RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Nazisme et Communisme : attention à l’amalgame !

Portés par une vague d’anticommunisme primaire, il est de bon ton, maintenant, dans certains milieux d’amalgamer le nazisme au communisme, mais ne nous y trompons pas, ceux qui entretiennent ces amalgames sont souvent très proches de la première de ces idéologies, et ne les confondent pas.

Le nazisme, qui se réclamait à la base du socialisme et le stalinisme qui lui se réclamait du communiste ont des similitudes dans l’organisation étatique : un régime policier développé, l’État contrôle tout et étouffe le peuple, grosse propagande qui permet d’enrôler de nombreux volontaires et un système répressif pouvant être très violent (nombreux camps de prisonniers). Ils puisent leur idéologie dans le rejet de la démocratie libérale et la bourgeoisie capitaliste.

Mais les similitudes s’arrêtent là : le parti nazi est un parti à idéologie raciste (classement des races avec en haut la race aryenne) avec une place importante pour l’antisémitisme. C’est un parti clairement anti-communiste dont les militants sont déportés et les ouvrages brûlés et interdits.

Et malgré un discours presque révolutionnaire et surtout anti-bourgeois, le rapport à la propriété n’est pas tellement bouleversé une fois au pouvoir. Et même à l’inverse, la politique économique nazi favorise le patronat allemand qui se traduit par un renforcement des grands groupes privés qui ont pris une part active dans le pillage et l’exploitation des territoires occupés.

Après la première guerre mondiale la crise économique amène Mussolini au pouvoir en 1919, et ce malgré une présence communiste non négligeable, puis la crise de 1929 amène Hitler au pouvoir en 1933. Comme en Italie, cette crise économique débouche sur une crise politique avec la montée des communistes d’un côté, et celle de l’extrême droite nazi de l’autre.

C’est cette poussée communiste qui explique dans le cas de l’Italie et de l’Allemagne l’appui des grands patrons industriels et des grands propriétaires terriens envers les partis de Mussolini et d’Hitler qui les financent pour briser les grèves et les émeutes paysannes.

En Italie et en Allemagne cela se passe de la même manière : à la fois dans la légalité car ce sont des partis reconnus et qui participent aux élections, et également dans la violence et la terreur (face notamment aux communistes et aux syndicalistes). D’ailleurs ces violences ne rencontrent peu ou pas d’opposition de la part des gouvernements en place. Certains y voient même d’un bon œil ces partis anti-communistes.

En Russie, le pouvoir est prit par la force lors de la révolution d’octobre qui renverse le pouvoir en place. L’objectif de base du parti bolchevik puis du PC en 1918 est de réaliser une société sans classe d’après les théories de Karl Marx. Mais après des débuts encourageants et prometteurs, lorsque Staline arrive au pouvoir en 1928, le modèle socialiste est encore incomplet. Ensuite, victime à la fois d’une excroissance bureaucratique, d’une dérive liée au culte de la personnalité, des nombreuses purges au sein du PC soviétique et de la mise en place d’une nouvelle forme de capitalisme d’État, le nouveau système reste très éloigné de la doctrine marxiste. Le retour des goulags, héritage de la société tsariste, creuse un peu plus le fossé avec l’idéal communiste.

Dés 1935, Emma Goldman, de retour aux USA déclarait que le communisme n’existait pas en union soviétique. N’oublions pas que Karl Marx avait prédit l’échec d’une révolution en Russie car selon lui la société qui était encore au stade d’un régime féodal n’était pas prête. Toujours selon lui, les pays les plus aptes à mettre en place ses théories étaient la France et l’Allemagne, car en Angleterre le peuple avait été, suivant ses dires, définitivement domestiqué !

Enfin, il faut quand même rappeler que le régime soviétique a dû, dès les premiers jours, faire face à l’hostilité de toutes les puissances capitalistes, qui ont financé à coup de milliards de dollars des sabotages, des partis d’opposition, des radios qui émettaient depuis l’étranger sur tout le territoire soviétique, qui ont fomenté des troubles et même des révoltes armées dès le début de la révolution… mais ceci est une autre histoire !
« Honte à ceux qui cessèrent d’être communistes en cessant d’être stalinien et qui ne furent communistes que tant qu’ils furent staliniens » (Daniel Bensaid).

J.M.D sur Conscience Citoyenne Responsable

»» http://2ccr.unblog.fr/2013/10/22/nazisme-et-communisme-attention-a-la-...

Lire également : Le pacte germano-sovietique


URL de cet article 23018
  

Même Thème
Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
Bernard GENSANE
Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient détruit les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Partout où règne la civilisation occidentale toutes attaches humaines ont cessé à l’exception de celles qui avaient pour raison d’être l’intérêt.

Attribuée à Louis Aragon, 1925.

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.