s’est passé ?

Pour trouver un indice, il suffit de considérer l’activisme politique des jeunes qui, certes, existe encore, mais dont la forme est instructive. Il est intéressant de noter les thématiques sur lesquelles se concentre cet activisme. Un examen rapide mettra en évidence :

1) Un environnementalisme focalisé sur le changement climatique ;
2)Des problèmes d’identité de genre, violence de genre, égalité de genre, autodétermination de genre, langage de genre ;
3) Un animalisme de type disneyen et des pratiques alimentaires auto-flagellatrices (véganisme, éloges de la viande synthétique et de la farine d’insecte, etc) ;
4) Pour les plus audacieux, quelques appels aux « droits humains » dans une version hautement sélective (où, comme par hasard, les violations se produisent toujours et uniquement chez les ennemis de l’Amérique).

Ce qu’il est essentiel de souligner, c’est que, par contre, il peut exister, et il existe :

1) un authentique environnementalisme « structurel » ;
2) une conscience historico-structurelle de la division sexuelle du travail (et de ses conséquences dans les mœurs) ;
3) une analyse des formes de « réification » de la nature sensible (animaux) dans l’industrialisme moderne ;
4) une conscience politique de l’exploitation et des violations de la nature humaine.

Et dans chacun de ces cas, il est possible de reconnaître des problèmes réels en les plaçant dans le cadre d’ensemble des processus de production économique et de répartition du pouvoir dans le monde contemporain.

Mais rien de tout cela ne fait généralement partie de l’activisme politique des jeunes qui, en revanche, reçoit son ordre du jour de « contestation » d’en haut, dans un format rigoureusement nettoyé de ses implications structurelles.

En d’autres termes, les secteurs dans lesquels on peut exercer sa contestation, et les formes dans lesquelles on peut identifier les problèmes, descendent de hauteurs impénétrables, à travers l’appareil médiatique, l’endoctrinement scolaire et universitaire. On crée ainsi de confortables bulles de contestation, pourvues de certificats de qualité progressistes, fournis par des sources accréditées.

Le vieux système de contrôle social faisait alterner la répression violente des effervescences juvéniles et des conflits guerriers périodiques où elles pouvaient se donner libre cours ; par contre, le nouveau système de contrôle fournit des terrains déjà équipés où l’on peut faire des révolutions fictives avec des épées en carton, sur des îles sans communication avec cette terre ferme où le pouvoir réel joue ses parties.

Cependant, ce processus de construction de zones artificielles, dépourvues d’ancrage structurel, n’est pas nouveau et on se trompe si on se focalise seulement sur ceux qui sont jeunes aujourd’hui. Il s’agit d’un processus entamé dans les années 80 au moins, qui s’est simplement, avec le temps, étendu et perfectionné. Tout l’effort conceptuel accompli par la réflexion marxienne (en partie déjà hégélienne) et qui s’est ensuite développé pendant plus d’un siècle, a été effacé – « cancellé » – grâce à la lessive effectuée par la nouvelle puissance médiatique.

Aujourd’hui, ces agendas « politiques » soigneusement émasculés se diffusent et font entendre leur voix, d’une stridence caractéristique, qui trouve ensuite l’écho – avec peut-être de bienveillantes réprimandes pour certains de leurs excès, finalement sanctifiés –, des porte-voix du pouvoir.

Nous sommes ainsi retombés dans une analyse de l’histoire, de la politique et la géopolitique qui, oubliant les leviers réels du pouvoir, se consacre corps et âme à des lectures moralisatrices du monde, aux faits divers sanglants, au goût bien-pensant du scandale, au politiquement correct, aux ragots politiques.

Ce qui prolifère et prospère, ce sont des lectures géopolitiques où Poutine est méchant et les Russes sont des orques ; des lectures où les critiques des diverses idéologies du genre sont abominablement homophobes ; où qui n’embrasse pas un Chinois sur commande est fasciste, et qui l’embrasse après le contrordre est « stalinien » ; des lectures écologiques où l’on barbouille les musées parce qu’« il n’y a plus une minute à perdre », avant de rentrer à la maison dans son centre-ville piétonnier pour jouer sur sa Smart TV de 88 pouces, etc.

Cette infantilisation de l’analyse historico-politique réduit fatalement à l’impuissance tout « activisme » qui considère le monde comme si la distribution des épithètes morales en constituait le cœur. Et si on fait observer que toute cette épuisante agitation hystérique ne donne même pas le moindre bouton au pouvoir, qui, bien plutôt, applaudit, on a un autre qualificatif tout prêt à vous lancer : vous êtes cynique.

La compartimentation de la protestation suivant les aires idéologiques préparées en amont produit, outre un effet d’impuissance pratiquement totale, une perte complète d’équilibre et de capacité à évaluer les proportions des problèmes. Chacun de ces jeux idéologiques compartimentés apparaît, aux yeux de ceux qui s’y escriment, comme un univers, le seul point de vue à partir duquel on peut le mieux voir le monde entier. Et cela produit chez les usagers de ces prés carrés une susceptibilité insensée, parce qu’ils investissent toute leur énergie et leur passion dans ce petit arpent soigneusement délimité : il y a des gens qui passent deux fois par jour devant la petite vieille qui crève de misère dans l’appartement d’à côté, mais qui bondissent, les yeux injectés de sang, si on utilise un pronom de genre inapproprié ; il y a des gens qui se scandalisent devant les violations des droits humains en Biélorussie (où ils n’ont jamais mis les pieds), et qui ensuite vous expliquent qu’il est juste de licencier les « novax » et de les priver de soins hospitaliers ; il y a même des étudiants qui revendiquent la méritocratie et après votent pour Carlo Calenda [disons, en France : pour Macron].

Voilà quel est dans l’ensemble le tableau, tandis que le pouvoir véritable nous conseille la résilience, parce que si on adopte la forme de la botte qui vous piétine on souffre moins, tandis qu’il nous conseille de ne pas faire d’enfants et de ne pas prendre notre retraite pour l’amour de l’avenir, tandis qu’il nous explique tous les jours qu’il faut être mobile pour travailler là où il y a des emplois et que, toutefois, il faut s’arrêter de bouger parce qu’on détruit le climat, tandis qu’il nous pisse sur la tête en expliquant qu’on économise ainsi sur les douches : tandis que tout cela et bien d’autres choses se passent, les fameuses « masses » se chamaillent avec fureur pour des astérisques respectueux, pour l’indispensable urgence de l’anti-fascisme et pour les droits des asperges.

Parce qu’aucune injustice ne restera impunie !

Traduction de Rosa Llorens

 https://sinistrainrete.info/articoli-brevi/25371-andrea-zhok-storia-di-un-involuzione-dalla-politica-strutturale-al-mora

COMMENTAIRES  

21/04/2023 10:38 par Jean-Yves Leblanc

Excellent article que le GS a le mérite de publier. J’espère qu’il ne sera pas rétracté comme cela s’est produit il y a peu pour un article signé "Hassinus" qui s’en prenait, comme celui-ci, à nos "prés carrés" idéologiques qui nous empêchent de nous mesurer au réel, d’évaluer les problèmes et de construire des stratégies réalistes pour s’y attaquer.

Cet article ose donner un résumé désolant de ce qu’est l’activisme politique des jeunes ... et dans bien des cas de celui de l’opposition politique ’radicale’ toute entière. Il ose dire que cet activisme politique "reçoit son ordre du jour de « contestation » d’en haut, dans un format rigoureusement nettoyé de ses implications structurelles". Ces forces du haut et leurs relais médiatiques délivrant les "certificats de qualité progressistes" dont nos militants sont si soucieux lorsqu’ils embrassent les causes sociétales. L’auteur fait un tour d’horizon cinglant des conséquences de ce passage du structurel au moralisme. En autre choses, il ne manque pas de relever la "sensibilité insensée" de ces militants qui leur donne des yeux "injectés de sang" dès qu’on sort des clous de leur pré carré, en remettant en cause par exemple "l’indispensable urgence de l’anti-fascisme", l’urgence climatique ou la frénésie covidienne. Il note même allusivement comment nous ne parvenons pas à apprécier nos amis ... avec esprit critique (" qui n’embrasse pas un Chinois sur commande est fasciste")

Cet article est-il désespérant ?
Il l’est sans doute mais il est aussi fort utile.

21/04/2023 11:28 par guillaume rampon

qui ensuite vous expliquent qu’il est juste de licencier les « novax » et de les priver de soins hospitaliers

Ce message est un cri devant l’injustice et l’indifférence .
On peut priver des gents de revenu sous prétexte qu’ils ont refusé une injection expérimentale comme c’était leur droit.
Ce droit est acté dans le procès de Nuremberg, la convention d’Oviedo, la loi Kouchner etc... Cela s’appelle le consentement libre et éclairé.
Pour finir une image les indispendues :

21/04/2023 13:28 par Sam

Pour éclaircir le propos de ce qui est dit, je recommande le livre d’Emmanuel Todd : "Les luttes de classes en France au XXIe siècle". Particulièrement au chapitre 5 "Au-delà de l’économie, les mentalités : l’homme diminué". Sur ce, bonne lecture.

21/04/2023 14:22 par Josy

Je peux essayer d’avancer quelques pistes.
Lorsqu’on a des événements traumatisants : attentats , terrorisme , mouvements sociaux ou faits divers "divertissants" des problèmes de la vie quotidienne ,la tendance consiste à coller à des présupposés idéologiques ou moraux en suivant la mode dominante , les courants habituels des médias.On ne prend jamais dans les opinions "publiques" de recul pour examiner et chercher le contrepoint.
Cela signifie que l’on ne sait plus ni débattre , ni chercher des arguments valables , ni savoir ce qu’est un argument valable . On ne sait plus démontrer, induire , contredire en raison.
On se trouve devant des techniciens et non des scientifiques , des comptables et non des mathématiciens .
La transmission des savoirs manque de débatteurs , de questionneurs, de contradicteurs : on sert des dogmes et on punit ceux qui questionnent et doutent.
Le contraire de ce qu’il faut pour éveiller l’effort intellectuel et l’émulation dans les savoirs : de la rigueur , de la précision et le souci de prouver ce que l’on avance.
Avec l’auteur , je suis en accord pour dire que le droit des asperges est un combat moins fatigant que les droits à la formation de l’esprit critique et de l’instruction.
La politique n’a de valeur et ne manifeste son utilité que lorsqu’on sort des émotions et du ressenti pour les dépasser par l’analyse et la recherche des causes , qu’elle nous permet de comprendre et d’agir sur le monde qui nous entoure.
La jeunesse, lorsqu’elle est peu formée par cette volonté de comprendre, pense qu’il faut privilégier ses proches même au détriment des autres sans penser que chacun est un autre qui n’a peut être pas des proches corrupteurs , corrompus par favoritisme assumé, ou que la chance ne régit pas vraiment la vie des citoyens. La partialité est la tendance forte de tous les admirateurs de la réussite individuelle obtenue par n’importe quels moyens ; c’est très tendance même et peut être surtout chez ceux qui ont la prétention de nous gouverner sans aucune légitimité véritable.

21/04/2023 19:40 par Dominique

Depuis le temps que la gauche fait chier, ça devait bien finir par lui retomber dessus. Le résultat, on le voit avec la guerre en Ukraine, elle renoue avec ses pires démons nationalistes et, tout comme dans les années 30 elle criait Vive l’Allemagne, elle crie aujourd’hui Vive l’Ukraine.

Le résultat on le voit avec le covid, le pire ne fut pas les insultes dans une savante gradation, d’abord complotiste, puis fasciste et enfin anti-sémite. Pour très vite redescendre à fasciste car cela ne s’invente pas, les CEO des pharmas concernés par les injections covid sont tous des juifs sionistes. Non le pire ne fut pas ces insultes mais bel et bien, de se faire répondre, ce qui est le comble de la manipulation venant de personnes à qui l’on faisait confiance : "On ne va pas parler de cela (le covid et de possibles actions), ça va nous pourrir la soirée."

Je vais être très clair : cela fait 2 bonnes raisons pour laquelle une telle gauche ne peut qu’être mon ennemi. Je n’en espère plus rien et surement pas de pouvoir la réformer. On ne va pas parler de cela, c’est très bien comme ça, cela m’évite de perdre plus de temps et d’énergie avec de pareils idiots spécialistes de la manipulation.

Surtout qu’il y aurait beaucoup plus à en dire de la gauche et des ses manipulations. Cet article parle de la conscience écologique des jeunes. Très bien mais à qui la faute !?! À qui la faute que les "Non à la guerre" et les "Non à la société de consommation" des premiers jours de Mai 68 ont été remplacé en moins de 10 jours par des revendications d’augmentations de salaires même pour les ouvriers qui fabriquent les armes de guerre. Le pacifisme comme l’écologie ne s’en sont jamais remis. Mai 68 fut la grande messe du Business as Usual. Merci la gauche. On ne me fera jamais croire que ses grands stratèges n’ont pas pensé à ce genre d’implications de leurs décisions...

Le pacifisme est l’exigence de démanteler le complexe militaro-industriel, un complexe qui à lui seul utilise plus de la moitié des ressources naturelles extraites de force de la Terre chaque année. Savoir cela permet de comprendre que pacifisme et écologie ne sont qu’un seul et même combat et aussi, comme cela veut dire s’attaquer à un sacrément gros morceau, le pacifisme est tout sauf de l’angélisme qui consisterait à tendre l’autre joue, au contraire c’est un sacré combat. Comme la gauche a toujours tout fait pour travestir l’écologie en business as usual et le pacifisme en un mythe pseudo-biblique, elle se retrouve aujourd’hui et cela ne doit surtout pas l’étonner avec des militants qui lui disent "Tu comprends, les pauvres bêtes, elles n’y sont pour rien. Il faut qu’on fasse tout pour les protéger."

C’est même pas nouveau car comme disait Coluche : "Dans la navette qui a explosé, ça aurait été 7 singes, ils auraient interdit les expériences."

22/04/2023 00:45 par Xiao Pignouf

Aaaah, c’est donc ça... C’est la faute aux jeunes... C’est original comme idée.

Beau texte de boomer en tout cas. Ne manquent plus que les cheveux bleus. Le GS devrait penser à créer une rubrique consacrée.

Bon, moi, quelqu’un qui s’auto-proclame philosophe, en plus de me démanger l’entrejambe (que j’ai couillu, rassurons ceux qui comme l’auteur sont spécialistes des luttes bien membrées), ça me donne envie d’en savoir plus, histoire de pas me faire enfilosopher (de rien pour ce néologisme, je vous l’offre).

Je dois dire que mes recherches sur ce qu’on trouve de la brève bibliographie de cet aspergophobe filousophe (je suis d’une générosité, aujourd’hui !) m’a bien fait rigoler et j’éprouve un malin plaisir à résumer la profondeur de sa pensée à cette citation authentique, évidemment à propos du mariage gay... : « Pourquoi alors ne pas se marier et avoir des enfants avec des ornithorynques ? » Si ce mec frôle la blague zoophile, au moins fait-il preuve d’inventivité : l’ornithorynque est bien dans le règne animal celui qui englobe le mieux la diversité de genres...

Bref, assez parlé du messager, passons au message :

L’auteur qui n’est pas plus philosophe que moi (encore que... nous le verrons), tout au plus professeur de philosophie, est ici fin caricaturiste et fieffé emberlificoteur (quoiqu’on y perde peut-être à la traduction).

Pot pourri.

la répartition générationnelle de la conscience politique suit parfaitement une courbe décroissante. Ceux qui témoignent de la plus grande urgence d’action par rapport aux leviers du pouvoir sont les plus âgés, et à mesure qu’on descend dans les âges, les rangs des politiquement conscients se réduisent, jusqu’à presque arriver à zéro dans le groupe des jeunes et très jeunes (disons dans la fourchette entre 18 et 24 ans).

Cette constatation, bien que dans un sabir intello, est probablement la plus nulle du lot, non seulement c’est une lapalissade mais en plus puisque l’auteur de ce texte se pose en architecte de la militance, il faudrait savoir quel était l’état de sa conscience politique entre 18 et 24 ans. Ensuite, il part des vieux pour descendre aux jeunes, un peu comme si l’histoire du Titanic avait commencé par son naufrage. Ça n’a strictement aucun sens. La conscience politique est ovipare : elle grandit, évolue, éclot ou meurt dans l’oeuf. Elle n’est pas donnée à la naissance. Il est donc parfaitement normal que les aînés en aient le plus souvent davantage que les jeunes.

Jusqu’à une époque récente, les jeunes ont fait partie des rangs des « incendiaires », les universités ont forgé la protestation, la passion politique naissait sur le seuil biographique entre les études et l’entrée dans le monde du travail.

Là, je suis perplexe... D’abord, de quelle époque récente parle-t-il ? Le fait qu’il ne donne aucun exemple oblige a faire nos propres déductions. Je ne connais pas bien l’histoire italienne contemporaine, donc je ne peux pas me prononcer, mais, en France, lorsqu’on parle de soulèvement des universités, en général, c’est de Mai 68 qu’on parle... Or Mai 68 est l’antithèse par excellence de ceux qui conchient le progressisme, ils en font même l’emblème. Par ailleurs, Mai 68 est l’acte de naissance de la compartimentation des luttes, bien antérieure, contrairement à ce qu’affirme Zhok, aux années 2020. Autre chose : quelqu’un a-t-il expliqué à ce penseur que la jeunesse se soulève en général contre... le conservatisme ? Même la mère de toutes les révolutions, la révolution française, ce mythe masturbatoire franco-français est un objet de la bourgeoisie qui l’a voulue, planifiée, organisée, qui en a sifflé le début et la fin et qui en a récolté les fruits.

Et c’est tout à fait naturel, parce que l’engagement et l’énergie requis par une participation politique critique se trouvent plus facilement chez les 20 ans que chez les sexagénaires ; et, de même, contraintes, charges et responsabilités croissent généralement avec l’âge.

Et il vous faut un « philosophe » pour vous dire que les jeunes ont l’énergie que n’ont pas les vieux, que les vieux ont les responsabilités que n’ont pas les jeunes ? J’aurais pu vous le résumer mieux en vous faisant un prix d’ami. Je note qu’il évite soigneusement de parler d’embourgeoisement d’ailleurs.

Je passe sur le coeur de l’article. Les efforts qu’il faits pour ne pas prononcer le mot wokisme et dont je lui sais gré cachent pourtant mal ceux qu’il faits pour éluder la question du capitalisme qui reprend à son compte les luttes progressistes pour en corrompre le sens et qui lui servent tout bonnement de vaseline, pour ceux qui connaissent l’usage de ce lubrifiant facilitant la pénétration d’objets oblongs dans de petits orifices. Cependant, je le rejoins sur une chose : les jeunes, plus ils le sont, plus ils ont cette fâcheuse tendance à être perméables aux tendances. On le sait d’autant mieux quand on en a et c’est un excellent rappel que nous avons été pareils. Donnez un téléscope à Zhok, il regardera le soleil se lever avec.

Il nous dit en substance qu’il n’y a qu’une manière de dire et de penser : la sienne.

Enfin, celles des gens de son âge... oubliant au passage que sa propre pensée a évolué avec ses rencontres et ses lectures pour en arriver à ça... Quand un homme vieillit, ce qui part le plus vite après le souffle et le nombre de spermatozoïdes au millilitre cube, c’est la mémoire.

Ce qui prolifère et prospère, ce sont des lectures géopolitiques où Poutine est méchant et les Russes sont des orques ; des lectures où les critiques des diverses idéologies du genre sont abominablement homophobes ; où qui n’embrasse pas un Chinois sur commande est fasciste, et qui l’embrasse après le contrordre est « stalinien »

Oui. Et où ceux qui défendent le droit des homosexuels à se marier se voient pratiquement associés aux zoophiles. Où ceux qui luttent contre les violences faites aux femmes ou contre le racisme sont de sales wokistes et ceux qui votent pour Mélenchon de sales gauchistes. Où ceux qui disent que quiconque doit pouvoir agir en conscience face à la vaccination sont des suppôts de Big Pharma... Chacun sa dose, tout est réparti à parts égales.

il y a des gens qui

On devine que ce sont toujours les mêmes.

Je fais un petit saut en arrière pour conclure mon commentaire dont la longueur est un record :

Ceux qui témoignent de la plus grande urgence d’action par rapport aux leviers du pouvoir sont les plus âgés

Il y a ici un abus de langage. Non, globalement, les plus âgés sont ceux qui ont soit voté Macron par intérêt, soit voté Le Pen par racisme ou par peur. Globalement, les plus âgés sont ceux qui ont le moins de raisons que les choses changent.

Quant aux jeunes que Zhok voit par le bout de la lorgnette, ce sont ceux des universités. Alors, allons-y Alonso, faisons un peu de stats : 45% des jeunes font des études supérieures, ce chiffre tombe à 12% à 25 ans ; sur tous les jeunes étudiants en université, 34% sont issus d’une famille de cadres ou de professions intellectuelles supérieures (comme Zhok), 17% d’ouvriers. Le balai, la porte.

Quid des 55% de jeunes restants ? Ceux qui entrent très vite sur le marché du travail ? Une anecdote perso peut illustrer ce que je veux dire : je suis ouvrier en usine depuis 2 ans et mes collègues sont majoritairement de jeunes hommes dans la vingtaine. Lorsqu’il a fallu les persuader de se mettre en grève ou d’aller manifester, aucun n’a voulu, par indifférence et priorisation de leur plaisir ou de leurs besoins immédiats... Bref, la retraite, balec’ ! Je ne les juge pas. On n’a qu’une jeunesse, la vieillesse peut attendre. Par contre, ils se contrefoutent aussi royalement de la condition animale (je connais bien des gens de droite qui ont plus de considération pour leur chien que pour l’Arabe du coin, mais là, chut, ne parlons pas d’animalisme...), du réchauffement climatique, du genre ou du féminisme.

Et puisque moi aussi, on m’a récemment institué philosophe (si, si), moi qui suis, comme vous, plus proche de la fin que du début, je le dis haut et fort, sans honte ni regrets : vive la jeunesse !

PS : Commentaire garanti sans insultes. Mon pseudo provoquant des allergies, en cas de récidive, j’ai fait un copié-collé.

22/04/2023 02:18 par Erno Renoncourt

C’est de toute évidence un article qui met le doigt sur la plaie de l’impuissance collective face au déploiement de la spirale de l’indigence dans le monde. Le questionnement sur l’impuissance et l’incapacité des forces politiques du monde a résister aux précarités que sème l’indigence et à forger les armes pour lancer un assaut sur les structures économiques est universel. Preuve qu’il se passe quelque chose qui dépasse la seule sphère européenne et même occidentale.

Ce questionnement pertinent ne peut trouver de bonnes réponses que s’il intègre dans ses fouilles causales, puisqu’il faut chercher les causes, les forces méconnues et occultées qui assurent l’érosion des structures sociales ( paupérisation des classes moyennes presque partout) et l’insignifiance des forces politiques militantes dans le contexte d’une économie qui virtualise ses structures et virtualise le réel en déformant les structures sociales.

Un lecteur a cité l’homme diminué d’Emmanuel Todd pour suggérer une grille de lecture pour saisir l’enjeu du débat que propose cet article. Modestement, je crois que le capitalisme virtuel qui enfume le monde par sa maitrise des ’’nanos structures’’ (une manière de plaisanter sur l’intelligence artificielle n’a pas diminué l’homme, il l’a effondré. Et c’est cet effondrement de la conscience qui empêche de trouver les postures sociales pour résister et lutter. . C’est une panne de la conscience qui empêche d’assumer la vérité de la dématérialisation des structures de l’économie et donc d’une multitude d’incertitudes qui induisent une baisse de l’intelligence collective. Les forces de gauche vivent dans un déni qui les empêche de comprendre que la complexité du réel, par les progrès technologiques, amène plus d’incertitudes dans le monde ; ce qui par conséquent suggère de repenser les formes de luttes. La force des luttes ouvrières reposait sur la force des syndicats, la force des syndicats dépendait de la matérialisation des usines, maintenant que tout se dématérialise et se virtualise,les luttes aussi se sont virtualisées. Mais cette réalité n’est qu’une leçon Marxienne pour reprendre les mots de l’auteur :

la leçon marxienne a été fondamentale pour comprendre, et faire comprendre, que, dans le monde moderne, tout changement de mœurs et d’opinion qui devient hégémonique a toujours une racine primaire dans la « structure », c’est-à-dire dans la sphère de la production économique et de la gestion du pouvoir correspondante.

Si la sphère de production économique a muté et s’est virtualisée, pourquoi alors, au nom de la leçon marxienne, s’étonner du changement de mœurs et d’opinion ?
Voilà pourquoi il me semble permis de postuler qu’en repensant les structures dans leur reliance par couches,(nature, infrastructure, culture, superstructure, superstructure) on peut trouver les raisons des défaillances des luttes au niveau politique.

C’est en tout cas, modestement, avec mes lacunes immenses, que je laisse retentir ces commentaires que m’inspire la lecture de ce texte qui vient à point dans le contexte de cette angoissante impuissance mondiale.

22/04/2023 04:18 par LGS

@Jean-Yves Leblanc

Excellent article que le GS a le mérite de publier. J’espère qu’il ne sera pas rétracté comme cela s’est produit il y a peu pour un article signé "Hassinus" qui s’en prenait, comme celui-ci, à nos "prés carrés" idéologiques qui nous empêchent de nous mesurer au réel, d’évaluer les problèmes et de construire des stratégies réalistes pour s’y attaquer.

Les articles où est prônée l’alliance avec l’extrême droite fasciste n’ont pas leur place ici. Hassinus (dont tous les textes sont désormais "modérés") appelle obsessionnellement à faire les yeux doux au RN, en oubliant que MLP est héritière d’un parti qui pue son Waffen SS mal nettoyé.
Merci de ne pas revenir sur ce sujet. Nous ne voulons pas ouvrir un débat "Pour ou contre une alliance LFI/RN ?" Tous les commentaires sur cette question seront donc "modérés".
L’article Andrea Zhok aide à comprendre notre choix.
LGS

22/04/2023 07:54 par cinto

Les insinuations malveillantes de Monsieur Xiao Pignouf à l’égard d’Andrea Zhok sont aussi déplacées sur le plan de la méthode que du contenu : il faut prendre en compte les idées et non lancer des attaques ad hominem. Que faudrait-il pour qu’il considère quelqu’un comme un vrai philosophe patenté : qu’il ait reçu le Nobel de Philosophie ? (oui, je sais que ce Prix n’existe pas). A. Zhok est professeur d’Anthropologie philosophique et de Philosophie morale à l’Université des Etudes de Milan. Et pour répondre à l’argument jeuniste de Xiao P., Zhok a 56 ans : s’il est loin de la fourchette 18-24 ans, ce n’est pas un vieux débris cacochyme.
Du reste, il est difficile de contenter Monsieur Xiao Pignouf : si on emploie le terme "woke", il vous dit que cela suffit pour vous classer comme facho, si on ne l’emploie pas, il insinue que vous êtes un crypto-facho.

22/04/2023 11:56 par Fausto Giudice

Vérité au delà des Alpes, erreur en deçà : si en Italie, les plus de 65 ans votent "à gauche" (PDS), en France,Macron a été réélu grâce aux voix des retraités
La jeunesse matraquée et gazée à Sainte-Soline et ailleurs dément totalement l’analyse du camarade Zhok, tant en ce qui concerne les stratégies de pouvoir que les positionnements de la jeunesse
Ce que Zhok ne semble pas comprendre, c’est que la lutte de classe ne peut aboutir sur une victoire des classes dangereuses que si elle intègre l’antisexisme, l’antiracisme et l’antispécisme et toute forme de lutte contre toute discrimination
Aussi bien en Italie qu’en France et ailleurs, le prolétariat d’aujourd’hui est fait de blancs, de noirs, de jeunes, de vieux, d’hétéros, d’homos, de trans et queers, de carnivores et d’herbivores, d’athées, de musulmans, de bouddhistes, de valides et de handicapés, de jardiniers et de clients de supermarchés, etc. etc. Et le Vieux Mâle Blanc doté d’une asperge ayant tous les droits n’y est plus la figure dominante, hamdulillah

22/04/2023 16:59 par J.J.

@ Fausto Giudice . ...en France, Macron a été réélu grâce aux voix des retraités
NON, Fausto Giudice, Macron a peut être été élu par des retraités, un grand nombre de retraités, une majorité béniouiouitesque de retraités, c’est sans doute vrai mais pas par tous les retraités. Cette généralisation est injurieuse et discriminante à propos des retraités. J’en connais des retraités, et même très bien, qui n’ont pas voté pour Macron et qui ne l’auraient pas fait même si on leur avait offert leur poids en saccharine.
Bref, retraité n’est pas forcément synonyme de débile et de réac ringard.
Un peu de respect pour les vieux pas encore complétement gagas.
Salut et Fraternité.

22/04/2023 17:47 par françois gerard

Je pense qu’une des explications dans la situation actuelle se trouve dans MAI 68. Mai 68 est l’irruption dans la sphère politique de l’illusion réformiste, à savoir : Le capitalisme peut être dompté, réformé et civilisé. Une grande partie de la gauche croit sincèrement que cela est possible et donc abandonne l’idée de dictature du prolétariat, c’est à dire l’obligation pour ce dernier, s’il veut arriver à prendre le pouvoir d’imposer cette prise par la force pour contrer la dictature du capital et de la bourgeoisie qui va essayer par tous les moyens ( police, économique , militaire ) de conserver ses privilèges. " De plus pendant encore quelques décennies, l’existence de l’URSS calme un peu sa folie ."
Comme le capital est vu comme pouvant être civilisé, on peut discuter avec lui. Et ce dernier joue le jeu, concédant ici où là quelques miettes plus ou moins grandes suivant le moment.
Tant que la capital a les moyens de distribuer ces quelques miettes, tout va bien, ça roule.
Mais, comme Marx l’analyse bien, il y a un hic, et le hic, c’est la baisse tendancielle du taux de profit, et nous sommes dans cette séquence de baisse du taux de profit, et là, ça change la donne, le capital ne peut pas se permettre de ne pas avoir un taux de profit suffisant pour se revaloriser.( son existence est en jeu ) Donc, il arrête de jouer le jeu du civilisé et montre son vrai visage, celui de la barbarie, près à sacrifier des millions de gens si besoin. Cette séquence du capital civilisé a duré 50 ans, la social démocratie a cru possible d’accompagner ce que l’on a appelé le dépassement du capitalisme par le réformisme . Les jeunes, dans leur immense majorité ont vécu dans cette illusion d’un capital pouvant être civilisé et ont donc adopté une forme de contestation écolo réformiste qui pouvait être pertinente il y a de cela quelques années, mais qui se révèle et va se révéler de plus en plus totalement à côté de la plaque. Certes , il y a avait des plus lucides qui avaient lu Lénine et qui savaient où tout cela aller mener, Mais ils étaient minoritaires et surtout étaient vu comme des huluberlus, des zozos ou des ringards. Seulement voila, la séquence de l’illusion du capital civilisé est révolue, place à la lutte des classes pur sucre.

22/04/2023 18:20 par Xiao Pignouf

@Cinto

Décidément, j’ai beau faire des efforts pour ne pas être trop dur, on finit toujours par me reprocher d’être malveillant.

Cinto, c’est le statut de philosophe que je conteste, comme si celui-ci était une CSP. Je ne considère par exemple ni BHL, ni Onfray, ni Lordon ni qui que ce soit de contemporain comme des philosophes. Seule la postérité en décidera. Pour le moment Zhok n’est qu’un universitaire. Si sa pensée traverse les siècles, on en rediscutera.

Un peu d’humour ne fait de mal à personne.

Mais le simple fait de prendre une posture de philosophe alors qu’on est juste universitaire, certes expert dans son domaine, mais juste universitaire, c’est essayer, avant même de formuler son idée, de la mettre dans le bel emballage de l’argument d’autorité.

l’argument jeuniste de Xiao P

Mise à part ma conclusion un peu provocatrice, je ne place certainement pas la jeunesse au-dessus du grand âge. Je la défends, c’est tout. Dans un autre contexte, j’aurais pu dire que c’est cool de vieillir... Brassens l’a dit avec une grande justesse, il y a des jeunes cons et il y a des vieux cons.

Zhok a 56 ans : s’il est loin de la fourchette 18-24 ans, ce n’est pas un vieux débris cacochyme.

Je n’ai jamais dit ça. Mais Zhok est un baby-boomer, une personne née entre la fin de la guerre et la fin des années 60.

il est difficile de contenter Monsieur Xiao Pignouf

Oh que oui.

si on emploie le terme "woke", il vous dit que cela suffit pour vous classer comme facho, si on ne l’emploie pas, il insinue que vous êtes un crypto-facho.

À aucun moment, je ne dis cela dans mon commentaire. Et je ne pense pas non plus que tous ceux et toutes celles pour qui le wokisme est un problème essentiel le soient. Je pense juste qu’ils se trompent.

22/04/2023 18:39 par Auguste Vannier

Je suis un retraité qui n’a jamais voté pour Macron. Impossible à concevoir dès la 1ère fois (un ministre de Hollande trahissant Hollande, un "projet" politique vide, vendu par des media vendus : la facture était déjà très lourde). Quant à la 2ème fois ce sont les abstentionnistes et le PCF (avec la candidature incompréhensible d’un F.Roussel dont on se demande ce qu’il veut) qui on empêché le candidat le moins mauvais avec un projet et un programme clair qui reste d’actualité, de passer le 1er tour, le seul qui pouvait l’emporter contre Macron.
Alors, je vois beaucoup de jeunes qui ne se politisent pas comme dans ma génération par des approches idéologiques, mais a partir des vécus et des expériences de leur courte vie. Comme le commente parfaitement @FaustoGiudice, leur politisation se fait contre le " sexisme, le racisme et le spécisme et toute forme de discrimination" qu’ils ont beaucoup plus à connaître que je ne l’ai eu...A partir de là il faut bien entendu leur offrir autre chose que des "Partis Politiques" (dont hélas on a pu voir la déréliction), plutôt des mouvements, des processus, et des apprentissages par et "en faisant" de la lutte.
Quand j’ai expliqué à une de mes petites filles que tout de même "javais fait 68", elle m’a regardé étonnée et d’un air compatissant m’a rétorqué : "Mais papy, ça fait un demi siècle !"

22/04/2023 20:33 par chabian

Je rejoins la critique de Xiao Pignouf. Mais je vais faire plus court. :)
Dès l’assertion sur la courbe de dépolitisation, j’ai pensé qu’il manque une référence à une étude sérieuse..
Ensuite j’ai lu que :

[Rien de tout cela ne fait généralement partie de l’activisme politique des jeunes qui, en revanche, reçoit son ordre du jour de « contestation »

... des médias, etc. Argument délirant et qui se mort la queue : les jeunes ont un activisme politique qui ne correspond pas à l’activisme général (?) des jeunes. J’ai donc abandonné la lecture.
Encore un gars qui veut donner des leçons et qui a besoin d’être catégorIque ("Rien...") et caricatural pour se croire convainquant.

23/04/2023 00:54 par act

S’il a l’excuse de la traduction, reste que ce texte est non seulement mal écrit, comme l’ont relevé de précédents commentateurs, en illustrant d’exemples de contre-sens. Pour quelqu’un qui s’annonce philosophe, ça la met mal
mais, de plus, derrière quelques évidences ou certaines idées valables, se dessine des rengaines vieilles comme le monde :
"il n’y a plus de jeunesse" et sa sœur "c’était mieux avant"

Qu’il y ait parmi la jeunesse, une bonne partie d’égarés par l’époque, le capital et son spectacle, ne fait aucun doute. C’est aussi le cas chez les moins jeunes et les vieux. Et surtout : c’était déjà le cas quand les vieux étaient jeunes.

Quand certains entraient en résistance, d’autres collaboraient ; quand certains participaient aux piquets de grève, d’autres dansaient le yé-yé ; quand certains se mobilisaient contre les missiles nucléaires en Europe, d’autres ne juraient que par des marques couteuses dont ils abordaient fièrement le logo (et c’est toujours le cas)...

La question est : est-ce avec un tel discours que notre camarade philosophe, adulte et responsable compte éveiller des vocations révolutionnaires chez les plus jeunes ?

Spéciale dédicace : https://youtu.be/dCHi5apc1lQ

23/04/2023 00:59 par act

Désolé, j’oubliais l’illustration.

24/04/2023 08:28 par Xiao Pignouf

@GS

Une question en toute bonne foi :

L’article Andrea Zhok aide à comprendre notre choix.

Pourriez-vous développer ? Je ne vois pas bien à quel moment les propos Zhok aident à comprendre votre choix.

24/04/2023 16:05 par M.T.

Diviser pour mieux régner.
L’addition des intelligences, l’intelligence collective, la force du collectif, tout cela est cassé par les puissants qui oeuvrent à l’effacement des liens entre les gens. On en est là, seuls, apeurés, auto-centrés, démunis, formant des sociétés d’automates, d’homos domesticus, d’humains pauvres en humanité, en altruisme, en amour.
On s’unit et on se sent forts sur commande, par milliers pour des compétitions financiaro-sportives. On s’unit et on pleure sur commande à propos d’un malheureux ukrainien, mais pas d’un malheureux palestinien, d’un malheureux syrien,...Téléguidés, on met en commun seulement notre stupidité. Parfois on s’imagine intelligent et rebelle à la société en portant du Nike, en se faisant tatouer les bras, persuadés alors d’avoir la liberté de penser.... En bref, on agit influencés par les puissants, pour leurs intérêts. Et on rit des marginaux qui refusent toute cette aliénation.
On vénère la télévision, la presse dominante, Netflix et Hanouna, nos boussoles, nos cadres d’existence, notre sécurité existentielle.
Derrière cette impression d’une grande communauté, libre, intelligente, démocratique, on est en fait seuls, isolés les uns des autres, on ne sait pas, on n’ose pas être ensembles, émotionnellement ensembles, viscéralement en lien. La désunion, l’esseulement permanent c’est une prison. Alors on n’est pas fichus de se réunir pour faire une révolution et faire tomber le télévangéliste Macron, pour envahir et contrôler pour de bon les lieux de pouvoir. Conditionnés au fond de notre bulle, cette prison mentale, on répète à soi-même que nous sommes en démocratie et que ce n’est pas des bonnes manières une insurrection. Soumis car désunis, on ne peut rien faire.

27/04/2023 08:17 par Geb.

@ act...

Super ta photo "d’illustration".

Tout à fait le style promotionnel des grandes agences MS, pour Big Pharma en particulier :

La première pour la promo des Préservatifs, la tienne pour celle du Viagra.

Et les deux pour la promo du "bouclier à répétition" Pfitzer qui protège "même des Martiens". ((- :

D’autant qu’elle confirme bien ce que je pensais :

Les vieux cons ont toujours commencé par être jeunes. Et c’est "rare" qu’il deviennent intelligents en route, même repentis. ((- :

27/04/2023 16:38 par act

@Geb : Avec plaisir et aussi réécouter le grand Jacquouille, "les bourgeois, c’est comme les cochons, plus ça de vient vieux..."

Et effectivement, comme Xiao j’aimerais comprendre :

@GS

L’article Andrea Zhok aide à comprendre notre choix.

Pourriez-vous développer ? Je ne vois pas bien à quel moment les propos Zhok aident à comprendre votre choix.
Merci d’avance.

08/05/2023 15:50 par censeur

Pour les grands penseurs du "grand soir" qui ressemble de plus en plus à" arlésienne"....
Vendredi grosse rave sur la commune de fraisse sur agout.2000 "teufers" ,pas un gendarme....
Le lendemain 3000 "fêtards" ,5 gendarmes.Dans tous les sens ,des routes "empruntées"en sens interdit,des chemins à 80km/h,des exactions et du hors la loi en tous genres.Certes ,pas une poubelle brulée,pas un grand restaurant tagué voir plus,juste des dommages aux "pauvres cons locaux" marginaux et autres paysans.5 GENDARMES POUR 3000.Oserais je vous parler des" bassines et de l’autoroute Castres- Toulouse" ,pas très loin et du nombre de soldats à la solde de Darmanin étrangement absents....
Pour la conclusion,à vous de la faire,Ça saute aux yeux,non !Qui sert qui et pourquoi ?

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