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Résistance contre deux virus : le Covid-19 et l’impérialisme occidental

« Donnez un cheval à celui qui dit la vérité, il en aura besoin pour s’enfuir. »
(Proverbe perse)

Point de trêve malgrè le Covid-19

En choisissant pour nom Covid-19, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait le choix de ne mentionner aucun pays ou région d’où serait originaire le coronavirus. Contrairement aux responsables politiques étasuniens dont le secrétaire d’Etat Mike Pompeo qui l’ont déjà baptisé : « virus de Wuhan ».

Une dénomination « méprisable et non scientifique » selon le ministère chinois des Affaires étrangères. Ceci d’autant plus que des hypothèses s’appuyant sur des informations ouvrent de nouvelles pistes et sur l’origine du virus et sur une éventuelle propagation volontaire. En effet, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian a affirmé que le directeur des Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) a déclaré « devant le Congrès que certains Américains que l’on croyait morts de la grippe saisonnière avaient été trouvés porteurs après leur décès du nouveau coronavirus. » (1)

Informations suivies de deux questions posées par le Zhao Lijian : « Quand la maladie est-elle apparue aux États-Unis ? Combien de personnes ont été atteintes ? »
Cependant ces informations et questions n’empêchent pas qu’aujourd’hui, la priorité est le combat contre ce virus. Et ce combat, à la fois scientifique et politique, met en lumière que Droits de l’Homme, Responsabilité de protéger sont des contes pour enfants attardés.

En effet, à ce jour, les responsables politiques occidentaux n’ont nullement dénoncé les sanctions économiques imposées à l’Iran. Des sanctions économiques qui, non seulement, violent la résolution du Conseil de sécurité qui a approuvé l’accord sur le nucléaire de 2015 mais, en plus, aggravent la situation sanitaire due au Covid-19 ... En observant, par exemple, les comportements des Français et les postures des responsables politiques de la 5° puissance mondiale, on imagine, sans peine, les conditions dans lesquelles l’Etat iranien mène la bataille contre le coronavirus. Quant à la Syrie, l’Irak, le Yémen...

Il fut un temps où la trêve pour soigner s’imposait moralement sans ONU et sans disserter sur les Droits de l’homme. Silence également dans le milieu scientifique occidental sur les conditions dans lesquelles le peuple iranien se bat face au Covid-19.

Premier constat : deux Etats’’autoritaires’’, comme les qualifient les démocraties occidentales, la Chine et la Russie apportent leurs entières solidarités aux peuples iranien et Italien. Pendant que le Président des EU, sans aucune retenue, annonce que « la vraie menace pour nous, c’est désormais l’Europe. C’est de là qu’arrivent les cas. Pour dire les choses clairement, l’Europe est la nouvelle Chine. »(2) Et le directeur de la Fondation EU pour la défense des démocraties (FDD), Mark Dubowitz de franchir la frontière de l’ignoble en déblatérant des idioties : « le coronavirus a fait [en Iran] ce que les sanctions économiques étasuniennes n’ont pu faire : arrêter les exportations non pétrolières. » Tout en ajoutant que Téhéran a « propagé le terrorisme » et « maintenant, il propage le coronavirus ». (3)

Comme l’a souligné le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, « se réjouir de la peine d’un peuple est vraiment honteux et inhumain. » (4)

A ce stade de la réflexion, on peut admettre que le porte-parole chinois s’est appuyé sur une thèse conspirationniste mais on ne peut nier que, pour les Etats-Unis, le Covid-19 est une arme comme une autre pour déstabiliser l’Iran.

Deuxième constat : l’impérialisme occidental, au nom des Droits de l’Homme et de la Responsabilité de protéger, a su détruire des Etats comme la Libyeou la Syrie. Déstructurer des populations mais face à la pandémie du Covid-19, il se recroqueville tout en continuant à Bombarder au Moyen-orient sous commandement de l’OTAN. Point de trêve !

Mais quelle que soit la dangerosité du Covid-19, ce dernier est , somme toute, bénin face à l’autre virus, à savoir, l’impérialisme occidental. Un virus qui se manifeste, entre autres, sous la forme de l’intégrisme musulman. Et il est sain de dénoncer les porteurs les plus dangereux de ce virus. A savoir, les monarchies du Golfe et la Turquie du frère musulman Recep Tayyip Erdogan.

Car la propagation de ce virus sert à atteindre trois objectifs stratégiques. Déstructurer les Etats qui résistent. Détruire et morceler des pays (Irak, Syrie). Déstabiliser des Etats (Iran, Liban).

Exemple : destruction de l’Etat libyen. Division territoriale du Soudan suivie de la soumission de l’Etat soudanais.

Concernant le Moyen-Orient, la réalisation de ces objectifs est stratégique pour l’impérialisme occidentale, l’Etat d’Israël, les monarchies du Golfe et la Turquie du ’’sultan’’ Erdogan.

Stratégique car affaiblir l’Iran et le contenir dans ses frontières, morceler l’Irak et la Syrie, étouffer la Résistance libanaise incarnée par le Hezbollah est la condition sine qua non pour concrétiser le deal du siècle, c’est-à-dire l’effacement politique de la Palestine comme patrie du peuple palestinien. Patrie des trois monothéismes. Reste à l’Etat égyptien de désarmer la résistance palestinienne.

(1) https://french.almanar.com.lb/1678019

(2) https://www.lorientlejour.com/article/1209957/coronavirus-washington-envisage-dinterdire-lentree-aux-voyageurs-venant-deurope.html

(3) https://french.almanar.com.lb/1657427

(4) https://fr.isna.ir/news/98120705870/Se-r%C3%A9jouir-de-la-peine-du-peuple-est-honteux-Araghtchi

11 mars 2020

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Lorsque l’on tente, comme ce fut le cas récemment en France, d’obliger une femme à quitter la Burqa plutôt que de créer les conditions où elle aurait le choix, ce n’est pas une question de libération mais de déshabillage. Cela devient un acte d’humiliation et d’impérialisme culturel. Ce n’est pas une question de Burqa. C’est une question de coercition. Contraindre une femme à quitter une Burqa est autant un acte de coercition que l’obliger à la porter. Considérer le genre sous cet angle, débarrassé de tout contexte social, politique ou économique, c’est le transformer en une question d’identité, une bataille d’accessoires et de costumes. C’est ce qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de faire appel à des groupes féministes pour servir de caution morale à l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Sous les Talibans, les femmes afghanes étaient (et sont) dans une situation très difficile. Mais larguer des "faucheuses de marguerites" (bombes particulièrement meurtrières) n’allait pas résoudre leurs problèmes.

Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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