Le Conseil de sécurité de l’ONU a bloqué le 22 mars une résolution proposée par les Etats-Unis pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza conditionné par libération des prisonniers israéliens détenus par le Hamas, suite aux vetos de la Russie et de la Chine.
11 pays ont voté en faveur de la résolution, trois contre, et un s’est abstenu.
La résolution proposée par les États-Unis appelait à un cessez-le-feu immédiat, mais sans mentionner ni les délais ni le caractère permanent ou temporaire du cessez-le-feu. Israël a continué à affirmer qu’un cessez-le-feu immédiat constituerait sa défaite dans ce conflit.
Nous ne tolérerons plus de résolutions inutiles qui ne nous mènent nulle part sans réel appel au cessez-le-feu. Israël aurait ainsi les mains libres et toute la bande de Gaza, ainsi que la totalité de sa population, devrait faire face à la destruction, à la dévastation ou à l’expulsion
a déclaré l’ambassadeur russe à l’ONU, Vasily Nebenzia, à propos du vote, en faisant référence à la ville de Rafah, qui, selon Israël, serait le dernier bastion du Hamas.
Il a ajouté que Washington « trompe délibérément la communauté internationale » et que voter en faveur de cette résolution serait une « honte ».
Aux côtés de la Russie et de la Chine, l’Algérie a également voté contre la résolution.
Ceux qui croient que la puissance occupante israélienne va respecter ses obligations juridiques internationales se trompent
a déclaré l’ambassadeur algérien à l’ONU, Amar Bendjama, devant le Conseil de sécurité, ajoutant qu’il fallait « abandonner cette fiction ».
La représentante de la Guyane, Carolyn Rodrigues-Birkett, qui s’est abstenue lors du vote, a déclaré :
Qui bloque l’ensemble des voies d’accès à la bande de Gaza ? Qui ne respecte pas les mécanismes de désengagement et de coordination ? Nous connaissons les réponses à ces questions... Pourquoi certaines requêtes pertinentes de cette résolution n’ont-elles pas été clairement adressées à la puissance occupante, ne serait-ce qu’une seule fois ?
L’ambassadeur de Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a déclaré que la résolution « unilatérale » avait été rejetée « pour des raisons évidentes », condamnant « la définition du problème comme relevant du terrorisme » et dénonçant « le génocide contre ... le peuple palestinien ».
Il a également condamné les aspirations israéliennes à déplacer de force la population de Gaza, et exprimé l’espoir d’un prochain vote du Conseil de sécurité.
Nous soutenons une prochaine initiative, afin de sauver la vie des Palestiniens de la bande de Gaza, et qu’une aide humanitaire massive réponde enfin aux besoins vitaux de notre peuple.
Rafah, ville surpeuplée la plus méridionale de Gaza, abrite une population désespérée de plus d’un million de Palestiniens isolés, dont une grande partie a déjà été déplacée plusieurs fois d’autres zones de la bande de Gaza. Israël a lancé de violentes frappes aériennes sur la ville, mais n’a pas encore envoyé de troupes au sol comme il l’avait annoncé. Selon les Nations unies et quelques pays, l’opération terrestre risque de provoquer une catastrophe sans précédent.
La résolution de vendredi, soutenue par les États-Unis, exprime des « inquiétudes » quant à l’opération prévue à Rafah, mais ne demande pas explicitement que l’opération soit annulée.
Ce vote fait suite à plusieurs vetos américains sur des résolutions de cessez-le-feu immédiat pour Gaza, le dernier en date ayant eu lieu le 20 février.
Entre-temps, les pourparlers indirects de trêve, sous la médiation de Washington, du Caire et de Doha, continuent d’échouer, Israël refusant toujours d’ouvrir les points de passage frontaliers et de distribuer une aide d’urgence suffisante dans la bande de Gaza.
Le vote coïncide avec un rapport de l’ONU confirmant « des degrés choquants de maladie et de famine » dans le nord de Gaza, où les forces israéliennes continuent de faire feu sur les organisations humanitaires et les habitants de Gaza qui font la queue pour obtenir la farine dont ils ont désespérément besoin.
Source : The Cradle
Tradiction : Spirit Of Free Speech