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LA RESISTANCE IRANIENNE DANS LA TOURMENTE AU PERIL DE NOS INGERENCES HUMANITAIRES

Au sujet de l’Iran, nos médias ne nous disent que la face , parfois outrancièrement diabolisée, d’un dictateur incontestable ; mais omettent de nous faire connaître la nature , l’étendue et les aspirations démocratiques d’une des résistances les plus vivantes et les plus organisées qui existe au Moyen orient.

Cet "oubli’ n’en est pas un ; il permet d’accréditer par avance l’idée que le peuple iranien ne saurait demain se "libérer’ lui-même sans l’intervention, nécessairement altruiste et généreuse et désintéressée des bons apôtres de l’axe du bien .

Il nous appartient de mieux connaître ce que l’on nous cache pour ne pas être demain "embedded’ comme le sont les journalistes caniches des troupes d’occupation dont la mission est d"organiser l’aveuglement collectif qui dissimule les crimes d’hier pour préparer ceux de demain.

Alors :

Oui il existe un drame actuellement à Achraf en Irak dans les camps de réfugiés iraniens, dont j’ai fourni quelques données (1) Le sort d’Achraf n’est pas encore réglé ; mais le mouvement des Moudjahiddines du peuple, pour avoir un passé de résistance prestigieux et payé déjà le prix fort, même politiquement "minoritaire’ au sein de Front et du CNRI reste le mouvement un temps armé et désormais exilé le plus prestigieux et le plus respecté par les progressistes Iraniens, socialistes ou pas.

Et aussi et surtout :

1- Oui il existe un Conseil National de la Résistance Iranienne, le CNRI

2- Oui ses objectifs sont connus- Oui sa présidence assumée et respectable

3- Oui un "front’ est déjà constitué

4- Oui ce front a un "programme’

5- Oui l’ONU est interpellé et semble ignorer les attentes du peuple iranien en résistance

6- Oui la position du CNRI s’oppose à la menace d’ingérence humanitaire

7- OUI la Paix est menacée dans cette partie du monde par le bellicisme occidental qui ignore la volonté et la capacité des peuples à vouloir et pouvoir disposer d’eux-mêmes.

1- LE CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE IRANIENNE

La résistance Iranienne au régime des Mollahs a payé le prix fort dans son histoire pour s’être opposée à la théocratie et à la dictature qui l’accompagne.

Elle possède un site qui est aussi un "Portail des luttes’ en langue Française (2)

Au lendemain de l’attaque contre le camp de réfugiés en Irak d’Achraf le site informe au quotidien de la situation et transmet des vidéos des évènements (3)

D’autres vidéo que celles visibles sur ce site sont disponibles (4)

Le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) est une large coalition d’organisations, de groupes et de personnalités démocratiques iraniens. Il a été fondé en 1981 à Téhéran à l’initiative de Massoud Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne (2). Son parlement en exil compte 540 membres, à voix égales, les décisions étant adoptées à une majorité simple. Le parlement comporte notamment les représentants des minorités ethniques et religieuses comme les Kurdes, les Baloutches, les Arméniens, les Juifs et les Zoroastriens. Il représente un vaste éventail des tendances politiques en Iran.

2- SON OBJECTIF ET SA PRESIDENCE Mme MARYAM RADJAVI :

Parlement en exil, le CNRI a pour objectif l’instauration d’un gouvernement démocratique, laïque et de coalition en Iran. Les femmes forment 52% des membres du Conseil.

Cinq organisations sont aussi membres du CNRI, dont les Modjahedines du peuple d’Iran, le groupe de résistance le plus grand et le plus populaire à l’intérieur de l’Iran.

Mme Maryam Radjavi a été en août 1993 élue à l’unanimité présidente de la République pour la période de transition. Son mandat consiste à superviser le transfert pacifique du pouvoir au peuple iranien après le renversement du régime. Mme Radjavi est née en 1953 à Téhéran. Elle est ingénieur en métallurgie. Le chah a exécuté l’une de ses soeurs et le régime de Khomeiny en a assassiné une autre qui était enceinte. Mme Radjavi était une des dirigeantes du mouvement étudiant opposé au chah dans les années 1970. C’est dans un meeting de 15.000 Iraniens à Dortmund en Allemagne et devant des dizaines de milliers d’autres dans le monde via des retransmissions satellites, le 16 juin 1995, que Mme Radjavi a annoncé sa "Charte des Libertés fondamentales pour l’Iran de demain". En juin 1996, Mme Radjavi s’adressait à 25.000 Iraniens rassemblés à Earls Court à Londres.

3- UN FRONT DE SOLIDARITE EXEMPLAIRE :

Son objectif est clairement le renversement de la dictature religieuse en Iran. Son plan a été adopté dans une session plénière de deux jours en novembre 2002, pour former le "Front de solidarité national pour le renversement de la dictature religieuse en Iran". Le front rassemblera tous les Iraniens et "républicains" qui "font campagne pour un régime démocratique, indépendant et séculaire". Mme Maryam Radjavi a dit du Front qu’il "reflète les désirs démocratiques les plus profonds du peuple iranien, au-delà des idéologies, convictions, religions et ethnies qui transcendent tous les intérêts politiques et partisans".

4- SON PROGRAMME :

Droits de l’homme :Le CNRI adhère à la Déclaration universelle des droits de l’homme et aux conventions qui s’y rapportent dont "la liberté d’association, la liberté de pensée et d’expression, des media, des partis politiques, des syndicats, des conseils, de cultes, la liberté de profession, et la prévention de toute violation des droits et des libertés individuelles et sociales."

Les femmes :Le CNRI reconnaît "le droit des femmes à élire et être élues dans tous les scrutins et le droit de vote dans tous les référendums", "le droit à l’emploi et au libre choix de la profession et le droit d’occuper n’importe quelle fonction dans n’importe quelle profession publique ou gouvernementale, y compris la présidence de la République et dans la magistrature", "le droit de choisir librement ses vêtements" et le droit d’utiliser, sans discrimination aucune, l’ensemble des ressources éducatives, sportives, artistiques et de formation, ainsi que le droit de participer à toutes les compétitions sportives et activités artistiques."

L’économie :Le Conseil accepte le capitalisme national et le bazar, ainsi que la propriété et les investissements privés et personnels. Il souligne la nécessité d’utiliser les dernières découvertes scientifiques et techniques et considère les relations avec les pays industriels nécessaires à la reconstruction de l’économie iranienne.

La liberté de culte :Le CNRI croit dans la séparation de la religion et de l’Etat. Conformément à ses plans, "toute forme de discrimination contre les adeptes des religions et cultes divers dans la jouissance de leurs droits individuels et sociaux sont interdites. Aucun citoyen ne bénéficiera de privilèges ou ne sera soumis à une privation pour sa candidature à une élection dans un suffrage, pour un emploi, dans l’enseignement, pour devenir juge ou pour tout autre droit individuel et social pour des raisons de croyance ou non-croyance dans une religion ou un culte particulier".

Les minorités nationales :Le CNRI reconnaît les droits de toutes les minorités ethniques et nationales. Il a adopté un plan pour l’autonomie du Kurdistan iranien, spécifiant que "l’administration de toutes les affaires de la région autonome du Kurdistan", excepté celles concernant les affaires étrangères, la défense nationale, la sécurité nationale, le commerce extérieur et les douanes "tombaient sous le coup de l’autorité des organes autonomes".

Les relations internationales:La politique étrangère du Conseil est basée sur l’indépendance, le respect de la Charte des Nations Unies, des conventions et des traités internationaux, le bon voisinage, la coopération régionale et internationale et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays. Le CNRI soutient le processus de paix au Moyen-Orient et s’engage à maintenir et à protéger la paix et la tranquillité dans la région et condamne toute agression et expansionnisme. Le Conseil s’oppose à la prolifération nucléaire et à la production d’armes de destruction massive et des missiles balistiques.

Cette posture laïque démocratique et indépendante est résumée par la présidente dans un communiqué du 19 février 2011 (5). Sa posture n’est pas "socialiste’ et le point "8’ de cette déclaration précise « 8. Nous reconnaissons la propriété privée, les investissements privés et l’économie de marché. » . Cependant dans sa charte le Conseil « Soutient le processus de paix au Moyen-Orient et s’engage à maintenir et à protéger la paix et la tranquillité dans la région et condamne toute agression et expansionnisme. Le Conseil s’oppose à la prolifération nucléaire et à la production d’armes de destruction massive et des missiles balistiques. »

5- L’ONU INTERPELLE PAR UN CONDAMNE A MORT QUI SOUTENAIT ACHRAF :

Peu avant d’être exécuté le 24 janvier 2011 en Iran, le prisonnier politique Mohammad Hadj Agha’i a écrit à Ban-Ki-Moon, secrétaire général (6), pour lui demander « d’être notre voix et de transmettre notre message au monde » Et : « l’espoir d’un monde rempli de liberté, de justice et de sécurité ». Arrêté durant les manifestations de décembre 2009 à Téhéran, cet homme qui avait déjà souffert la prison et la torture dans les années 1980 « pour avoir le droit de protester et de critiquer », a été condamné à mort pour être allé à Achraf, en Irak, bastion de la résistance aux mollahs. Dans sa lettre bouleversante, à la veille de sa pendaison, il dit au secrétaire général de l’ONU : « Je vous écris pour un peuple qui subit l’injustice. J’espère que ma mort apportera au peuple iranien la vie, que mon emprisonnement lui apportera la liberté, que l’injustice qui me frappe lui apportera la justice et que l’insécurité de ma famille lui apportera la sécurité. »…
Une pétition est initiée pour la libération des prisonniers politiques et la protection du camp d’Achraf : « Nous, signataires, demandons à Ban Ki-Moon et à Navy Pillay, Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, d’agir de toute urgence pour envoyer en Iran le rapporteur des droits de l’homme désigné par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, afin de sauver la vie des prisonniers politiques. Nous leur demandons également une intervention urgente pour assurer la protection du camp d’Achraf qui abrite 3400 « personnes protégées » par la 4e convention de Genève, dont un millier de femmes. Il s’agit d’une zone civile et désarmée, soumise à un blocus inhumain, notamment sur le plan médical, à la demande de Téhéran. Le camp vient d’être occupé par des colonnes de blindés irakiens, toujours à la demande de Téhéran, en vue de préparer un massacre de ses résidents, membre de l’opposition démocratique iranienne, l’organisation des Moudjahidin du peuple d’Iran. Pour éviter une tuerie plus grave que celle de juillet 2009 -11 morts et 500 blessés - il faut installer dès à présent à Achraf une équipe permanente d’observateurs de l’ONU, protégée par une unité de l’armée américaine pour assurer la protection de ses résidents. »

Il ne fait aucun doute que certains verront dans cet appel désespéré a l’ONU une compromission envers les seules forces (US) capables d’infléchir le pouvoir Irakien qu’ils ont eux-mêmes mis en place et qui se rend complice du régime Iranien voisin pour éliminer cette sorte d’opposant, laïque et démocratique, qui est partout le cauchemar des régimes qui acceptent de rester des vassaux de leurs Mollahs d’un côté de la frontière ou de leurs protecteurs occidentaux de l’autre. Mais la situation humaine alarmante faite aux milliers de civils concernés peut amplement justifier ce recours qui met aussi en évidence la duplicité et la barbarie de ceux qui ne faisaient rien non plus lorsque étaient assassinés des centaines d’enfants au sud du Liban puis deux ans plus tard dans la bande de Gaza et lorsque des régimes désormais diabolisés assassinaient par milliers leurs opposants démocrates et plus "patriotes’ qu’eux qui ne s’accommodaient pas du pillage de leurs terres par des multinationales dont les présidents en place n’étaient que les représentants et collaborateurs ; ou des complicités géostratégiques patentes avec les intérêts occidentaux autour de la méditerranée et dans l’ensemble du Moyen Orient.

6- UN RISQUE DE NOUVELLE "INGERENCE HUMANITAIRE’ :

La position du CNRI vis-à -vis du régime actuel Iranien est sans ambiguïté la recherche non pas d’une "alternance’ mais d’un changement de régime profond, comme le rappelait la présidente à Berlin le 19 mars 2011 : « l’objectif n’est pas la réforme de la dictature, mais la suppression du régime du guide suprême dans sa totalité ». Cette réunion se tenait en présence de nombreuses personnalités politiques occidentales et la délégation US y était très conséquente (7). Dans sa déclaration en leur présence la présidente du CNRI ne manquait pas d’évoquer le sort des Moudjahiddines menacés en Irak « Je rends également hommage à la déclaration des députés du Bundestag en soutien à la révolte du peuple iranien et à Achraf. ».

Mais dans son allocution ne se trouve nul appel à une quelconque "ingérence étrangère’ ; nous devrons nous en souvenir lorsque les "Rambo’ du Capitole, de tel Aviv ou de Paris, tenteront de nous faire croire que c’est à l’appel des iraniens eux-mêmes que se déverseront les projectiles de mort sur un peuple assez mature pour se libérer lui-même de ses démons.

Dans son propos la présidente affirme : « Je pense que rien n’est plus déterminant que le libre choix du peuple. Sinon quelle main miraculeuse pourrait résoudre les terribles difficultés économiques et sociales de l’Iran d’aujourd’hui ? Pour nous, la réponse se trouve dans la participation et le sens des responsabilités de chaque Iranien, dont le libre choix est la condition sine qua non. Laissons chacun participer et intervenir dans ce qui est son destin politique et social. La souveraineté appartient au peuple iranien. En ce qui concerne la résistance, je répète que notre objectif n’est pas d’obtenir le pouvoir à n’importe quel prix. Notre but est d’instaurer la liberté et la démocratie à n’importe quel prix. Si l’avènement de la démocratie en Iran, nécessite que nous n’obtenions rien, nous l’acceptons volontiers. Nous sommes fiers de nous sacrifier pour le libre choix de notre peuple. Il s’agit de notre plus grande mission. Pour l’Iran de demain nous insistons sur l’ensemble des libertés individuelles et sociales. La liberté d’expression, de vêtements, de mariage, de divorce, de formation de partis, des syndicats, de la presse, de manifester. Laissons le peuple se libérer de la contrainte. Que la liberté de choix de chacun soit respectée. Ce peuple aspire à une république pluraliste. Ce peuple veut élire lui-même ses responsables. Il faut mettre fin à tout jamais à cette barbarie de tuer les gens parce qu’ils manifestent. Ni Dieu, ni le peuple iranien n’ont donné à quiconque le droit de décider à vie du destin d’un pays. C’est le droit d’un peuple de changer le pouvoir dont il ne veut pas… »

Sur les sujets "sensibles’ du moment la position est claire et ne souffre aucune ambiguïté qui pourrait "indisposer’ la communauté internationale onusienne, sauf à user d’une mauvaise foi dont on sait capables certains membres du Conseil de Sécurité : « Pour l’Iran libre de demain, nous insistons sur l’abolition de la double oppression à l’égard de toutes les minorités du pays dans le cadre de l’unité nationale indivisible. L’Iran de demain reconnaîtra le droit à l’autonomie du peuple du Kurdistan d’Iran. Et enfin, l’Iran de demain sera non nucléaire et en paix avec tous les pays du monde. Ces derniers jours, au Japon, le tremblement de terre, le tsunami et les explosions de centrales nucléaires ont eu un impact catastrophique. Au nom du peuple iranien et de sa résistance, je fais part de notre compassion avec le peuple japonais. Mais cette catastrophe démontre que le programme nucléaire secret et illégal du régime iranien est mille fois plus dangereux pour toute la société. Nous ne voulons pas d’un Iran nucléaire. ».

Pour parvenir à ce changement elle rappelle le prix déjà payé : « Pour engendrer cette valeur et pour la faire triompher, jusqu’à présent 120 000 des meilleurs enfants de la patrie ont sacrifié leur vie en Iran. ». Surtout elle apporte un soutien remarquable aux combattants les plus impliqués : « Mais comment réaliser ce changement ? Son levier repose dans la résistance du peuple iranien. Une résistance qui bénéficie du soutien et de la volonté du peuple pour renverser le régime du guide suprême. Une résistance organisée, profondément enracinée au coeur de la société iranienne qui a montré qu’elle était en mesure de remplacer le régime au pouvoir…/… Les mollahs expriment chaque jour leur hostilité hystérique à l’encontre des Moudjahidine du peuple parce qu’ils se voient confrontés à une couche étendue de la population et non pas uniquement à une organisation politique d’opposition. On peut voir la cristallisation de cette résistance à Achraf. Le camp d’Achraf est le symbole de la résistance et de la persévérance. Il constitue une source d’inspiration pour la jeunesse dans sa lutte pour la liberté » .

La présidente du CNRI condamne , en leur présence à cette conférence, très sévèrement les erreurs d’appréciation et les crimes dont l’Occident au travers des USA s’est rendu complice : « Dans ces conditions nous reprochons à l’Occident son attitude d’opposition au changement en Iran. Nous savons que durant les années passées trois gouvernements successifs aux États-Unis ont maintenu les Moudjahidine du peuple sur la liste noire et insisté pour les y garder, aidant ainsi dans la pratique le régime à rester au pouvoir. Ces deux dernières années malheureusement les États-Unis ont continué cette politique dévastatrice. De quelle façon ?

1- En plein soulèvement de 2009 les États-Unis ont négocié directement avec les envoyés d’Ahmadinejad à Genève, ce qui a joué en faveur du régime et au détriment des insurgés.
2- Ils ont maintenu l’étiquette de terroristes de l’OMPI.

3- Ils ont transféré la protection d’Achraf à un gouvernement irakien inféodé au guide suprême, en violant leur engagement écrit et les lois internationales.

La complicité US avec les crimes du régime Iranien pour éliminer la branche la plus radicale et la plus politisée de la résistance est clairement dénoncée : « Khamenei a besoin de réprimer Achraf pour mater le soulèvement en Iran, et dans ces conditions critiques, la protection du camp est aux mains de ses agents irakiens. Quel plus beau cadeau pouvait-on imaginer ? » Et elle anticipe clairement toute objection : « Pour justifier une faute aussi importante, certains disent qu’Achraf est une affaire intérieure de l’Irak. Ils disent qu’il ne faut pas violer la souveraineté de l’Irak. Or l’ordre de la répression d’Achraf vient de Khamenei, et ceux qui la mettent en oeuvre sont aussi recrutés par lui. Aussi nous demandons si la levée du blocus d’Achraf est une ingérence dans les affaires irakiennes ? »
.

Et à propos de la qualification "terroriste’ posée sur les résistants démocrates révolutionnaires elle stigmatise sans nuance la politique US encore maintenue : « Cela concerne aussi l’étiquette sans fondement que le Département d’État américain a colée à l’OMPI…/… Est-ce qu’aujourd’hui des responsables gouvernementaux des 20 dernières années ne reconnaissent-ils pas que cette étiquette est l’héritage funeste d’une politique erronée ? Alors pourquoi la maintenir ? Pourquoi l’entente avec Khamenei et Ahmadinejad doit-elle se faire au prix de bloquer le changement en Iran ? »

La condamnation des politiques occidentales erronées dépasse les seuls USA : « A présent ce sont les changements dans la région qui disent que vous êtes en train de perdre rapidement du temps. Nous disons à tous les gouvernements occidentaux de mettre fin à cette politique rétrograde. Tout comme il faut couper l’artère jugulaire du régime, c’est-à -dire ses revenus pétroliers et gaziers et qu’il ne faut pas poursuivre les relations nuisibles de leurs services de renseignements avec le ministère du renseignement du régime. Il est bon de faire remarquer que malheureusement, l’an passé, l’Allemagne n’a même pas accompagné les sanctions internationales contre les mollahs. En 2010, les compagnies allemandes ont vendu plus de 3000 sortes de produits d’une valeur de près de 4 milliards de dollars aux sociétés qui sont en général dominées par le corps des pasdaran. »

Son discours se termine en solidarité avec le peuple Libyen et les autres Printemps qui précèdent le "Printemps Iranien’ : « La dernière heure demain, fera place à Norouz, la nouvelle année iranienne, et annoncera le début du printemps. Je souhaite dès à présent une bonne année au peuple d’Iran, aux Achrafiens et à tous les prisonniers en Iran. Avec cette même certitude que le printemps arrive, le printemps authentique de l’Iran va enfin arriver. Le printemps des droits de l’homme. Le printemps du libre choix de tout un peuple. Le printemps de la justice et de l’égalité des chances. Le printemps de la tolérance et de la solidarité. Et le printemps de la démocratie. ».

7- POUR NOUS TOUS DEMAIN : UN ENJEU LA PAIX ?

Retenons aussi et surtout que les deux seules mesures "directes’ qu’il est demandé par la résistance iranienne à l’Occident de prendre sont : « 1- De cesser d’acheter du pétrole aux mollahs et d’alimenter ainsi le financement de la répression du peuple iranien. 2- De prendre les mesures nécessaires pour lancer un mandat international contre Khamenei pour crime contre l’humanité. » .

Nul appel à une intervention aérienne, au bombardement de sites industriels ou nucléaires où intervention armée de quelque sorte que ce soit !

Certains seront sans doute "déçus’ en particulier autour du complexe militaro industriel qui anticipait déjà sur ce marché de la guerre en Iran comme apothéose de la lutte de l’axe du bien contre l’axe du mal. Voir 6-14 septembre 2008 Israël - Les États-Unis vont vendre à l’armée de l’air israélienne des nouvelles bombes anti-bunkers Par Aluf Benn et Amos Harel (Haaretz). L’annonce du Pentagone, qui est survenue vendredi, a déclaré que les États-Unis allaient fournir à Israël 1000 bombes téléguidées Unit-39 (GBU-39) - une arme développée pour pénétrer dans installations fortifiées situées profondément sous la terre. ….etc…..La valeur estimée de la version GPS de la bombe, que les experts militaires ont appelé la dernière version de développement des bombes anti-bunkers, est d’environ 70,000 à 90,000 dollars par bombe…..….L’annonce du Pentagone dit également que les États-Unis contribueraient à améliorer les missiles anti-aériens " Patriote " des Forces de Défense israéliennes qu’Israël utilise dans le cadre de sa gamme de missiles d’interception. Israël va également recevoir 28.000 LAW (Arme légère anti-tanks) des rampes de lancement pour les forces terrestres.
(Source : http://www.haaretz.com Traduction : MG pour ISM)- Cité in (8).

N’oublions pas que lors de la dernière campagne présidentielle US un candidat républicain John Mc Cain faisait scander en meeting « Bomb Iran ! bomb Iran ! » (9) et que notre président en 2007 envisageait explicitement l’option du bombardement de l"Iran sur laquelle ses conseillers n’ont sans doute pas cessé de travailler depuis (10) ; sur ce site j’avais aussi analysé la singulière attitude belliciste du ministre Bernard Kouchner qui avait le premier fait cette annonce (11).

POUR CONCLURE :

Nous sommes à un tournant qui est celui de la "persévérance dans’ ou de la révision d’une doctrine qui était celle des néo conservateurs US, généralisée à l’échelle mondiale désormais théorisant des "guerres préventives’ aux motifs plus économiques que idéologiques, même si le "péril’ islamique ou les sois disant armes de destruction massive potentielle servent d’alibi de moins en moins crédibles a ces entreprises.

Il n’est pas de meilleur dérivatif et solution à une situation économique dérivée de "la crise’ qu’une peur collective entretenue qui ressoude l’opinion et des bouc émissaires opportunistes qui alimentent la prospérité des marchands d’armes.

Pourtant l’enlisement en Irak et Afghanistan et la crainte de déstabilisation grave du Pakistan et de difficultés durables en Libye suffisent à ébranler quelques certitudes même dans le camp de l’axe du bien ; à ce jour les influences les plus bellicistes semblent encore dominantes qui ont réussie une OPA sur l’OTAN tout entier devenu le bras armé de cette politique pour préparer la mise en oeuvre d’intérêts bien éloignés de ceux des peuples concernés…

Il est possible que l’attitude de la résistance Iranienne cause demain la "disgrâce’ aux yeux de certains occidentaux de ces "trop démocrates pour être honnêtes’ aux yeux de ceux qui n’ont qu’un projet impérial post colonial à proposer aux peuples nés pour leur malheur sur un Empire Perse aux richesses naturelles considérables, ces mêmes richesses qui, non détournées, seront le meilleur garant d’un développement démocratique possible et peut être exemplaire…

Jacques Richaud 9 avril 2011

(1) 9 avril 2011 MOUDJAHIDINES IRANIENS MASSACRES EN IRAK-Jacques RICHAUD
http://www.legrandsoir.info/MOUDJAHIDINES-IRANIENS-MASSACRES-EN-IRAK.html

(2) Commission des affaires étrangères du Conseil National de la Résistance Iranienne :
http://www.ncr-iran.org/fr/

(3) April-08 attaque d’Ashraf-le fil de la journée.wmv
http://www.youtube.com/watch?v=CMNBRKK_l2A (11’51)

(4) attaque contre achraf- 8 avril 2011
http://www.youtube.com/watch?v=yWtZa8jsXk4&NR=1 (0’55)
http://www.youtube.com/watch?v=VgiAHakzVf4&feature=related (3’03)
http://www.youtube.com/watch?v=auWcfHOf7Bw&feature=related (O’41)
http://www.youtube.com/watch?v=u7TW4chXs9o&feature=related (5’39)

(5) Programme en 10 points de Maryam Radjavi pour l’Iran de demain Samedi, 19 Février 2011
http://www.ncr-iran.org/fr/wrapper-full-width/8905-programme-en-10-points-de-maryam-radjavi-pour-liran-de-demain

(6) Sauvez les prisonniers politiques en Iran - Protégez Achraf
http://www.ipetitions.com/petition/prisons-iran-achraf/

(7) « La réponse à la question iranienne et la réponse à sa crise n’est autre que la démocratie » - Maryam Radjavi

http://www.ncr-iran.org/fr/actualites/iran-resistance/9078-l-la-reponse-a-la-question-iranienne-et-la-reponse-a-sa-crise-nest-autre-que-la-democratie-r-maryam-radjavi

(8) 18 septembre 2008 "BAD TRIP" - conte féroce entre visite papale et Apocalypse Jacques RICHAUD

http://www.legrandsoir.info/BAD-TRIP-conte-feroce-entre-visite-papale-et-Apocalypse.html

(9) John McCain Sings ’Bomb Bomb Iran’ From Daniel Kurtzman,
http://politicalhumor.about.com/od/...

(10) Le président Sarkozy prêt à soutenir "le bombardement de l’Iran"... de : Désarmement Nucléaire vendredi 31 août 2007
http://social.bellaciao.org/fr/spip.php?article51997

(11) 18 septembre 2007 Kouchner : du Biafra à la ... guerre préventive. Jacques RICHAUD
http://www.legrandsoir.info/Kouchner-du-Biafra-a-la-guerre-preventive.html

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COMMENTAIRES  

13/04/2011 23:49 par kusikusun

Les Moudjahidines iraniens en Irak n’étaient pas des "réfugiés" comme les autres : ils ont servi de supplétifs à l’armée de Saddam qui avait attaqué - à l’époque ou il était un gardien de l’Empire - la République islamique fraichement proclamée, mais surtout le peuple iranien. Les "réfugiés" moudjahidines ont tiré sur leurs propres frères, souvent des jeunes, envoyés au front de force par la République islamique .

Alors, pour le "passé glorieux des Moudjahedines du peuple", on repassera !

Ceci dit, les enfants nés dans la secte des Moudjahidines à Ashraf ne sont pas responsables de leurs parents.

@ Jacques Richaud pour éviter un débat inutile sur l’anonymat : quand il s’agit des Moudjahidine khalq, j’aime autant rester anonyme, parce que comme vous le faites remarquer, ces gens-là sont extrêmement bien organisés ...

15/04/2011 00:01 par Jacques Richaud

SORTIR DE LA VISION BINAIRE SUR L IRAN

Bonsoir Kusikusun,

Et d’abord pas de souci pour l’anonymat sous pseudo, j’ignore de qui et d’où provient votre propos, mais je sais distinguer les citoyens au coeur d’une tourmente historique dans laquelle des centaines de milliers de leurs frères et soeurs ont perdu la vie, quel que soit "˜leur camp’ ; et les guérilleros en chambre des causes virtuelles qui se cachent derrière un pseudo (ailleurs j’ai appelé cela une "˜buqua mentale’ !) pour cracher un venin sans risque.

LES MOUDJAHIDINES REFUGIES EN IRAK

Je sais en effet que « Les Moudjahidines iraniens en Irak n’étaient pas des "réfugiés" comme les autres » et qu’ils n’ont quitté leur pays pas seulement pour sauver leur vie mais pour continuer un combat contre une théocratie qui offrait, (en remplacement du régime vendu à l’Occident du Shah d’Iran) une marche arrière toute vers un régime obscurantiste et impitoyable pour ses opposants.

L’opposition iranienne en exil reconnaît à ceux là , quoi que vous en disiez, même si tous ne partagent pas leurs options politiques plus à gauche que la majorité du "˜Front’ le sacrifice consenti et un engagement dans la résistance effective.

Il est exact que c’est sous protection irakienne de Saddam Hussein et avec les armes fournies par lui souvent que la lutte a pu continuer, non pas contre "˜le peuple iranien’ mais contre les défenseurs du régime des mollahs ce qui mérite un distinguo.
Aucun historien n’aurait qualifié de "˜supplétifs’ de l’armée anglaise ou US ceux des "˜Français libres’ qui depuis Londres par exemple, participèrent à la libération de la France d’un régime infâme et parfois pour certains aux bombardements de leur propre pays qui avait trahi les valeurs républicaines et démocratiques ; la formule "˜supplétif’ me semble excessive et ne serait conforme à la réalité que si ceux là s’étaient engagés comme des mercenaires prêts à servir n’importe quelle cause !
Cette "˜accusation’ n’apparaît nulle part dans les propos de la présidente Mme Maryam Radjavi dont j’ai cité le discours in extenso. Un tel propos accusatoire et non nuancé ne peut être tenu que par un défenseur de l’actuel régime cherchant à déconsidérer l’opposition de gauche en faisant l’impasse sur la répression extrêmement sévère du régime en place et sur la collusion d’intérêts avec l’Occident que dénonçait Mme Radjavi et d’autres aussi et sur laquelle mon article souhaitait éclairer les lecteurs.

LE VRAI DEBAT PORTE SUR UNE RESISTANCE IGNOREE ET DEMAIN NEUTRALISEE

Je perçois pourtant la complexité d’une situation qui ne fait pas d’un observateur extérieur le sujet le plus qualifié pour évoquer, ici la tragédie vécue par ces réfugiés et à cette occasion le positionnement de l’opposition en exil que bien peu de français connaissent. Mais je me permet d’observer que même un iranien, partial comme chacun peut l’être , ne saurait avoir à lui seul une voix nécessairement légitime si il feint d’ignorer par exemple le caractère théocratique et répressif de ceux contre lesquels luttent les Moudjahiddines …

Un des objets de cet article était justement de signifier que l’ignorance entretenue de cette opposition s’inscrit dans une stratégie qui vise , demain peut être, à "˜libérer les iraniens’ contre leur grés, selon la volonté de Washington ou tel Aviv , en faisant fi d’une longue histoire démocratique que le "˜Front’ symbolise, qui se sait lui-même hétérogène , mais apte à faire un jour "˜sa’ révolution , sans passer par les massacres de masse et l’anéantissement d’une culture plurimillénaire que l’Occident ignore, comme il ignorait celle du voisin et longtemps rival irakien. Personne ici ne peut oublier que cette guerre fratricide Iran-Irak a été impulsée aussi par un complexe militaro industriel qui armait également les deux partis et pour des enjeux géostratégiques sans relation aucune avec les intérêts réels des deux peuples !

COMMENT MIEUX CONNAITRE UNE HISTOIRE COMPLEXE ?

Pour les lecteurs moins initiés mais curieux, quelques sources existent qui nous informent sur la situation que nos medias occultent ; en sus de celles déjà citées dans l’article :

 Un site "˜IRAN RESIST’ francophone (1) propose des informations quotidiennes qui corrigent celles de nos dépêches AFP par exemple qui "˜agacent’ disent les teneurs du site observant la reproduction de dépêches officielles mal décryptées .

 Un article de ce même site brosse un panorama sans complaisance de ce mouvement Moudjahiddines (2) dont les origines et les périodes successives 1965, 71, 79, 80-88, 91…etc., sont résumées ainsi « OMPI L’organisation des Moudjahidines est né en 1965 en Iran, et selon l’un de ses anciens membres, sur la base « d’un mélange éclectique du chiisme et de marxisme ». Le parti se jette à corps perdu dans l’action terroriste sous le régime du Shah. En 1971, la plupart de ses dirigeants sont arrêtés et exécutés. Seul en réchappe Massoud Rajavi, le 1er lieutenant de Moussa Khiâbani, le chef militaire de cette organisation qui a été tué par une bombe le 2 février 1981. Sous l’autorité de Rajavi, le mouvement se radicalise. Il assassine six ressortissants américains [1] puis, en 1979, s’associe à la Révolution islamique conduite par Khomeiny. Rapidement des tensions éclatent avec ce dernier et, en 1981, l’organisation des Moudjahidines est décrétée hors-la-loi par la République Islamique. La même année, elle perpétue plusieurs attentats en Iran. On lui attribue à tort celui du Siège du Parti Islamique qui fit 72 morts. Cet attentat est l’oeuvre de Rafsandjani qui élimina son principal rival Beheshti. Le nombre de 72 victimes est également fictif car il fait référence aux 72 martyrs du chiisme : en vérité, il y eu plus de 150 victimes…etc. »
 Un article de 2006 reprenait la polémique suscitée par le jugement sévère exprimé sur le mouvement : « DES MONSTRES NES EN IRAN ! (3) Une part de ces considérations se fondait sur un article très complet semble t’il de Michael Rubin paru le 13-01-2006 dans Front Page Magazine dont la lecture éclaire les phases, alliances, scissions et la part tragique des actions de ce mouvement qui a subit les pire répressions ; en voici un extrait au sein d’un long document : « C’est en 1975 que l’OMPI se divisa en deux factions, des leaders marxistes voulant couper les liens avec l’islam et les autres voulant rester islamiques . Radjavi prit alors la tête de l’OMPI islamique depuis la prison de Ghasr. Les deux OMPI continuèrent de fonctionner en parallèles et à s’en prendre aux cibles occidentales. Alors que l’OMPI marxiste échouait dans une tentative d’assassinat d’un diplomate américain en poste à Téhéran, l’OMPI islamique tuait trois employés de Rockwell International…/…Alors que les deux factions de l’OMPI prenaient part à la révolution islamique, l’OMPI musulmane s’abritait derrière la bannière de l’ayatollah Taleghani et montait en puissance. Cette OMPI islamique gagnait ses lettres de noblesse pour son rôle déterminant dans la prise d’otages de l’ambassade américaine, mais n’avait pas pour autant rejeté ses idées marxistes. D’ailleurs Radjavi et l’OMPI ont soutenu l’invasion soviétique en Afghanistan et se sont opposés aux moudjaheddins afghans qui luttaient contre. Au début de la révolution islamique Radjavi accrut encore son contrôle sur l’OMPI, et divisa la direction entre un Politburo et un Comité Central. Il créa aussi de nombreuses organisations pour recruter et former les membres, cette prolifération d’organisations toutes idéologiquement et politiquement au service exclusif du dirigeant est une caractéristique de l’OMPI qui dure encore aujourd’hui. Peu de temps après, Radjavi et son OMPI entrèrent en conflit avec les milieux religieux de l’entourage de Khomeiny, les relations entre l’OMPI et Khomeiny devinrent extrêmement tendues. Khomeiny qui était très conservateur considérait le mélange avec le marxisme et le rejet d’une partie de la jurisprudence islamique comme des péchés. Déjà en 1972, alors qu’une délégation cherchait un appui de Khomeiny à Nadjaf, celui-ci leur avait uniquement parlé d’islam, du vrai selon sa vision. Moins d’un an après son retour en Iran, Khomeiny et ses proches commencèrent à appeler l’OMPI les « incroyants et hypocrites » alors qu’en retour l’OMPI accusait Khomeiny de « détourner » la révolution à son profit et l’accusait d’imposer une dictature. Avant la révolution l’ayatollah avait promis une démocratie islamique des masses alors même qu’il consolidait son pouvoir personnel. Khomeiny eut le dessus, il fit fermer les bureaux de l’OMPI, interdit leurs publications et les contraint à retourner dans la clandestinité. L’OMPI n’était d’ailleurs pas l’unique cible du vieil ayatollah, et après que son pouvoir grandit, il s’en prit alors au président de la république Bani Sadr (un islamo-gauchiste manipulé par les communistes - ndlr) jugé trop modéré et indépendant vis à vis de lui. Bien que Bani Sadr ne rejoignit pas officiellement l’OMPI, il forma une alliance tacite avec le groupe qui en retira un certain prestige. Bani Sadr et l’OMPI appelèrent à une manifestation le 20/06/80 et ils furent entendus. La foule se pressa en nombre et pas loin d’un demi million de personnes descendirent dans les rues de Téhéran ainsi que dans d’autres villes du pays. Mais Khomeiny et ses fidèles du Parti de la République Islamique étaient aussi prêts, ils déclarèrent que tout manifestant pro OMPI était un ennemi de Dieu susceptible d’une exécution sommaire et ils tinrent parole, il y eut des centaines de morts et les gardiens de la principale prison politique de Téhéran (Evin) se vantèrent même d’avoir exécuté des adolescentes (systématiquement violées avant l’exécution pour ne pas aller au Paradis - lien). Les opposants à Khomeiny ripostèrent, des terroristes (on ne sait pas trop à quel groupe ils appartenaient) firent exploser le siège du parti de la république islamique tuant l’ayatollah Beheshti partisan de la ligne dure ainsi que 72 autres membres du parti…/… Khomeiny se servit de l’occasion pour accélérer son mouvement de nettoyage et organiser des purges. La terreur s’installa, des centaines de personnes furent encore tuées sous les balles d’escadrons islamiques. Alors que Khomeiny consolidait son pouvoir sur la nation, la volonté de soutien du peuple à l’OMPI s’amenuisait. Pour autant l’OMPI ne se rendit pas et se lança plus avant dans une politique de terrorisme, assassinant par centaines les officiels du régime et membres de la garde révolutionnaire (Pasdaran), faisant exploser leurs domiciles et le bureaux des religieux. Le groupe visa aussi des juges qui avaient condamné des membres de l’OMPI. L’organisation usa même de commando suicide pour tuer les prêcheurs de la prière du vendredi de Téhéran et de Chiraz. A son plus fort l’OMPI prétendait tuer 3 membres officiels du régime par jour en 1982, et d’ailleurs l’OMPI revendique l’assassinat de plus de 10 000 iraniens depuis 1981. Mais alors qu’il touchait le régime en son centre, l’OMPI faisait aussi de plus en plus de victimes innocentes dans la population. Radjavi et Bani Sadr s’enfuirent alors à Paris alors que Khomeiny resserrait encore plus sa toute puissance sur le pays. Bien que Bani Sadr et d’autres rejoignaient l’OMPI sous la bannière du Conseil National, de tels accords étaient souvent de courte durée. En 1984, l’ex-président et quelques autres quittaient le giron de l’OMPI en désaccord avec (l’idéologie et) les méthodes autoritaires de Radjavi.
Pendant ce temps là de nombreux partisans de l’OMPI s’échappaient vers l’Irak où ils acceptaient l’aide de Saddam Hussein. Le peu de soutien que disposait encore le groupe en Iran s’évapora quand les iraniens virent que l’OMPI avait rallié le dictateur , déclaré la guerre à l’Iran et tué des centaine de milliers d’iraniens pendant la guerre…etc.
 »

UNE ANALYSE POLITIQUE A REFORMULER :

A la lecture de ces documents et de leurs nombreuses sources référencées, on comprend mieux le processus qui a fait classer le mouvement sur la liste des "˜terroristes’ aux yeux des USA autant qu’aux yeux des islamistes, et les rancoeurs d’Iraniens civils victimes de violences qui ne leur étaient pas destinées ; mais aussi combien cette appréciation doit être nuancée selon la période et selon la fraction de ce mouvement qui possède au moins deux factions, un temps unies mais dont l’une est restée plus fidèle au chiisme et l’autre a son obédience marxiste…

Pour l’Occident dont la pensée dominante est devenue binaire et simpliste comme celle de tout le mouvement néo conservateur inspiré des évangélistes et des sionistes influents sur la politique US, mieux vaut "˜simplifier’ et envisager le « Bomb, bomb Iran ! » du sénateur Mc Cain cité dans l’article ci-dessus…

A l’heure ou le "˜Front’ réclame lui-même , comme certains observateurs étrangers y compris US , que ce mouvement ne soit plus considéré comme "˜terroriste’ mais comme un mouvement de résistance qui a payé le prix le plus fort à sa constante lutte contre l’arbitraire et la dictature, celle du Shah d’abord puis après un temps d’accompagnement de son renversement, celle de la théocratie qui lui a succédé ; il n’appartient pas à un commentateur et observateur français d’entretenir les haines et les clivages qui ne font que le jeu des vrais adversaires de l’Iran. Je crois que le gouvernement en exil a acquis cette maturité là qui fonde sa légitimité potentielle que l’Occident devrait mieux connaître et reconnaître avant qu’un nouveau "˜méga média mensonge’ ne donne le signal d’une tragédie nouvelle dont tous les iraniens seront victimes quel qu’ait été leur positionnement antérieur.

Lors du mouvement de contestation en Iran de 2009, les iraniens en exil en France ont organisé une grande manifestation dont quelques medias se sont fait l’écho : « Les Moudjahidines du peuple iranien croient leur heure venue - Par Sophie Verney-Caillat » (4)

Peu de documents ont été diffusés pour nous aider à comprendre (5) que même ceux des Moudjahiddine qui se revendiquent musulmans défendent la séparation de la religion et de l’état et portent en eux une part essentielle du "˜programme’ que l’Occident voudrait imposer par la force selon les méthodes "˜expérimentées en Afghanistan puis en Irak avec le succès que chacun peut observer. C’est aussi ce fait qui me semblait justifier la mise au point de cet article.
Une "˜synthèse’ et de nombreuses références sont visibles sur wikipedia (6)

Mais pour une analyse politique plus substantielle je propose deux textes ci-dessous :

 En août 2009 (7) Houshang Sepehr, militant marxiste-révolutionnaire iranien exilé, animateur de Solidarité avec les travailleurs en Iran (STI, 266 avenue Daumesnil, 75012 Paris), membre de la IVe Internationale, produisait une analyse de la situation en Iran prenant en compte la vraie nature du régime et les confrontations de classe aux composantes multiples qui tentaient de renverser un régime qualifié ainsi «  Ahmadinéjad est un dirigeant d’extrême droite qui a cherché, comme le clergé l’a fait pendant la révolution en 1979, à gagner le soutien des masses en recourant à une démagogie populiste- nationaliste et tiers-mondiste que certaines gauches en Occident, naïvement et parfois stupidement, confondent avec l’anti-impérialisme et une orientation favorable aux démunis. ». C’est bien "˜cette’ lecture qui doit guider je pense ceux qui apporteront leur soutien aux forces émancipatrices iraniennes, sans prétendre se substituer à elles.

 Un autre article de mars 2010 (8) contribue aussi à cette réflexion et à décrypter l’ambiguïté de certains "˜soutien’ au régime iranien, non fondés sur un soutien à l’émancipation du peuple iranien lui-même mais à une logique "˜campiste’ qui privilégie la posture anti impérialiste observée à la prise en compte de la nature véritable du régime et des souffrances imposées a son peuple.

Jacques Richaud 14 4 2011

(1) IRAN RESIST : http://www.iran-resist.org/

(2) http://www.iran-resist.org/article253.html

(3) « DES MONSTRES NES EN IRAN ! 12.06.2006 » : http://www.iran-resist.org/ir2206

(4) « Les Moudjahiddines du peuple iranien croient leur heure venue - Par Sophie Verney-Caillat | Rue89 | 21/06/2009 |
http://www.rue89.com/2009/06/21/les-moudjahidines-du-peuple-iranien-croient-leur-heure-venue

(5) Iran-Moudjahidine- Mehdi Abrichamtchi
http://www.comiteafi.net/index.php?option=com_content&task=view&id=248&Itemid=117

(6) http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_des_moudjahiddines_du_peuple_iranien

(7) IRAN- Où va la République Islamique ? Houshang Sépéhr
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=772

(8) Eléments pour comprendre le combat contre la dictature théocratique en Iran- Nadine Floury et François Chesnay :
http://www.carre-rouge.org/IMG/pdf/2-_Iran_Mise_en_page_1.pdf

15/04/2011 09:11 par JACQUES RICHAUD

IRAN : DU CAMP D’ASHRAF EN IRAK A L’IMMOLATION D’AMSTERDAM

AU CAMP D’ ASCHRAF : LE DRAME DANS LE SILENCE :

Dans le texte ci-dessus et dans un texte plus court je formulais l’inquiétudes suscitée par l’ingérence brutale de l’armée irakienne dans un camp de réfugiés ou vivent des Moudjahiddines, aile gauche de l’opposition Iranienne qui furent "˜désarmés’ en 2003 après le renversement de Saddam Hussein en Irak, mais placés sous la protection de l’ONU et par l’intermédiaire des forces US occupantes qui ne semblent plus jouer leur rôle en application de la Convention de Genève censée les protéger. (1)

J’ai tenté (article ci-dessus) de formuler les raisons probables de ce "˜lâchage’, également dénoncé par le Front d’opposition iranienne en exil qui soutien sans ambiguïté cette part de leur peuple qui fut longtemps la branche armée de la résistance. Ce même Front dénonce la complicité occidentale et une certaine collusion avec le régime de Téhéran et celui de Bagdad à la fois.

Les dernières nouvelles publiées dans la presse Algérienne (2) font état de 34 morts, le gouvernement de Bagdad tentant de se défausser de sa responsabilité. Mais « La plupart des victimes, dont des femmes, ont été tuées par balles. Selon le porte-parole du Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève, Rupert Colville, il y a également des "douzaines" de blessés.
"Nous sommes au courant de la présence de 34 corps au Camp d’Ashraf et dans les environs. Nous espérons obtenir plus de détails plus tard", a indiqué Farhan Haq, porte-parole adjoint de l’ONU à New York. Maryam Radjavi, présidente des Moudjahidine du Peuple, a indiqué dans un communiqué que "la communauté internationale confirme ainsi l’ampleur du crime" perpétré "par les forces irakiennes". "Ce crime est un cas manifeste de crime contre l’humanité, de crime de guerre et de crime contre la communauté internationale", ajoute-t-elle, demandant aux Etats-Unis de "prendre en charge la protection" des résidents du camp…
 »

Le gouvernement irakien se déclare clairement désireux d’être "˜débarrassé’ de ces réfugiés et semble par cette manoeuvre criminelle vouloir précipiter le processus, tout en n’ignorant pas le caractère peu réaliste de ce souhait pour des familles qui seraient immédiatement persécutées si elles rentraient en Iran et ont bien peu de chances de trouver une terre d’accueil en situation régulière en Occident, malgré l’importance et l’organisation de la diaspora iranienne : « Le porte-parole irakien a encore ajouté que "le gouvernement irakien est satisfait de l’intérêt que portent les Etats-Unis à la demande irakienne de trouver un autre endroit que l’Irak aux résidents du Camp Ashraf". "Le gouvernement irakien fournira tout le soutien logistique afin de faciliter les désirs des résidents du Camp Ashraf qui veulent quitter l’Irak", a-t-il dit.

A la suite de cette épisode, l’Irak avait indiqué lundi dernier que les Moudjahidine iraniens devraient quitter le pays d’ici la fin de cette année.

Le porte-parole a indiqué que le Conseil des ministres irakien avait décidé du départ du camp d’Ashraf "en utilisant tous les moyens, y compris politiques, diplomatiques et la coopération avec les Nations unies et les organisations internationales". »

Les difficultés rencontrées pour accéder au camp lui-même semblent traduire un double discours irakien mettant en oeuvre une répression violente tout en affirmant sa bonne volonté aux yeux de l’opinion internationale : « Le groupe rebelle avait indiqué que les forces de sécurité irakiennes entouraient le camp et refusaient l’accès aux journalistes et aux organisations humanitaires venues porter assistance aux blessés. L’armée américaine a reconnu que l’accès au camp leur avait dans un premier temps été interdit mais a ajouté que dimanche, une équipe médicale a finalement été autorisée à "apporter l’assistance médicale humanitaire essentielle". »

UN APPEL SOLENNEL ET D’AUTRES DRAMES EN EUROPE :

Le site "˜IRAN RESIST’ observe lucidement que l’heure n’est pas à l’accueil de nouveaux réfugiés en Europe, mais plutôt à l’expulsion vers l’Iran de milliers de résidents qui savent risquer leur vie si leur renvoi est effectif ; des drames surviennent chaque semaine dont l’opinion européenne est bien peu informée : « IRAN : UN APPEL SOLENNEL A L’EUROPE POUR SAUVER DES VIES : Toute la communauté iranienne est en état de choc depuis qu’un réfugié iranien s’est donné la mort par le feu après le refus de prise en compte de sa demande d’asile et l’annonce de son extradition vers l’Iran. Au nom de tous les exilés, nous appelons le Parlement Européen à suspendre les extraditions des demandeurs d’asile iraniens vers la république islamique d’Iran. Il s’appelait Kambiz Roustayi, il avait 36 ans et attendait l’issue de sa demande d’asile depuis 2001. Il s’est aspergé de plusieurs litres d’essence pour s’immoler devant le mémorial de l’holocauste à Amsterdam après l’annonce de son expulsion par les Pays Bas vers l’Iran où il se voyait condamné à mort et à la torture. En se suicidant, Kambiz a seulement avancé la date de sa mort, mais il a choisi un lieu public et symbolique et une méthode violente pour que sa mort puisse changer ce même sort qui attend des milliers de réfugiés iraniens à travers l’Europe. En fait, avant Kambiz, d’autres exilés avaient tenté d’attirer l’attention de l’opinion et des médias en se mutilant, mais personne n’avait jamais accordé un seul reportage à cette souffrance. On se souvient ainsi que des réfugiés iraniens en instance d’expulsion de la Grèce s’étaient cousus les lèvres, d’autres également situés aux Pays-Bas avaient brûlé leurs empruntes digitales pour empêcher leur identification à leur retour en Iran. »

LA DUPLICITE OCCIDENTALE EST AU FONDEMENT DE SA STRATEGIE :

Il y a longtemps que les iraniens en exil ont perçu la duplicité et le mépris des occidentaux pour les intérêts du peuple iranien lui-même. On peut relire cette « LETTRE AU FUTUR MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE NICOLAS SARKOZY DU15.05.2007 » (4) Dans laquelle est déclaré : « …... Aujourd’hui les Etats arabes savent que le projet du Grand Moyen-Orient Démocratique lancé par les néo-conservateurs américains n’était qu’un mensonge. C’est-à -dire que les Américains savaient pertinemment que des élections « démocratiques » dans cette région se traduiraient par l’accession au pouvoir des plus islamistes et que loin de redouter une ré-islamisation politisée de la région, ils cherchaient délibérément à la provoquer. Cette politique hypocrite de l’administration Bush a incité les Egyptiens et les Saoudiens à regarder dans la direction de la Russie. Ce plan dément des Américains est la poursuite d’un projet conçu dans les années 70 (et appelé l’Arc de Crise) qui avait pour objectif de balkaniser le Moyen-Orient dans le but d’exploser les Etats forts de la région et ainsi créer une zone où de petits Etats ne pourraient survivre qu’en se faisant la guerre de préférence avec les armes américaines. Pour simplifier, on pourrait appeler ce projet d’africanisation du Moyen-Orient. L’instabilité politique en Afrique n’a jamais empêché les grandes puissances d’y puiser les matières premières nécessaires à leur épanouissement industriel et économique, mais cette instabilité a miné définitivement l’essor du continent Africain et la création d’organismes comme l’OPEP qui auraient pu permettre aux pays producteurs de devenir les maîtres de leurs richesses. L’autre caractéristique du Grand Moyen-Orient démocratique est l’insistance de ses concepteurs sur « le libéralisme ». Il s’agissait non pas de créer des économies épanouissantes mais de s’opposer au nom du libéralisme à l’OPEP et à la notion de pétrole ou gaz nationalisé (cf. les origines pétrolières de la révolution iranienne). Le projet initial de l’Arc de Crise (Crescent of Crisis) avait pour objectif de pulvériser la Russie soviétique grâce à l’islamisation de l’Asie Centrale. Le Grand Moyen-Orient démocratique reste sur la même ligne et cette fois inclut la Chine ou l’Inde dans ses cibles potentielles. Mais il semble que les concepteurs « géniaux » de ce plan de réactions en chaîne qui devaient désorganiser le Moyen-Orient pour justifier la présence américaine dans les eaux du Golfe Persique n’avaient pas prévu la création d’un terrorisme islamique qui leur serait exclusivement hostile. Par ailleurs, ils estimaient peu leurs alliés arabes et ils n’imaginaient pas que les alliés arabes se détourneraient des Etats-Unis pour s’allier à une Russie débarrassée du communisme. Non seulement ils méprisaient les Arabes, mais ils méprisaient aussi les Russes. On ne peut fonder les bases d’une grande diplomatie sur le mépris des adversaires. Si les Arabes ont peu réagi, les Russes ont très bien saisi les opportunités et ont commencé à remodeler leur diplomatie pour récolter la colère des alliés trahis. Les Arabes ont réalisé que les Etats-Unis allaient leur jouer le tour ignoble qu’ils avaient joué au Shah d’Iran et à son peuple naïf. Les Arabes ont commencé à regarder vers la Russie, forçant les Américains à adapter leur projet à cette imprévue. Plus le temps passe et plus les Arabes prennent conscience que les Etats-Unis (républicains et démocrates confondus) font semblant de réajuster cette politique et continuent en sous-main de poursuivre les négociations secrètes avec Téhéran pour un deal qui ne sera pas favorable à la stabilité de la région…/…., Cette nouvelle guerre froide entend contrôler les points d’accès aux plus grands réservoirs d’hydrocarbures du Golfe Persique, de l’Afrique du Nord ou d’Asie Centrale…/…. Il ne faut pas se tromper, les alliés ne sont que des pions dans cette guerre dont l’une des victimes sera l’Europe. Seule l’Europe table sur la stabilité du Moyen-Orient car elle est avant tout un club de pays industriels et commerçants. Nous lançons un appel au futur ministre des affaires étrangères de la France, il y a en Iran la matière humaine pour sortir le pays de l’instabilité, il y a un modèle politique susceptible d’arrimer l’Iran à l’Europe, la laïque. Ce nouveau régime aidera l’Europe à en finir avec les réseaux terroristes et l’islamisme propagandiste qui perturbent les institutions de la république française. Faites une nouvelle politique, ni Américaine, ni Russe, une politique Européenne et laïque, pour un Moyen-Orient stable d’Etats nation forts, garants de stabilité. L’Iran et ses 70 millions d’habitants seront vos alliés pour ce modèle politique alliant modernité et tradition, identité et laïcité. L’Europe le peut et l’Iran a besoin d’un allié pour échapper à son destin de pion dans un jeu de guerre entre deux puissances nostalgiques. »

Avec quelques années de recul on peut observer que le président français interpellé a fait le choix clair d’un alignement sur la politique impériale offensive US au péril de l’accentuation de déséquilibres évitables si le peuple iranien lui-même avait été considéré comme assez mature pour que son émancipation soit soutenue et facilitée, mais sans ingérence militaire ni prétention au maintien de l’hégémonie pétrolière des intérêts occidentaux.

C’est bien en remontant aux "˜origines’ des crises iraniennes successives qu’il est possible de comprendre les enjeux et comment l’occident s’accommode de dictatures complices lorsque ses intérêts sont en jeu (5) : « … De Mossadegh à Bakhtiar, de Khomeiny à Ahmadinejad :…. un accord de consortium fut conclu pour 25 ans (1954-1979), rédigé pour exploiter le pétrole iranien (qui était encore sous embargo international). Cet accord fut ratifié par le Parlement en octobre 1954. Selon l’accord, le consortium était composé de 5 compagnies américaines qui se réservaient 40 %, laissant 40% à l’ancienne compagnie anglo-iranienne et 20% à des compagnies française ou hollandaise…/… » Mais si les suites de cette période seront troublées par les épisodes qui nous mènent à la phase actuelle, les intérêts occidentaux restent les mêmes et seront défendus, fusse au prix du retard d’accession de l’Iran à un régime plus libre et démocratique qui menacerait l’emprise impériale extérieure.

Jacques Richaud 15 4 2011

(1) 9 avril 2011 MOUDJAHIDINES IRANIENS MASSACRES EN IRAK- Jacques RICHAUD (9 4 2011)
http://www.legrandsoir.info/MOUDJAHIDINES-IRANIENS-MASSACRES-EN-IRAK.html

(2) Raid de l’armée irakienne : 34 morts au camp d’opposants iraniens d’Ashraf (14 4 2011)
http://www.elwatan.com//une/raid-de-l-armee-irakienne-34-morts-au-camp-d-opposants-iraniens-d-ashraf-14-04-2011-120549_108.php

(3) IRAN : UN APPEL SOLENNEL A L’EUROPE POUR SAUVER DES VIES (13.04.2011)
http://www.iran-resist.org/article6278.html

(4) IRAN : LETTRE AU FUTUR MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DE NICOLAS SARKOZY (15.05.2007)
http://www.iran-resist.org/article3437.html

(5) IRAN - 11 FEVRIER : LA REVOLUTION DE KHOMEINY, L’HERITAGE DE MOSSADEGH (11.02.2007)
http://www.iran-resist.org/article3106

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