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Si on est une femme, ouvrière ou employée et maghrébine, cela devient la triple peine

L’impensé de toutes les gauches : l’exclusion politique de la classe ouvrière et employée

Evariste

L’histoire contemporaine est aussi l’histoire d’une inclusion de la classe ouvrière dans la vie politique : celle des partis communistes en général et du PCF en particulier.
Cette histoire a été marquée par l’élection d’une centaine d’ouvriers communistes à l’Assemblée nationale en 1946. Malheureusement, cette inclusion fut réalisée sous direction stalinienne avec donc les conséquences que nous connaissons aujourd’hui.

Car pour nous, la critique et donc le combat contre le stalinisme furent nécessaires pour venir à bout de cette doctrine catastrophique. Mais les forces capitalistes et leurs alliées en ont profité pour entraîner les autres gauches à jeter le bébé avec l’eau du bain. Ces autres gauches en profitèrent pour, à la fois : combattre le stalinisme (ce qui nous paraît un combat juste) et engager l’exclusion de la classe ouvrière et employée de la vie politique (politique que nous condamnons).

La politique néolibérale ouverte dans les années 70 a donc éradiqué de la vie politique la seule force propulsive potentielle qui a un intérêt objectif, dans une période d’approfondissement de la crise comme actuellement, à mener conjointement la lutte contre les fléaux du capitalisme et in fine contre le capitalisme lui-même.
Mais l’histoire contemporaine est aussi l’histoire de l’exclusion ultérieure des ouvriers et des employés de la vie politique.

Un livre arrive à point nommé Le communisme désarmédu sociologue de l’INRA Julian Mischi (collection « Contre-feux » éditions Agone). Le sous-titre précise le propos : « Le PCF et les classes populaires depuis les années 70 ». Il montre les phases employées par le bloc dirigeant du PCF pour aller dans le sens de l’exclusion de la classe populaire ouvrière et employée (Julian Mischi parle lui des classes populaires pour parler des ouvriers et des employés) :

d’abord la période d’abandon de la lutte des classes (exploités contre exploiteurs) au profit de la lutte des pauvres contre les riches (thématique prise dans la doctrine sociale de l’église) en faisant passer le PC de parti de la classe ouvrière en parti de l’unité du salariat (jusqu’au parti des « gens » de Robert Hue),
puis la période « ouvriériste » qui remplace les cadres ouvriers forgés dans les luttes et les grèves par des permanents issus de la classe ouvrière mais qui n’ont eu comme seul employeur que le PC lui-même,
puis, l’arrivée massive des enseignants dans les cadres politiques du PCF,
et enfin, devenir le parti des salariés de la fonction publique territoriale et de ceux qui travaillent pour les collectivités territoriales de gauche1.
Le livre cité offre une floraison de chiffres éloquente au niveau national et dans quelques départements dans lesquels l’auteur a épluché les archives des fédérations, des sections et des cellules. Par exemple, le secteur national « Vie du parti » montre que 23 % des adhérents de 2013 travaillent dans une collectivité territoriale (p. 90).

Ce livre illustre les déclarations de l’homme fort du PCF, Gaston Plissonnier, dans le passage d’une phase à l’autre et montre comment le Parti a supprimé les structures internes de formations longues (indispensables pour l’inclusion des ouvriers et des employés comme cadres politiques) pour s’en remettre aux couches moyennes intermédiaires et surtout supérieures formées par l’université néolibérale.

J. Mischi montre que si l’opinion publique n’a eu vent que des critiques et dissidences intellectuelles (qui ont une plus grande visibilité, par contre, dans la presse), la réalité interne a été principalement une contestation des cadres ouvriers eux-mêmes. C’est une des raisons du passage à la phase ouvriériste où le pouvoir est alors transféré à des ouvriers diplômés mais qui, à la sortie de leurs diplômes, ont été directement des permanents salariés du parti.

Résultat de ce processus, le PCF – comme les autres partis de gauche d’ailleurs2 – n’attire plus les ouvriers et les employés3, majoritaires dans la population active, et du coup le recul électoral est violent aux élections locales.

L’ouvrage de Mischi a aussi l’intérêt d’illustrer l’idée que la lutte des classes a été remplacé par la lutte pour la diversité des catégories (femmes, maghrébins, noirs, croyants communautaires, etc.). Cette politique du communautarisme catégoriel a aussi contribué à la marginalisation des cadres ouvriers.

Exit les cadres ouvriers masculins remplacés par la diversité culturelle des couches moyennes intermédiaires mais surtout supérieures. Voilà ce qu’a développé la prégnance néolibérale. Car bien sûr, on ne remplaçait pas les ouvriers masculins par des ouvrières ou employées féminines ! Inutile de dire que si on est une femme, ouvrière ou employée et maghrébine, cela devient la triple peine. Comme si la lutte des classes n’existait pas dans les catégories de la diversité ! On comprend mieux pourquoi la parité hommes –femmes dans les municipalités et les régions n’a eu aucun effet par rapport aux besoins des femmes ouvrières et employées, par exemple sur le manque de plus de 400.000 places de crèches collectives ou familiales ou sur les difficultés accrues des femmes pour l’accès à des centres IVG publics !

Sociologiquement, l’Autre gauche est malheureusement en cours de rattrapage de la sociologie des solfériniens socialistes ! Alors qu’en 1946, le PCF avait réussi à faire élire une centaine d’ouvriers à l’Assemblée nationale !

Le résultat est donné par l’étude du Centre d’études de la vie politique française (CEVIPOF) réalisé par le chercheur du CNRS Luc Rouban. Avec les élections 2011-2014, près du tiers des conseillers généraux et régionaux sont issus des couches supérieures. Ce chiffre monte à 81,5 % pour les députés. Ce chiffre est porté à 93 % pour les maires des villes de plus de 100.000 habitants ! Alors qu’ils ne représentent que 15 % de la population. Le nombre de députés émanant des couches populaires est de 0, 2 %. Pourquoi ne parle-t-on jamais de parité sociale ? N’est-ce pas une forme de lutte de classe, entre la classe ouvrière et une bourgeoisie intellectuelle qui a pris son essor avec le développement de l’enseignement supérieur dans les années 60, et qui a évincé la classe ouvrière de la représentation dans la République ?

Nous savons bien sûr qu’il y a de nombreuses autres causes qui ont participé à cette exclusion de la classe populaire ouvrière et employée : désindustrialisation, évolution des forces productives, « révolution informationnelle », suppression des usines bastions, chômage et précarité, etc. Mais nous savons aussi que le « communisme municipal » a poussé l’appareil du PCF à s’auto-reproduire dans la consanguinité, après que la passerelle PCF-CGT qui fournissait des cadres ouvriers au PCF fut progressivement fermée.

Disons-le tout à trac : sans processus culturel, économique et politique pour lutter contre l’exclusion politique des ouvriers et des employés majoritaires dans le peuple4, il n’y aura pas d’alternative au modèle politique néolibéral que ce soit dans sa forme « droite », ou dans sa forme « gauche », ou dans sa forme « droite et extrême droite » comme dans les années 30.

Jamais dans l’histoire, les couches supérieures n’ont défendu les intérêts de la classe populaire ouvrière et employée sans que celle-ci soit représentée dans les responsabilités politiques. Quel que soit l’enthousiasme militant autour des nombreuses initiatives qui fleurissent ici et là.

Mais ce processus est-il irréversible ? Nous pensons que non, si une prise de conscience a lieu qu’il n’y a pas de transformation culturelle, sociale et politique possible sans représentation de la classe populaire ouvrière et employé dans un parti qu’elle perçoit comme étant le sien.

Nous appelons les responsables politiques de gauche à faire de la parité sociale une priorité en s’ouvrant à nouveau aux militants issus du monde du travail et en favorisant leur effective intégration aux structures politiques, à tous les niveaux. Nous appelons aussi les responsables syndicaux à réinvestir le champ politique en s’engageant durablement dans les structures de la gauche politique pour contribuer à leur transformation.

Errare humanum est, perseverare diabolicum (L’erreur est humaine mais persévérer serait diabolique).

Chronique d’Evariste, Respublica.

1- Le Front de gauche thématique « Ville Habitat » est de ce point de vue intéressant à étudier [↩]
2- En particulier le parti socialiste, ex « Section Française de l’Internationale Ouvrière », qui n’a plus d’ouvriers dans ses cadres depuis longtemps, la génération des enseignants étant même en cours de remplacement par des diplômés de Sciences Po et de l’ENA. [↩]
3- 70 % des ouvriers et des employés, des moins des jeunes de moins 35 ans, des couples gagnant moins de 20.000 € par an, des chômeurs, se sont abstenus à l’élection européenne de mai 2014. [↩]
4- Il est étonnant de voir que le manque de visibilité des femmes (qui représentent 53% de la population active) dans les instantes dirigeantes est pris en compte dans les discours des gauches mais pas celle de la classe des ouvriers et employés (qui représentent aussi 53 % de la population active, pour les deux sexes) qui elle n’existe plus dans les instances dirigeantes ! [↩]

 http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/limpense-de-toutes-les-gauches-lexclusion-politique-de-la-classe-ouvriere-e
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COMMENTAIRES  

01/10/2014 11:33 par Claude

Ce n’est pas le PCF actuel ( point de marteau ni de faucille il faut être discret avec des frases creuses) qui prendra d’assaut le siège du patronat , c’est bien dommage !!!!!

01/10/2014 12:51 par rémi

Pendant l’émission "choisissez votre camp" de ce mercredi sur LCI, une dame de droite demande à Olivier Lartigolles, porte parole du PC, ce que c’est que la gauche et il répond :
"Les valeurs républicaines de Liberté, Egalité, fraternité, une république apaisée..." Puis il commet quelques phrases creuses sur ce thème à quoi la dame répond "C’est abstrait !".

Pas un mot sur le rapport de force capital/travail... Tout ce qu’il a à reprocher à Hollande c’est que le CICE ne soit pas conditionnée à l’embauche et la perte de pouvoir d ’achat des familles.

Tout est vraiment à faire (ou à refaire !). Parmi ceux qui s’y attellent il y a Bernard Friot et l’association qu’il a créée, Reseau-Salariat. Bernard Friot était sur France Culture, hier matin, voyez vous-même la différence (c’est court !) :
http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-professions-reglementees-en-greve-reforme-sociale-ou-economique-2014-09-30

Le jour et la nuit, pas vrai ?

01/10/2014 14:01 par Ardwenn

Tellement rare de voir un peu de bon sens qu’on ne peut que se réjouir de cet article...
Partout, les organisations ouvrières traditionnelles sont dirigées par une caste de permanents, fonctionnaires "privés" compensant leur ignorance de la réalité vécue par une adhésion formelle aux slogans gauchistes du jour...
J’ai été particulièrement choqué de trouver, dans ma feuille d’infos syndicales ( FGTB –Belge ) , sur la page opposée à un article relatant les difficultés faites aux femmes dans le monde du travail, une "publicité" pour l’IVG, rédigée ainsi : "l’avortement, c’est possible"...( comme s’il s’agissait d’une intervention dentaire...)
Il me semble que c’est un raccourci saisissant de l’opposition actulle entre social et sociétal, due justement à cette perte du réel dans le sens des fonctionnaires politiques et syndicaux...

01/10/2014 16:48 par CN46400

La force de la classe ouvrière tenait surtout dans sa concentration. Hors à partir de 68 le capital a réussit à déconcentrer les moyens de production dans des proportions colossales conduisant automatiquement à la dispersion des salariés en général et des ouvriers en particulier. Cette déconcentration a été poussé jusque dans les ateliers où les ouvriers ne peuvent plus, tout en travaillant, communiquer entre eux. Le développement massifs des horaires à la carte conduit aussi à l’isolement. Tout comme la dispersion de l’habitat.
Cette évolution n’était pas prévue par Marx, mais les mécanismes de l’exploitation, même s’il sont camouflés plus intelligemment, sont restés identiques et sautent à la gueule des ouvriers bien sûr, mais aussi des autres salariés, voire de la kyrielle des petits sous-traitants, chaque fois que cette ’faune", contrainte par les décisions du "singe", passe à la caisse.
Les mots "prolétaire", (celui qui doit travailler pour vivre), et "bourgeois" ( celui qui vit du travail d’autrui) n’ont jamais été aussi justes et, .... aussi peu employés ! Pourtant, ce n’est toujours qu’à partir de cet antagonisme fondamental que la Révolution sociale peut s’écrire et s’envisager.
Au delà des mots et des définitions qui évoluent sans arrêt, il y a les faits, qui sont têtus, et qui obligent encore, et toujours, le révolutionnaire à l’observation, la plus objective possible de la société qu’il veut révolutionner. Nous ne verrons plus, comme en 68, les 30 000 ouvriers de Billancourt traverser Paris, mais des manifs, plus immense encore,
concentrerons des populations certes plus variées, mais aussi déterminées, contre l’exploitation par une toujours plus infime minorité de "bourgeois".

01/10/2014 19:27 par Dwaabala

@ CN46400
Je vous suis, en observant deux choses :
 les concentrations ouvrières qui ont disparu ici se retrouvent ailleurs.
 les gens dans la rue peuvent être des centaines des centaines de milliers, voire des millions, ils n’ont pas pour autant le pouvoir qui sait ne plus provoquer les effusions de sang qui le discréditeraient. Pouvoir qui, moyennant quelques ajustements ou remaniements éventuels continue comme avant.
C’est ce qui s’observe, jusqu’à présent.

01/10/2014 21:46 par Marco

"Ces autres gauches en profitèrent pour, à la fois : combattre le stalinisme (ce qui nous paraît un combat juste) "
Certains gogos soces-déms et trotsses donneurs de leçons se rendent enfin compte que les "staliniens" avaient raison contre eux. Pour avancer déjà, il faudra que ces soces-déms version parti de la gauche européenne ou NPA reculent. Pour le reste le livre décrit semble pertinent, d’ailleurs rien de nouveau puisque les "staliniens" du PCF n’ont cessé de dénoncer la mutation du parti depuis des années et ont été longtemps bien seuls.
http://www.stalinsociety.org.uk/lies.html
http://www.initiative-communiste.fr/

02/10/2014 08:46 par CN46400

@ Dwaabala

Bien sûr, les ’immenses " manifestations qui s’annoncent ne pourront déboucher que si, à l’intérieur, se trouve assez de militants unis sur un idéal commun lui même assis sur une analyse objective de la société d’aujourd’hui, et pas celle de 1917 ou de 1930. Oui aujourd’hui chacun peut constater que dans la fabrication d’un produit il y a toujours moins de travail. Dans les années 70 on disait que chaque salarié de la Régie Renault (40h) produisait une vingtaine de véhicules chaque année, combien aujourd’hui (35h) ?

Oui les concentrations ouvrières sont ailleurs (Chine...) mais il faut voir que les usine chinoises d’aujourd’hui n’ont que peu à voir avec les nôtres des années 70, elles sont bien plus modernes et plus productives. Toutefois, on arrive à la fin de l’échéance annoncée par Teng (50 ans après 1980), la croissance à deux chiffres est dépassée et la question qui me taraude est la suivante : Comment le PCC va maneuvrer pour échapper à la crise finale du capitalisme développé qui sévit en occident ? Crise qu’il a, un peu, provoqué en attirant sur la Chine une masse colossale des investissements du capital occidental.

02/10/2014 15:01 par Christophe

Cet éloignement de la base a aussi permis au PC de rester dogmatique, de ne plus ’penser’ le communisme.
Déjà en 68 les étudiants souhaitaient un autre communisme (maoïsme, situationnisme...). 68 malgré son échec était aussi une occasion d’opposer au fétichisme de la marchandise la fête des moments vécus ensemble.

C’est sûrement ce qui manque aujourd’hui à la gauche : des occasions de se retrouver ailleurs qu’au boulot ou sur le net pour fêter et partager nos idées.

Le fait de se penser ’de gauche’ ne fait pas la gauche exister. Chacun se plaint de l’indifférence des autres. Quand on se rencontre on se demande « mais qu’est-ce qu’on pourrait bien faire ? ». Personne ne sait répondre. S’il n’y a pas de recette c’est que la gauche n’existe pas. Elle est peut être l’avenir de l’homme mais elle n’est pas son présent, elle est à inventer. L’explication de l’indifférence par le fétichisme de la marchandise n’est pas suffisante, les gens ne sont pas seulement aliénés, ils souffrent aussi et souhaitent une issue.

03/10/2014 16:08 par mediacideur

Tout est vraiment à faire (ou à refaire !). Parmi ceux qui s’y attellent il y a Bernard Friot et l’association qu’il a créée, Reseau-Salariat. Bernard Friot était sur France Culture, hier matin, voyez vous-même la différence (c’est court !) :
http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-professions-reglementees-en-greve-reforme-sociale-ou-economique-2014-09-30

Yes !!! J’ai été réveillé, ce matin-là, par ce glaviot bien mérité lancé à la gueule de nos prédicateurs matinaux inamovibles et omniprésents :

" ..vous jouez le m^me rôle que le Front National, le rôle du FN c’est de dédouaner le capital en divisant les travailleurs entre eux, c’est à ça que ça sert, eh bien vous servez à la m^me chose " (Bernard Friot aux Brice Couturier, Marc Voinchet, Eric Le Boucher, de la clique des "Mâtins de France cul.")

Punaise ça m’a mis en forme pour la journée, la vache ! C’est clair qu’à côté de l’eau tiède (et croupie) déversée par Lartigolles et consorts y’a comme une menue différence...

05/10/2014 14:18 par benzekri

Autrement…
(Contribution au débat)
Comme les riches refusent que l’on touche à leur vie indécente alors faisons payer la classe moyenne et les pauvres (hausses des prix et/ou taxes du Gaz, timbres, redevance TV, diesel…)
Comme il est hors de question de toucher aux taux de rendement des actionnaires et de rentabilité du capital financier ainsi qu’à celui des pensionnaires (détenteurs des fonds de pension) alors prolongeons le temps de travail, dégraissons et supprimons des postes de fonctionnaires, augmentons le taux de TVA et bloquons ou baissons les bas salaires ainsi que ceux des fonctionnaires…
Comme il n’est pas question de s’attaquer aux difficultés de vie des gens modestes : de lutter contre le chômage, de mettre un terme à la pauvreté et à la misère ( un français /cinq trouve des difficultés à payer ses factures GDF/EDF…) alors occupons les citoyens avec le terrorisme et soumettons-les par la peur pour mieux leur faire avaler le coût et les conséquences de la guerre ainsi que les séries de lois liberticides et « sécuritaires ».
Comme il n’est pas question de tirer vers le haut le niveau de vie des citoyens, braquons les projecteurs sur les pseudo-privilégiés de la SNCF, d’EDF, de la Poste, de l’Education Nationale bref de tous ceux qui ont un statut de fonctionnaire : bouc-émissaire idéal …
Comme l’heure est à la collaboration de classes (de certains syndicalistes, intellos et politiques) à la résignation et à l’impuissance, montons les non grévistes contre ces « égoïstes » qui (se) manifestent et résistent pour les contraindre, eux aussi, à cette soumission volontaire que les gouvernants « socialistes » cherchent à imposer…
Comme le contexte est favorable, remettons en cause les rares acquis sociaux au profit des revenus financiers, des baisses des « charges patronales » et de leurs contributions fiscales. Au plan européen passons en douce le TAFTA traité (maltraitant les peuples d’Europe) entre L’Union et les Etats-Unis visant à contourner les choix nationaux…
Et comme les « socialistes » - qui vont jusqu’à assumer ouvertement la punition des frondeurs et la récompense des collaborateurs - se droitisent et que la droite - pour se démarquer- s’extrême-droitise, le FN, lui, rafle la mise et ses idées se banalisent.
Et comme il n’y a rien à attendre de l’alternance « gauche »/droite et des élections « vote et cause toujours », et des faux débats entre un blanc-bonnet et un bonnet-blanc…osons une société humaine qui tournera définitivement le dos au système libéral en se donnant des moyens sûrs et durables pour la faire vivre et évoluer vers un mieux être…
Commençons par une marche sur Paris pour libérer l’Elysée et Matignon des deux escrocs qui les occupent et remettons-les à la Justice pour qu’ils répondent de leurs crimes et mensonges d’Etat.
Réduisons pour commencer et donner l’exemple les indemnités des Ministres, députés (nationaux et européens) et sénateurs d’un tiers et supprimons les fonctions coûteuses et inutiles à commencer par celle de Président de la République.
Nationalisons -au franc symbolique- les Banques, Assurances, autoroutes, industrie pharmaceutique et compagnies pétrolières… pour s’assurer de fonds suffisants et permanents pour la santé, l’Education, le logement et la culture pour tous.
Et puisque tout le monde - de la « gauche » à la droite – s’accorde à dire qu’il est injuste de léguer cette dette/racket estimée à « 2000 milliards d’euros » à nos enfants alors : soumettons sans attendre cette fameuse « dette » à un audit sincère pour liquider sa part légitime et effacer le reste. Que les « créanciers » se retournent contre les escrocs à qui ils ont confié « leurs fonds »…
Mettons au même régime les détenteurs des fonds de pension et ceux du Livret A puisque les primes de « risque », liées à l’instabilité programmée du système, pour justifier les taux de rendement exorbitants n’auront plus lieu d’être ; l’Etat souverain et riche sera le garant de leurs dépôts s’ils acceptent ces nouvelles règles et mesures d’équité.
Organisons une véritable chasse aux fraudeurs (grands et petits) du fisc notamment ; 80 Milliards d’euros au bas mot pour les seuls évadés fiscaux… Et les fraudes dans le domaine social, des professions libérales, du travail au noir, des rentrées de fonds non déclarées… ? Et les niches fiscales pour les riches ? Aucune croissance ou productivité ne pourra remplacer une juste répartition de la richesse et une réforme fiscale corrective des inégalités pour les besoins de solidarité.
Limitons dans un premier temps les revenus annuels à 80000 euros maximum et à pas moins de 20000 euros et interdisons le cumul des fonctions ou mandats/revenus.
Encadrons les prix des biens et services de première nécessité…
Prenons en main les moyens d’information par une présence/occupation non violente pour expliquer et discuter avec les citoyens des fins et moyens de la nouvelle République.
Une République, première du genre :
 Par le respect de la complémentarité hommes/femmes qui leur assurera une parfaite égalité devant la loi : mêmes droits et mêmes devoirs.
 Par le rejet des représentations sur des bases religieuses et/ou communautaires et le respect strict de la Laïcité qui fera de la France une seule entité riche par sa diversité.
Les Députés européens auront pour mission – pendant cette phase - d’expliquer ce nouveau choix du peuple souverain de France qui décidera de son maintien ou départ de l’Union si l’humain n’est pas mis au centre de la nouvelle Europe. Europe qui devrait décider par elle-même et pour elle-même sans ingérence étrangère…
Tout représentant élu pourrait être révoqué - par les citoyens selon des critères démocratiques fixés par des Assemblées de veille sur les fondements de la nouvelle République - s’il s’avère malhonnête ou incompétent.
Cette République sera ouverte à tous ceux qui adhèrent aux valeurs de la nouvelle France. Pas la France du MEDEF et des lobbies en tout genre ni celle des profiteurs du système dit libéral qui fomentent crises, désordres, terreurs, violences, guerres et détruisent le patrimoine culturel et écologique… Ceux qui ne pensent qu’à leur carrière et qui passent leur temps à maltraiter et à manipuler les citoyens en leur promettant à chaque fois un demain sans lendemain.

Lançons enfin -et dès à présent- un appel aux policiers, gendarmes, militaires…pour les inviter à s’inscrire dans cette démarche salvatrice, pacifique qui rejette les brutalités et les violences d’où qu’elles viennent et n’aspire qu’à permettre au peuple de France d’exprimer son droit à l’autodétermination et à établir une société libre et libérée de toutes les formes d’injustice, de mépris, d’exploitation, de rejet et d’exclusion… Une société solidaire avec les peuples, respectueuse de leurs choix sans ingérence dans leurs affaires intérieures avec de nouveaux rapports d’échanges sur des bases équitables et fraternelles.
Songe…

Gendarme,
Toi qui ne fais qu’obéir
Tabasser et blesser
Des paysans et des éleveurs révoltés
Tu imagines
Que tu te nourris
De leur sueur…

CRS, Policier
Toi qui ne fais qu’obéir
Provoquer et matraquer
Les ouvriers mécontents
Tu imagines
Que tu te déplaces, tu t’habilles…tu vies
Grâce à leur labeur…
Toi qui ne fais qu’obéir
Filer, arrêter et brutaliser
Les travailleurs, les fonctionnaires ainsi que les élèves et les étudiants
Qui sont notre avenir…

Soldat,
Toi qui ne fais qu’obéir
Envahir et occuper des pays,
Tuer et/ou blesser des femmes et des enfants innocents
Que tu comptabilises parmi les « dégâts collatéraux »
Pour défendre les intérêts des multinationales et recevoir la médaille du déshonneur des mains sales de tes généraux
Tu imagines qu’au lieu de protéger ton pays et de défendre ton peuple
Tu deviens un occupant d’un autre pays et un oppresseur de son peuple

Tu imagines, gendarme, CRS, policier, soldat
Toi qui ne fais qu’obéir
Matraquer, occuper, blesser…et tuer
Un frère, une sœur, un(e) rebelle, un(e) innocent(e)…
Serait-ce le salaire
Que tu réserves
A son tribu ? A sa soif de liberté ? A son désir de vivre sa propre vie ?
Et toi que te rapporte ton obéissance ?
Qu’on te traite de sans cerveau, de robot et de salaud
Qu’on te nomme brigadier, caporal ou inspecteur…,
Chef des sans cerveau, des robots et des salauds.
Jusqu’à maintenant
Tu n’as fait qu’obéir
Je te demande à présent de, juste, réfléchir…

NB : Clin d’œil aux policiers esquintés moralement et/ou physiquement par leurs conditions de travail qui finissent par comprendre qu’ils sont là pour réprimer les petites gens et la petite délinquance et protéger les criminels, les fraudeurs et le grand banditisme…

Aux soldats ravagés par les atrocités de la guerre qui passent leur période de soins et/ou de convalescence à cauchemarder sur les horreurs qu’ils ont subies ou qu’ils ont fait subir, non pas pour lutter contre « le terrorisme » ou pour défendre des valeurs, comme on leur dit, puisqu’ils constatent que le vrai terrorisme est celui de leur Etat et que les valeurs censées être défendues sont constamment bradées par leurs gouvernants qui font de la République une fille facile que des richissimes sans morale et sans valeur s’offrent à vil prix. Les courbettes de la droite et de la gauche au Roi d’Arabie Saoudite et à l’émir du Qatar en sont un exemple...

Puisque le capitalisme par son « laissez faire, laissez passer » est à l’origine du colonialisme, du fascisme, du nazisme, de l’impérialisme et du sionisme et qu’il est responsable du développement, des injustices, des trafics et fraudes en tout genre, de la corruption, de la pauvreté, de la misère, du terrorisme et des guerres que nous avons traversé et continuons à subir…
Puisque le capitalisme n’a rien de libéral ni de moderne et qu’il est plutôt liberticide et réactionnaire…
Osons apporter notre contribution à la mise en place d’une société et d’un monde humain, juste, évolué et solidaire.

« Contre le bruit des bottes et le silence des pantoufles résister, c’est exister… »

Hamid Benzekri le 5/10/2014

06/11/2014 13:51 par Dufour

Bonjour,
Je n’ai pas trouvé sur France Inter l’émission sur "L’impensé de la gauche" de Bernard Friot, alors que le lien est mis en ligne par l’un des commentateurs.

07/11/2014 00:42 par christian D

S’agit-il de défendre les ouvriers et employés contre les travailleurs au-dessus d’eux ? Non mais la tentation serait grande, au sein de la CFDT par exemple, de défendre les travailleurs modestes contre les travailleurs aisés. Il est vrai que l’on trouve aussi l’inverse soit la défense des "classes moyennes" pour booster la croissance au détriment des couches sociales modestes.

Je propose de défendre le peuple-classe (99% d’en-bas) et surtout le peuple social (90% d’en-bas) qui est beaucoup plus attaqué contre le 1% d’en-haut , la "stratosphère" selon T Piketty.

Schéma : Peuple nation, peuple-classe, peuple social. - Amitié entre les peuples
http://amitie-entre-les-peuples.org/Schema-Peuple-nation-peuple-classe

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