La « pensée » d’Alain Soral : Révolution ou réaction ? (1/4)

Alain Soral est un essayiste français proche du FN, sans en être membre. Il soutient la candidature de Marine Le Pen pour la campagne présidentielle. Son dernier livre s’est vendu à 28 000 exemplaires, ce qui constitue un succès modéré. Ses lecteurs sont des jeunes et beaucoup sont d’origine immigrée. Il suffit pour s’en convaincre d’aller voir les commentaires sur ses sites [1].

Soral tente de rallier aux idées d’extrême droite un public qui ne lui est traditionnellement pas attaché : de jeunes Français issus de l’immigration qui aspirent à bac + 3.

La croissance basée sur l’endettement des années 1990 et 2000 a fait place, depuis la crise de 2008, à une précarité accrue touchant les plus démunis, mais aussi, et c’est nouveau, les classes moyennes. Et notamment une partie des jeunes salariés issus de milieux populaires qui ayant fait des études plus poussées que leurs parents, pouvaient prétendre à des emplois mieux rémunérés et protégés. Soral s’adresse à ces jeunes qui, ayant terminé leurs études ou non, voient leur avenir en berne. L’ascenseur social est en panne et la colère gronde. Pour ceux dont les parents sont immigrés, la situation est pire encore, car ils doivent aussi faire face à la discrimination raciste.

Cette légitime colère ne sera payante qu’en ciblant les vrais responsables de la crise : le grand capital. Elle ne sera efficace que si elle se lie au mouvement ouvrier. Mais c’est là que le bât blesse… Les partis de gauche en France, comme le PS, ne remettent pas en question la domination des financiers. En politique étrangère, il y a unanimité à gauche pour le soutien à l’impérialisme français en Libye et en Syrie. Le PS ne dénonce pas la politique d’apartheid de l’État d’Israël contre les Palestiniens. Et pour couronner le tout, nombreux sont ceux, à gauche, qui s’associent au discours stigmatisant l’islam au nom de la défense de la laïcité républicaine.

L’objectif de Soral est de rallier un électorat jeune, déçu de la gauche et d’origine immigrée. Pour l’heure, il travaille sur le terrain idéologique afin de former de futurs cadres de la droite extrême, capables d’encadrer les quartiers des banlieues populaires. Il se présente d’ailleurs lui-même comme un « producteur de concept », un idéologue en somme.

Politiquement incorrect

Mais comment réussir le tour de force de rapprocher du FN des petits enfants français des premiers immigrés algériens qui ont connu le FLN et la décolonisation ? Le FN est dirigé par Marine Le Pen, soit la fille spirituelle et biologique du père, lieutenant parachutiste, engagé volontaire en Algérie pendant la guerre d’indépendance pour maintenir l’empire colonial français ! Soral est d’ailleurs, quoiqu’il s’en défende, un nostalgique de la grandeur coloniale de la France : « Plus je vois la merde noire (corruption, intégrisme, généraux…) dans laquelle l’Algérie s’enfonce un peu plus chaque jour, plus je découvre en images que les seules choses qui tiennent encore debout là -bas (infrastructures, urbanisme…) sont celles que la France coloniale y a construites, plus je me dis que leur seul espoir, c’est qu’on y retourne [2]. » Ce n’est certes pas un tel discours qui peut convaincre…

Mais il est beaucoup plus séduisant chez Ardisson lorsqu’il dénonce le discours des médias sur les « islamo-violeurs des banlieues » à propos des tournantes au bas des immeubles. Il y affirme que « les musulmans violeurs ça n’existe pas, soit on est un violeur et on est un délinquant, un sous-prolétaire américain d’imitation […] soit on est un mec qui est dans la religion et on ne viole pas ».

Soral est un adepte du discours sur la perte des valeurs dans la société : « les films pornos qui ne leur donnent pas une image très respectable de la femme occidentale […] la misère sexuelle, elle est pour les garçons de banlieue […] il y a toujours la possibilité pour la jolie beurette de se sortir de la banlieue en allant proposer ses fesses dans les boîtes de nuit [3]. »

Il apparaît comme un défenseur de l’islam lorsqu’il répond à une interview du plus important site Internet musulman d’expression française Oumma.com : « Oui, le piège du rap, tendu par les médias du pouvoir pour pousser le Franco-Maghrébin à s’identifier au noir américain du ghetto […] la culture musulmane produit des hommes élevés dans des valeurs [4]. »

Il se présente comme un rebelle « antisystème », dénonçant un complot des élites, toujours en des termes vagues d’ailleurs. Morceau choisi : « Tout le pouvoir, c’est les réseaux […] c’est l’oligarchie bancaire qui coopte des gens en leur faisant comprendre qu’ils auront leur part du gâteau s’ils participent au projet de domination […] on voit bien qu’au Siècle il y a tout ce monde-là , c’est les gens qui participent au pouvoir, c’est-à -dire les élites […] on est dans le monde de l’hyperclasse mondialiste [5]. »

Il veut dénoncer la domination des banques et de la finance internationale tout en sauvegardant le capitalisme. Il n’attaque jamais la mondialisation capitaliste, mais bien le mondialisme : « Le mondialisme n’est pas la mondialisation. […] Le mondialisme est un projet idéologique […] qui travaille à la mise en place d’un gouvernement mondial et à la dissolution de toutes les nations du globe en une seule humanité. […] la mondialisation " processus d’échanges dus au progrès technique " pourrait tout aussi bien se satisfaire d’un monde multipolaire fait de nations pratiquant un protectionnisme réciproque et raisonné [6]. »

Soral s’en prend toujours à l’impérialisme américain et à son allié sioniste, ce qui plaît : « on cherche à obtenir des gens dans les médias un soutien inconditionnel à Israël […] si t’es antisioniste ou judéocritique, tu dégages [7]. » Pourtant, il ne parle jamais de l’impérialisme français. Il veut d’ailleurs occulter tout bilan, toute réflexion sur le passé colonial français : « la culpabilisation du peuple de France qui n’a rien à voir avec la Collaboration […] l’antisémitisme », ni avec l’esclavage et la colonisation. Il ne faut plus en parler, car ça entretient la « haine de la France [8] ».

Lorsqu’il condamne l’hypocrisie du PS et de l’UMP qui tiennent un discours de défense des droits de l’homme tout en soutenant Israël et les interventions en Libye et en Syrie, il fait mouche : « Le droit-de-l’hommisme est, aujourd’hui, le bras armé idéologique du mondialisme [9]. »

Il présente l’élite au pouvoir en France comme étant au service du sionisme : « Bernard-Henri Lévy, qui défend les intérêts israéliens, a donné l’ordre à l’armée française, au-dessus de Juppé, qui n’était pas très chaud pour y aller, de déclarer la guerre à la Libye sans recourir à un vote du parlement. » Selon lui, il fallait pour Israël avoir une « présence militaire impériale proche des frontières de l’Égypte […], car si les frères musulmans et l’armée égyptienne s’entendent, le blocus de Gaza c’est fini [10] ». En attendant, les entreprises françaises, surtout Total, ont de beaux jours devant elles en Libye [11], les frères musulmans ont gagné les élections, quant à Gaza…

Il faut lire l’allocution de Soral prononcée à Villepreux le 2 novembre 2008 sur « Le politiquement incorrect comme idéologie de résistance au mondialisme [12] » pour bien comprendre comment il s’intègre dans ce vaste courant de la critique d’extrême droite qui substitue au discours anticapitaliste et anti-impérialiste, un discours sur les valeurs : « Le politiquement incorrect n’est en rien un inutile jeu de provocations. C’est, même […] la doctrine de résistance au mondialisme. […] nous pouvons, nous nationaux, en tant que seuls critiques efficients […] devenir les maîtres à penser de demain et incarner, nous et nous seuls, le renouveau du Génie français ! ». Cette nouvelle élite, nourrie au biberon de la pensée Nouvelle droite pour diriger la France de demain en occupant le terrain déserté par la gauche.

Tout comme Marine Le Pen, Soral aime entretenir la confusion politique en parlant alternativement du système UMPS et de la résistance au mondialisme. « J’aime certains gars de banlieues pour ça, j’aime Le Pen pour ça […] Ce sont encore des hommes […] toutes ces merdes du système UMPS […] J’aimerais bien voir le jour où ça va péter dans la rue, comment ils vont se comporter […] moi je suis prêt déjà à ça, pas eux [13]. » Cette saillie provocatrice, mêlée de fanatisme et de culte du surhomme pourrait prêter à sourire. Elle est néanmoins typique du personnage et du fond de ses idées politiques. Lorsque ça va « péter » comme il dit, on peut se demander si lui et ses copains du FN seront du bon côté, ou s’ils joueront, comme toute l’histoire l’a montré, le rôle de gardiens du capitalisme, de bourreaux du mouvement ouvrier. En attendant, ce côté rebelle contestataire et prêt à en découdre plaît à des jeunes qui se trompent de colère.

Parcours d’un rebelle autoproclamé

Alain Bonnet de Soral est né le 2 octobre 1958 à Aix-les-Bains. Il se présente comme suit : « Je suis donc un atypique, fils de bourgeois déclassé, ayant passé son enfance au milieu des communistes dans une cité-dortoir, mais allant au collège Stanislas […] comme la plupart des marginaux que je croise dans les squats et autres lieux alternatifs qui me permettent de survivre et d’échapper au salariat. […] J’ai toujours été un fervent patriote […]. Mon virage vers le communisme et le PCF […] je m’essaierai, toujours pour survivre, au journalisme et à la publicité. […] nous faisons campagne pour le "non" à Maastricht… Une campagne pour le non où PCF et FN se retrouvent dans le même camp… […] [14]. »

Nous sommes alors en 1993, après la chute du socialisme en URSS. Le PCF, comme nombre de partis communistes européens, est en pleine débâcle. Soral, estimant sans doute qu’il a misé sur le mauvais cheval, entame un tournant qui l’amènera en 2005 à adhérer au Front national de Jean-Marie Le Pen. En novembre 2007, il devient un cadre du parti d’extrême droite en intégrant le comité central du FN.

Au début des années 1990, il est donc au PCF, mais participe à l’appel de Jean-Paul Cruse pour créer un large front ni droite, ni gauche [15] rassemblant « Pasqua, Chevènement, les communistes et les ultranationalistes […] la civilisation contre la marchandise " et la grandeur des nations contre la balkanisation du monde [… contre] Wall Street, le sionisme international, la bourse de Francfort et les nains de Tokyo [16]. » Le PCF condamna promptement ce projet de rapprochement « rouge-brun » qui tourna court. Pour Alain Soral, ce fut une école. C’est à l’Idiot international de Jean-Edern Hallier, un journal pamphlétaire et anarchiste de droite, que s’opère ce rapprochement entre déçus de la gauche communiste et électrons libres de la droite extrême. L’initiative est soutenue par Alain de Benoist, qui fut l’un des plus influents penseurs de la Nouvelle Droite. Il fonde le GRECE (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne) en 1969 pour lutter contre Mai 68 et la domination des idées de gauche dans la société moderne. Une bonne partie des jeunes cadres du FN et de l’UMP ont été fortement influencés par ce courant qui a joué un rôle de catalyseur du rapprochement actuel entre la droite dure et la droite extrême.

« Il me paraît clair que, depuis la ratification du traité de Maastricht, l’ennemi est le capitalisme financier mondialiste, dont l’Europe est le cheval de Troie. […] Il me paraît clair aussi que le seul homme politique qui peut combattre ce système ne peut être qu’un nationaliste [17]. » Soral écrit ceci en 2007, en parfaite continuité avec ses débuts en politique en 1993. Mais s’il y a continuité idéologique, la fidélité des engagements n’est pas son fort. Il claque la porte du FN en 2009, déçu de ne pas avoir été choisi comme tête de liste en àŽle-de-France. Il anime alors avec l’humoriste Dieudonné une liste antisioniste aux élections européennes de 2009 qui connaît un échec cuisant. Il fonde ensuite le collectif Égalité et Réconciliation afin « de créer l’union sacrée de la gauche patriote et de la droite antifinancière, afin d’atteindre le pourcentage électoral qui permettra au peuple de France de reprendre le pouvoir par les urnes [18] ». Aujourd’hui, il se sert de cette association comme tremplin pour faire sa publicité et peut-être gagner son retour au FN en soutenant Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle de 2012, mais cette fois en restant à l’extérieur du FN.

(à suivre)

Maxence Staquet

historien. Il enseigne dans un collège d’un quartier populaire de Bruxelles. Collaborateur de l’Inem, il est directeur de l’Université marxiste.

[1] http://www.comprendrelempire.fr/ et http://www.egaliteetreconciliation.fr/

[2] Alain Soral, Abécédaire de la bêtise ambiante, Éditions Blanche, Paris, 2008, p. 13.

[3] http://www.dailymotion.com/video/x8069t_alain-soral-parle-des-jeunes-de-cit_news

[4] http://oumma.com/Interview-de-l-ecrivain-Alain->view-source :http://oumma.com/Interview-de-l-ecrivain-Alain

[5] http://www.youtube.com/watch?v=Q7LngtEE0Gk->view-source :http://www.youtube.com/watch?v=Q7LngtEE0Gk

[6] http://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-politiquement-incorrect-comme-ideologie-de-resistance-au-mondialisme-2977.html

[7] http://www.youtube.com/watch?v=ogxPrMc8AtU->view-source :http://www.youtube.com/watch?v=ogxPrMc8AtU

[8] Alain Soral, Comprendre l’Empire, op. cit., p. 180-182.

[9] http://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-politiquement-incorrect-comme-ideologie-de-resistance-au-mondialisme-2977.html

[10] http://www.youtube.com/watch?v=ffma4lH_6iY->view-source :http://www.youtube.com/watch?v=ffma4lH_6iY

[11] http://www.chambre-de-commerce-franco-libyenne.org/index.php?option=com_content&view=article&id=202%3Adeplacement-du-secretaire-detat-au-commerce-exterieur-pierre-lellouche&catid=1%3Aactu&Itemid=121&lang=fr

[12] http://www.egaliteetreconciliation.fr/Le-politiquement-incorrect-comme-ideologie-de-resistance-au-mondialisme-2977.html

[13] http://www.youtube.com/watch?v=W16vBf3oomU

[14] Alain Soral, « Du communisme au nationalisme », allocution prononcée à Vénissieux le vendredi 2 mars 2007 http://www.egaliteetreconciliation.fr/Du-communisme-au-nationalisme-itineraire-d-un-intellectuel-francais-Venissieux-2-mars-2007-2164.html

[15] Selon l’heureuse expression de Zeev Sternhell, Ni droite, ni gauche : L’idéologie fasciste en France, Éditions du Seuil, Paris, 1983.

[16] http://des-infos.20minutes-blogs.fr/archive/2007/06/13/article-de-jean-paul-cruse-pour-une-alliance-avec-le-front-n.htm

[17] Alain Soral, « Du communisme au nationalisme », op. cit.

[18] Ibid.view-source :http://www.chambre-de-commerce-franco-libyenne.org/index.php?option=com_content

COMMENTAIRES  

31/05/2012 10:39 par BOB

Prétendre faire cohabiter « gauche du travail et droite des valeurs » pour une prétendue réconciliation nationale, comme l’écrit Soral, c’est simplement vouloir remettre la populace au travail pendant que la bourgeoisie s’occupe des valeurs du CAC40 ! Chacun doit rester à sa place..........

http://2ccr.unblog.fr/2012/04/11/le-complot-des-conspirationnistes/

01/06/2012 03:33 par Serge Charbonneau

Finalement, ce long "article" a pour but de bien nous faire comprendre qu’il ne faut surtout pas écouter ce que dit Alain Soral parce que tout ce qu’il nous dit n’a pour but que de nous endormir.

On comprend qu’Alain Soral est un fourbe de la pire espèce qui hypocritement discoure sur des thèmes racoleurs.

Il tente de récupérer tous les cerveaux le moindrement peu aguerris aux paroles euphorisantes

Finalement, Alain Soral est une sorte de diable dont il faut grandement se méfier.

N’écoutez surtout pas ce que dit Alain Soral.
Alain Soral ne met de l’avant aucune idée valable, aucun thème sérieux.
Alain Soral n’est qu’un crosseur de la pire espèce.

NE l’ÉCOUTEZ PAS !
NE LE LISEZ PAS !
Alain Soral, c’est le diable qui cache son jeu !

Serge Charbonneau
Québec

02/06/2012 19:32 par CNR

Le mieux pour comprendre Soral...le fameux "entretien du mois"

Alain Soral : entretien de mai 2012

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Alain-Soral-entretien-de-mai-2012-12135.html

04/06/2012 06:22 par Anonyme

Alain Soral n’est pas un néo-fasciste hypocrite comme le dit M. Charbonneau, c’est un sociologue de la rue qui apporte une tribune aux idées républicaines avec une pointe de nostalgie communiste. Certes il ne mâche pas ses mots à l’égard du lobby sioniste français, véritable état dans l’état, mais cela ne peut justifier qu’on le traite de conspirationniste haineux. Égalité et Réconciliation est un site d’information collectif alternatif qui ne prétend pas détenir la vérité contrairement à certains auteurs.

04/06/2012 17:39 par Tomas

"Il claque la porte du FN en 2009, déçu de ne pas avoir été choisi comme tête de liste en àŽle-de-France."

Quelle est votre source ? Je n’ai jamais entendu parler de cette histoire

04/06/2012 19:49 par Sheynat

@ Tomas

Je viens de chercher, et c’est direct mentionné dans wikipedia qui lui-même renvoie à ces sources : "Marine m’a tuer" que je viens de trouver ici .

18/12/2012 12:12 par Mézigue

Sur quelques bouffons d’extrême droite dont le pitre Soral :
http://tatamoche.blogspot.fr/2012/12/alain-soral-est-il-un-brave-garcon.html

03/03/2015 13:11 par Ti Kréol

"Ses lecteurs sont des jeunes et beaucoup sont d’origine immigrée. Il suffit pour s’en convaincre d’aller voir les commentaires sur ses sites "
En fait, la secte de Soral crée parfois des commentaires de toute pièce en se faisant passer pour des jeunes issus de l’immigration. C’est le créneau politique de Soral : draguer les quartiers populaires pour les amener dans le camp du nationalisme français des chanteurs de marseillaise, comme les tirailleurs sénégalais dans l’armée coloniale. Un peu comme le PS l’a fait dans les années 80 avec "SOS Racisme".
Un commentaire sur un site n’est pas une preuve, surtout chez ces gens de cette secte Egalité et réconciliation, qui sont des manipulateurs confirmés. (Cf Affaire Binti)

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