RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

L’Occident et le spectre de Daesh

Vaincu militairement en Irak et en Syrie, le groupe terroriste Daesh est cependant loin d’avoir été terrassé. Sa tentative de s’implanter au Moyen-Orient ayant échoué, ledit « Etat islamique » est naturellement revenu à ce qui le caractérise le mieux : la lâcheté, l’assassinat et les attentats-suicides. Toutefois, ébranlé mais non décimé, le groupe terroriste reste nuisible et c’est cela qui fait peur à ses maîtres à penser occidentaux qui n’ont pas le contrôle de la multitude d’activistes qui s’en inspirent ou reprennent à leur compte ce que Daesh n’a pu accomplir. Or, Daesh, peut autant s’appeler Al Qaïda, Shebab, Taliban ou Boko Haram dont, à peu de chose près, l’objectif principal et stratégique demeure le maintien d’un niveau de tension perpétuelle empêchant le développement économique et social dans des régions (bien) ciblées des mondes arabe, asiatique et africain qui – un hasard ? – se trouvent être tous musulmans.

Ces dernières semaines, singulièrement depuis la chute de Daesh en Syrie et en Irak, analystes et observateurs occidentaux, s’inquiètent de ses retombées en Europe et aux Etats-Unis. Outre la disparition du noyau dirigeant qui canalisait les opérations terroristes, c’est notamment le retour des djihadistes occidentaux partis combattre en Irak et en Syrie qui déprime les Européens. En fait, depuis 1979-1980, création et formation des phalanges d’Al Qaïda par les services de renseignement états-uniens (CIA), financées par l’Arabie saoudite et dirigées par le Saoudien Oussama ben Laden, le terrorisme, du moins sous sa forme la plus accomplie, sert uniquement les intérêts de ses créateurs occidentaux. Certes, ces zombies ruent parfois dans les brancards en s’en prenant à leurs géniteurs, mais pour vite rentrer dans les rangs.

Depuis près de quatre décennies la mouvance djihadiste a été entretenue pour des buts précis de déstabilisation de certains pays. De fait, ces groupes djihadistes sont interchangeables, qu’ils s’appellent Al Qaïda ou Daesh, dès lors qu’ils accomplissent ce pourquoi ils ont été créés. Rien n’indique que demain, les laboratoires ès-terrorisme occidentaux, ne préparent pas l’avènement d’une nouvelle hydre plus mortifère.

Notons cette particularité qui fait que depuis l’avènement du terrorisme à grande échelle – et sa manipulation par les puissances occidentales – nombre de pays dans le monde en ont plus ou moins souffert, sauf Israël. Curieux, mais le fait est là ! Voulant savoir si Daesh va se battre pour « libérer » la Palestine, l’autoproclamé calife dudit « Etat islamique » Abou Bakr al-Baghdadi asséna : « Il n’est écrit nulle part dans le Coran, qu’il fallait sauver la Palestine. » Dit autrement, il n’était pas là pour combattre Israël. En fait, l’objectif assigné à Daesh est circonstancié et circonscrit aux seuls Etats arabes avec le résultat que l’on connaît. L’Irak et la Syrie détruits ont été ramenés un siècle en arrière. D’autres pays arabes sont sous la menace. En démonstration en juin 2014, l’armée d’invasion de Daesh avec chars et blindés, drapeau noir au vent, à mis à feu et à sang Mossoul. Ainsi, Daesh disposait d’une armée professionnelle – évaluée en 2014 à quelque 30 000 personnes – surgie du néant, qui en quelques heures occupa le tiers d’un pays aussi vaste que l’Irak. Qui peut gommer l’autre armée de mercenaires – estimée par le Pentagone à 70 000 individus issus de près de 80 pays – venus combattre, aux côtés des rebelles [eux-mêmes formés et armés par l’Occident et fiancés par Riyadh], sous la bannière de l’« islamisme » le gouvernement laïc syrien ? A ce propos, il est étonnant de relever que ce sont les deux seuls pays arabes, officiellement laïcs, qui ont été attaqués et détruits. Il est évident que tout n’a pas été dit sur cette apparition subite et ordonnée du terrorisme dans une région qui en était exonérée auparavant.

Autre mystère, celui qui entoure le calife autoproclamé al-Baghdadi identifié dans la personne de Hocine al-Badri, surgi soudain du néant après une rencontre, dans la ville syrienne de Deir Ezzor en mai 2013, avec le sénateur états-unien, John McCain. Un an plus tard (juin 2014), il proclame depuis Mossoul la création du califat. Ce califat s’en prit avant toute chose aux musulmans et aux pays musulmans. Or, avec le retour des terroristes, la donne a changé, l’Occident étant plus soucieux de ce qu’il va faire de ses enfants perdus revenus des « croisades » en Syrie et en Irak, qui menacent sa propre sécurité.

C’est cela le spectre de Daesh, qui hante un Occident toujours prêt à renouveler l’expérience dès lors qu’elle lui permet d’accentuer sa domination sur des pays (notamment arabes) maintenus dans l’ornière du sous-développement. L’impérialisme ne guerroie plus sur le terrain, il forme des supplétifs pour ça. Al Qaïda, Daesh sont de fait, les vampires que l’Occident brandit à la face des pays qui ne savent pas ou ne veulent pas rentrer dans les rangs !

Karim MOHSEN
19 décembre 2017

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/282207-l-occident-et-le-spectre-de-daesh.html
URL de cet article 32714
  

Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal, plutôt que de reconnaître qu’il s’agit simplement d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. »

« Les Confessions d’un assassin financier », John Perkins, éd. Editions Alterre, 2005, p. 247

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.