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Soulèvement : Le récit de l’Amérique se heurte à la réalité de l’Amérique

Nous assistons à la collision frontale entre l’histoire que les institutions politiques, médiatiques et éducatives américaines racontent aux Américains sur leur pays, et la réalité de ce pays.

Voici une jolie petite histoire

Il était une fois une nation courageuse qui se libéra de la tyrannie de l’empire britannique et donna naissance à la liberté et à la démocratie dans le monde. Avec l’aide de héros tels que les abolitionnistes Abraham Lincoln, Martin Luther King Jr et Malcolm X, elle a surmonté les inégalités raciales systémiques. Aujourd’hui, elle est un brillant exemple de droits de l’homme, l’ami respecté des démocraties libres dans le monde entier et l’ennemi détesté de tous les régimes tyranniques. Elle n’est pas sans fautes et erreurs passées, mais elle est le meilleur leader et protecteur de l’ordre mondial libéral que nous puissions espérer avoir.

Voici une histoire moins jolie.

Il était une fois une nation qui s’était hissée au rang de leader après être sortie indemne de deux guerres mondiales qui avaient endommagé les infrastructures de ses concurrents. Les principales puissances mondiales se sont rapidement regroupées autour de cette nouvelle superpuissance et ont commencé à manœuvrer les autres nations pour former avec elle une alliance étroite de type empire. Après une longue et épuisante guerre froide, cet empire a réussi à renverser la seule autre superpuissance du monde et a commencé à œuvrer pour absorber toutes les autres nations dans une alliance avec lui. Si les nations résistaient, elles étaient subverties, sabotées et attaquées jusqu’à ce qu’elles s’effondrent ou se laissent dissoudre dans le bouillon impérial.

Les structures de pouvoir à l’échelle mondiale sont maintenant centralisées autour de cette nation, qui abrite la plus grande population de milliardaires de la planète et la force militaire la plus puissante de l’histoire de la civilisation. Une quantité insondable de pouvoir tourne autour de cette nation, des mécanismes ont donc été mis en place pour assurer la pérennité de son statu quo. Ces mécanismes comprennent le système de propagande le plus sophistiqué jamais conçu, un réseau orwellien d’espionnage domestique, une censure croissante sur Internet et, surtout, une force de police hautement militarisée.

La dernière ligne de défense

Les dirigeants de cet empire mondial ont toujours été parfaitement conscients que le point le plus faible de leur machine est la possibilité que les centaines de millions de personnes qui vivent dans cette nation décident un jour que le statu quo impérial ne les sert pas et qu’elles ne veulent plus être dirigées. Ils savent que la dernière ligne de défense contre cette éventualité est leur capacité à utiliser une violence extrême sur la population jusqu’à ce qu’elle cesse de se révolter, et ils n’ont donc pas l’intention de renoncer à cette capacité. Un empire planétaire entier en dépend.

Maintenant, si vous avez entendu toute votre vie la jolie version de l’histoire mais pas la moins jolie, vous penseriez naturellement qu’exiger la fin de la brutalité policière est la chose la plus raisonnable au monde. Vous vous attendriez naturellement à ce que, si un policier était surpris sur vidéo en train d’étrangler délibérément un homme à mort et qu’il n’était pas immédiatement arrêté et poursuivi pour meurtre, les gens seraient naturellement outrés et des changements systémiques drastiques seraient rapidement mis en œuvre pour apaiser leur colère. On s’attendrait naturellement à ce que la radieuse cité sur la colline se range du côté des citoyens face aux tendances meurtrières d’une force de police.

Si vous connaissez l’histoire moins jolie, vous ne vous attendriez à rien de tout ça. Vous comprendriez que les disparités raciales n’ont jamais disparu de la nation en question, et qu’une structure qui conserve le nom de J. Edgar Hoover sur le bâtiment du FBI n’a aucune intention de faire quoi que ce soit au sujet du rôle de la police dans ce domaine. Vous comprendriez que le rôle de la police n’est pas de protéger et de servir le peuple, mais de protéger et de servir l’empire, exactement comme c’est le rôle des militaires. Vous comprendriez que l’empire n’est pas plus susceptible de se défaire volontairement des pratiques violentes de ses forces de police de plus en plus militarisées que de se défaire de ses forces aériennes ou de ses ogives nucléaires.

Ils vous fourniront tous les mots creux et les séances de photos à genoux que vous voudrez, mais se désarmer volontairement face à leurs sujets ne fait pas partie de leurs plans.

Point de rupture

Cela ne signifie pas que ceux qui exigent ces changements sont idiots ou déraisonnables ; exiger que la police ne vous assassine pas est la chose la plus sensée et la plus raisonnable au monde, selon ce que les forces de police prétendent être et selon ce que l’Amérique prétend être. C’est juste que ni les forces de police ni l’Amérique ne sont ce qu’elles prétendent être. Le fossé entre les deux versions de l’histoire, la jolie et la moins jolie, ne pourrait être plus grand.

C’est ce à quoi nous assistons ici. Nous assistons à la collision frontale entre l’histoire que les institutions politiques, médiatiques et éducatives américaines racontent aux Américains sur leur pays, et la réalité de ce pays. La disparité entre l’histoire imaginaire et l’histoire réelle a finalement atteint un point de rupture, et maintenant le masque de la démocratie libérale se déchire devant le monde entier.

Nous voyons une population assiégée par le racisme institutionnel, les difficultés économiques et un virus pandémique franchir le seuil de rupture et se heurter à la partie la plus intransigeante d’un empire qui s’étend sur toute la planète. Les jolies histoires se dispersent lentement comme des gaz lacrymogènes, et la dure et froide réalité est de plus en plus visible pour une partie de plus en plus large de la société américaine.

Et maintenant, le dirigeant de cette nation menace ouvertement d’imposer la loi martiale et essaie de désigner les manifestants du Black Bloc comme des "terroristes". Les images vidéo de la brutalité policière saturent les médias sociaux plus vite que les gens ne peuvent les regarder. Les violations du premier amendement [liberté d’expression] se répandent à travers tout le pays tandis que les chefs de police, les maires et les gouverneurs tentent de voir à jusqu’où ils peuvent restreindre les lois sur la liberté de réunion, et que de mystérieux hommes armés en treillis qui refusent de dire avec qui ils sont patrouillent les rues de la capitale. Des spécialistes en émeutes dans les prisons sont recrutés comme experts-conseils car, aux yeux de l’empire, les prisonniers sont en train de se révolter.

Nous observons tous, du monde entier, les citoyens du centre de l’empire affronter leurs oppresseurs dans une bataille de plus en plus violente. La violence arrache le mince vernis qui protégeait depuis tout ce temps la jolie version de l’histoire qu’on nous racontait à l’heure du coucher. Nous voyons tous les jolis rubans se défaire lentement les uns après les autres.

Celui qui contrôle la narration contrôle le monde. L’empire perd le contrôle de la narration. A long terme, cela ne peut être qu’une bonne chose. La lumière du soleil est le meilleur désinfectant, et la vérité est toujours supérieure à la fiction.

Caitlin Johnstone

Traduction "j’ai très tôt appris par coeur la version pas très jolie" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

 https://caitlinjohnstone.com/2020/06/03/we-are-watching-the-story-of-america-crash-headlong-into-the-reality-of-america/
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COMMENTAIRES  

04/06/2020 15:08 par chb

Une variante pas du tout jolie de la version pas très jolie intégrerait la lutte des classes. Elle montrerait que, la faim aidant, les émeutes contre le racisme des flics se doublent de pillages organisés dans les grandes surfaces (et les belles boutiques du centre ville).
Elle ferait aussi apparaître la bagarre en cours entre le Trésor et la FED, et les luttes entre CIA, Pentagone, Maison Blanche etc.
Elle prendrait du recul par rapport au tableau fourni, sur le plan historico-social en évoquant la construction du pays par une mixture de religieux et de malfrats au dépens des autochtones, et sur le plan géostratégique en pensant aux puissants concurrents de l’empire, qui en redoutent les derniers soubresauts d’agonie.
Mais tout cela est là en filigrane, et dans la mémoire ou le cœur du lecteur, et dans les pages de l’inestimable site LGS.
Que le monde d’après soit un éternel matin radieux. Et calme.
Le rhum cubain, ça peut se boire le matin, non ?

04/06/2020 17:00 par Georges Olivier Daudelin

L’auteure de cet article minimise tellement la barbarie sur laquelle repose la constitution USA ainsi que les moyens utilisés par cette organisation politique pour s’approprier les richesses de la planète et assouvir leur cupidité, que je ne lui accorde aucune crédibilité. Je la trouve même simplette et naïve.

04/06/2020 21:40 par legrandsoir

que je ne lui accorde aucune crédibilité

Vous avez tort.

04/06/2020 18:30 par Xiao Pignouf

Première chose à faire pour connaître la vraie histoire pas jolie jolie : lire Une histoire populaire des États-Unis par le précieux Howard Zinn.

05/06/2020 10:53 par Gege

@ Georges Olivier Daudelin

Qui est ce « la » que vous trouvez « simplette » et « naïve » ?

L’ojectif de cet article n’est pas de nous décrire par le menu détail les moyens utilisés par l’empire pour dominer le monde . Il est de mettre en évidence l’énorme contradiction qu’il y a entre le roman national que se raconte à elle même et au monde entier les USA , qui repose pour l’essentiel sur des mythes , et la réalité .

Cette article nous dit fort justement que les manifestations qui ont lieu en ce moment aux USA , nous montrent qu’un nombre croissant de nord américains ont cessé de croire à ce roman national, que les studios Hollywoodiens entre autres , nous ont si bien raconté.

 « Celui qui contrôle la narration contrôle le monde. L’empire perd le contrôle de la narration. », je ne vois là rien de naïf , K Marx a disait à peu près la même chose.

05/06/2020 15:51 par Danael

Mais nous en France nous sommes exemptés de tout roman national puisque Castaner a déclaré : "Les forces de l’ordre sont engagées, chaque jour, pour protéger nos concitoyens, y compris contre le racisme et toutes les formes de haine. Cet engagement, qui appelle une exemplarité de chaque instant, est au cœur de leur action et fait honneur à la République." Ben oui quoi, la République avec sa devise qui nous fait dormir sur nos deux oreilles :" Liberté Égalité Fraternité". Quand ça et où ?

05/06/2020 21:32 par gerard

article un peu romantique mais PARLANT . de fait, même les PANTOCHES ( pantins médiatiques, culturels , politiques et autres ) au service de l’empire n’arrivent plus à colmater la brèche. et donc, Puisque la domination réelle ( celle qui est acceptée, souhaitée car non perçue comme telle,) puisque cette domination n’est plus suffisante, l’empire est entrain de ressortir le bon vieux attirail du fascisme des temps anciens . CA va être chaud

05/06/2020 21:33 par gerard

article un peu romantique mais PARLANT . de fait, même les PANTOCHES ( pantins médiatiques, culturels , politiques et autres ) au service de l’empire n’arrivent plus à colmater la brèche. et donc, Puisque la domination réelle ( celle qui est acceptée, souhaitée car non perçue comme telle,) puisque cette domination n’est plus suffisante, l’empire est entrain de ressortir le bon vieux attirail du fascisme des temps anciens . CA va être chaud

06/06/2020 09:34 par Assimbonanga

Grâce à l’action conjuguée du comité Adama et des associations de gauche, le récit français au sujet de la police en prend un coup dans les dents en ce moment. Les informations remontent à la surface. Les cas jusqu’alors tus. Le racisme surtout. Rien qu’au journal de 9h, plusieurs cas sont relatés rien que dans l’actualité récente.
Toutefois, les abus sécuritaires ne se limitent pas aux abus racistes. À Bure, l’agence des déchets nucléaires se paie des gendarmes
De nombreuses déviances à la démocratie se sont insinuées dans ce petit coin de France oublié de tous. Lisez attentivement cet article ! Tous les ferments de la dictature y sont.

06/06/2020 12:40 par Georges SPORRI

Symptôme : on entend toujours dire que la police française est républicaine / on n’entend jamais dire qu’elle est démocratique ? ça veut sûrement dire quelque chose, quelque chose qui cloche. Cela étant dit je dois balayer devant ma porte car je ne suis pas partisan d’une république démocratique / J’opte pour une république démocratique et sociale ce qui n’est pas du tout la même chose.

06/06/2020 14:25 par Assimbonanga

Tute à fait. République démocratique, ce serait juste le slogan de LIBERTÉ. Démocratique et sociale, tu rajoutes ÉGALITÉ & FRATERNITÉ.

06/06/2020 14:49 par Yannis

L’auteure de cet article minimise tellement la barbarie sur laquelle repose la constitution USA ainsi que les moyens utilisés par cette organisation politique pour s’approprier les richesses de la planète et assouvir leur cupidité, que je ne lui accorde aucune crédibilité. Je la trouve même simplette et naïve.

Eh bien enrichssez le fil de discussion avec des arguments valables (sur la constitution des USA, la supprématie militaire, monétaire, culturelle, législative de ce pays sur le monde, déjà bien évoquée dans l’article).

La rupture entre la narration (particulièrement favorisée par la prégnance du monde virtuel et toute ses dérives sur nos vies, une arme clefs de l’Empire) et le réel, c’est ce qui se passe en ce moment, et c’est très justement et simplement dit ici.

Si les deux sociétés, francaises et étasuniennes sont comparables sur certains points mais absolument pas équivalentes, c’est bien cette rupture qui nous réunit en 2020. Ainsi que pas mal d’autres nations et peuples embarqués dans l’aventure mensongère et sordide de la globalisation, qui n’est qu’un appauvrissement global et non un enrichissement multiculturel - la publicité donnée à cette idéologie pour séduire les classes moyennes éduquées, diplômées - un élargissement de la lutte des classes dirigeantes et des très riches, très sociopathes, à l’ensemble de la planète, pendant que la majorité de la population connectée et en cours d’aliénation totale s’ennivre de gadgets numériques, pleurant sur les chats écrasé dans leur quartier, les kangourous brûlés à l’autre bout de la planète, en laissant crever le vieux voisin dans son deux pièces, le rebeu sous les coups des flics dans sa banlieue à l’abri des caméras, ou le SDF sur son trottoir que personne ne voit déjà plus.

On ne peut pas toujours se protéger avec des écrans de fumée, des histoires rassurantes, surtout quand on se voit soi-même sombrer dans la grande casse sociale programmée. Les charmes de la petite bourgeoisie et du darwinisme social, du néofascisme tempéré se rompent alors brusquement et douloureusement.

Et on se (re)met à croire à l’impossible, aux utopies, certains en Dieu, en l’homme, en la femme, aux autres possiblilités d’être que ces moules déjà dévariés que la publicité de l’Empire nous propose d’épouser, chaque jour un moule différent pour ne pas se lasser, en l’humanité et son imaginaire bien plus riche que tout ce qui sort de celui des Think Tank et autres experts de la pensée mondialisée, édulcorée, vidée, à la puissance de la révolte collective, mais aussi de la vérité révélée et partagée.

Mais il y en aura toujours qui ouvriront seulement les yeux quand le bruit de fond est depuis bien longtemps devenu insupportable, l’air irrespirable. Aucun masque ne protège de la découverte du réel, bien au contraire.

06/06/2020 15:11 par T 34

@ Georges SPORRI

La république des éborgneurs.

06/06/2020 16:00 par babelouest

Pour que ce soit véritable, la Chose Publique doit être décidée par les citoyens, TOUS les citoyens. Le mot "social" ne veut rien dire : c’est une VRAIE démocratie, ou cela reste peu qui décident, et les autres qui s’écrasent, comme le suggérait fortement Siéyès le 7 septembre 1789. Je pense que le clivage entre trop de pseudo-socialistes, et autres politiciens, et ce que demande le peuple avec le RIC, est là. Ce n’est pas un clivage par l’argent, mais un clivage par le POUVOIR.

On a connu cela, il y a 103 ans environ, cela s’appelait les Soviets, mais certains se sont empressés de coiffer ces soviets par un soviet suprême. Honte à eux, et à ceux qui continuent à perpétuer ce mensonge par l’action.

06/06/2020 17:16 par J.J.

Comment croire un instant à la jolie histoire, à la mythique "légende dorée" des USA, quand on sait que les usurpateurs qui ont occupé ce pays au détriment de ses premiers habitants, avaient symboliquement comme moyen d’action " la bible et le fusil ? Fanatisme et violence.

Légende dorée et fourberie que l’on retrouve dans toutes les entreprises colonialistes. Les US n’ont pas l’exclusivité mais ils ont acquis une certaine supériorité.

10/06/2020 19:20 par alain harrison

Bonjour.
Point de rupture

Cela ne signifie pas que ceux qui exigent ces changements sont idiots ou déraisonnables ; exiger que la police ne vous assassine pas est la chose la plus sensée et la plus raisonnable au monde, selon ce que les forces de police prétendent être et selon ce que l’Amérique prétend être. C’est juste que ni les forces de police ni l’Amérique ne sont ce qu’elles prétendent être. Le fossé entre les deux versions de l’histoire, la jolie et la moins jolie, ne pourrait être plus grand.

Et cela se produit partout dans le monde, ou presque : Cuba et le Vénézuéla

Il n’y a pas de bons flics, car les flics défendent ce qui cause les problèmes sociaux, c’est leur travail
MAUVAIS FLICS COMME BONS FLICS SONT AU SERVICE DU MÊME SYSTÈME INJUSTE ET DESTRUCTEUR
lundi 8 juin 2020, par Auteurs divers.
On entend souvent que « ils font ce taf pour aider les gens ». C’est un argument difficile à défendre. Si on veut lutter contre une chose, on essaie de faire en sorte que cette chose, au mieux, n’existe plus, au pire, quelle fasse le moins possible de victime/conséquences. Pour citer quelques exemples, si on veut lutter contre les violences sexuelles, conjugales, patriarcales, on lutte contre le patriarcat et son hégémonie. On n’avoine pas la gueule des féministes le 8 Mars quand elles ont le culot d’ouvrir leur gueule (ou on se désolidarise de ceux qui le font). Si on veut lutter contre les ravages que peuvent faire les drogues, on fait dans le médical, l’accompagnement. On fout pas des fumeurs de shit en prison (ou on se désolidarise de ceux qui le font). Si on veut lutter contre la délinquance de subsistance (voler, trafiquer, dealer pour bouffer), on s’attaque au capitalisme. On éclate pas les gens qui défendent une plus juste répartition des richesses, dans les manifs (ou on se désolidarise de ceux qui le font). [On pourrait faire ça longtemps, mais ça va déjà être trop long pour certain-e-s qui auront la critique plus facile que la curiosité.]
Quand on veut lutter contre quelque chose efficacement, on s’attaque à ses causes. Pas seulement à ses conséquences. Les flics, ils s’attaquent aux conséquences. Et aux personnes qui s’attaquent aux causes. Parce que les flics, ça sert pas à protéger les gens. Ça sert à protéger les causes. Ce qui reproduira les conséquences encore, et encore, jusqu’à toujours. Pour aider les gens, on bosse dans le social, le médical, l’éducation, ou tout un tas d’autres trucs. On essaie de changer de modèle de société, si c’est une société qui produit en masse des gens qui ont besoin d’aide. On coure pas après un métier qui donne, de fait, un pouvoir de domination sur le reste du peuple (et un flingue).
https://ricochets.cc/USA-France-polices-et-gouvernements-communiquent-pour-tenter-d-etouffer-les-revoltes.html

Organisons les comités citoyens (maître d’oeuvre)

La Constituante Citoyenne et le parti de transition citoyen (course aux élections pour informer et légitimer) (prendre le pouvoir pour légaliser : droit international) Dans les règles de l’art.
Le nouveau pacte social pour contrer et éradiquer le racisme,.........
Le nouveau paradigme économique pour en finir avec les tours de passe passe du capitalisme.

Passer de la carte virtuelle au terrain réel.

La confusion se nourrit des tergiversations argumentaires, et les solutions (vue d’ensemble et cohérence du questionnement) nous en fait sortir.

11/06/2020 16:17 par Assimbonanga

@alain harrison. Beaucoup de joie, mais une joie douloureuse, à lire ton texte sur l’impossibilité de la vocation de flic. Oui, c’est vrai, dans l’absolu...

Il n’y a pas de bons flics, car les flics défendent ce qui cause les problèmes sociaux, c’est leur travail
MAUVAIS FLICS COMME BONS FLICS SONT AU SERVICE DU MÊME SYSTÈME INJUSTE ET DESTRUCTEUR
lundi 8 juin 2020, par Auteurs divers.
On entend souvent que « ils font ce taf pour aider les gens ». C’est un argument difficile à défendre. Si on veut lutter contre une chose, on essaie de faire en sorte que cette chose, au mieux, n’existe plus, au pire, quelle fasse le moins possible de victime/conséquences. Pour citer quelques exemples, si on veut lutter contre les violences sexuelles, conjugales, patriarcales, on lutte contre le patriarcat et son hégémonie. On n’avoine pas la gueule des féministes le 8 Mars quand elles ont le culot d’ouvrir leur gueule (ou on se désolidarise de ceux qui le font). Si on veut lutter contre les ravages que peuvent faire les drogues, on fait dans le médical, l’accompagnement. On fout pas des fumeurs de shit en prison (ou on se désolidarise de ceux qui le font). Si on veut lutter contre la délinquance de subsistance (voler, trafiquer, dealer pour bouffer), on s’attaque au capitalisme. On éclate pas les gens qui défendent une plus juste répartition des richesses, dans les manifs (ou on se désolidarise de ceux qui le font). [On pourrait faire ça longtemps, mais ça va déjà être trop long pour certain-e-s qui auront la critique plus facile que la curiosité.]
Quand on veut lutter contre quelque chose efficacement, on s’attaque à ses causes. Pas seulement à ses conséquences. Les flics, ils s’attaquent aux conséquences. Et aux personnes qui s’attaquent aux causes. Parce que les flics, ça sert pas à protéger les gens. Ça sert à protéger les causes. Ce qui reproduira les conséquences encore, et encore, jusqu’à toujours. Pour aider les gens, on bosse dans le social, le médical, l’éducation, ou tout un tas d’autres trucs. On essaie de changer de modèle de société, si c’est une société qui produit en masse des gens qui ont besoin d’aide. On coure pas après un métier qui donne, de fait, un pouvoir de domination sur le reste du peuple (et un flingue).

11/06/2020 16:53 par Assimbonanga

@alain harrison, cet article devrait t’intéresser : La police n’a pas lieu d’exister dans un monde qui va bien

11/06/2020 20:35 par alain harrison

Comme on dit le diable est dans les détails.

Nous devons nous attaquer aux causes : pauvreté, éducation, ......, principe économique.......

Constituante Citoyenne jumelé au parti de transition citoyen.
en faire la promotion et expliquer leur synergie.

12/06/2020 12:14 par desobeissant

Des (centaines ) militants de Seattle créent une zone autonome près de la zone de police (commissariat) abandonnée après des jours de violence d’État

video :

Seattle Activists Create Autonomous Zone Near Abandoned Police Precinct After Days of State Violence

https://www.democracynow.org/2020/6/11/seattle_activists_create_autonomous_zone_near

12/06/2020 15:55 par sergio

Depuis plus d’un mois les marchés boursiers continuent de battre des records à la hausse, et pendant ce temps là les émeutiers déboulonnent des statues… la propagande gouvernementale française incitent les déconfinés à allez voter, à partir en vacances et à consommés à fond la caisse… va comprendre !
PS l’effondrement économique sera catastrophique, et déboulonner des statues n’aura aucun effet sur la misère

13/06/2020 07:32 par CAZA

Bonjour
Il y a quelques temps il y avait dans LGS une citation comme quoi il faut être endormi pour croire au rêve Américain
C’est un sommeil artificiel qui résulte de la propagande médiatique de la pieuvre capitaliste et ce n’est pas le cauchemar actuel qui va changer ce fait dans l’avenir .
A une de mes connaissances , qui me demandait il a quelques temps ce que j’avais contre l’Amérique , j’ai conseillé la lecture quotidienne de LGS , plutôt que de s’informer sur France Info comme il disait le faire , avant que je lui réponde .

14/06/2020 01:07 par Adel

Il semblerait que quelque chose s’est cassée entre la police et ses concitoyens. Elle devient de plus en plus corporatiste, et ne se fait entendre que pour demander des augmentations, poursuivre des gens qui ne l’aime pas, en démocratie, c bien connu il faut aimer sa police, sinon on est avec les délinquants voire un délinquant soi meme. Le plus drôle c que les policiers et les syndicats reconnaissent des cas de racistes dans leurs rangs mais je n’ai pas le souvenir de les avoir entendus les dénoncer, même après coup. Je ne m’attends pas à ce qu’un syndicat dénonce le racisme dans les propos d’une patrouille de la bac, pas suicidiaire, il perdrait des adhérents, à part Vigipolice, qui ne doit pas avoir trop d’adhérents chez la bac. Quant aux black et arabes qui en font partie, ils sont comme tous le monde, ils ont un crédit à rembourser, n’est pas Sihem Souid qui veut ! Bizarre que personne ne parle plus d’elle, alors que je viens de voir valls repointer son nez dans la presse.

14/06/2020 07:23 par calame julia

Cela fait des années que sur n’importe quelle chaîne nous sommes au fait de tout ce qu’il se passe au
Etats-Unis ! même les émissions dites magazines audiovisuels ne ratent pas 24 heures sans en parler !
Ils souhaiteraient créer un Empire comme les Heinglishs que cela ne me surprendrait pas...

Les benêts de la génération soixante-huit qui réalisent aujourd’hui à quel point ils furent naïfs avec leur
route 66, n’ont jamais compris que découvrir un pays n’était pas "s’assimiler" parce qu’il n’y pas l’idée d’un
échange vital.
Vouloir nous imprégner l’esprit avec les scories générationnelles d’un peuple génocidaire... Et nous avons les
nôtres...

D’accord avec J.J. !

14/06/2020 09:45 par Assimbonanga

Les télé d’info continue diffusent régulièrement des reportages embarqués avec la police, toujours à la louange des flics bien entendu.
Hier, j’ai capté un segment de reportage et je regrette bien de n’avoir pas vu le début qui me manque pour comprendre. On y voyait une femme se faire emmener au poste avec son nourrisson et morigéner par le poulet. Le mec lui infligeait une grosse leçon de morale sur ce que c’est de devenir mère.
Je crois qu’on reprochait à la femme d’avoir laissé le nouveau-né dans la voiture. A la fin, on voit la femme allaiter son enfant dans une salle d’attente de commissariat et là on comprend : non seulement elle n’avait personne pour le garder pendant qu’elle faisait ses courses mais en plus elle le nourrit ce qui lui interdit de s’éloigner de lui.
Ces flics sont des butors, machistes, inhumains. Pour cela la femme va passer devant le juge et elle sera marquée au fer rouge de la mémoire judiciaire. Traumatisme et préjudice initiés par un pandore bas de plafond. La femme se taisait, baissait la tête, ne se défendait pas.
De quel droit cette corporation devient-elle le juge des comportements des citoyens ? Ils ne se rendent pas compte qu’ils sombrent dans l’abus de pouvoir.

Clairement, les télé d’info continue jouent un rôle de promotion de la police et ne se montrent pas du tout critique à l’égard des actions engagées, comme par exemple d’être au-dessus des lois dans des courses poursuites bien au-delà de la vitesse autorisée.

14/06/2020 13:35 par calame julia

Assimbonanga,
Histoire veçue par une de mes connaissances.
Elle porte plainte pour coups et blessures et les gendarmes (c’était en province) convoquent l’impétrant qui se présente
avec un de ses copains pour dire "qu’elle était folle" ; Et, "par conséquent (c’est elle qui le dit) l’affaire est classée avec
un rappel à la Loi".
Cela n’a l’air de rien hein ! Et maintenant, on viendrait se plaindre parce que après la mort de Adama Traoré, il faudrait
se la fermer... Si le type avait tué la connaissance (heureusement est encore parmi nous pour le raconter), qui aurait
manifesté ?!
Arrêtons l’hypocrisie....

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