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Résultats électoraux dans le privé : plus que jamais c’est le syndicalisme de classe et de lutte qu’il faut renforcer !

Les médias annoncent à grand renfort de superlatifs et d’insistance – et ce n’est sans doute qu’un début – que la CFDT est devenue le premier syndicat du pays devant la CGT : renversement historique, victoire, choc, changement démocratique, séisme, chute finale... les mots manquent à la presse aux ordres pour se réjouir.

Pourtant, sur près de 6 millions de suffrages, moins de 80.000 voix séparent les 2 confédérations.

Sur les suffrages exprimés, soit plus de 60 % du corps électoral concerné la CFDT obtient 26, 38 % et la CGT 24, 86.

En 2013 les scores respectifs étaient de 26 % contre 26,77 % pour la CGT.
L’écart demeure donc faible et sur le total cumulé public/privé la CGT est toujours en tête comme dans les Très Petites Entreprises récemment.

Cette inversion du rapport de force dans le secteur privé et les grandes entreprises étaient annoncée et souhaitée de manière répétitive et lancinante depuis longtemps, par tous les médias au service de la collaboration de classe tel Les Echos, Le Monde, Libération et tout l’establishment de droite et PS, gouvernement Valls/Hollande/El Khomri en tête.

Ils vont donc utiliser en grand ce résultat pour prétendre que les travailleurs ont fait le choix de la collaboration de classe, du dialogue social, de l’esprit de compromis pour ne pas dire de compromission !

Et tenter ainsi de peser sur les orientations de la CGT elle même en faveur des forces réformistes internes en prétendant que c’est ce qui demeure de sa culture de combat qui est responsable de ces résultats.

Il s’agit donc de créer l’événement par un matraquage médiatique à des fins proprement politiques afin d’aller beaucoup plus loin encore dans un processus de « pacification sociale » et d’imposer la domination d’un syndicalisme de renoncement !

Cela ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur les résultats en recul de la CGT, surtout quand on les compare à ce qu’ils pouvaient être il y a 30 ou 40 ans, quand la CGT représentait en gros la moitié des suffrages.

Quelles causes au recul de la CGT dans le privé ?

Philippe Martinez, dans sa réaction, attribue ce recul principalement à un déficit d’implantation en soulignant par ailleurs avec juste raison que les commentateurs ne devraient pas en tirer trop vite la conclusion d’une prise de distance avec l’attitude combative de la CGT durant le conflit contre la loi El Khomri.

Les résultats électoraux récents chez RTE comme l’échec du scandaleux referendum du personnel déclenché par la CFDT et la CFE-CGC l’attestent.

Mais incontestablement, d’autres éléments doivent être pris en compte sur le long et moyen terme comme la politique de désindustrialisation massive, la destruction de pans entiers de l’économie comme le textile, la sidérurgie, la disparition de lieux de rassemblement importants de travailleurs où la CGT avait une forte influence, enfin la politique d’intimidation, de répression et de discrimination à l’encontre des militants mise en œuvre par le MEDEF et qui a connu une accélération ces derniers temps sous le pouvoir PS.

Néanmoins, d’autres évolutions de fond sont en jeu. En particulier, les réorientations imprimées ces 20 dernières années par Louis Viannet et amplifiées par Bernard Thibault ne peuvent être ignorées.

L’adhésion à la CES, l’insertion dans le "dialogue social", le syndicalisme rassemblé et les rapports privilégiés avec la CFDT à contrario des traits historiques qui marquent en profondeur le syndicalisme CGT ont affaibli la capacité d’intervention et de conviction de l’organisation.

Et désorienté plus d’un militant !

Cela dans une période marquée par l’aggravation de la crise du capitalisme, l’incapacité à distribuer quelque grain à moudre que ce soit et la remise en cause de tous les conquis issus de la Libération.

Pour une organisation syndicale se réclamant du syndicalisme de classe et de masse, en charge de la double besogne du mouvement d’émancipation des travailleurs la recherche de l’unité ne peut se faire que sur la base des revendications des travailleurs et de leurs intérêts et pas au prix de l’affadissement de son programme et de ses objectifs.

Et plus que jamais dans la profonde crise que nous traversons, l’indispensable travail syndical quotidien au plus près des intérêts et des aspirations des travailleurs dans leur diversité ne peut être séparé de la lutte pour un changement radical de société.
Car comment séparer par exemple, la lutte contre la loi travail, la lutte contre le dumping social, les délocalisations de la lutte contre la construction européenne et ses traités qui organisent la mise en concurrence systématique des travailleurs, l’écrasement des salaires, la désindustrialisation ?

A un moment où de plus en plus de salariés et les classes populaires se montrent extrêmement critiques à l’égard de l’UE, cessons d’entretenir la mortelle illusion d’une Europe sociale.

Laissons résolument à la CFDT l’abandon de la lutte et l’approbation du MEDEF !

C’est en défendant l’intérêt réel des travailleurs, l’intérêt de classe, en liant la défense quotidienne des conquis et la lutte pour le changement de société que la CGT a été la plus puissante et la plus utile à la classe ouvrière.

Aujourd’hui comme hier, plus que jamais donc tout doit être mis en œuvre pour renforcer la CGT et son influence chez les travailleurs, les précaires, les sans emploi en s’appuyant sur la combativité de nombreuses bases syndicales pour mettre à nouveau en cohérence son rôle historique largement reconnu et ses pratiques et orientations.

Le Front Syndical de Classe
1er avril 2017

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