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Les deux écoles de relations internationales -” Moi contre Nous”

De récents sommets mondiaux, des messages contrastés des dirigeants de la Chine et des Etats-Unis définissent clairement les deux écoles de relations internationales – ’’moi d’abord’’ contre ’’nous en premier’’.

L’école ’’moi d’abord’’ se compose d’une majorité d’une seule voix, à savoir les Etats-Unis d’Amérique. Le président Donald Trump résume le principe de cette école simplement par l’Amérique d’abord.

Dans le monde du ’’moi d’abord’’, les Etats-Unis établissent les règles et les autres suivent. S’il y a des exceptions aux règles, seuls les Etats-Unis peuvent se les appliquer et les décider. Tous les disciples doivent se contenter de jouer les seconds rôles.

Un exemple sans équivoque, face auquel on reste sidéré, est la déclaration de Trump : "Nous allons construire le mur et vous, (le Mexique) vous allez le payer."

De nombreuses nations trouvent que ’’Nous d’abord’’ est une option raisonnable .

La Chine s’est fait entendre en faisant la promotion de l’école de relations internationales ’’Nous les premiers ’’, mais elle n’est pas la seule voix. Les dirigeants de nombreux autres pays trouvent que l’idée du ’’nous d’abord’’ est sensée et ils se sont joints à l’appui de ses principes.

’’Nous d’abord’’ signifie que nous bâtissons des ponts, nous construisons des autoroutes et nous installons des trains à grande vitesse ensemble parce que nous savons que les améliorations de l’infrastructure seront bénéfiques pour les économies des personnes concernées.

Personne n’a à jouer les seconds rôles et il n’y a pas de capitaine qui mène la barque. Chaque pays membre appartient à la communauté de pays ’’nous en premier ’’. Le principe d’équité qui sous-tend le concept de ’’nous d’abord’’ est la raison pour laquelle la plupart des pays ont signé.

Le chemin de fer au Kenya construit avec l’aide chinoise est un exemple pratique de ’’nous d’abord’’. Les Kenyans ont posé les rails avec l’aide de conseillers techniques chinois et ont été formés à l’entretien des voies.

Le nouveau chemin de fer a remplacé l’ancienne ligne entre Mombasa et Nairobi construite à l’époque coloniale. Les Chinois ont assuré la formation de conducteurs et d’ingénieurs locaux. Les Chinois ont également aidé à sélectionner et à concevoir les gares le long de l’artère principale de l’économie kenyane afin de maximiser les avantages du nouveau chemin de fer.

La Chine a inclus le projet du Kenya dans son ambitieuse initiative Belt and Road (BRI). Pour faciliter et élargir la portée de ces projets BRI à travers le monde, la Chine a créé la banque Asia Infrastructure Investment pour financer les projets sélectionnés.

Au cours des 18 premiers mois, l’AIIB a fourni plus de 4,6 milliards de dollars répartis entre une douzaine de pays et d’entités. Fait intéressant, l’Inde en a été le plus grand bénéficiaire, avec près de 20% de tous les financements AIIB.

Les pays de ’’ Nous en premier ’’ ignorent les avertissements de Washington.

Mais la banque ne convenait pas à la politique étasunienne du "Moi d’abord" et l’administration Obama a conseillé activement aux pays de second rôle de rester à l’écart. Dans cette affaire, presque toutes les grandes nations ont ignoré Washington et se sont dépêchées de devenir membre.

Le Royaume-Uni était à la tête de l’AIIB avec David Cameron, alors premier ministre. C’était avant le Brexit. Depuis le Brexit, Cameron, en tant que simple citoyen, a négocié un fonds de placement privé pour investir dans des projets de Belt and Road.

Compte tenu de l’isolement économique probable de la Grande-Bretagne après l’entrée en vigueur du Brexit, l’actuelle Première ministre, Theresa May, est naturellement disposée à conclure un pacte de libre-échange avec la Chine. Pourtant, au cours d’une visite de trois jours à Pékin cette semaine, elle fut réticente à approuver le BRI.

Certains disent que May subit des pressions de Trump pour ne pas approuver le BRI. Un pays ’’Moi d’abord’’ n’a tout simplement pas de place pour une communauté de nations ’’Nous en premier’’.

Ce n’est pas comme si Trump ne comprenait pas l’importance d’une infrastructure de premier ordre. Il a demandé 1 500 milliards de dollars au Congrès des États-Unis pour moderniser l’infrastructure défaillante du pays.

D’où viendront les fonds ? Facile. De l’imprimerie de la Réserve fédérale. Qu’en est-il des pays qui suivent le pays ’’Moi d’abord’’ si elles ont besoin d’aide ? Désolé, vous les seconds rôles, vous n’avez pas de chance.

La menace du ’’ gros bâton ’’des Etats-Unis contre les pays qui les défient

Comment les Etats-Unis gardent-ils leurs partisans si ce n’est en leur donner un coup de main économique ? Avec le plus grand arsenal d’armes et de puissance militaire du monde, voilà comment. Dernièrement, la Maison Blanche de Trump a laissé entendre que même une frappe nucléaire préventive est une option.

Evidemment, les deux écoles de relations internationales ne sont pas en conflit et peuvent coexister. Les pays peuvent appartenir aux deux écoles. Un bon exemple est l’Inde qui considère les Etats-Unis comme un contrepoids, mais travaille également avec la Chine pour sa participation aux dépenses d’infrastructure.

Mais il y aura un jour où les pays ’’Nous, les premiers’’ auront beaucoup de membres qui s’entremêleront dans des investissements croisés et des intérêts qui se chevauchent. Ils n’auront peut-être plus l’impression que leur sécurité est liée à la fortune du pays ’’Moi d’abord’’.

Traduction Mohammed Cheikhalifa

»» http://www.atimes.com/author/george-koo/
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