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28 commentaires
Un tiers des commissaires de l’ère Barroso sont désormais des cadres influents de grandes entreprises

Les membres de la Commission de Bruxelles : au service d’eux-mêmes et des mutinationales

Une enquête de l’ONG Corporate Europe Observatory, dont la raison d’être est d’étudier les groupes de pression qui sévissent à Bruxelles, a établi une liste des anciens membres de la Commission présidée par Manuel Barroso ayant retrouvé de juteuses situations dans les entreprises multinationales.

La porosité est telle entre la Commission et ces grandes entreprises qu’elles constituent un seul et même monde.

Ainsi, on a été à peine étonné d’apprendre que la Commission était parfaitement au courant des magouilles à grande échelle de Volkswagen et que le Parlement avait décidé de voter contre une commission d’enquête avant d’autoriser une marge de tolérance sur les émissions de diesel qui continueront à tuer environ 100 000 personnes par an en Europe.

Si l’on se penche sur la liste des anciens commissaires pantouflards, le conflit d’intérêt est quasiment la règle. Un tiers des commissaires de l’ère Barroso sont désormais des cadres influents de grandes entreprises privées. La luxembourgeoise Viviane Reding qui, du haut de sa grandeur morale, compara la politique de la France à l’égard des Roms à celle de l’Allemagne nazie, et qui fut commissaire à l’éducation et à la culture puis à la justice, a été autorisée par la Commission européenne à devenir membre du conseil d’administration de la compagnie minière belge Nyrstar, ainsi que du Kuratorium, une institution œuvrant pour la promotion d’un traité de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis.

Karel de Gucht, ex-commissaire au Commerce et négociateur du Traité transatlantique, exerce chez le gestionnaire de patrimoine Merit Capital. La femme d’affaires néerlandaise Neelie Kroes, responsable de la privatisation des PTT dans son pays, ancienne commissaire à la concurrence, est salariée par Merrill Lynch. Sa nomination avait été critiquée par le Parlement européen car elle avait détenu un mandat d’administrateur dans 43 grandes entreprises (dont Thales et PriceWater House Coopers, cabinet d’audit proche des services secrets étasuniens). Elle avait été également mise en cause aux Pays-Bas pour la gestion de son patrimoine immobilier : elle avait en effet omis de déclarer plusieurs immeubles lui appartenant à Rotterdam et avait juré ne plus se souvenir comment elles les avait financés. Enfin, on lui avait reproché ses relations d’affaires avec le sulfureux promoteur Willem Holleeder, précédemment condamné à 11 ans de prison pour l’enlèvement du magnat de la bière Heineken. C’est elle qui avait intimé au Premier ministre français Villepin l’ordre de ne pas s’opposer au rachat d’Arcelor par Mittal. Au nom de la concurrence libre et non faussée, une entreprise sidérurgique franco-luxembourgeoise devait devenir, tout affaire cessante, un conglomérat anglo-indien.

Tout aussi dérangeant est le cas de l’ancien commissaire à l’environnement, le Slovène Janez Potočnik. Cet ancien professeur d’université pantoufle désormais au sein du Forum for the Future of Agriculture, groupe de pression créé tout simplement par l’agrochimie Syngenta, leader mondial dans la recherche liée à l’agriculture, en particulier la production de produits phytosanitaires et qui ne nous veut que du bien.

Quant à José Manuel Barroso, il pantoufle dans 22 organisations, certes la plupart honorifiques mais néanmoins très influentes, comme les Bilderberg Conferences ou le European Business Summit.

Pour le Corporate Europe Observatory, le microcosme bruxellois « conduit à une proximité relationnelle malsaine entre législateurs et sujets de la législation ».
Ces élites économico-politiques n’ont que faire des peuples. La Commission est structurée pour que l’opacité règne, pour que la finance gouverne sans contrôle des gouvernements nationaux. Les commissaires sont les relais et les agents de la globalisation libérale, ce qui implique, concrètement, la fin des prérogatives des gouvernements et parlement nationaux. La Commission est au service de l’optimisation (évasion) fiscale, des paradis fiscaux, du moins-disant social.

Ces politiques sont mises en œuvre par des hommes – et des femmes – dont l’objectif de vie a été de servir les grands intérêts et qui sont donc récompensés par de formidables sinécures, quand il ne s’agit pas de simonies, au soir de leur vie professionnelle.

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COMMENTAIRES  

03/11/2015 07:31 par pschitt

Tous des "suckers" !!!!

03/11/2015 08:00 par cunégonde godot

M. Gensane :
La porosité est telle entre la Commission et ces grandes entreprises qu’elles constituent un seul et même monde.
(...) Si l’on se penche sur la liste des anciens commissaires pantouflards, le conflit d’intérêt est quasiment la règle.

Quel scoop !
Cet article a déjà été écrit il y a cinq ans, dix ans, vingt ans, trente ans, quarante ou cinquante ans. Des noms différents, mais une logique et un fonctionnement, au sus de tous, identiques.
Les ahurissantes connivences et turpitudes de la hiérarchie religieuse, épisodiquement dénoncées par les journalistes religieux, a-t-elle jamais fait changer la religion elle-même ?
Les leaders européistes fervents de la gauche "radicale" dénoncent avec une régularité quasi métronomique le fonctionnement de l’UE déjà inscrit dans le Traité de Maastricht et tous les autres traités, tout en s’étonnant que leur parti ne décolle pas dans les intentions de vote. Etc.
Cherchez l’erreur...

03/11/2015 11:24 par Le Fou d'ubu

Et oui. Alors que pas grand monde se demande comment cet état de fait ÉNORME est arrivé, la chasse aux " conspis " continue de plus belle sur les forums alternatifs avec la complicité involontaire de ceux les plus sincères ( naifs ?) qui servent tout en l’ignorant les entristes sionistes qui dressent un état des lieux et listes d’opposants à leur politique mortifère, tout en feignant de défendre une lutte des classes (qu’ils savent obsolète) au lieu d’une lutte des peuples (qu’ils craignent par dessus tout).
Malheureusement LGS n’échappe pas à ce constat navrant en reprenant les pires propos de ces énergumènes et faux sites rouges comme 2ccr se propager ici.
Aujourd’hui pourtant, le GRAND COMPLOT contre les peuples "qui n’existerait pas" est dévoilé aux yeux de tous mais on continue de ne pas vouloir y croire, préférant gober que 2 avions de ligne ont pulvérisé à eux tout seul 400 mille tonnes de béton et d’acier jusque dans leurs fondations (WTC 1 et 2. SIC et RESIC !!). Le tout en accréditant des propos tels que la " non importance " d’en connaitre les vrais commanditaires (RERESIC !!!). Il est vrai que c’est aussi important qu’un chien qui pisse contre une voiture. Du coup la modération ne modère que les opposants à l’ignominie et la bêtise ...
Allez lecteurs de LGS vous reprendrez bientôt du robert gil pour la route, car à n’en pas douter ce gars là possède une "conscience citoyenne" pour deux ...

03/11/2015 11:32 par Le Fou d'ubu

Pour illustrer mon propos sis plus haut, relire la citation du jour à droite (très à droite) de l’article. Elle date de presque un siècle. SIC SIC SIC et dernier SIC !!!!!.
CIAO et bonne journée

03/11/2015 13:25 par Ellilou

Intéressant, instructif, honteux mais malheureusement répétitif....comme le dit un commentaire précédent, rien ne change en 10,20,30 ans et c’est pitoyable. Dans le numéro du Canard Enchaîné de la semaine dernière, un article traite aussi de ce sujet brûlant,, tellement brûlant que nul n’ose y toucher.

03/11/2015 19:46 par Ulysse

La corruption de l’UE est la conséquence de son assujettissement à des intérêts bancaires supra-nationaux et dirigé depuis les USA dès même la nomination d’Hallstein, 1er président de la Comission Européenne, ancien nazi et juriste d’Hitler, recyclé par les services d’Etat Us.

Quelques liens sur l’origine de la création de l’UE liée aux intérêts américains :
http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=6744
http://www.upr.fr/dossiers-de-fond/reunion-secrete-11-juin-1965-departement-etat-americain-union-monetaire-europeenne
http://www.upr.fr/dossiers-de-fond/la-face-cachee-de-robert-schuman
http://www.upr.fr/dossiers-de-fond/quelle-etait-lanalyse-du-parti-communiste-francais-leurope-les-annees-1947-1980
Dans un article retentissant du 19 septembre 2000, le journaliste du très sérieux quotidien britannique Daily Telegraph, Ambrose Evans-Pritchard, a montré que les autorités américaines ont soutenu le processus dit de « construction européenne », ainsi que la mise en place, dès les années 1960, d’une union monétaire. Reposant sur l’analyse d’archives du Département d’État des années 1950 et 1960, rendues publiques (« declassified ») à l’été 2000, cet article, bien que sensationnel, a été totalement passé sous silence par les médias et les partis politiques français.
http://ombre43.over-blog.com/2014/06/la-reunion-secrete-du-11-juin-1965-sur-l-union-monetaire-europeenne.html
http://www.upr.fr/actualite/europe/des-federalistes-europeens-finances-par-des-chefs-de-lespionnage-americain
http://www.upr.fr/wp-content/uploads/dossiers/DEPARTEMENT-D-ETAT-AMERICAIN-Note-du-11-juin-1965-V15.pdf

03/11/2015 20:00 par Autrement

C’est fou ce que les gens ne savent plus raisonner. Cunégonde rabâche depuis toujours en brassant du vent contre la gauche radicale, et c’est elle qui accuse les vrais combattants de rabâcher quand ils disent la vérité. Si rien ne s’est passé depuis 10, 20, 30, 50 ans, raison de plus pour travailler encore et encore à dénoncer les coupables, en publiant à chaque fois des exemples concrets de magouilleurs ! Ce n’est pas un ni deux ni trois ni quatre quelconques "sauveurs suprêmes", même convaincus, qui peuvent venir à bout de cette situation, mais le soulèvement de tout un peuple devenu conscient de ce qu’il a à faire. Et son règne arrivera quand celui des autres finira. Qu’avez-vous fait vous-même pour tisser le linceul du vieux monde ?

03/11/2015 20:29 par cunégonde godot

A Ulysse :

Mais non ! Rien n’est secret. Tout, absolument tout a été dit et redit sur l’ "Europe" créature des Etats-Unis d’Amérique entre autres choses car tout se fait au grand jour.
Tout, absolument tout a été dit et continu d’être dit sur l’ "Europe", sa vraie nature antidémocratique et son fonctionnement... américain. Tout, depuis les années 50.
La gauche "radicale" ne pourra pas dire qu’elle ne savait pas. L’Histoire la jugera.

03/11/2015 22:35 par legrandsoir

Vous savez quand même que vous écrivez toujours sur la "gauche radicale européiste" (avec guillemets) sur un site de gauche radicale anti-européiste ?

03/11/2015 20:47 par cunégonde godot

Autrement :
C’est fou ce que les gens ne savent plus raisonner. Cunégonde rabâche depuis toujours en brassant du vent contre la gauche radicale, et c’est elle qui accuse les vrais combattants de rabâcher quand ils disent la vérité. Si rien ne s’est passé depuis 10, 20, 30, 50 ans, raison de plus pour travailler encore et encore à dénoncer les coupables, en publiant à chaque fois des exemples concrets de magouilleurs ! Ce n’est pas un ni deux ni trois ni quatre quelconques "sauveurs suprêmes", même convaincus, qui peuvent venir à bout de cette situation, mais le soulèvement de tout un peuple devenu conscient de ce qu’il a à faire. Et son règne arrivera quand celui des autres finira. Qu’avez-vous fait vous-même pour tisser le linceul du vieux monde ?

Si je vous comprends bien, cher Autrement, le Front de gauche demande au peuple de se révolter contre un système hyper-capitaliste, l’ "Europe", que de toute façon il refuserait de quitter s’il arrivait au pouvoir. Comme Syriza, en somme...

03/11/2015 21:39 par Aris-Caen

Ces pratiques arrivistes et collaborationnistes avec le grand capital ne sont pas propres au personnel de l’Union Européenne. Elles l’étaient hier et le sont encore aujourd’hui au sein des nations.
Combien de ministres, hauts fonctionnaires, députés ou..Présidents de la République français sont passés, avant ou après leurs mandats, par la banque, les grandes sociétés ou les cabinets d’avocats d’affaires ?
Si demain nous retrouvons notre souveraineté pleine et entière, la réponse à cette question sera Notre immense défi.

04/11/2015 07:53 par cunégonde godot

legrandsoir :
Vous savez quand même que vous écrivez toujours sur la "gauche radicale européiste" (avec guillemets) sur un site de gauche radicale anti-européiste ?

Ah bon ? C’est pourquoi sans doute est-il interdit, ici, de critiquer la position de M. Mélenchon sur l’ "Europe" – indéfectible soutien de la petite-bourgeosie grecque qui a pris le pouvoir pour mieux le rendre à l’oligarchie européiste, p.ex. ? Et aussi pourquoi vous avez appelé à voter Hollande au deuxième tour de la présidentielle — son américano-européisme quasi fanatique ne pouvant pas ne pas vous avoir échappé quand même !

04/11/2015 10:15 par SEPH

Il est temps de sortir de cet enfer. Quittons l’Union Européenne pour être maitre de notre destiné .
C’est la seule solution pour pouvoir s’ affranchir de l’aliénation de la dictature du capitalisme.

04/11/2015 10:24 par Autrement

Avec Cunégonde, l’enfumage est continu et le confusionnisme permanent. Je n’ai pas parlé de "Front de Gauche" mais de gauche radicale. Il ne s’agit ni d’un conglomérat, ni d’un label, mais d’un mode d’action politique non politicien, commun à tous ceux qui se reconnaissent dans cette définition.

04/11/2015 12:20 par Roger

Dans le cadre "démocratique" existant, je voudrais bien savoir quelle autre alternative ,un tant soit peu "visible" sinon "crédible", nous avons, qu’une gauche radicale ayant intégré l’écologie, un changement de Constitution, et la perspective de quitter l’Europe avec un plan B ...
Si ça existe, je suis preneur.

04/11/2015 12:40 par cunégonde godot

Autrement :
Avec Cunégonde, l’enfumage est continu et le confusionnisme permanent. Je n’ai pas parlé de "Front de Gauche" mais de gauche radicale. Il ne s’agit ni d’un conglomérat, ni d’un label, mais d’un mode d’action politique non politicien, commun à tous ceux qui se reconnaissent dans cette définition.

Cher Autrement, vous savez très bien que le clivage à gauche, comme à droite, et partout ailleurs est celui-ci : pour continuer dans l’ "Europe" et en accepter les conséquences dramatiques pour les peuples, ou sortir de l’ "Europe" en s’appuyant sur ce qu’on possède déjà (à gauche comme à droite) : les institutions de l’Etat-nation français souverain.
Il n’existe pas d’autre alternative. M. Tsipras, en Grèce, a contrario l’a prouvé. M. Tsipras dont, autant qu’il m’en souvienne, vous avez approuvé et soutenu ici même les choix européistes dramatiques pour le peuple grec...

04/11/2015 14:10 par simoh

@cunegonde
les faits sont pourtant simples c’est la droite radicale qui a toujours servi l’OTAN contre la vraie gauche et ceux qu’elle est censée défendre "le prolétariat"
vidéo à voir
http://ilfattoquotidiano.fr/video-pour-le-juge-italien-imposimato-lotan-est-une-menace-pour-la-paix-et-la-securite-dans-le-monde/
durant les années 1930 cette méme droite a étée mise à la mode puis au pouvoir par les oligarques
allors révoltés par les acquis sociaux des prolos et par le new deal de Roosevelt aux USA (qui imposait lourdement leurs bénéfices)
ta rengaine on la connait trop bien.

04/11/2015 16:32 par Autrement

Cunégonde récidive. Elle ne se souvient pas très bien, mais elle affirme quand même que j’ai approuvé la signature européenne de Tsipras. Or la vérité est tout le contraire : j’ai chaudement approuvé Varoufakis d’avoir démissionné. J’’ai même critiqué l’Huma pour avoir publié le pauvre justificatif embarrassé de Sia Anagnostopoulou, alors qu’elle n’avait pas publié le discours pourtant si percutant de Zoé Constantopoulou à l’ONU.
J’écrivais en date du 09/09/15, à la suite du beau texte d’Eric Toussaint :

Tsipras a visiblement été pris au piège, et n’a pas su, comme Varoufakis, en sortir à temps.(...) Le Syriza de Tsipras a perdu son identité, et en est maintenant réduit à repeindre son piège, comme on a pu le voir dans le discours de Sia Anagnostopoulou (ou encore, à blanchir son sépulcre), en attendant de voir venir. Le vrai "Syriza", celui que nous (du moins certains) soutenions de nos espoirs, survit sous forme de l’Unité populaire.

Ceci non pour moi seulement, mais pour le beau travail d’Eric Toussaint, à relire ICI, et parce qu’avec l’enfumeuse brèvetée, ça commence à bien faire.

04/11/2015 19:11 par depassage

@Cunégonde godot & autres

Vous êtes efficace dans la lutte idéologique et vous lui donnez des vertus comme beaucoup s’échinent à lui en trouver ou croient qu’elle en a et croient en plus qu’elles sont déterminantes. Sur un certain plan, vous avez tout à fait raison en disant que tout est ancien et date depuis toujours, que cela soit au niveau des constats ou au niveau des solutions préconisées. Par contre, pour peu que l’on souhaite sortir des sentiers battus, il est nécessaire qu’on s’attarde sur ses propres paradoxes de près avant toute chose. Les paradoxes, on n’en a tous, des pires au moins pires, mais peu acceptent d’en tenir compte. Dans votre cas, vous nous ramenez à la lutte idéologique qu’il y avait eu entre Marx et Hegel, et bien d’autres personnes et philosophes, avant et après eux.

En d’autres mots, vous êtes de ceux qui croient que l’idée dit et le réel obéit, alors qui c’est l’inverse. Le réel se fait et l’idée s’adapte ou meurt, exactement comme ses porteurs. Il est vrai que l’idée peut mener à l’action, mais elles se dissocient très vite par l’effet de la réaction que l’action peut provoquer et qui, souvent, peut ne pas être comme escomptée. Si l’idée est le reflet d’un réel, elle peut être juste comme elle peut être travestie. Dans une société aux rapports injustes, l’idée dominante ne peut être qu’une idée travestie qui ne peut vivre que sur la base d’un consensus dont nous faisons partie dans notre ensemble. Quant à savoir dans quelle mesure, tel ou tel individu est infecté par cette idée, relève quasiment de l’impossible. On peut croire qu’on n’est pas infecté, grâce aux subterfuges idéologiques de différentes natures sans que cela nous disculpe de quoi que ce soit.
Dans ce contexte, l’idée signifie une conception d’un vécu et se différencie de l’idéologie dans la mesure où cette conception peut transcender les idéologies en apparence contradictoires.

Il faut se convaincre, si on ne l’est pas, que la bêtise qui répond à la bêtise, ne mène nulle part, au mieux au statu quo au pire à l’aveuglement et à l’anarchie. Je ne m’exclus pas et je conçois bien que je peux répondre à la bêtise par la bêtise, mais il faut bien que le dialogue, le débat ou l’échange passe.
Le fou d’ubu est un exemple dans ce fil de commentaires. Il fait un bon constat, mais en tire des conclusions complètements absurdes en affirmant ceci :

… tout en feignant de défendre une lutte des classes (qu’ils savent obsolète) au lieu d’une lutte des peuples (qu’ils craignent par-dessus tout)…

Faire la distinction entre les peuples et la lutte des classes, c’est faire exactement comme ceux qu’on critique sans le savoir. Si le peuple est la portion importante de la population sur laquelle s’exerce le pouvoir par une minorité politique et économique (ils (politique et économie) sont indissociables), et si ce peuple lutte pour son émancipation de ce pouvoir, cela s’appelle la lutte des classes. Alors en quoi la lutte des classes est-elle devenue obsolète ? Elle est devenue obsolète ou vue telle parce qu’elle s’est mondialisé et s’est compliquée par la même occasion par les progrès techniques qui ont réduit les distances, amélioré les moyens de communication et les formes de production. Mais soyons-en sûrs, ce n’est qu’une vue et rien d’autre. Cette vue n’est pas si innocente qu’elle puisse paraître, elle exige réflexion quoique, de prime à bord, elle revienne inexorablement à la volonté d’imiter son voisin puissant et non pas de ramener ce voisin à plus de raison même sous la contrainte s’il le faut.

Pour terminer, relevons ce type de comparaison fallacieux :

Il n’existe pas d’autre alternative. M. Tsipras, en Grèce, a contrario l’a prouvé. M. Tsipras dont, autant qu’il m’en souvienne, vous avez approuvé et soutenu ici même les choix européistes dramatiques pour le peuple grec..

Comparer la France, principale initiatrice de l’Europe, à la Grèce, relève, soit de la mauvaise foi, soit de l’ignorance quoique dans les faits cela n’ait aucune importance. La France peut quitter l’Europe et peut rembourser ses dettes avec sa propre monnaie si elle opte pour un retour à sa monnaie ancienne, la Grèce ne le peut pas par contre. Si elle quitte l’Europe, soi-disant, pour avoir sa propre monnaie, elle se trouvera contrainte à rembourser ses dettes avec la monnaie de l’Europe ou des USA (euro ou dollar ) et non pas avec sa propre monnaie qui sera une monnaie de singe qui rendra ses dettes quasi ingérables au point de se faire ramasser à la petite cueillir ou sombrer dans la guerre civile.

04/11/2015 19:27 par christian

Cette influence et porosité entre milieux économiques et politiques est la définition même du fascisme. Preuve en est que capitalisme est un euphémisme pour fascisme, ou au mieux, que le fascisme est l’état terminal, la conséquence finale du capitalisme.

04/11/2015 19:29 par Aris-Caen

Pour contribuer au débat entamé dans les commentaires, 2 vidéos de Jacques Cotta du CNR RUE à propos la gauche et de la gauche de la gauche.
https://www.youtube.com/watch?v=7QEqhWZLVio
et
https://www.youtube.com/watch?v=KUL5AhBPlhY à partir de la 8ème minute

04/11/2015 19:36 par cunégonde godot

Cher monsieur Autrement :

M. Tsipras tombant dans un piège. C’est du mauvais roman et, pour le coup, de l’enfumage pour enfants de chœur. Entre MM. Tsipras et Varoufakis, il n’y a pas de différence dès lors qu’ils se sont soumis à l’ "Europe" oligarchique américaniste. Ils ne se sont jamais privés de le claironner à l’envi des fois que les Américains et les Allemands ne les auraient pas entendus.

Ils ont prouvé a contrario que l’alternative, unique, pour la gauche européenne et en particulier la gauche française, consiste à continuer dans l’ "Europe" et en accepter les conséquences, comme l’assume le "PS", ou pour tous ceux qui prétendent à gauche conquérir le pouvoir (du moins c’est ce qu’ils disent) à sortir de l’ "Europe" oligarchique mondialiste en s’appuyant sur ce qui est déjà là : les institutions de l’Etat-nation français souverain.
S’indigner, c’est bien (et ça mange pas d’pain), mais il arrive un moment où il faut prendre ses responsabilités.

04/11/2015 23:24 par Le Fou d'ubu

@ Depassage

"En d’autres mots vous êtes de ceux qui croient que l’idée dit et le réel obéit, alors que c’est l’inverse."

Quand vous parliez "d’absurdité" en voilà une et pas des moindres, mais peut être avez vous mal compris la "mienne". Permettez alors que je m’en explique :

Quand je parle d’une lutte des classes obsolète, j’en veux pour preuve du réel justement auquel il nous faut obéir dans ce cas là. Et la réalité d’aujourd’hui (si tant est qu’une autre le fut un jour) n’est pas l’idée d’un monde ouvrier et d’employés réunis sous une même bannière et représentant une même classe. Car à l’intérieur même de cette catégorie pourtant semblable, (l’idée est bonne je vous l’accorde) prou s’en considèrent différent et beaucoup d’autres ne s’en sentent pas concerné. Sinon le "salariat" dans son entier serait syndiqué et regroupé sous un syndicat dit de combat (loin s’en faut vous l’admettrez). Et même si cette belle utopie avait cour je n’en jugerais pas moins obsolète une lutte des classes qui dans le sens Marxiste du terme exclus de fait tout ce qui n’appartient pas aux "forces de production". Or, si au XIXè siècle le "réel" de l’époque permettait cette analyse, il en va autrement deux siècles plus tard. Et si j’y préfère une nécessaire lutte des peuples, nonobstant la mondialisation, c’est simplement que quelques millions d’artisans, petits patrons de pme, femmes ou hommes au foyer, sans emplois et bien d’autres encore devraient être concerné par l’avenir de leurs enfants. Car c’est bien de cela dont il est question de nos jours. Il n’est plus question de mieux répartir la valeur d’une production réquisitionnée par quelques uns. Il est question de changer complètement de mode de production, d’outils de production et de production elle même avant de mieux la répartir. Et que ce n’est pas tout puisque l’enseignement aussi est à changer. Jusqu’à l’éducation que l’on donne est à revoir. Comme vous pouvez le constater je défends l’idée d’une révolution permanente qui bâtirait une NOUVELLE CIVILISATION où l’humain et son bien être serait au centre . Rien de moins. Et demandez moins que cela n’est pas irresponsable mais criminel face aux enjeux d’aujourd’hui. Voici à quelle idée j’obéis et dans quel réel je désirerais m’inscrire. Même si nous ne sommes que "depassage" sur cette planète, je vous l’accorde aussi ...
Comme vous le dites si bien on répond souvent une bêtise à ce que l’on pense être une bêtise. Sauf que parfois c’est une simple divergence ou un différent point de vue.
Bien à vous

05/11/2015 16:40 par D. Vanhove

Ce n’est pas pcq’on connaît une situation de longue date, qu’il n’est pas utile d’y revenir à chaque occasion...

Si c’était le cas, pourquoi dire et redire sans relâche, toute l’abjection de la colonisation israélienne en terres palestiniennes, et l’idéologie mortifère que représente le sionisme...?

Au contraire, il faut se souvenir que la mémoire de certains citoyens est parfois déficiente... et ne pas renoncer à dénoncer les choses qui doivent l’être...

Par ailleurs, pourquoi penser tjr dans les mêmes termes...? Bizarre que certains s’échinent à dénoncer le système bancaire, mais continuent à parler des remboursements... Et si on allait voir du côté de l’Islande... vous savez, ce pt pays dont personne ne parle, et qui a tout bonnement refusé de rembourser les banques...! Il paraît que les choses y vont bcp mieux depuis...

05/11/2015 17:10 par depassage

@ Le fou d’ubu
Je vous remercie de votre réponse. L’intérêt ici sur ce mur qui est LGS est dans le débat pour éclaircir les choses au mieux que cela se peut. Il est normal que les points de vue puissent être divergents ou incompréhensibles, car nos vécus et nos expériences diffèrent. La précision n’est jamais farfelue du moment qu’elle aide à voir clair. Le concept de lutte des classes comme tout concept a pour ambition de désigner une chose ou une réalité sans toute autre connotation. Mais malheureusement, là où rentrent les intérêts des humains ou des objets de leur création comme les institutions, la guerre ou les conflits émergent en commençant par tordre le sens des mots ou des concepts pour les réadapter à leurs desseins. Tout conflit, toute guerre commence par la guerre ou la mise en conflit des mots et des concepts jusqu’à anéantir certains au détriment d’autres. La lutte des classes a émergé avec l’émergence de classes sociales au sein des sociétés et n’a pas attendu l’existence de la classe ouvrière plus particulièrement pour exister.

Si j’insiste sur cela, c’est parce que notre petite cervelle humaine a tendance à être manichéenne et nous incite à aller vite en besogne pour jeter le bébé avec l’eau de son bain. Vous remarquerez par exemple le rejet de beaucoup de concepts parce qu’ils sont dit ou repris par des hypocrites qui les détournent de leur sens ou qui ne les évoquent que pour mieux les renier par leurs actes, par des personnes qui ont justement tout à perdre en les rejetant. Et non seulement eux, mais toute notre humanité. L’exemple le plus flagrant est celui de la laïcité qu’on présente comme une religion concurrente de certaines vraies religions ou un concept créé par les francs-maçons ou je ne sais qui, alors que ce concept ne désigne au sens large que le respect des différences d’opinions car les religions sont des opinions qu’on croit sacrées, c’est-à-dire au-dessus de toute vérité relative. Et au sens restreint, des opinions émanant de corpus idéologiques restrictifs et convenus supérieurs à toute autre pensée lorsque le démon de la démesure s’en prend de nos esprits.

J’aime bien lorsque vous évoquez la révolution permanente, car je croie que la vie elle- même est une révolution permanente souvent inconsciente malheureusement. Et disons-le, en parlant d’une civilisation où l’humain et son bien-être seraient au centre, c’est quand même le programme le plus complet et le plus ardu à mettre en pratique, c’est une belle utopie, mais avant il faut à l’humain de cesser de s’identifier à soi-même par ce qui éblouit l’autre par masque interposé pour s’identifier à l’autre sans masque en reconnaissant que l’autre, c’est lui-même.

06/11/2015 09:42 par Le Fou d'ubu

@ Depassage

" Mais avant il faut à l’humain de cesser de s’identifier à soi-même par ce qui éblouit l’autre par masque interposé pour s’identifier à l’autre sans masque, en reconnaissant que l’autre, c’est lui-même "

Nous voici entièrement d’accord sur cette belle conclusion emplie de laïcité que nombre de faux croyants Américains Israéliens et autres bouchers de " bonne foi "devraient réviser vu qu’ils n’ont pas bien compris ce que voulait dire : " Ne fait pas à autrui ce que tu ne désires pas que l’on te fasses "

Merci à vous

06/11/2015 19:15 par cunégonde godot

Je connaissais déjà cet article. J’ai lu en diagonale les commentaires. Au fond, ce qui effraie certains commentateurs, ce n’est pas Poutine lui-même, ou la Russie. Ce qui les effraie c’est que la confortable domination de l’empire américain qu’à gauche on adore détester soit pour le moins contestée. Sans adversaire à sa mesure depuis 1990, l’empire yankee voit se dresser devant lui des pays refusant de se faire tranquillement dépecer. Ces pays comprennent sans qu’on leur explique qu’au bout du bout il peut y a avoir la guerre car les USA ont maintes fois montré ce dont ils étaient capables. Ce Une vraie guerre chez nous, en "Europe" car l’ "Europe" est le vassal et donc l’alliée de l’Empire. Au fond, la gauche européiste regrette l’alcoolique Eltsine. Avec lui, il n’y avait aucun risque de guerre en "Europe". L’Occident aurait pu tranquillement s’emparer des immenses richesses du sous-sol russe p.ex., tout en leur faisant le cadeau des cadeaux, la démocratie américaniste (et la gauche de pleurnicher comme elle sait si bien le faire).
La Russie, l’Iran, la Chine, le Brésil, l’Inde, en ont par-dessus la tête des Etats-Unis d’Amérique et de ses vassaux, les pays européens. Et comme par hasard leurs dirigeants franchement antipathiques...

09/11/2015 22:12 par alain harrison

Je suis sidéré.

Nous avons vue le diable à l’oeuvre dans la saga UE-Grèce, et les populations occidentales font semblant de ne rien voir.

Au Québec, 90% de zombis es.
Bientôt, 99% ?!

Qu’est-ce qui se passe avec ces français qui votent FN et sarkozy ?
Qu’est-ce qui se passe avec les commentateurs de droite, ils se complaisent dans la géhenne.

La psychologie, le politique et l’économie sont omniprésents et s’interfèrent.
L’intégrité, les influences et les intérêts.
Je crois qu’ils faut les abordés comme un tout.
Je ne peux aborder la question économique sans impliquer les deux autres.
Prenons la corruption. Les trois sont impliqués : l’intégrité, les influences et les intérêts.

Lors des élections, ces trois facteurs, leur influence inter-active est décisive.
Je demeure convaincu que le facteur psychologique, l’intégrité est le facteur décisif.

Donc, l’Éducation serait déterminant. Pour cette raison, il faut combattre son instrumentalisation.

Mais heureusement, nous pouvons nous auto-éduquer, nous auto-instruire.

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