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Le Monde Diplomatique (septembre 2017)

Dans le numéro de septembre 2017, Serge Halimi estime que Donald Trump est débordé par le parti antihausse : « Après la Corée du Nord et l’Afghanistan, la Russie ? Des points de conflit internationaux se rallument, souvent à l’initiative des États-Unis. Empêtré dans ses difficultés intérieures, décuplées par des propos provocants, le président américain est de plus en plus tenté de confondre solution diplomatique et fuite en avant militaire. Dans le cas de la Russie, il est même débordé par un parti de la guerre au sein duquel ses adversaires politiques, les services de renseignement et les médias jouent un rôle-clé. »

La miracle allemand, c’est aussi l’enfer (Olivier Cyran) : « La population allemande, appelée aux urnes le 24 septembre, n’a jamais compté aussi peu de demandeurs d’emploi. Ni autant de précaires. Le démantèlement de la protection sociale au milieu des années 2000 a converti les chômeurs en travailleurs pauvres. Ces réformes inspirent la refonte du code du travail que le gouvernement français cherche à imposer par ordonnances. »

Mireille Court et Chris Den Hond nous parlent d’une utopie au cœur du chaos syrien : « Fers de lance de la bataille de Rakka contre l’Organisation de l’État islamique, les Kurdes du nord de la Syrie tentent de mettre en place au Proche-Orient un projet politique original. Mais leur « confédéralisme démocratique » se construit sur un champ de ruines, dans un contexte d’affrontements ethnico-religieux et d’alliances avec les grandes puissances qui hypothèque son avenir. »

Moderniser les armes, c’est bien. Augmenter les performances humaines, c’est mieux (La quête du soldat augmenté, Ioana Puscas) : « La course aux armements se diversifie. En plus des équipements conventionnels et nucléaires, constamment renouvelés et perfectionnés, les automates de combat connaissent un développement fulgurant. Mais les machines ne sont pas tout. Dans les coulisses, les chercheurs travaillent à augmenter les performances du soldat humain, trop humain, et donc trop faible aux yeux des états-majors. À quel prix ? »

Philippe Descamps évoque le Désenchantement européen en Slovaquie : « Située au centre de l’Europe géographique, la Slovaquie joue les bons élèves de la zone euro. Mais la grève des ouvriers de Volkswagen révèle une forte frustration vis-à-vis de la division internationale du travail établie à Bruxelles et à Francfort. Plus on pénètre à l’intérieur du pays, plus l’ampleur des disparités maintient la population en lisière d’un Occident désacralisé. »

Enfin, une victoire ouvrière chez Volkswagen (Philippe Descamps) : « Une demande irresponsable », avait jugé Mme Lucia Kovarovič Makayová, la porte-parole de Volkswagen (VW) en Slovaquie, lorsque les ouvriers avaient réclamé une augmentation de salaire de 16 %. Pourtant, le 26 juin dernier, après six jours d’une grève largement suivie, les 12 500 employés du groupe ont obtenu 14,1 % sur deux ans, assortis d’une refonte de la grille des bas salaires, d’une prime immédiate de 500 euros et d’un jour de congé additionnel.
« La grève a grondé comme une tempête après un très long silence, raconte M. Ján Macho, chargé du contrôle technique des moteurs dans l’usine de Martin et délégué de Moderné Odbory (Syndicat moderne). Les investisseurs savent que les Slovaques travaillent bien et ne protestent jamais. Ils ont bénéficié au maximum du fort taux de chômage et de la peur des salariés de perdre le peu qu’ils avaient. Mais, aujourd’hui, notre niveau de qualification nous permet de ne plus nous laisser intimider par les menaces de délocalisation. »

Les « routes de la soie » passent par le Kazakhstan (Arthur Fouchère) : « Lancées en 2013 par le président Xi Jinping, les « routes de la soie » doivent relier, par terre et par mer, la Chine au Proche-Orient, à l’Afrique et à l’Europe, en passant par l’Asie centrale. Si la Russie y a d’abord vu une ingérence chinoise dans son arrière-cour, elle table aujourd’hui sur une coopération dont elle espère des retombées positives. Le Kazakhstan, lui, cherche un équilibre entre les deux géants. »

Rémi Carayol nous informe de la bataille autour des semences transgéniques en Afrique : « Inquiètes du développement des organismes génétiquement modifiés (OGM) dans le monde, plusieurs associations accusent les grands semenciers d’« écocide », ou crime écologique. En avril 2017, elles ont symboliquement fait condamner le géant américain Monsanto sur ce fondement par un « tribunal citoyen » organisé à La Haye. En Afrique, l’affrontement entre les pro- et les anti-OGM ne fait que commencer. »

Anne Vigna décrit, au Brésil, les ramifications du scandale Odebrecht : « Depuis 2014, le Brésil vit au rythme des révélations autour d’un scandale de corruption sans précédent. Contrairement à Mme Dilma Rousseff, destituée — à tort — en 2016, l’actuel président Michel Temer, dont la culpabilité ne fait plus vraiment de doute, a pour l’heure échappé à la justice. Bien des pays de la région seraient concernés. Au centre de l’une de ces affaires, le groupe industriel Odebrecht. »

Renaud Lambert nous montre les deux visages de la crise vénézuélienne : « Profonde, sanglante, la crise vénézuélienne passionne. Dans les grands médias, elle sert une obsession : la critique de M. Jean-Luc Mélenchon en France, de M. Jeremy Corbyn au Royaume-Uni et de M. Pablo Iglesias (Podemos) en Espagne. Mais elle interpelle également les progressistes, qu’elle plonge dans le désarroi. Comment interpréter les événements ? Quelle attitude adopter ? Quelle issue souhaiter ? »

L’étau chinois se resserre sur Hongkong (Jean-Jacques Gandini ) : « Deux décennies après son retour dans le giron chinois, Hongkong voit ses marges d’autonomie se restreindre et la répression s’accroître. En témoigne l’emprisonnement de trois dirigeants du mouvement en faveur du suffrage universel intégral, qui avait mobilisé les jeunes à l’automne 2014. Pourtant, un courant politique multiforme, appelé « localiste », commence à s’ancrer dans la société. »

Rodney Benson analyse les métamorphoses du paysage médiatique américain : « M. Donald Trump et les médias américains cultivent une relation d’amour-haine : les journalistes qui ont offert à ses frasques une formidable publicité gratuite dissèquent à présent sa présidence ; lui les étrille sans relâche. Ces rapports tendus masquent une homogénéisation de l’économie des médias. Même les nouveaux sites d’information adoptent un modèle qui décourage l’enquête sociale et le reportage. »

Les ordures, nouvel or noir aux Etats-Unis (Pierre Rimbert) : « Aussi sûrement que l’aiguille d’une boussole pointe vers le nord, le trajet des poubelles indique le sens de la domination : le faible recueille les restes du fort. Le commerce international n’échappe pas à la règle. Les États-Unis, qui achètent à la Chine des téléphones portables et du travail bon marché, lui revendent... des ballots d’emballages défraîchis, des compressions de bouteilles en plastique, des chiffons et de la ferraille. Ces sous-produits de consommation destinés au recyclage représentent l’une des vitrines mondiales méconnues du made in USA : six des dix premières entreprises exportatrices américaines prospèrent dans ce secteur (1), qui a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 5,6 milliards de dollars (4,8 milliards d’euros) rien qu’avec l’empire du Milieu. Et qui expédie sur les océans plus d’un million de conteneurs remplis de vieux papiers — le produit américain le plus exporté par ce mode de transport. Première importatrice mondiale, la Chine a pour sa part acheté pour 18 milliards de dollars de déchets l’année dernière, dont 7,3 millions de tonnes de plastique usagé. Lequel, une fois trié par des petites mains sous-payées, puis reconditionné, voguera à nouveau vers les supermarchés sous forme d’objets flambant neufs. »

La bureaucratie règne désormais sur l’université française (Alain Garrigou) : « Des élèves en quête d’université, des professeurs exaspérés, des facultés au bord de l’asphyxie… On ne peut pas dire que la rentrée s’annonce sous les meilleurs auspices. Pour diminuer les fonds publics consacrés à l’enseignement supérieur français, les gouvernements ont imaginé des normes quantitatives et des dispositifs qui tous conduisent à un renforcement de la bureaucratie. Jusqu’à l’absurde. »

Patrick Herman dénonce les pratiques criminelles dans l’agroalimentaire : « Comment un pays producteur tel que la France peut-il se retrouver avec des millions d’œufs infectés au fipronil, un insecticide dangereux, et des tonnes de produits contaminés ? L’industrialisation de l’agroalimentaire connaît ainsi des scandales à répétition. En Bretagne, l’évolution des coopératives conduit parfois à mettre en danger la vie de leurs salariés tout en marginalisant les paysans. »

Anne-Cécile Robert & Romuald Sciora évoquent une fonction peu connue de l’ONU (Dans les coulisses de l’Assemblée générale des Nations unies) : « Moins connue que le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale des Nations unies est le seul forum universel rassemblant tous les États de la planète. Si elle n’échappe pas à la légendaire bureaucratie onusienne, elle contribue à construire un droit international progressiste. Elle est également le théâtre vivant de la compétition des acteurs mondiaux. »

Dans les années 60, 20 000 travailleurs français émigrèrent en Afrique du Sud (Charlotte Grabli et Thomas Lesaffre ) : « Les grandes migrations de travail parties d’Europe vers les États-Unis ou du Sud vers le Nord montrent souvent des migrants soumis au mépris ou au racisme des populations d’accueil. Le cas peu connu des milliers de Français recrutés par l’industrie sud-africaine dans les années 1960 renverse la perspective. Car, ici, les immigrés venaient consolider la domination des Blancs… »

par Gilles Balbastre brosse le portrait d’un fantassin du dialogue social : « Le grand Pierre-André Imbert, disciple du non moins grand Raymond Soubie, orfèvre de la loi travail, sera conseiller social du président. » Daté du 19 mai 2017, ce message a été retweeté le plus sérieusement du monde par une société spécialisée en stratégie sociale, Alixio. Créée en 2010 par M. Raymond Soubie, conseiller social du président Nicolas Sarkozy de 2007 à 2010, Alixio avait de quoi se réjouir : M. Pierre-André Imbert, ancien directeur du cabinet de la ministre du travail Myriam El Khomri et rédacteur officieux de la loi travail du 8 août 2016, a été son employé. Pour égaler la « grandeur » de son mentor et parvenir au poste de conseiller du président, le disciple a effectué un long, très long voyage… »

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