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Retrait du CPE/CNE = défense du CDI et reconquête d’un droit protecteur des salariés, par CGT - Inspecteurs du Travail.

DIVERS

[Parce que le code du travail constitue le socle des garanties collectives communes à tous les travailleurs, avec ou sans emploi, la revendication d’un véritable code du travail protecteur représente une perspective d’unification des luttes sans précédent. Derrière ce mot d’ordre, toutes les questions sociales sont posées : déréglementation, licenciements économiques, contrôle des chômeurs, remise en cause des accords de réduction du temps de travail, flexibilité, précarité, contrats CNE et CPE, salaires minimums, droit de grève...]







En exigeant le retrait du CPE/CNE, nous participons à la défense du CDI et à la reconquête d’un droit protecteur des salariés.
UNAS-CGT - Inspecteurs du Travail.


Mars 2006.


Derrière le CPE, Villepin, Larcher et Parisot aux ordres de l’Union Européenne veulent casser le CDI


Alors que la mobilisation s’amplifie contre le CPE pour obtenir son retrait, le gouvernement Villepin reste sourd aux revendications communes de la jeunesse et du monde du travail. Le refus de céder s’explique par le fait que le CPE est partie intégrante d’un plan gouvernemental clairement annoncé, celui de la casse pure et simple du Contrat à Durée Indéterminé.

Première étape, la naissance du Contrat nouvelle embauche en août dernier pour les entreprises de moins de vingt salariés dont il est désormais clairement établi qu’il est utilisé par les employeurs pour se débarrasser de tous les salariés qui ne courbent pas assez l’échine.

Seconde étape, la mise en place du contrat première embauche pour les jeunes de moins de vingt six ans et qui permet comme le CNE de procéder au licenciement sous 2 ans sans en spécifier le motif.

Les étapes suivantes, sont faciles à deviner, c’est l’extension du CNE à toutes les entreprises y compris les grands groupes et la mise à bas du CDI, c’est-à -dire la fin de toute garantie pour les salariés qui doivent pourvoir être rapidement licenciés en cas de besoin et à peu de frais.

Depuis le début des années 1980, on assiste à une extension massive de la précarité. Alors que la loi prévoit d’encadrer le recours aux CDD et à l’intérim, ceux ci représentent 80 % des embauches actuelles.

Contrairement aux différents discours gouvernementaux, ni les nouveaux contrats, ni les nombreuses aides qui les accompagnent n’ont pour effet de créer les emplois nécessaires pour faire baisser la courbe du chômage. Ces nouveaux contrats n’ont que pour seul objectif d’offrir aux entreprises une main d’oeuvre docile, flexible et pas cher pour permettre aux actionnaires de maximiser les profits.

La lutte dite contre le chômage sert de prétexte aux gouvernements successifs depuis des décennies pour privilégier le recrutement sous contrats « aidés », en lieu et place du CDI, au nom de la réduction du coût du travail, répondant ainsi à une revendication du MEDEF de vider de tout contenu protecteur le code du travail et fragiliser encore plus le salarié.


En finir avec une réglementation protectrice des salariés

En prenant un décret le 13 janvier dernier autorisant le travail de nuit des apprentis mineurs, Villepin entend revenir sur la première loi de protection des salariés, celle du 22 mars 1841 qui fixait l’admission à huit ans et interdisait aux enfants les travaux de nuit.

Avec la montée en puissance du syndicalisme, l’amélioration de la législation fut gagnée par les luttes sociales. Même si le patronat, trouve par ce biais un moyen de garder sa domination économique et politique dans des périodes d’offensive de la classe ouvrière (1936, 1945, 1968, etc.), des acquis d’importance sont obtenus (congés payés, droit syndical...)

Si le code du travail - c’est-à -dire le rassemblement de tous les textes relatifs au travail dans un code - voit le jour en 1910, sa forme actuelle est issue de la dernière loi de codification, en 1973. C’est d’ailleurs dans ces années-là que nous observons un renversement de tendance. Jusqu’alors, nous assistions plutôt au renforcement progressif d’un code du travail protecteur des salariés.

A partir de 1977, au nom de la lutte contre le chômage, le code du travail et les cotisations sociales sont mis au banc des accusés. Désormais, quelle que soit la couleur politique des gouvernements, il faut donner de la souplesse aux entreprises. Des stages Barre de 1977 au début de la déréglementation du temps de travail incluse dans les lois Auroux en 1982, on assiste à une déconstruction d’un droit protecteur.

Des années 1980 à aujourd’hui, les mesures d’assouplissement se succèdent à un rythme régulier. Les mesures autorisant les employeurs à faire supporter sur les salariés les risques des entreprises se multiplient, en passant par les lois Aubry I et II, répondant ainsi à une demande de Bruxelles.

L’accélération des réformes prend un nouvel essor au printemps 2004. Déréglementation et dérogations aboutissent tant à la fois à l’émiettement des règles applicables en faveur des salariés et à affaiblir les conditions de contrôles de l’inspection du travail.

Dans le plus grand secret, le gouvernement s’attaque désormais à la recodification du code du travail.


Non à la recodification du code du travail

Aux dires du ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, le code du travail est devenu, au fil des ans, un outil difficile d’accès et peu lisible. Aussi est-il nécessaire de procéder à sa recodification. Mais soyons rassurés, cela se fera à droit constant ! Les documents préparatoires à la recodification démontrent qu’il ne s’agit évidemment pas de cela, l’enjeu est donc ailleurs.

La recodification touche à l’architecture même du code, avec l’idée de rompre définitivement des mesures protectrices des salariés. A la différence du reste de la législation, basée sur l’égalité de tous devant la loi, la législation du travail s’est construite sur l’inégalité entre salariés et employeurs, protégeant les premiers du fait de leur subordination aux seconds. Ainsi, le code du travail ne fixe des obligations qu’aux employeurs avec un panel de sanctions correspondantes.

Le nouveau projet permettra de faire place à la contractualisation chère au Medef. Derrière ce terme barbare, il s’agit de minimiser au maximum les règles d’ordre public absolu auxquelles on ne peut déroger, y compris avec l’accord du salarié. En clair, moins de garanties collectives pour plus de « négociation » individuelle entre salarié et employeur.

Cette logique, déjà partiellement mise en place par le vote de la loi sur la négociation collective en 2004, ne fait donc que s’accroître. A terme, tout sera négociable, y compris le salaire minimum ou le temps de repos quotidien, ce qui est dans la logique de l’Opt Out actuellement en renégociation. Qui peut croire sérieusement qu’un salarié négocie son contrat à l’embauche ? En centrant tout sur le contrat de travail, les employeurs ne tarderont pas à imaginer de nouvelles sanctions pour non-respect d’obligations contractuelles et, pourquoi pas, à assigner leurs salariés devant les juridictions civiles afin de réclamer des dommages et intérêts.


Ordonnances, danger !

L’article 92 de la loi du 9 décembre 2004 donne la possibilité au gouvernement de légiférer par ordonnance. Cela signifie que le gouvernement a les mains totalement libres, qu’il n’y a aucun débat parlementaire, ni publicité antérieure à la parution des textes. En fonction des exigences du Medef et du degré de résistance, des ordonnances telle que celle du 1er décembre sont prises. De quoi s’agit-il ?

Avant le 1er décembre 2005, le contentieux était traité, selon les matières, par les tribunaux d’instance ou l’inspecteur du travail. Au nom de la simplification, l’ensemble des pouvoirs est désormais confié à l’autorité administrative compétente, c’est-à -dire aux directeurs départementaux du travail. Pourquoi ? Tout simplement parce que le pouvoir politique considère, à juste titre, que les juges d’instance et les inspecteurs du travail sont trop indépendants, conformément aux statuts qui les régissent. A la différence de ces derniers, les directeurs départementaux du travail ont perdu leur indépendance vis-à -vis du pouvoir politique depuis 2000. Ils sont désormais nommés par le ministre et peuvent être mutés à tout moment, à l’instar des préfets. Si on rajoute la variabilité de leur prime - de 0 à 15 000 euros par an -, on comprend mieux.

L’ordonnance du 1er décembre doit être considérée comme un test important. A défaut de réaction, le gouvernement n’hésitera pas à pousser encore plus loin le bouchon et à s’attaquer au dernier pouvoir propre des inspecteurs du travail, c’est-à -dire les décisions concernant le licenciement des représentants du personnel. Une simple ordonnance, sans débat, suffit à leur ôter ce pouvoir pour le transférer aux directeurs départementaux du travail qui feront, n’en doutons pas, ce qui leur sera dicté par le Medef local ou le ministre. Si on en arrivait là , des milliers de militants combatifs du secteur privé n’auraient plus qu’à se tenir à carreau.

Un des autres dangers de la recodification naît de la volonté de déclasser de nombreux articles législatifs. Les articles numérotés L... résultent d’une loi votée par le parlement. Ceux numérotés R... ou D... proviennent de décrets, c’est-à -dire de décisions gouvernementales unilatérales. Changer la catégorie d’une disposition permet de la modifier de façon rapide... et beaucoup plus discrète.


L’inspection du travail est attaquée

La casse du code du travail s’accompagne d’une attaque en règle contre l’inspection du travail. Le 9 mars 2006, en pleine mobilisation sociale, le Ministre Larcher a annoncé publiquement une réforme d’ampleur de nos services.

L’assassinat lors d’un contrôle en entreprise de Sylvie Trémouille et Daniel Buffières en septembre 2004 et l’absence de condamnation publique par les ministres concernés ont laissé un terrain propre aux employeurs. Les entraves et outrages lors des contrôles ont augmenté.

Plutôt que de soutenir ces agents, le ministre tente passer en force une réforme en profondeur des services d’inspection, contre les garanties collectives des salariés, contre le statut des agents chargés de les faire appliquer.

Le coeur de la réforme consiste à passer à la vitesse supérieure dans le management des inspecteurs et contrôleurs du travail à qui l’on reproche leur proximité avec les salariés et les représentants du personnel.

Aujourd’hui, les missions des inspecteurs du travail sont définies par l’article L.611-1 du code du travail, c’est-à -dire de veiller à l’application par les employeurs de plus de 400 lois et décrets, de plus de 300 conventions collectives. Saisi par les salariés ou les représentants du personnel, ils peuvent intervenir à tout moment dans les entreprises pour demander l’application des textes violés sur des thèmes aussi différents que les salaires, la durée du travail, l’hygiène et la sécurité, le droit des représentants du personnel.

Malgré les énormes difficultés liées au manque d’effectif, 1330 agents de contrôle pour 1,5 millions d’entreprises occupant plus de 16 millions de salariés soit un ratio d’1 agent de contrôle pour 1130 entreprises et 11500 salariés, les agents de l’inspection du travail sont attachés à une conception de l’inspection du travail, celle d’un service public au service du public, c’est-à -dire au service des salariés et d’un code du travail protecteur.

Cela est intolérable pour le Ministre et le MEDEF qui souhaitent faire des agents de l’inspection, de bons petits fonctionnaires aux ordres programmant leur activité de contrôle en fonction des priorités gouvernementales.

Pour nous, CPE, CNE, recodification, casse du code du travail et réforme de l’inspection sont indissociables.

Opposés à la réforme LARCHER dont nous exigeons le retrait, nous nous battons pour le doublement des sections d’inspections avec la création de postes correspondants en inspecteurs, contrôleurs et agents de secrétariat, nous nous prononçons pour un service unique d’inspection du travail couvrant l’ensemble des branches professionnelles dont l’activité prendrait en compte les besoins exprimés par les représentants du personnel et les salariés


Pour la reconquête d’un code du travail protecteur

20 ans de casse du droit du travail produit des résultats catastrophiques pour une grande partie des salariés. Dans notre activité, nous rencontrons au quotidien des salariés usés par leurs conditions de travail, fatigués des pressions hiérarchiques, déprimés par la peur de perdre leur emploi et de se retrouver sans aucun droit. Il faut que ces situations intolérables cessent et vite.

L’état actuel du droit du travail avec notamment l’adoption de la loi du 4 mai 2004 qui permet de déroger de manière défavorable au salarié, à certains articles du code du travail par accord de branche ou encore de déroger à la convention collective par accord d’entreprise laisse le plein pouvoir aux employeurs.

Malgré la réforme des retraites en 2003 et celle de la sécurité sociale en 2004, nous appuyant sur le NON majoritaire du 29 mai, nous somme convaincus qu’à partir de revendications claires, nous pouvons construire le rapport de force nécessaire pour mettre en échec cette politique.

Parce que le code du travail constitue le socle des garanties collectives communes à tous les travailleurs, avec ou sans emploi, la revendication d’un véritable code du travail protecteur représente une perspective d’unification des luttes sans précédent. Derrière ce mot d’ordre, toutes les questions sociales sont posées : déréglementation, licenciements économiques, contrôle des chômeurs, remise en cause des accords de réduction du temps de travail, flexibilité, précarité, contrats CNE et CPE, salaires minimums, droit de grève...

Pour nous, un code du travail protecteur des salariés, c’est :

- Un code du travail unique pour tous les salariés quelle que soit la branche professionnelle

- Retour à la hiérarchie des normes et au principe de faveur

- Retour au CDI pour tous c’est à dire la fin de l’intérim, des CDD, CNE, CPE et autres contrats précaires, fin du temps partiel imposé.

- Abrogation de tous les textes organisant la flexibilité du temps de travail dont la modulation,

- Interdiction des licenciements

- Renforcement des infractions pénales au droit du travail


Dans la réflexion, comme dans l’action, le Tous Ensemble s’impose

Conscients que la défense de l’inspection du travail ne pourra pas être l’oeuvre que de ses agents, nous appelons l’ensemble du monde du travail avec leurs syndicats et les confédérations de salariés à se joindre à nous dans cette bataille cruciale.

Pour la CGT, les États Généraux sont une étape dans la campagne d’explication autour de la casse des garanties collectives issues du code du travail et corrélativement celles contenues dans le statut général des fonctionnaires et les statuts particuliers des agents de l’inspection du travail.

Les enjeux sont communs : salariés, ou futurs salariés, militants d’entreprises, responsables syndicaux ou conseillers prud’homaux, agents de l’inspection du travail. C’est pourquoi, au-delà de la discussion, il s’agit ensemble de participer à la construction du rassemblement le plus large.

Pour la CGT, ces États Généraux pourrait permettre d’engager une véritable campagne nationale pour la défense d’un code du travail protecteur des salariés, pour la défense d’une inspection du travail généraliste et indépendante au service des travailleurs et de leurs représentants, ce qui passe, pour la CGT, par le retrait de la réforme Larcher, par le retrait du CPE / CNE.


UNAS-CGT- Inspecteurs du Travail, mars 2006.



Code du Travail, Inspection du travail : La vérité sur les « réformes » du gouvernement, par UNAS-CGT- inspecteurs du travail.


Témoignages Contrat Nouvelle Embauche.


["Vous devez être ceux qui menacent, pas ceux qui sont menacés. Vos dents doivent rayer le parquet."
M. André Daguin, patron ultra réactionnaire de l’hôtellerie.]



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COMMENTAIRES  

20/03/2006 12:00 par de ANDRADE

ce travail de remémoration est très utile, grand merci !

je le rajoute sur mon "ti-site"

Roger de Andrade Pluvigner en Morbihan

20/03/2006 16:26 par à -nos-amis

Votre revendication contre le cpe n’est pas, dans son ampleur et sa persistance sur le terrain, celle des syndicats ni mouvements sociaux ou pour une large part celle de la vraie gauche politique, mais plutôt une convergence avec le mécontentement affirmé de la jeunesse étudiante, qui je le crains un peu prend sa source dans la défense d’intérêts catégoriels immédiats. La faculté que l’on peut, n’en déplaise, qualifier de "bourgeoise" , se sentant menacée et lésée par les dispositions juridiques actuelles qui ciblent la jeunesse bien davantage que le cne passé inaperçu.

Sans cet apport rien ne serait encore en état de mobilisation à l’heure qu’il est, et, lorsque je déroule la (votre) litanie des conceptions à défendre dans la mouvance du cpe, je tombe, ironique et désemparé, sur le droit de grève me disant que dans la confusion individualiste de l’époque presque tous, même parmi les mobilisés du jour, n’ont de cesse de se plaindre de la gène que celui-ci peut provoquer dans leur quotidien. Le droit de grève ne se défend pas : il se prend. Et demain il semble que vous ne pourrez rien non plus contre le libéralisme, parce qu’en dehors des effets d’annonces ou de favoriser le retour éventuel des libéraux Strauss Khan, Bayrou ou Sarkozy contre Villepin, ce n’est pas lui qui est en cause.

Les malheureux Sylvie Trémouille et Daniel Buffière n’ont pas été tués "en visite en entreprise" (langue technocratique) mais chez un misérable de la terre. Trois victimes du système, ne nous mentons pas à ce propos.

20/03/2006 17:20 par Anonyme

"Les malheureux Sylvie Trémouille et Daniel Buffière n’ont pas été tués "en visite en entreprise" (langue technocratique) mais chez un misérable de la terre. Trois victimes du système, ne nous mentons pas à ce propos."

"chez un misérable de la terre." ???? Lire ici, il y plus misérable que lui, et votre façon d’ unir Sylvie Trémouille et Daniel Buffière à ce "miséable" me semble bien discutable.

L.R

20/03/2006 18:23 par à -nos-amis

D’accord je me suis un peu "exalté" sur le personnage Duviau je n’avais pas bien l’affaire en tête, je vous fais mes excuses sur ce point.

Mais proche du milieu rural je sais aussi que c’est la logique productiviste de l’agro-alimentaire et de la société de gaspillage-consommation facile qui pèsent de leurs contraintes pour produire des situations d’activité et de crise de ce genre où les acteurs du monde paysans y laissent aussi leur vie : toutes les catégories professionelles se gaubergent sur leur dos et les instances légales et administratives (même par le bias d’associations) sont instrumentalisées pour les maintenir dans les limites et cadres de cette domination.

Pour le cpe, je pense avoir une conscience sociale, je vous prie très honnêtement, depuis que j’y réfléchis, de me donner une seule raison décisive de son retrait (tout en conservant le système libéral) plutôt que de craindre le succès de Sarkozy faiblement impliqué ? Lorsque la société libérale sera suffissement verrouillée, elle durera aussi longtemps que l’empire des Césars !
Ma conception de la société Socialiste n’est pas non plus celle où vieux et jeunes ne voudraient s’impliquer à travers leur activité dans le bien commun : selon ses moyens et en paix, mais avec un minimum de determination, un maximum de conscience.

20/03/2006 21:15 par poum

a ceux qui disent que l’université est bourgeoise et que donc les anti cpe le sont j’aimerais dire que c’est ce que dit mai 68 et bourdieu sociologue marxiste oui les fils de la bourgeoisie se révoltent contre leur classe et c’est ce qui fait peur au capital .Si un type intelligent ouvre sa gueule alors il entraine dèrrière lui le peuple là encore la bourgeoisie a peur pour la reproduction de la société de classes.

21/03/2006 12:42 par à -nos-amis

J’hésite à croire que le capital ait peur de quoi que ce soit à l’heure qu’il est.. et que la progéniture de la classe surmédiatisée, moyenne ou bourgeoise, reproduise davantage la révolte que le prolongement des acquis de facilité et "de volupté" qu’elle y a trouvés : aller "fiti-fifti" , "50-50" .. et c’est déjà très bien ! Tout le monde ne se dépossède pas ainsi : ne boudons pas notre reconnaissance pour cette jeunesse qui a fait capoter le traité constit. de l’UE.

Cependant : quand est-ce que tout le reste avance ? Lorsqu’on ouvre à nouveau les bras à la gauche caviar ? Pour une union prometteuse aux présidentielles portée sur les cendres du cpe ? Non, on cheville encore davantage le libéralisme à la société. Même le religieux, démarquant un front de négation et de contestation, n’a pas eu cette vertu.

22/03/2006 20:50 par Dofinoise

Je pense au contraire que le capital a vraiment peur et c’est pour cela qu’il déploie à grand renforts de coupes franches dans le droit du travail et des libertés toutes ses batteries pour se défendre. Il mène une lutte acharnée pour défendre son pré carré !!

Quant à la jeunesse bourgeoise des facs, je conseillerai au monsieur de venir faire un tour dans ces facs. Il y découvrira autant de fils d’ouvriers que de fils de bourgeois. Bons nombres d’entre eux sont boursiers et travaillent pour se loger, se nourrir cumulant heures d’études et heures de boulot car la bourse à l’échelon le plus élevé ne suffit pas.
En outre, il n’est pas nécessaire pour un couple de gagner des mille et des cents pour changer de catégories qui abaissent les échelons de revenus pour les attributions de bourses. Il suffit simplement qu’au sein d’une même famille on cumule les emplois d’été des enfants aux salaires des parents.
Pour ma part je gagne 1136 € nets par mois et ai élevé seule mes deux enfants tous deux étudiants. Je ne pense faire ni partie de la bourgeoisie ni de la classe moyenne !!

C’est donc légitiment que tous ces jeunes défilent en ce moment dans les rues (manifestations auxquelles je participe dès que je le peux). D’autre part avec les CNE et CPE c’est le code du travail qui s’en va. Comme l’article le dit si justement c’est le CDI qui est visé et par là même tous les salariés présents et futurs tous âges confondus. C’est la précarisation généralisée et institutionalisée qui, que ceux qui s’en croient exclus arrêtent de rêver, touchera toutes catégories sociales. A plus forte raison les moins favorisées.

Enfin arrêtons d’opposer les uns aux autres, les jeunes des cités aux jeunes des universités, le monde urbain au mon agricole. Nous sommes tous dans la même galère face à l’ennemi !!

02/04/2006 20:08 par à -nos-amis

J’ai eu le plaisir de passer 7 ans à la faculté (philo) et je l’apprécie et la respecte, il n’empêche que :
 les statistiques ne vous donnent pas tout à fait raison car les classes aisées y ont plus largement accès, mais cela ne préjuge en rien de la qualité personnelle des individus et ce n’était pas le sens auquel mon qualificatif de "bourgeoise" fait référence, celui-ci signifie bien plutôt qu’elle l’est dans son adéquation au système et la reproduction de ses valeurs (les + générales donc anodines), et je le crains aussi dans sa dépolitisation récente au profit d’un certain technisisme normatif.
 la revendication actuelle ne correspond pas à une contestation sociale et politique globale du système (ceci est en adéquation avec sa source)

Je ne souhaite pas opposer ceux ci à ceux là , tel ou tel à tel autre, mais réfléchir aux chemins de l’action politique : sans lucidité le statu quo perdurera indéfiniment, nous nous enfoncerons lentement dans le meilleur des mondes où il n’y a d’un côté que des bonnes volontés et de l’autre que le Pouvoir.. total, achevé, indestructible.

Mais je dramatise un peu : je vous rassure, le discours de Chirac à changé le contexte, donc la position relative ou personnelle de N Sarkozy, et renversé ma représentation.

03/04/2006 17:31 par Jean Besogne - Paris

Les relations légales qui régissent employés et employeurs, sont dans leurs ensembles rétrogrades et d’un autre âge. Le retrait ou le maintien du CPE sont à la merci de la rue qui, j’en crois les médias, fait outrage à notre tradition séculaire de gueulard. Ou est la raison ?
Les jeunes en 68 voulaient casser la société de consommation. Aujourd’hui c’est eux qui sont aux commandes et font les mêmes erreurs, car l’histoire qu’ils ont écrite, ils la renient aujourd’hui. Les jeunes d’aujourd’hui, qui ont eu l’habitude de tout obtenir de parents marqués par les années 60 et 70, sont ni conservateurs ni réactionnaires, ni révolutionnaires mais simplement égoïstes. Cet égoïsme, c’est leur épée de Damoclès de leurs futurs.
Nous devrions réfléchir ce que devrait être les relations dans le travail, impliquant des changements de mentalité, pour répondre à plusieurs questions ;
 la compétitivité,
 la liberté de choisir sa vision de la vie professionnelle,
 le cadre légal régissant le contrat de travail,( pourquoi un démissionnaire ne peut pas toucher le chomage si cela se fait par une formule appropriée et des conditions particuliéres)
 exclure la vision politique archaïque droite-gauche, ou employé-patron ( de toute façon, il y aura toujours des employés et des patrons), pour recadrer les relations du contrat de travail dans une avancée sociale moderne,
 que les élus, responsables politiques, dirigeants politiques prennent leurs responsabilités de vivre leurs actions pour mettre la France en pointe des pays modernes et non à la ramasser des états des pires républiques bananiéres,où ridicule rime avec médiocrité.
 et tant d’autres aspects...à explorer !
Admettons tout simplement que ceux qui veulent le retrait du CPE et qui défilent dans la rue en semaine ( journées perdues ) laissent les autres défilés le dimanche, au moins vous faites plaisir à la gauche, ils n’iront pas à la messe du Dimanche, où je finirais par croire qu’on leur reproche de n’y etre pas allé pour les empêcher de défiler ( Quelle stratégie !).

20/03/2006 22:24 par Anonyme

Trés bon, tout y est, merci !

JP.M

21/03/2006 10:18 par patdu49

JE SUIS PATRON, QUI M’EMPECHE DE ... ?

lire article ci dessous avant de repondre

reponse 1 : PERSONNE, le CNE et le CPE sont effectivement un véritable danger pour les jeunes et les salariés, tout les avantages sont pour les patrons.

réponse 2 : TOUT m’en empèche, le CNE et le CPE sont une véritable chance pour les jeunes et les salariés, les droits et devoirs sont équilibrés

je suis un petit restaurateur, qui bosse avec ma femme et mon neveu en cuisto, et j’ai du mal à trouver des personnes pour faire la plonge.

je demande à l’ANPE de m’envoyer des candidats chomeurs de + de 6 mois, sachant que s’ils refusent une première fois on peut leur sucrer 20% de leurs allocations et les radier 15 jours, s’ils refusent une seconde fois on peut sucrer 50% de leurs allocations et radiation 1 mois, et au 3ème refus radiation un an et coupure totale des vivres. jusque là personne ne m’empèche donc de contacter l’ANPE dans le but de recruter un CPE ou un CNE ? et personne n’empêche l’ANPE d’appliquer les textes en vigueur de la droite ?

Je recrute donc une personne en CNE, il est BAC +++, il a les compétences pour faire la plonge, jusque là tout va bien, il habite à 45 kms, (ça lui fait 180kms/jours et 2h de trajets)je lui donne ses horaires de travail il viendra de 10h à 15h (plonge + eplucher patates) et le soir de 20h à 23h (plonge uniquement et un peu de ménage), personne ne m’empêche de le faire ?

c’est tout bénef pour moi, je ne paye aucune charge sociale, ce salarié me coute quasi 2 fois moins cher qu’un intérimaire ou qu’un CDD classique, si la personne refuse de se plier à mes horaires ou est tellement fatiguée qu’elle n’arrive plus à fournir, je peux la virer, on est bien daccord, sans avoir à apporter le mondre justificatif ? personne ne m’en empêche ? et cela pendant 2 ans

Je peux la remplacer aussitot, par un CPE, personne ne m’en empêche ?

et si je demande une semaine à cette personne de faire 60h car j’ai beaucoup de clients, et ne pas la payer en heures supp mais lui faire recuperer les heures quand ça me conviendra, personne ne m’en empeche ?

et si jamais cette personne souhaite m’emmener au prud’homme, car elle estime que j’ai poussé le bouchon, elle n’a bien aucune preuve pour dire que je l’ai virée car elle refusait mes exigences ?
personne ne m’empêche de dire, qu’elle etait simplement improductive ? , et si un autre patron me demande comment était ce salarié, s’il me mentionne sur son CV, rien ne m’empêche de dire que c’etait une faignasse ?

si oui, si rien de m’empeche de proceder ainsi, alors moi je dis en tant qu’employeur, que le CNE et le CPE sont de véritables bonnes mesures, pour faire baisser le chomage, nous les patrons nous avont besoins de fléxibilité !!!

et franchement, pourquoi irais je embaucher des personnes en contrats classiques, si je peux ne payer aucune charge sociale à vie ...
avec les profits que ça va me degager à l’année, je compte acheter un petit studio, que je vais louer 400€ par mois (comme ça je ne le payerais pas finalement, de + les interêts d’emprunt sont offert par le gouvernement dans ces cas là car deductible des impots), et je vais l’offrir à mon fils + tard, enfin ça fera toujours un patrimoine immobilier de + dans la famille, de + de mon vivant aucun impot sur les donnations de patrimoine avec les nouvelles lois de la droite) .. tout bénef, vive l’UMP ...

patrick, chomeur en ASS qui avait posté l’article, "chomeur avec 420€ .." sur le grand soir

24/03/2006 06:11 par pat311

Bravo !..Voilà au moins une analyse pragmatique de la situation inacceptable qui attend les jeunes !! Comment ne peuvent-ils pas comprendre que le retour de la puissance patronale bafoue les luttes ouvrières de nos ancêtres ? Comment ne peuvent-ils pas observer que le Monde des Finances met la "populasse" sur la paille, et "engraisse" une minorité dédaigneuse ?
Allez les jeunes ! Ce n’est pas quand vous serez chez un patron en CPE, CNE ou autres que vous pourrez vous exprimer.

27/03/2006 11:47 par Olivier13

Je suis responsable d’une petite société sur marseille et cette démonstration montre bien que le problème pour les petites structures n’est pas d’avoir un contrat spéciale, type CNE ou CPE, mais bien pourvoir rémunérer les salariés sans avoir à payer d’énorme charge sociale. Je préfère bien rémunérer un jeune en CDI qui sera motivé à rester dans mon entreprise que de toujours chercher à jouer avec les différent status et contart de travail.
Pour moi le CPE et le CNE ne règle pas le problème de fond des petites entreprises et encore moins celui des jeunes salariés.

31/03/2006 00:07 par fred

salut a tous
je suis prolo j’ai 40 piges, 20 ans à fabiquer du pinard. De petits contrats à des C D I chez des gros patrons (dans les premières fortunes de france)j’ai beaucoup de mal à faire mon chemin divers accident de travail(pour non respect de sécurité) m’ont rendu en parti invalide,salaire de misère et quand j’ai voulu faire appliquer les conventions collectives on m’a foutu dehors. Pour le manque de formation ou le fait que je ne soit plus à la page me direz vous. à ça je répondrai que j’ai pu passer un BTS en congé individuel de formation à 39ans et je l’ai obtenu et suite à l’obtention on m’a viré. j’avais découvert qu’il entubaient tous les salariés de l’entreprise. maintenant c’est chomage un cne m’a remplacé bien content d’avoir trouvé un boulot dans des conditions ou il se fait entubé mais la précarité est loin d’être drôle. en 95 je faisais parti des premiers mouvements de chomeurs. mais tout a continué a empirer dans cette société de m.... je suis précaire depuis trop longtemps, l’avenir de mes gosses sera sans doutes pire que le mien. Alors battez-vous les jeunes les patrons ne vous ferons jamais de cadeaux.si vous vous intéressez à l’histoire vous verrez que les gueux que nous sommes n’ont obtenus des améliorations de leur quotidien que dans la lutte et malheureusement souvent dans le sang.alors les jeunes tenez bon, ne laissez pas tous ces aristocrates vous dessiner un avenir de miséres et d’esclavage. courage pour l’abrogation du cpe et de toutes leurs lois inhumaines. fred un vieux militant fatigué.

11/04/2006 08:17 par Anonyme

Bonjour,

Assez de patron mechant. Pourquoi ne pas utiliser toute l’energie de nos travailleurs pour etre leur propre patron ? Dans notre entreprise, regulierement, on change de poste pour exercer celui au rang superieur. Que c’est instructif de voir le coté financier, puis le cote logistique, le cote ressources humaines, ca donne meme des idees de monter sa propre boite.
Pat

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