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Le Ministère russe de la Défense publie une déclaration d’urgence sur la situation en mer Noire

Les États-Unis sont en train de créer un groupe multinational près des frontières russes en mer Noire, et étudient également le théâtre d’éventuelles hostilités dans la région. C’est ce qu’indique le message du Ministère de la Défense de Russie, rapporte un correspondant de PolitNavigator.

Le Ministère a souligné qu’il était question de l’entrée en mer Noire du destroyer Porter, du navire de commandement Mount Whitney et du pétrolier John Lenthall. En outre, cinq chasseurs étasuniens F-15E Strike Eagle ont été déployés sur des bases aériennes en Bulgarie et en Roumanie. Le Ministère russe de la Défense estime qu’il ne s’agit pas seulement d’exercices – de cette manière, l’armée des EU prend position dans la région.

« Compte tenu du fait qu’en plus de la marine des EU, il est prévu d’utiliser l’aviation tactique, de patrouille et stratégique, ainsi que les contingents des forces armées de la Bulgarie, de la Géorgie, de la Roumanie, de la Turquie et de l’Ukraine, il y a une étude du prétendu théâtre des opérations militaires dans le cas où Kiev prépare une solution militaire dans le sud-est », indique le communiqué.

Selon l’expert militaire de l’Institut des Pays de la CEI, le capitaine Ier Rang Sergueï Gorbatchev, les États-Unis sont en train de créer leur propre mini-flotille en mer Noire, capable d’effectuer des frappes de missiles et de menacer non seulement le sud de la Russie, mais aussi Moscou :

« Le développement de l’infrastructure côtière de l’Ukraine est en cours – port, composants logistiques, utilisation des installations sur terre. Si nous parlons d’aviation, il s’agit de l’utilisation de l’espace aérien de l’Ukraine à ses propres fins, du développement du réseau d’aérodromes. Les avions de l’OTAN atterrissent périodiquement à Odessa, près de Nikolaev, et sur d’autres sites dans diverses régions d’Ukraine. Je pense que notre déclaration vise à attirer l’attention sur les forces d’où provient la menace pour la paix.

Ce genre de chose se produit périodiquement – il suffit de se rappeler l’important regroupement de forces anti-russes qui a participé aux exercices d’été Sea Breeze 2021. Là, le nombre de forces et le nombre de pays dont les représentants ont été envoyés aux exercices constituent même un record. C’est-à-dire que ce genre de chose s’est produit. Mais ici, nous constatons une coïncidence à la fois dans le temps et dans l’espace, et il convient de prêter attention à la variété des forces. Si nous évaluons les trois bateaux américains, alors il s’agit d’un navire de commandement, qui dispose d’un équipement d’une orientation très différente, capable de remplir des fonctions allant de la surveillance à la reconnaissance, en fournissant des systèmes de communication, de commandement et de contrôle, et ainsi de suite.

C’est une plate-forme qui peut accueillir un nombre important de contingents détachés. D’autre part, il y a la possibilité de faire atterrir des hélicoptères, de transférer divers systèmes d’armes et du personnel. Si nous parlons d’un destroyer de classe Arleigh Burke, alors ce navire est une plate-forme pour 90 missiles différents, notamment des Tomahawks, qui peuvent atteindre Moscou. Cela inclut les questions liées à l’utilisation des systèmes de contrôle d’information de combat Aegis associés au même complexe en Roumanie. Plus un pétrolier qui a la capacité de fournir non seulement du carburant, mais aussi toutes sortes d’huiles, de l’eau, des fournitures, etc. Une telle mini-flotille, multifonctionnelle, aux possibilités diverses ».

Membre du mouvement « Russie forte », l’expert militaire Mark Bernardini propose à la Russie, en réponse aux actions des États-Unis, d’envoyer ses navires de guerre sur les côtes des EU :

« Bien sûr, sur le principe de la réciprocité, les États-Unis n’auraient évidemment rien contre des navires de la marine russe apparaissant à proximité de Cuba et de la Floride, ainsi que de l’Alaska : après tout, il faut étudier le théâtre d’éventuelles hostilités, possibles dans le cas d’une attaque par les États sur Liberty Island. Sérieusement, les EU se préparent vraiment et vont promouvoir leur version et celle de leurs sbires (Bulgarie, Géorgie, Roumanie, Turquie), aidant l’Ukraine à attaquer les républiques populaires du Donbass.

En fait, comme vous le savez, les fascistes de Kiev n’oseront jamais le faire sans un ordre tacite des Anglo-Saxons d’outre-mer. En d’autres termes, ce ne sont pas les États-Unis et la société qui se joindront à l’Ukraine, mais exactement le contraire. Hélas, le « régime » ukrainien n’a jamais été très prévoyant : il serait bon de leur rappeler comment les assurances des Yankees à des chefs d’État tels que Gorbatchev, Hussein, Kadhafi et même Saakachvili se sont concrétisées au cours des trente dernières années ».

*
Le Ministère de la Défense enregistre l’activité sans précédent des avions de reconnaissance dans le ciel de la mer Noire :

– Le 9 novembre, au-dessus de la mer Noire, l’avion de reconnaissance et de contrôle de frappe de cibles au sol E-8C de l’armée de l’air des EU a été accompagné par les moyens radio-techniques des forces de missiles anti-aériens des forces aérospatiales russes.

Toujours au cours des dernières 24 heures, les forces russes de missiles antiaériens ont escorté trois avions de reconnaissance des États membres de l’OTAN au-dessus de la mer Noire :

– Un avion de reconnaissance stratégique RC-135 de l’US Air Force volant depuis une base aérienne sur l’île de Crète, en Grèce, s’approchant de la frontière étatique de la Fédération de Russie à une distance de 30 km.

– Un avion de patrouille de base P-8A Poseidon de l’US Navy décollé d’une base aérienne sur l’île de Sicile, en Italie, s’est approché de la frontière étatique de la Fédération de Russie à une distance de 70 km.

– Un avion de reconnaissance C-160G Gabriel de l’armée de l’air française, volant depuis une base aérienne en Roumanie, s’est approché de la frontière étatique de la Russie à une distance de 30 km.

– Un autre avion de reconnaissance stratégique U-2 de l’US Air Force, volant depuis le territoire britannique, a été détecté et accompagné par une reconnaissance radar au-dessus du territoire ukrainien, s’approchant de la frontière de la Fédération de Russie à une distance d’environ 60 km.

– Le destroyer à missiles guidés USS Porter a quitté le port géorgien de Batumi.

– L’USS Mount Whitney, un navire d’État-Major de la marine des EU, a quitté Batumi.

– L’USS John Lenthall est dans la partie sud-ouest de la mer Noire.

Les actions de la marine des EU ainsi que de l’aviation de reconnaissance et stratégique en mer Noire confirment le véritable objectif de cet exercice multinational imprévu : maîtriser le théâtre de guerre prévu et, en particulier, le territoire de l’Ukraine au cas où Kiev préparerait une solution musclée dans le sud-est.

source : https://smiruss.ru

traduit par Réseau International

»» https://reseauinternational.net/
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Philippe Bordas. Forcenés. Paris, Fayard 2008.
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