RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les Zindigné (e) s – La Vie est à nous (n° 11)

L’éditorial pose la question de savoir s’il existe un « bon anthropocène ». « Le désir insatiable de domination du monde naturel nous a conduit à la catastrophe. […] Ce n’est pas parce qu’il y a le feu à la planète que nous sommes antiproductivistes mais par ce que le productivisme n’est pas la solution à la misère sociale, culturelle, politique, anthropologique. »

Paul Ariès nous met en garde contre capitalisme vert, le grand projet du capitalisme tout court : « Le capitalisme vert entend bien adapter la planète aux besoins du productivisme ». Tout est prêt : « les capitaux, les fantasmes (le culte de la toute puissance, l’idée d’un monde sans limites), le vertige de la technoscience. »

Pour Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, l’Anthropocène est le signe de notre puissance, mais aussi de notre impuissance. Ils mettent en garde contre l’extinction de la biodiversité, de composition de l’atmosphère, de l’acidification des océans et des lacs, du déferlement d’éléments radioactifs et de molécules toxiques dans les écosystèmes. Au-delà de l’histoire des vainqueurs, préviennent-ils, il faut redécouvrir la pluralité des options possibles.

Pionnier de la fécondation in vitro, Jacques Testart prend position contre le tri sélectif d’embryons et la banalisation de l’eugénisme. Il estime que les dérives de la procréation assistée flirtent avec le transhumanisme. Il pose par ailleurs que « le vivant, contrairement à la machine, n’est pas qu’un assemblage judicieux de morceaux utiles, et qu’on ignore largement comment il devient cette autre chose, cette propriété unique où certains voient la marque du divin et d’autres celles de la complexité, ce qui n’explique rien. »

Paul Ariès évoque l’avènement du surhomme par la géo-ingénierie : « il faut combattre la folie qui consiste à vouloir adapter l’humanité aux besoins du productivisme. On pourrait, pour réduire les besoins d’éclairage, modifier par le génie génétique les yeux humains sur le modèle de ceux des chats. » Brrrr ! Sans parler de l’immortalité grâce aux nanotechnologies.

Pour Fabien Piasecki, la géo-ingénierie et le transhumanisme font peser un risque majeur de catastrophes climatiques mais aussi de désespècement (sortie de l’espèce humaine).

Robin Delobel explique pourquoi la Conférence du climat qui s’est tenue à Varsovie en 2013 restera comme celle de l’immobilisme et de l’antagonisme.

Frédéric Thomas pose un regard lucide sur l’« extarctivisme » en Amérique du Sud : « le continent a opéré un tournant à gauche. Pourtant le paradoxe de cette nouvelle phase est de reconduire, voire d’accentuer, le même modèle de développement qu’auparavant. »

G. Boitel et D. Loufrani décortiquent le concept d’« agroécologie ». L’agriculture industrielle d’aujourd’hui a du mal à concilier ces deux termes.

Yannis Youlountas dénonce la répression qui s’abat sur des projets d’autres modèles (Marinaleda, Exarcheia, Val Susa). En regrettant évidemment que le projet altermondialiste a été dépassé par la montée des nationalismes dans un climat entretenu de peur économique et sociale.

Maxime Vivas dénonce les menées de Robert Ménard à Béziers, nouvelle terre de prédilection du FN qui va, là comme ailleurs, jouer sur la peur et la haine. Ménard est soutenu par Nicolas Dupont-Aignan, l’idole des maisons de retraites, pour qui « Robert, c’est Jeanne d’Arc ! ».

Aurélien Bernier postule que l’alliance PCF/PS aux municipales sera perdante et rappelle que le PCF s’était déjà condamné dans les années 80 en s’alliant aux Solfériniens.

Pour Christian Sunt, « les Bonnets rouges ne nous feront pas croire au Père Noël ! » L’écotaxe n’est pas responsable de la crise bretonne, crise d’un modèle de développement encouragé et financé par l’Union européenne et son programme de liquidation de l’agriculture paysanne.

Florent Bussy pose une question toute bête : « Qu’est-ce qu’une catastrophe nucléaire ? » Sa réponse est intelligente.

« Les journalistes manipulent l’information » contre « les journalistes sont objectifs ». Fausse alternative, comme le démontre Laurent Paillard.

De quoi Google est-il le nom, demande Yann Fiévet : « Nous devrions nous y faire : l’emprise de Google s’accroît chaque jour davantage et il serait illusoire de vouloir y résister. La firme, omniprésente dans l’univers de nos cyber-activités, recouvre nos vies d’une prétendue bienveillance. Ce serait au nom de l’émergence d’un monde plus sûr que Google, en compagnie de huit autres sociétés privées américaines, participe activement au système Prism mis en place par la NSA pour surveiller tous les recoins de « la toile ». La volonté arachnéenne veille sur nous ; allons en paix ! Cependant, non contente d’apaiser notre inquiétude à propos de la dangerosité du monde, inquiétude par ailleurs savamment entretenue par les maîtres de la « médiasphère », Google se veut un agent puissant de la Culture universelle. »

Pour finir, Mathylde nous offre une recension d’un livre sur Jean Cocteau et du dernier roman d’Hélène Frappat, Lady Hunt.

Bernard Gensane

voir le site http://www.les-indignes-revue.fr/

URL de cet article 24174
  

Même Auteur
Maurice Tournier. Les mots de mai 68.
Bernard GENSANE
« Les révolutionnaires de Mai ont pris la parole comme on a pris la Bastille en 1789 » (Michel de Certeau). A la base, la génération de mai 68 est peut-être la première génération qui, en masse, a pris conscience du pouvoir des mots, a senti que les mots n’étaient jamais neutres, qu’ils n’avaient pas forcément le même sens selon l’endroit géographique, social ou métaphorique où ils étaient prononcés, que nommer c’était tenir le monde dans sa main. Une chanson d’amour des Beatles, en fin de compte très (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La CIA contrôle tous ceux qui ont une importance dans les principaux médias."

William Colby, ancien directeur de la CIA

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.