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Réforme de l’État haïtien : du spectacle à la vision, il reste du chemin !

Ah, qu'elle est belle, la scène haïtienne, quand elle brille sous les feux des projecteurs des agences internationales ! Quand elle se présente dans sa volonté de réforme, qu'elle est efficace la collaboration entre les acteurs étatiques nationaux, éternels gardiens de l'opacité, et les partenaires internationaux de l'échec, éternels experts de l'urgence humanitaire qui dévoie et mutile ! Ainsi pendant 48 heures, l'État haïtien et ses indéfectibles partenaires techniques et financiers internationaux ont fait le show en nous mettant plein la vue sur cette réforme qui va moderniser l'administration publique haïtienne par le biais de recrutements de cadres compétents et d'un hypothétique régime méritocratique. Et comme on pouvait s'y attendre, en bons rois de la scène, ils ont assuré. Mais le bal étant fini, les rideaux tirés il est de bonne méthode d'arpenter les lieux d’où émergeront cette réforme pour livrer une analyse objective et lucide à partir des exigences du système de management de la qualité et des enjeux stratégiques d'une vraie réforme de l'État en Haïti.

La réforme de l’État, l’OMRH et les partenaires de l’échec : spectacle et lumière !

L’Office du Management des Ressources Humaines (OMRH) vient de lancer, avec force spectacle et éclats, un forum international sur la réforme de l’État. C’est une vaste campagne de médiatisation, faite de plaidoyers, de spots publicitaires autour d’informations de recrutements de cadres et de personnel compétents, qui est lancée pour, dit-on, moderniser l’administration publique haïtienne. Précisons que pour cette activité, l’OMRH est assistée des indéfectibles partenaires techniques et financiers internationaux de l’État haïtien que sont les grandes agences internationales qui travaillent, avec les fonds des états étrangers comme la France (AFD), les USA (USAID) et les États Européens (UE), pour soutenir une certaine vision du développement des pays dits sous-développés.

Il nous parait opportun, quoiqu’assez provocateur, de relier cet événement au contexte judiciaire français qui met en lumière la mise en examen de l’ex président français Nicolas Sarkozy pour 3 chefs d’accusations qui sont :

• La Corruption passive ;
• Le Financement illégal de sa campagne électorale de 2007 ;
• Le Recel de détournement de biens publics étrangers, en l’occurrence, Lybiens.

Cette mise en contexte est nécessaire pour comprendre, et tant soit peu crédibiliser, ce qui se fait en Haïti tant par les acteurs étatiques nationaux que par les partenaires techniques et financiers internationaux de l’État. Au nom de cette crédibilisation, il est légitime de rappeler que les acteurs internationaux qui accompagnent l’actuel processus de modernisation de l’Administration Publique Haïtienne (APH) et appuient l’OMRH sont les mêmes qui ont conceptualisé, mis en œuvre et financé, depuis 60 ans, les politiques de renforcement institutionnel en Haïti, pour les résultats catastrophiques que nous avons actuellement et que nous connaissons tous.

Ainsi, en contextualisant le déroulement de ce forum international sur la réforme de l’État avec les dessous judiciaires de l’affaire Sarkozy et en évoquant le bilan d’échec des initiatives internationales de renforcement institutionnel en Haïti, nous cherchons à légitimer la stratégie des acteurs en questionnant la cohérence de leurs activités. Pourquoi les autorités d’un État occidental dit développé, qui peuvent, à tout moment, décider d’assassiner des présidents d’autres pays dits sous-développés, déclarer la guerre à d’autres pays, piller leurs richesses et leurs ressources nationales, créant par-là chaos, instabilité, famine et misère pour des millions de gens, prendraient la décision humanitaire et généreuse d’envoyer leurs experts dans ces mêmes pays pour les renforcer et les stabiliser ? Comment peut-on faire, à la fois, le mal et le bien ? Être, en même temps, bourreau et sauveur ? Celui qui détruit et renforce ? Celui qui corrompt et stabilise ? Celui qui blesse et panse ?

Il y a là une énorme contradiction qui invite à mieux saisir la nature de l’expertise internationale qui assiste, conceptualise, finance et supervise les activités du renforcement institutionnel haïtien. De deux choses l’une par rapport à cette assistance : soit, elle est d’escroquerie ; soit, elle est d’imposture.

Dans le premier cas, pilotée par l’effet des cycles dysfonctionnels résultant de la programmation des ajustements structurels de la mondialisation, elle ne peut être qu’une expertise obsolète en quête de marché de services pour s’exercer loin de ses territoires. Dans le second cas, étant sous influence, elle ne peut que simuler la posture de l’expertise, puisqu’elle est au service d’intérêts supranationaux qui l’oblige à dévoyer et à phagocyter les stratégies locales et nationales.

Dans les deux cas, sa nature intéressée ou perverse explique et justifie la récurrence de nos dysfonctionnements institutionnels. Car, malgré 60 ans d’expertise internationale active au chevet d’Haïti et des centaines de milliards de dollars engloutis par l’activité des ONG, la réalité institutionnelle haïtienne est plutôt morose. Il y a soit incapacité, soit absence de volonté à agir sur elle pour la transformer. Ainsi, il doit être acté pour tous qu’aucun pays ne peut penser et planifier la modernisation de son administration publique à travers l’assistance internationale. En conséquence, le forum international sur la réforme de l’État, dans sa forme n’est qu’un spectacle de plus pour nous en mettre plein la vue. Bravo aux rois du spectacle, car ils ont assuré !

De l’obligation de construire un leadership national pour forger la vision du changement

Au-delà de ce constat, il devient vital qu’un certain leadership technique, technologique, professionnel, économique et politique émerge en Haïti pour tenter de s’affirmer, de s’approprier de la réalité institutionnelle et sociale afin d’apporter les réponses opportunes aux causes racines des problèmes. Car, par-delà le discours et le spectacle, par-delà le show médiatique et la posture de l’imposture, il faut qu’il y ait un vrai engagement professionnel, économique politique et social pour moderniser l’État à travers un outillage méthodologique et technologique à même de responsabiliser les acteurs, à même de performer leurs actions dans le sens de l’intérêt collectif.

Fort de l’exigence de construction du pôle technologique du leadership national, nous sommes obligés de regarder également le fond de ce qui est proposé comme contenu de la réforme de l’État afin d’alerter l’opinion publique sur son niveau de conformité ou de non-conformité avec les normes de qualité d’un véritable service public, afin d’établir son état d’adéquation ou de non adéquation avec les besoins d’innovation et de modernité utiles pour initier le changement.

Nous devons donc, au-delà du spectacle et des feux projetés sur la réforme de l’État, questionner les stratégies de l’OMRH pour mettre en évidence le contenu de l’offre de modernisation que les publicistes nous vantent si bien.

Réforme, dis-nous ta stratégie et montre-nous l’angle de ta vision

Dans ce contexte, nous avons cru opportun de chercher dans les documents stratégiques de l’OMRH les éléments qui objectivent le contenu de la réforme de l’État. Hélas, ce que nous avons trouvé nous laisse plutôt perplexe. Et en toute bonne foi, nous nous demandons si la stratégie de modernisation proposée par l’OMRH ne part pas d’un diagnostic qui confond les problèmes, les causes, les conséquences et les moyens ?

En effet, dans les documents stratégiques de l’OMRH, dont « la circulaire 004 sur l’orientation des nouveaux agents dans la fonction publique », disponible sur son site web, la modernisation de l’Administration publique est uniquement pensée à travers un mécanisme de recrutement de nouveaux agents et de nouveaux cadres par le biais de concours et de séances de formation organisées par le centre de formation et de perfectionnement des agents de la fonction publique (CEFOPAFOP). En particulier, l’accent semble être mis sur l’urgence de combler les postes de direction de niveau A qui ne seraient occupés qu’à 5%. En dehors de cela, on ne trouve aucun diagnostic qui relate les dysfonctionnements actuels, pourtant chroniques, justifiant le besoin de réforme, et encore moins les causes structurelles de ces dysfonctionnements qui prouveraient la pertinence de la solution (de recrutement) proposée.

Cette conception de la modernisation, telle que pensée et documentée à travers les ressources stratégiques disponibles sur le site web de l’OMRH, laisse croire que le déficit de performance, le dysfonctionnement et l’inefficacité des services proposés par l’Administration publique haïtienne seraient uniquement dû à un manque de compétences en ressources humaines et en cadres de direction. C’est là une approche réductrice et parcellaire de la modernisation qui ne peut être que le résultat d’une faille de diagnostic par laquelle l’OMRH ne prend en considération que certains éléments du problème. Encore qu’elle puisse être une marque d’un certain management de la précipitation ou de procuration qui préfère sauter immédiatement aux conclusions ou appliquer des solutions toutes faites, dictées par les officines des agences internationales, sans tenir aucun compte du contexte, des besoins et des causes objectives des problèmes.

Mais quelle que soit la cause de cette approche réductrice, elle induit une démarche managériale qui ne peut aboutir qu’à un échec de la stratégie et de la solution. Nous nous empressons de rappeler les exigences du système de management de la qualité, documentées dans la norme internationale ISO 9001 :2015, qui font de la maitrise du contexte organisationnel, visé par la démarche de modernisation, un préalable à toute mise en œuvre. Évidemment, par contexte organisationnel, on sous-entend les besoins, les relations managériales, les processus, les valeurs, la mission, les risques de l’environnement, les usages, les parties prenantes. Comme, on doit s’en douter, le postulat de la qualité, et notamment du service public, stipule que le produit final recherché par toute réforme de l’État, à travers la modernisation de la fonction publique, est toujours contextuel et, conséquemment, dépend de beaucoup d’autres facteurs.

Déjà, en cherchant à définir le terme « moderniser » on se rend compte que sa mise en œuvre nécessite la formulation et le dimensionnement des besoins, l’explicitation de règles de conformité ainsi que la mise en évidence de la chaine de valeur qui déterminera l’engagement des parties prenantes. En effet, « moderniser, c’est organiser d’une manière conforme aux besoins avec des moyens innovants [Source : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales] ». D’un point de vue organisationnelle, cela suppose une amélioration de l’organisation, une optimisation du fonctionnement pour atteindre, avec de nouveaux moyens, tout au moins différents, une certaine efficacité et une certaine qualité du service public qui doit être conforme à des besoins définis.

Il y a toute une dynamique à mettre en place pour matérialiser cette modernisation. Et logiquement, dans le cas qui nous occupe, celle de la modernisation de l’administration publique, ne peut débuter qu’avec la formulation de la vision globale du service de la fonction publique. Ensuite, elle doit définir la mission des institutions de l’administration publique en puisant dans l’environnement les valeurs fortes qui cristalliseront l’engagement des acteurs. Et finalement, chacune des institutions devra se donner des objectifs, des buts et des moyens pour les atteindre.

Dans cette approche processuelle, inspirée du management de la qualité, le recrutement de nouvelles compétences et de nouveaux cadres apparait comme l’étape ultime du processus de modernisation de l’administration publique. En amont, il faut un cadre de gestion pour manager la performance publique. Et tout au long du cycle, il faut articuler la cohérence et établir les liens logiques entre la qualité des services à apporter aux citoyens, l’optimisation des ressources disponibles, la mobilisation des compétences et l’imputabilité des gestionnaires et des fonctionnaires publics.

Moderniser est donc un cycle processuel qui invite à la rupture par l’innovation des processus, le renouvellement des procédures, la mobilisation de nouveaux moyens, l’usage de nouveaux outils, le recrutement de nouvelles compétences qui vont accomplir de nouvelles performances appelées à produire un service de qualité qui, in fine, doit avoir une valeur ajoutée qu’on pourra nommer efficacité et efficience. Objectivement, il est ici question de vision, de gouvernance, de politiques publiques, de gestion probante, de transparence et de justice.

Réforme de l’État, entre continuité et rupture, où est l’erreur ?

Alors, comment prendre au sérieux ceux qui nous parlent de modernisation de l’administration publique, quand leurs actions ne démontrent aucune cohérence avec la chaine de valeur qui cristallise une vraie réforme de l’État ?

Pour ainsi dire, on peut se demander :

• Où est l’exigence des règles d’exemplarité de la réforme, quand dans tous les rouages de l’administration publique, on trouve un profil de personnes, probablement compétentes, mais impliquées dans des combines douteuses qui mettent à mal leur intégrité ; quand elles ne sont pas tout simplement poursuivies ou inculpées par la justice ?
• Où est la manifestation de l’exigence de l’imputabilité et de la reddition des comptes prônée dans les manifestes déontologiques de toute administration efficace, quand c’est le règne de l’impunité qui prévaut malgré les scandales de corruption ?
• Où est l’exigence de transparence de la modernisation, quand toutes les actions de ceux qui parlent de réforme de l’État se perdent dans l’opacité, dans la malignité et dans la médiocrité des décisions qui cherchent à faire battre la justice en retraite, notamment en cherchant à enterrer le rapport de Petrocaribe ?
• Où est l’exigence de bonne gouvernance indispensable à la mise en œuvre d’une politique publique de qualité, quand ceux qui célèbrent, sous les feux des projecteurs les bienfaits de la réforme, sont les mêmes qui ordonnent, approuvent ou cautionnent que l’État dépense chaque année des milliards de gourdes pour le carnaval et pour soudoyer gracieusement des parlementaires alors que les écoles publiques sont dans l’incapacité de fonctionner et que les villes croulent sous des tonnes de détritus ?

Un État peut-il prétendre se réformer quand il s’inscrit dans la continuité d’avec les pratiques du passé qui sont les causes objectives de la banqueroute actuelle ? Toute réforme n’induit-elle pas une exigence de rupture d’avec ce qui est diagnostiqué ou réputé problématique ? Comment peut-on croire que le recrutement de quelques cadres, même hypothétiquement choisis selon un dispositif méritocratique, suffirait à matérialiser la modernisation, à garantir l’efficacité du service public ? A moins que d’autres documents stratégiques, qui décrivent le cadre de la nouvelle vision et les éléments probants de la nouvelle gouvernance, existent et ne sont pas communiqués comme le veut la transparence. En conséquence, il serait opportun que, parallèlement à cet effort de recrutement de nouveaux cadres et de nouvelles compétences, l’OMRH, présente aussi la nouvelle vision de l’administration publique haïtienne, décline la nouvelle mission du service public, énumère les nouveaux objectifs, communique et documente les nouveaux outils et promeut les nouvelles valeurs qui vont dynamiser le nouvel environnement dans lequel va évoluer et performer le personnel recruté.

Contextuellement, l’efficacité du service public doit être perçue comme un construit multidimensionnel à travers lequel des institutions publiques s’organisent pour atteindre des objectifs qui définissent une vision portée sur le long terme pour satisfaire des besoins. Il va sans dire que le recrutement du personnel et la sélection du profil de compétences des cadres ne sont que des moyens pour construire la performance et produire de l’efficacité dans un contexte de mission et de valeurs. La compétence ne vaut rien si elle n’est pas agrégée à ce niveau contextuel où s’entrecroisent, sous la pression de l’environnement, la légitimité institutionnelle qui consacre la primauté du droit et l’équité de la justice. Le savoir ne vaut rien, s’il n’est pas soutenu par des valeurs fortes de responsabilité sociétale et d’exemplarité individuelle. L’intelligence restera un enfumage si elle n’est pas contrainte par une culture des affaires qui surdétermine l’éthique et l’intérêt collectif, valorise l’engagement et la motivation des hommes. C’est cette chaine de valeur qui peut tout magnifier, tout embellir, tout sublimer. Hors d’elle, point de salut. Sans elle, il ne peut y avoir qu’indigence.

Je m’en voudrais de terminer la première partie de cette réflexion sans rappeler, pour l’anecdote, que l’actuel coordonnateur de l’OMRH serait dit-on une des ressources les plus sûres du système judiciaire haïtien. Pourtant, lors de son passage dans la fonction publique, comme Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique du Président Joseph Michel Martelly, ses compétences ne l’avaient pas empêché sinon d’approuver l’ordre, manifestement illégal, d’arrestation d’un député en fonction, du moins de manifester son désaccord avec le Chef de l’État d’alors, ne serait-ce qu’en remettant sa démission sur une question aussi fondamentale de la primauté du droit. Bien au contraire, il semblerait que tout en cautionnant l’acte illégal, il aurait même tenté, dans l’imposture la plus totale, pour la galerie de s’en distancer. Nous nous laissons volontiers imaginer qu’en tout autre environnement régi par des principes, des valeurs et une culture éthique qui contraignent les hommes à l’honneur et à la dignité, il aurait agi différemment. Preuve s’il en fallait qu’être compétent ne prédispose pas forcément aux actions intelligentes et dignes.

Évidemment, nous ne cherchons pas à faire la leçon à l’expertise internationale, puisqu’à l’évidence, elle sait comment procéder, quand il s’agit des besoins qui touchent à son propre espace vital. C’est seulement quand elle est en mission d’escroquerie ou d’imposture qu’elle oublie les principes et sacrifie les valeurs, puisqu’elle ne sera pas touchée par l’indigence qui en résultera. Et c’est peut-être pourquoi, elle choisit aussi ses suppôts et ses exécutants parmi ceux et celles qui vivent dans les légendes et les rêves d’ailleurs ou parmi ceux et celles qui, étant en transit, ne se préoccupent pas trop de l’indigence qu’ils sèment.

De toute évidence, il est venu le temps pour que les réflexions stratégiques qui concernent l’avenir d’Haïti soient pensées par des Haïtiens pour des Haïtiens. Manifestement, il est venu le temps de construire le leadership national pour forger la vision du changement qui nous conduira vers la vraie réforme de l’État. Non pas celle, cosmétique, qui structure les dysfonctionnements pour les besoins de service de l’expertise humanitaire ; mais celle qui s’aligne sur les champs de force de la culture éthique, de l’efficacité de la justice et les valeurs fondamentales de l’écosystème .

1. pour s’inscrire dans des grandes finalités nationales en dimensionnant les besoins ;
2. pour s’offrir un outillage méthodologique, technologique et analytique en responsabilisant le management politique dans ses décisions ;
3. pour construire la performance des services dédiés aux citoyens à travers une efficacité qui célèbre la dignité et l’humanité des hommes et des femmes indépendamment de leurs conditions sociales.

Voici le défi qu’Haïti doit se donner et réussir pour laisser aux générations futures un flambeau qui n’enfume, mais qui éclaire.

Erno Renoncourt

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