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Soyons plus et mieux communistes

On le voyait venir. La direction du PCF a cristallisé contre elle beaucoup de frustrations, coupable de navigations à courte vue, d’abandons « identitaires », etc. Lors de la récente fête de « L’Humanité », dans aucun grand discours n’est apparue, par exemple, une solidarité avec le Venezuela. Qui a décidé de cette ligne insolidaire (quid des militants ?) que nos camarades vénézuéliens ne comprennent pas.

La sémantique fut amputée des termes « révolution, socialisme, communisme ». Est-ce pour céder à l’air du temps ? Nos marqueurs, ceux qui faisaient du PCF un parti « différent », « éthique » , attendent réhabilitation dans les conditions d’aujourd’hui. Alors OUI à l’identité conçue comme un socle historique renouvelé, enrichi en permanence par des apports nouveaux. Alors OUI aux racines ; mais encore plus : OUI aux feuilles. L’identité est une construction permanente.

OUI. Il faut Reconstruire un PCF combattif, solidaire, révolutionnaire, créatif, unitaire où l’on n’humiliera pas, ne brimera pas, les camarades qui « ne sont pas sûrs ». Un grand PCF, POUR QUOI FAIRE ? Ouvrir un horizon communiste, de transformation sociétale radicale, pas à pas, une stratégie en termes d’unité populaire, en bas, qui ne soit plus socialo-dépendante. Comment peut-on en finir avec le capitalisme sans prendre le pouvoir ? Et que l’on ne mette pas toutes nos responsabilités sur le dos de Mélenchon . Il ne nous a pas facilité la tâche, mais cela serait trop commode d’en faire une chèvre émissaire.

Nous sommes co-responsables de l’échec du Front de gauche, alors que l’initiative était belle, forte. On eut l’impression que notre parti avait peur de son ombre. Notre parti a eu du mal, une nouvelle fois, à conjuguer nécessité d’un parti de classe et stratégie de rassemblement anticapitaliste sans frontières.

Quant à mettre « l’homme au centre », au centre comme les valeurs humaines anciennes et nouvelles... Je doute... Jadis on appelait cela « le temps des camarades ». Dans l’immédiat, bannissons les règlements de comptes, et tenons l’unité pour/comme la prunelle de nos yeux. Soyons plus et mieux communistes. Sans complexes. Je me sens plus que jamais coco, mais au milieu d’un champ de ruines.

Jean ORTIZ

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COMMENTAIRES  

09/10/2018 09:03 par CN46400

"La sémantique fut amputée des termes « révolution, socialisme, communisme »"
Tu as raison sur deux éléments mais pas sur le dernier qui, en fait, a servi, dans les quatre textes en présence, à masquer d’autres absences, bien plus signifiantes.
Si Marx revenait à "Fabien" il demanderait :
-1 Où est passée la "bourgeoisie" ?
-2 Et la "classe ouvrière", elle n’existe plus en France ?
-3 C’est quoi le "prolétariat" aujourd’hui en France ?
-4 Pourquoi le "capitalisme" est devenu le "libéralisme" dans votre vocabulaire ?
-5 Pourquoi refusez-vous de définir l’UE pour ce qu’elle est : l’adaptation des marchés à la puissance atteinte par les forces productives toujours possédées par la bourgeoisie. Et que le prolétariat au pouvoir développera plus encore....
-6 Vous avez, avec raison, développé une politique unitaire depuis 1936, mais pourquoi donc vous vous êtes abaissé, chaque fois( PCG-Gauche plurielle-Front de gauche...), à dissimuler les opinions et les buts du communisme ?

Pour le moment, personne n’a répondu à Marx, pas plus qu’à Lénine qui demande ,lui, si, pour le PCF, "l’impérialisme" a vraiment disparu de la planète ?

09/10/2018 10:13 par Autrement

Cher Jean Ortiz, le communisme n’est pas l’apanage d’un Parti. Il est la citoyenneté poussée jusqu’au bout.

09/10/2018 21:20 par AUBERT

Cher jean,
J’aimerai partager ton analyse, mais au vu de ce que j’ai vu du comportement des communistes de ma cellule, lors de la campagne des Présidentielles (et je ne parle pas des insultes lancés à mon égard), et que de fait j’ai quitté, car elle elle était morte, le P.C.F, aujourd’hui, c’est "morne plaine". Il faut laisser le Titanic aller jusqu’au bout de son destin.
Quand au communisme, c’est nous communistes insoumis qui le portons. Un jour la question communiste resurgira des abysses, car il s’agit de la lame de fond de l’émancipation...
En un sens d’ailleurs, Mélenchon est plus communiste par ces analyses et propositions, que la direction actuelle du P.C.F, uniquement centrée sur la survie de l’appareil.

Fabrice

09/10/2018 22:34 par act

« Notre idéal révolutionnaire est très simple, on le voit : il se compose, comme celui de tous nos devanciers, de ces deux termes : liberté et égalité. Seulement il y a une petite différence.
Instruits par les escamotages que les réactionnaires de toute sorte et de tout temps ont faits de la liberté et de l’égalité, nous nous sommes avisés de mettre, à côté de ces deux termes, l’expression de leur valeur exacte. Ces deux monnaies précieuses ont été si souvent falsifiées, que nous tenons enfin à en connaître et à en mesurer la valeur exacte.
Nous plaçons donc, à côté de ces deux termes : liberté et égalité, deux équivalents dont la signification nette ne peut pas prêter à l’équivoque, et nous disons : "Nous voulons la liberté, c’est-à-dire l’anarchie, et l’égalité, c’est-à-dire le communisme." »
Carlo Cafiero

10/10/2018 03:54 par babelouest

@act, désolé, pour moi l’anarchie, c’est d’abord et avant tout l’égalité. C’est-à-dire personne au-dessus, personne au-dessous. Si l’égalité réussit à s’adjoindre la fraternité, alors seulement on pourra penser à laisser se développer certaines libertés. Donc je récuse cette citation.

10/10/2018 20:54 par act

Salut Babel,
avez-vous lu le texte complet, lié dans le nom de l’auteur, vous auriez pu y lire aussi :
« On peut parfaitement avoir l’égalité économique, sans avoir la moindre liberté. Certaines communautés religieuses en sont une preuve vivante, puisque la plus complète égalité y existe en même temps que le despotisme. La complète égalité, car le chef s’habille du même drap et mange à la même table que les autres ; il ne se distingue d’eux que par le droit de commander qu’il possède. » Carlo Cafiero https://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=555
A replacer dans son contexte, Carlo Cafiero, comme d’autres membres de la première internationale est de ceux qui tenteront d’éviter le divorce entre anarchiste et communistes, de celles et ceux qui pensent que l’un ne va pas sans l’autre. Les dérives, des uns comme des autres, semblent le confirmer.
BàV

11/10/2018 06:11 par babelouest

Salut Act.
Bien entendu la formule "personne au-dessus, personne en-dessous" ne vous a pas échappé : cela veut dire qu’il n’y a pas de chef, pas de "supérieur de communauté", sinon on n’en sort pas. An — archie : cela dit bien ce que cela veut dire.Des règles élaborées et acceptées par tous, et quand il faut un coordinateur pour une tâche spécifique, il est choisi par tous rien que pour cette tâche. La fois suivante ce sera un autre.

11/10/2018 20:43 par Daniel BESSON

Seppuku idéologique sous forme de rebranding : Le PT abandonne toute référence à Lula et à la couleur rouge pour le second tour des présidentielles Brésiliennes , et ce malgré la présence d’une communiste comme candidate à la vice-présidence ! https://istoe.com.br/pt-tira-nome-de-lula-e-cor-vermelha-em-nova-marca-de-campanha/

12/10/2018 08:11 par legrandsoir

Eh ouais, jamais bon pour la gauche d’imiter la droite.

12/10/2018 11:14 par CN46400

@ LGS et P Bessson
Avant d’instruire le procès du PT, j’attends le soir du second tour....

12/10/2018 14:12 par Durand

Amen. Dictature fasciste/mélanchoniste/communiste : on n’en veut pas.
En finir avec le productivisme et le CROISSANCISME !
Les article de monsieur Ortiz touchent habituellement à des sujets plus intéressant.

12/10/2018 17:58 par eris

Le pcf est un parti et il y a un problème de direction,le même constat s’adresse aussi aux syndicats c’est à dire l’incompréhension entre la base et les dirigeants,le plus grand nombre à priori n’arrive pas à faire passer son message à quelques carrièristes s’accrochant avec les dents s’il le faut à leurs strapontins...
Je crois que la forme pyramidale de ce pcf ne fonctionne plus,je pense que les militants ont d’abord leurs coeur,leurs ressenti,leurs intuition ; la direction ne peut ignorer sous prétexte d’être élue, les aspirations revendicatives directement issu du quartier populaire du coin par exemple par le travail des militants...Etre aux ordres est devenu obsolète même vous Mr Ortiz vous en avez les stigmates,vous utilisez le terme "d’en bas" et ben non ! il n’y a pas de bas de haut,il y a des convictions dont la traduction concrète sur le terrain politique,culturel,européen,international doivent être en harmonie cohérente avec ceux pour qui leurs vision du monde est commune,dans communisme il y a commune.
Alors Mr Ortiz ce que j’en sort de cet article est que vous avez la ferme intention de rénover tout ce bazard de l’intérieur,oup’s bon courage parce que toute la clique qu’il y a à la tête de ce parti et ben faut la virer,alors j’ai lu "pas de réglement de compte" bah on est entre nous vous savez très bien que cela risque d’être vécu comme ça et c’est clair que les gars ils ne vont pas lâcher l’affaire et revenir à minima sur l’analyse du constat d’échec et vraiment si ils ont encore une face, comme on dit,une bonne autocritique sur les décisions prises et les conséquences qui en ont découlé,l’on pourra peut être éviter que ce parti n’existe plus.

13/10/2018 10:24 par HUGO

@ Eris

Si vous connaissiez mieux Jean ORTIZ, vous sauriez qu’il a pris quelques distances avec la DIRECTION ACTUELLE DU PCF qui n’a plus rien de communiste. Il précise bien d’ailleurs qu’il se sent plus que jamais coco, mais au milieu d’un champ de ruines ! Et puis aujourd’hui, les cocos en question sont plus nombreux à l’extérieur du PCF qu’à l’intérieur ! Quid de sa réelle position ? Pour le reste relisez ce qu’écrit Claude Nastorg (1ère intervention) c’est très intéressant car sous un certain angle ça explique pourquoi des HUE, BUFFET et LAURENT, sans oublier la section économique du PCF dirigée par DIMICOLI, sont arrivés à la tête du PCF ! Ceci dit la renaissance d’un PCF dans notre pays passe, pour le moins et comme vous le dites, par la mise à l’écart de sa direction et de sa section économique !

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