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Netanyahou a surpassé Colin Powell dans le mensonge et la manipulation

Donald Trump ne se contentera pas d’annoncer le 12 mai prochain le retrait des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien. Il a également donné son feu vert à une intervention militaire contre Téhéran. Décision que son nouveau secrétaire d’Etat s’en est allé confirmer les 28 et 29 avril au roi d’Arabie Saoudite et au Premier ministre d’Israël dont les pays sont acquis à l’opération et avec lesquels il s’est entendu sur leurs contributions respectives à celle-ci.

Pour la monarchie wahhabite, il s’agira du financement de l’agression en préméditation. Tandis que pour l’Etat sioniste, cela consiste outre la participation de son armée en combinaison avec celle des Etats-Unis à monter une opération d’enfumage de l’opinion internationale visant à lui faire croire que l’Iran s’est exposé à une intervention militaire en raison que ses dirigeants n’ont pas respecté les engagements qu’ils ont pris en signant l’accord sur le nucléaire. C’est ce à quoi s’est évertué lundi l’incorrigible menteur qu’est Benyamin Netanyahou le Premier ministre israélien.

Il s’est en effet entouré d’une spectaculaire mise en scène pour débiter au monde que son pays possède les preuves « concluantes » que l’Iran entretient un programme nucléaire secret. Comme six ans plus tôt devant l’Assemblée générale de l’ONU, il n’a en fait rien produit qui aurait confirmé ses allégations contre Téhéran. Des schémas, des graphiques et des mensonges éhontés, voilà tout ce sur quoi il s’est appuyé pour marteler que l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 serait de facto « invalide ».

Bien que la prestation de Netanyahu n’a été qu’une grossière tentative d’enfumage et de manipulation des opinions, elle va pourtant donner au président des États-Unis le prétexte par lequel il justifiera le feu vert qu’il a donné pour l’agression militaire de l’Iran. Pour aussi inconsistantes et à véracité non établie qu’elles ont été, les allégations de Benjamin Netanyahu seront présentées par Donald Trump comme apportant confirmation que l’Iran n’avait pas respecté « l’horrible » accord signé avec les cinq + 1 et lui font obligation d’entreprendre des représailles à son encontre.

Jusque-là, Donald Trump a bridé son agressivité pathologique à l’encontre de l’Iran en raison que l’AIEA et les autres Etats signataires de l’accord de 2015 ont certifié sans ambiguïté aucune que Téhéran respecte scrupuleusement ses engagements. Ce dont a même convenu l’administration américaine précédente. Pour se lâcher et s’en prendre militairement à ce pays, il a à l’évidence convenu avec Netanyahou qu’Israël annonce au monde détenir les « preuves » qui infirment les assurances données par l’AIEA. Le scénario est un exact remake de celui qui a précédé l’agression et l’invasion de l’Irak.

Avec la loi votée avant-hier par la Knesset israélienne autorisant le Premier ministre à déclarer une guerre sans en référer à l’ensemble de son gouvernement, il devient clair qu’en Israël et avec l’accord des Etats-Unis le compte à rebours d’une guerre contre l’Iran a été déclenché. Celle-ci a même déjà commencé avec les frappes israéliennes qui ont eu lieu en Syrie et l’offensive qu’ont déclenché dans ce même pays les forces arabo-kurdes subordonnées à la coalition menée par les Etats-Unis contre l’armée syrienne et ses alliés dans la région de Deir Ez-Zor. Ces deux opérations ont eu pour but de provoquer une réaction iranienne qui aurait donné à Washington et à Tel-Aviv le prétexte du « casus belli » qu’ils s’emploient par ailleurs à monter de toutes pièces en prêtant à Téhéran d’entretenir un programme nucléaire militaire secret.

Kharroubi Habib

»» http://www.lequotidien-oran.com/
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