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Le Monde Diplomatique (avril 2016)

Dans ce numéro d’avril 2016, Serge Halimi revient sur « la percée inattendue de Donald Trump ». Il y voit une « guerre civile » au sein de la droite étasunienne : Comment un promoteur immobilier new-yorkais marié à trois reprises peut-il être aussi populaire dans le sud des Etats-Unis, bastion de la droite religieuse ? Réponse en Alabama, avec des militants du Parti républicain qui s’affrontent autour de la candidature de M. Donald Trump.

Solenne Jouanneau nous invite à nous détourner des clichés lorsqu’on observe les imams en France : « Principale incarnation de l’autorité islamique en France, les imams suscitent l’intérêt des pouvoirs publics, qui leur prêtent une grande influence. Il faudrait donc les surveiller, les encadrer, voire les former, pour éviter toute dérive communautaire. Cette lecture se heurte à la réalité du travail des religieux musulmans, dont le profil est avant tout déterminé par les fidèles qui fréquentent le lieu de culte. »

Pour Michael T. Klare, le fait que le pétrole soit bon marché est une malédiction : « Entre l’été 2014 et l’hiver 2015-2016, le prix du baril de pétrole a été divisé par trois. Plus de 250 000 emplois ont été supprimés dans un secteur qui a dû renoncer à de très gros investissements, ou les différer. Cette secousse planétaire affaiblit les géants de l’industrie pétrolière et bouleverse le jeu politique dans les pays exportateurs. »

Comment faire la critique des médias (Dominique Pinsolle) : « On ne découvrira l’histoire des résistances à la presse de marché ni dans les manuels scolaires ni dans… les grands journaux. Avec ses personnages hauts en couleur et son ambition généreuse, cette tradition internationale de critique des médias fait courir depuis deux siècles le fil rouge d’une autre information possible. »

Pour Sophie Béroud, la démocratie d’entreprise est une imposture : « Pour faire passer la réforme du code du travail préparée par la ministre Myriam El Khomri, le gouvernement et les médias jouent sur deux tableaux. D’une part, ils dénigrent systématiquement ceux qui s’y opposent : étudiants nantis contre jeunes sans diplôme précarisés, travailleurs contre chômeurs… De l’autre, ils brossent un tableau enchanté des accords au cas par cas et du référendum dans l’entreprise. ».

Vanessa Pinto nous dit que la droite n’est pas tendre pour les étudiants dans leur combat contre la loi Précarité : « Les étudiants « sont des gens relativement protégés, les insiders, qui sont en train de lutter contre les outsiders. (…) Ce sont ceux qui bloquent l’entrée sur le marché du travail des moins qualifiés. (…) Ce sont les jeunes privilégiés, favorisés, qui vont empêcher que l’on réforme le marché du travail de ceux qui n’ont pas de job ». Ainsi parlait Laurent Bigorgne, le directeur de l’Institut Montaigne, un puissant think tank libéral, le 12 mars 2016 sur Europe 1. »

Pour Marie Kostrz, le Hezbollah est le maître du jeu au Liban : « Avec le renfort des bombardiers russes, des conseillers iraniens et des combattants chiites libanais, l’armée syrienne a regagné du terrain avant le cessez-le-feu de fin février. En première ligne pour soutenir le président Bachar Al-Assad, le Hezbollah voit sa légitimité et sa position renforcées sur le plan intérieur. Désigné comme « groupe terroriste » par la Ligue arabe, il demeure pourtant très populaire dans les pays du Maghreb. »

Lakram Belkaïd explique pourquoi le Maghreb soutient Bassar Al-Assad : « Contrairement au cliché réducteur qui veut qu’une ligne de fracture violente oppose désormais les deux branches principales de l’islam, de nombreux Maghrébins demeurent peu sensibles à la logique confessionnelle. « Ils ont d’abord une lecture politique des événements en Syrie et voient dans ce parti le dernier bastion de la résistance contre Israël en particulier et contre l’impérialisme occidental en général », explique l’éditorialiste et essayiste algérien Mohamed Saadoune. »

Pour Jean-Arnault Dérens et Simon Rico, l’Europe a tiré le rideau face aux réfugiés : « Un million de réfugiés ont emprunté la route des Balkans au cours de l’année 2015. Tandis que l’Union européenne s’accorde avec la Turquie pour tenter d’endiguer les départs, les fermetures successives de frontières coupent ce corridor humanitaire informel dans lequel sont encore engagés des dizaines de milliers d’êtres humains fuyant la guerre ou la misère. »

Pour Francesca Maria Benvenuto, le crédit de l CPI est au plus bas : « Le 21 mars 2016, la Cour pénale internationale a déclaré l’ancien vice-président congolais Jean‑Pierre Bemba coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Centrafrique. Mais c’est seulement son quatrième jugement en quatorze ans. Et les péripéties du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ouvert au début de l’année, entament son crédit déjà fragile. »

Le Monde Diplomatique consacre un dossier à la diplomatie des armes. Philippe Leymarie évoque la « chasse aux milliards » : « u début des années 1990, la fin de la guerre froide devait vider les arsenaux et mettre fin à la plupart des conflits. Après un net recul, la « guerre contre la terreur », avec les engagements en Afghanistan et en Irak, a redonné du grain à moudre au complexe militaro-industriel américain. »

Serge Halimi se rit du Figaro émerveillé par un avion : « Il y a (au moins) trois sujets qu’un journaliste du Figaro doit aborder avec prudence, ou déférence, ou révérence : Moët Hennessy Louis Vuitton (LVMH), le groupe de M. Bernard Arnault, puisque le secteur du luxe est l’un des principaux annonceurs de presse ; Publicis et son président-directeur général (PDG) Maurice Lévy, pour les mêmes raisons ; et enfin Dassault Aviation, car — le quotidien conservateur le signale lui-même au bas de chaque article qui traite du Falcon ou du Rafale — « le groupe Dassault est propriétaire du Figaro ». Autant dire qu’en matière de ventes d’armes, un thème alléchant pour qui s’intéresse aux complicités politiques et aux pots-de-vin, un journaliste du Figaro n’est pas le mieux placé pour décrocher un prix Albert-Londres. »

Pour Olivier Zajec, la Russie est aussi bonne en Kalachnikov qu’en tueurs de satellites : « Tiraillée entre sa volonté de moderniser son appareil militaro-industriel et la réalité de son économie en panne, la Russie cherche à retrouver son rang stratégique. Malgré des retards technologiques, elle demeure la deuxième exportatrice mondiale d’armes. »

Thibaut Henneton n’oublie pas la “ Silicon Army ” : « Faut-il considérer les matériels et logiciels estampillés Google, Apple, Amazon… comme des armes ? Les géants américains de la « nouvelle économie » sont intimement liés au ministère de la défense. »

Camille François suggère de penser la cyberpaix : « Si la guerre a son droit et ses règles, la cyberguerre n’a pas de contours définis. Se pose alors la question : comment réguler un affrontement dont on peine à identifier les protagonistes, et qui se déroule sur un terrain civil, Internet ? »

Johann Fleuri explique pourquoi les Japonaises sont indésirables au travail : « Près de deux Japonaises sur trois mettent un terme à leur carrière lorsqu’elles deviennent mères. Prise en charge des enfants, manque de perspectives professionnelles, discriminations : les raisons de ce renoncement sont nombreuses. Il plonge le pays dans une situation alarmante : avec le vieillissement de la population, l’Archipel pourrait perdre 6,4 millions de travailleurs d’ici à 2025. »

Pour Carlos Gabetta, en Argentine, les régimes passent mais la corruption reste : « L’Amérique latine n’a pas attendu le monumental scandale qui chahute l’ensemble du système politique brésilien pour découvrir les dégâts de la corruption. Depuis longtemps, le phénomène accable l’Argentine. Dans ce domaine comme dans les autres, le nouveau président Mauricio Macri promet le changement, qui débute par un vigoureux virage à droite. »

Olivier Pironet évoque l’engagement absolu de Simone Weil : « La pensée et la trajectoire fulgurante de Simone Weil (1909-1943) demeurent largement méconnues au-delà d’un cercle de spécialistes. Figure majeure de la philosophie du XXe siècle, dont Albert Camus édita une grande partie de l’œuvre après sa mort, elle fut également une femme de combat. Impliquée dans les luttes et les débats de son temps, elle a marqué de son empreinte la culture politique de la gauche. »

Pour Pierre Rimbert, les barbares sont parmi nous : « le pays de la liberté a déclaré la guerre à la barbarie. A un empire lointain qui frappe la France et la Belgique, méprise les civils et tue des enfants. « Nous sommes en guerre ! » Soutenus par la population, les dirigeants claironnent leur volonté de détruire l’ennemi. On pavoise. Mais pendant que les soldats combattent, les civils s’activent. L’ennemi ne serait-il pas aussi caché là, sous nos yeux ? Loyaux en apparence, les immigrés et leurs descendants ne formeraient-ils pas une armée d’espions et de traîtres ? »

A noter un supplément sur les défis sanitaires en Afrique francophone avec, notamment, un article sur la prison d’Abidjan, laboratoire de la lutte contre le VIH-sida.

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