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Recrutement des professeurs : une diminution aux conséquences catastrophiques.

Nous publions ci dessous un communiqué du SNES, syndicat des enseignants des lycées et collèges qui dénonce une baisse sans précédent des postes mis aux concours de recrutement de futurs professeurs.

A la rentrée 2005, apprend-on, 6000 professeurs en moins pour nos chers adolescents avides de savoir. Si, faute de professeurs, ils venaient à s’ennuyer à l’école, ils pourront toujours se défouler sur les locaux, le matériel et même leurs petits camarades car il y aura aussi des milliers de surveillants en moins.

Nos bons Chirac, Raffarin, Sarkozy et Ferry ont bien compris cette recommandation de l’OCDE, qui, par la plume de Christian Morrisson écrit :

"Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des
investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne
comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement,
il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité
baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles
ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou
d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs
enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école
peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles,
ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non
dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement
général de la population."

(La Faisabilité politique de l’ajustement, Cahier de politique économique n°13, Centre de développement de l’OCDE)

Mais rassurez-vous : Sarkozy souhaite installer des gardiens de la paix à demeure dans les établissements scolaires...


Communiqué du SNES :

Postes mis aux concours 2004 pour le second degré : une chute sans précédent qui aura des conséquences catastrophiques

Le ministère vient d’annoncer que le nombre de postes mis aux concours 2004 pour le second degré était réduit à 12 500 pour les concours externes qui sont les seuls concours permettant de recruter des personnels nouveaux.

La régression, sans précédent, est d’un tiers par rapport à 2003 (18 000 postes). Il faut remonter à la fin des années 80 pour retrouver des chiffres aussi faibles.

Le ministère tente de se justifier en arguant d’une régression du nombre des élèves dans le second degré. Cet argument est contredit par les chiffres avancés par sa propre Direction de la Programmation et du développement (DPD) qui avaient été confirmés par l’audit commandé par le Ministère en décembre 2002.

L’audit chiffrait à 16 619 le nombre de départs en 2005 tout compris. La DPD, elle, chiffrait le nombre des personnels nouveaux nécessaire à 18 700 par an sur la période 2004-2011, à effectifs d’élèves constants et à 15 800 par an sur la période 2004-2008 en tenant compte de la régression des effectifs. Ce qui conduit pour les concours 2004 à un nombre de 18 500 postes minimum en tenant compte d’une part de la régression des effectifs d’élèves et du rendement réel des concours (en moyenne 8,5 recrutements effectifs pour dix postes mis aux concours).

Le déficit à la rentrée 2005 sera donc de 6000 enseignants.

L’argument des départs en retraite qui seraient retardés ne tient pas plus puisque les départs différés du fait de la disparition du Congé de Fin d’Activité et de la Cessation Progressive d’Activité sont compensés par des départs anticipés du fait de la nouvelle législation sur les retraites.

Ce choix en tout point catastrophique se traduira sur le terrain :
- d’une part par une réduction de l’offre de formation (suppression d’options, de sections, notamment dans les établissements technologiques et professionnels, d’établissements, notamment en milieu rural) et par une augmentation des effectifs par classe qui pénaliseront au premier chef les élèves les plus en difficulté.
- d’autre part par une explosion du recrutement de personnels précaires.

Il aura aussi pour conséquence de détourner encore un peu plus les étudiants des carrières de l’enseignement alors que les départs en retraite vont exploser, à partir de 2005 et pour plusieurs années, que les effectifs d’élèves du second degré vont repartir à la hausse d’ici quelques années et que les organismes internationaux (Commission Européenne et OCDE notamment) ne cessent d’alerter les gouvernements sur le risque majeur de pénurie d’enseignants dans les prochaines années.

Cette annonce faite en catimini confirme que le Ministre entend tirer du Grand débat, dont il a vanté avec beaucoup d’éclat l’intérêt, des conclusions qu’il a déjà largement anticipé. La future loi d’Orientation, qu’il prépare, consacrera bien une régression sans précédent du système éducatif.

Le SNES va poursuivre sa campagne de sensibilisation de l’opinion sur cette question décisive des recrutements. Il propose dès maintenant, en s’adressant à l’ensemble des organisations syndicales de l’Education, qu’elle soit avec la préparation de la rentrée au coeur d’actions incluant la grève dans les prochaines semaines.

Paris, le 23 janvier 2004

Pour télécharger "La Faisabilité politique de l’ajustement, Cahier de politique économique n°13, Centre de développement de l’OCDE" sur le site de l’OCDE, cliquer ici

Voir aussi un article précédent mais le lien indiqué pour télécharger le document a changé.


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