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OCDE : et en plus ils l’ écrivent !

STUPEFIANT : A LIRE !

La révolte est notre seule réponse !


Suite à l’ émission de D. Mermet ( écoute en ligne ) http://lbsjs.free.fr/ où il a été question d’un rapport de l’ OCDE, voici quelque extraits de ce "Cahier de politique économique N° 13".

Aprés lecture, nous comprenons bien la réponse de l’ OCDE au journal Le Monde ! ( Voir Note en bas de page )

- - Maintenant, en vrac, quelque lignes de
ce rapport : un véritable festival !


Les facteurs politiques de succès

Un gouvernement peut difficilement stabiliser contre la volonté de l’opinion publique dans son ensemble. Il doit se ménager le soutien d’une partie de l’opinion,au besoin en pénalisant davantage certains groupes. En ce sens, un programme qui toucherait de façon égale tous les groupes (c’est-à -dire qui serait neutre du point de vue social) serait plus difficile à appliquer qu’un programme discriminatoire, faisant supporter l’ajustement à certains groupes et épargnant les autres pour qu’ils soutiennent le gouvernement.


Si l’on ne peut éviter une hausse des prix, plusieurs précautions doivent être prises. Il faut, comme au Maroc
en 1983-84, relever d’abord les prix des produits intermédiaires, et non pas ceux des produits de base consommés par les ménages pauvres. Si les prix des produits de base sont augmentés, il faut procéder par hausses modérées (moins de 20 pour cent) et étalées dans le temps. Il est souhaitable de reporter les dernières hausses à la période où les gains de l’ajustement commenceront à apparaître et où ils pourront compenser ces hausses. Il est possible aussi d’atténuer l’impact d’une hausse de prix par des distributions de denrées alimentaires pour rémunérer la
main-d’oeuvre embauchée sur les chantiers des travaux publics. Enfin, il ne faut jamais augmenter les prix à des moments difficiles pour les ménages, comme les fins de mois ou les fêtes religieuses.


Enfin, pour éviter les troubles, il est souhaitable que le gouvernement fasse un effort exceptionnel d’information en expliquant la raison des hausses, en publiant des listes de prix recommandés, en effectuant de nombreux contrôles de prix, suivis éventuellement de poursuites contre les commerçants qui ont augmenté leurs prix plus que les autres. Ces interventions peuvent paraître plus spectaculaires qu’efficaces mais, en l’occurrence, seule importe l’image que
donne le gouvernement et non la portée réelle de ses interventions. Il ne faut pas jugerseulement celles-ci en termes techniques alors qu’elles s’inscrivent dans un
combat politique. Le gouvernement peut aussi financer des mesures compensatrices qui ont un réel impact, par exemple des repas gratuits dans les écoles primaires des quartiers populaires.


Les mesures de stabilisation peu dangereuses

Après cette description des mesures risquées, on peut, à l’inverse, recommander de nombreuses mesures qui ne créent aucune difficulté politique.

Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement,
il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’ élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et
l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population.

Si les analyses sur de larges échantillons ont montré une relation entre ces mesures d’austérité et les grèves, les études de cas nous ont aussi montré qu’il existe une marge de manoeuvre pour un gouvernement, qui a été exploitée avec
succès dans certains pays comme le Maroc ou la Côte d’Ivoire. Les salaires nominaux peuvent être bloqués (ce qui allège rapidement la masse salariale en termes réels si le taux d’inflation atteint 7 ou 8 pour cent) ; on peut ne
pas remplacer une partie des salariés qui partent en retraite ; ou bien l’on peut supprimer des primes dans certaines administrations, en suivant une politique
discriminatoire pour éviter un front commun de tous les fonctionnaires.

Évidemment, il est déconseillé de supprimer les primes versées aux forces de l’ordre dans une conjoncture politique difficile où l’on peut en avoir besoin.


Quelques précautions sont souhaitables. Cette réforme ne devrait tout d’abord pas coïncider avec un programme de stabilisation, car la coalition des opposants serait très dangereuse, avec la conjonction de manifestations de
masse et de grèves dans des secteurs clés. Ensuite, il ne faut pas acculer ces salariés au désespoir en les licenciant purement et simplement. Des fonds de reconversion sont indispensables pour les réinsérer. Enfin, il est souhaitable, dans un premier temps, d’exclure de la réforme les secteurs stratégiques comme l’énergie ou les
transports, quitte à prendre des mesures plus tard, dans une conjoncture politique et économique meilleure.

Il est permis toutefois de nuancer cette estimation des risques : par rapport aux pays développés, les gouvernements des pays en développement ont plus de facilités pour intervenir. Par exemple, il leur est plus facile de faire
dissoudre des piquets de grève ou de remplacer les grévistes par d’autres salariés. Il leur est aussi plus facile de réduire le poids de ces entreprises, par exemple en diminuant
le financement des investissements ou en introduisant des concurrents privés lorsque l’activité le permet.

Lire le rapport

http://www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf


Note :

Diffusée cette semaine, au même moment, quelque lignes à propos de ce même rapport de l’ OCDE, dans un article du
Monde du 21 mai 2003 "Luc Ferry ou la course à la sornette, par Samuel
Johsua" :

(...) C’est la manière de procéder que prône l’OCDE avec cynisme : "Les
familles
réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à 
une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement à l’école ou à la
suppression de telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école
mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un
mécontentement général de la population." (Centre de développement de
l’OCDE, Cahiers de politique économique, 2000, n° 13).

Source : Le Monde du 21/05/2003]]

La réponse de l’ OCDE :

Précisions (lettre à la rédaction du Monde) sur la nature et contenu du
Cahier de politique économique #13 du Centre de Développement cité, entre
autres dans Le Monde du 21 mai

L’auteur de ce Cahier de Politique économique précise dans le paragraphe qui
suit celui dont est extraite la citation qu’il désapprouve ces pratiques :
« C’est pour dissiper toute ambiguïté à ce sujet et ne pas laisser penser
que ce classement politique a valeur d’approbation que nous avons rappelé en
introduction [...] ce qu’un gouvernement devrait faire s’il se souciait de
justice, le seul critère que l’on puisse toujours approuver ».

Comme indiqué dans la publication elle-même : « Les idées exprimées et les
arguments avancés dans cette publication sont ceux des auteurs et ne
reflètent pas nécessairement ceux de l’OCDE ou des gouvernements de ses pays
membres ». En clair, les pratiques mentionnées dans la citation utilisée ne
sont en aucun cas une manière de procéder prônée par l’OCDE.

Source : http://www.oecd.org

A DIFFUSER !

Lire le rapport

http://www.oecd.org/dataoecd/24/23/1919068.pdf

*** *** ***

Lire aussi :

- OCDE : ces recommandations qui nous étouffent

URL de cet article 767
  

La télécratie contre la démocratie, de Bernard Stiegler.
Bernard GENSANE
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