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Tourner la page du Front de gauche

En janvier 2014, dans un livre intitulé La gauche radicale et ses tabous, j’avançais une explication à l’échec électoral du Front de gauche et à la montée, simultanée, du Front national. Cette explication est double : un problème stratégique, d’une part – celui du lien qui perdure entre le PCF et le Parti socialiste – et un problème programmatique – celui du manque de clarté sur les questions du libre échange, de l’Union européenne et de la souveraineté

. Les élections du printemps 2014 ont malheureusement confirmé cette analyse. Contrairement à ce que j’espérais, le Front de gauche n’a ni coupé les ponts avec les socialistes au pouvoir, ni porté le seul message qui soit audible par les classes populaires : pour pouvoir gouverner à gauche, il faut sortir du libre échange et de l’ordre juridique et monétaire européen. Comme si ce n’était pas suffisant, nous avons assisté, par médias interposés, aux batailles rangées entre partisans de Jean-Luc Mélenchon et soutiens de Pierre Laurent, aux flots d’insultes sur les réseaux sociaux ou aux règlements de comptes dans les assemblées des collectivités locales. Tout cela ne peut plus durer.

À la fin de l’été, Jean-Luc Mélenchon annonçait le lancement d’une nouveau mouvement pour la Sixième République, autour d’un appel à signatures. Cette démarche a deux intérêts. Le premier est de dépasser la cadre du Front de gauche pour s’adresser directement au peuple, et de tenter ainsi de s’extraire des batailles d’appareils. Le second est de chercher à redresser l’image déplorable qu’ont les partis politiques dans l’opinion, en proposant des ruptures institutionnelles. Pourtant, en l’état, cette initiative me semble être une impasse. En restant « un pied dedans, un pied dehors », Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche refusent de tourner la page du Front de gauche. Ils sont prisonniers de cette règle stupide en vigueur dans la sphère partisane (tout particulièrement à gauche), qui consiste à ne jamais vouloir endosser la rupture d’une alliance. Le Parti de gauche est toujours officiellement lié au PCF, lui-même lié au Parti socialiste. Jean-Luc Mélenchon peut s’épuiser à traiter François Hollande et Manuel Valls de tous les noms, il reste lié, par communistes interposés, à la majorité en place. Le problème stratégique n’est donc toujours pas réglé.

À cette première épine dans le pied de Jean-Luc Mélenchon s’en ajoute une deuxième : sa nouvelle démarche n’a pas réglé non plus le problème programmatique. La première préoccupation du peuple que l’on souhaite fédérer est, de très loin, celle de la crise économique. La question institutionnelle est certes importante, mais elle ne répond pas directement à la violence qui s’abat chaque jour un peu plus sur les classes populaires. Je suis personnellement favorable à une Sixième République et sans doute en phase avec la vision que Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche peuvent en avoir. Mais on ne peut substituer la question institutionnelle à l’urgence sociale. Il faut donc porter, en même temps que l’idée de Sixième République, un programme clair de rupture avec le capitalisme qui en finisse avec les trois tabous de la gauche radicale : le libre échange, l’Union européenne et la souveraineté.

Jean-Luc Mélenchon et le Parti de gauche pourraient choisir un tout autre scénario : tourner la page du Front de gauche. Cette alliance était une belle idée, qu’il fallait tenter de mener le plus loin possible. Mais il est évident qu’elle n’a pas abouti aux résultats espérés : permettre au PCF de se désintoxiquer de sa dépendance au Parti socialiste, porter un programme crédible et battre les sociaux-libéraux et le Front national dans les urnes. Il faut cesser les affrontements internes entre organisations, les pseudo-réconciliations qui ne débouchent que sur de nouveaux affrontements. Le PCF a choisi une stratégie, celle du maintien des élus dans les collectivités locales, qui suppose des alliances avec le Parti socialiste. Le Parti de gauche a choisi de couper tous les ponts avec la majorité. Ces deux stratégies sont inconciliables, et le Front de gauche n’est donc plus crédible. Dans deux, cinq ou dix ans, les choses seront différentes. Le PCF sera peut-être décidé à sacrifier ses positions locales pour regagner une crédibilité nationale. Peut-être alors, un nouveau rassemblement sera possible. En attendant, mieux vaut suivre des chemins différents que de poursuivre ce lent suicide politique en direct.

Sur les questions programmatiques, la séparation entre le PCF et le Parti de gauche permettrait à ce dernier de construire ce qu’il n’a, pour la grande majorité des électeurs, jamais eu : un programme. Le Parti de gauche s’est constitué dans le but de créer le Front de gauche. Dès le départ, il est entré dans des négociations programmatiques avec le Parti communiste. Dans les élections nationales, il n’a jamais porté que des programmes « partagés » : L’humain d’abord en 2012 et celui des élections européennes de 2014. Un travail programmatique existe bien, mais personne, en dehors des militants, ne le connaît réellement. Et ceux qui le connaissent savent qu’il est loin d’être abouti. Dans ces conditions, appeler à s’organiser autour de la seule idée de Sixième République serait une erreur.

Pour répondre à la demande sociale des classes populaires et aux enjeux géopolitiques actuels, un programme de gauche radicale doit reposer sur trois piliers. Le premier est celui de la démondialisation. Ce terme a l’intérêt de condenser les mesures de rupture économique que la gauche radicale devra mettre en œuvre dès son arrivée au pouvoir : le protectionnisme pour relocaliser la production et taxer les capitaux, la sortie de l’ordre juridique et monétaire européen, l’affrontement avec la finance internationale. Le deuxième pilier est celui de l’internationalisme : il faut sortir de la concurrence internationale et lancer des stratégies de coopération à contre-courant des doctrines ultralibérales et libre-échangistes. Il faut faire voler en éclat l’idée, martelée depuis des décennies, que sans développement du commerce international et des investissements spéculatifs, il n’y a pas de relations possibles entre États. Au contraire, il y a des dizaines de façons de coopérer et d’entretenir des relations pacifiques : dans l’échange culturel, dans la recherche, dans l’éducation, dans la santé, dans la protection de l’environnement... Enfin, le troisième pilier est celui de la décroissance ou, pour ceux à qui le mot déplaît, de l’anti-productivisme. Il faut être clair : nous n’aurons plus jamais le taux de croissance des Trente Glorieuses, et c’est une très bonne chose. Cela nous oblige à construire un programme de gauche dans un cadre où le Produit intérieur brut, tel qu’il est calculé aujourd’hui, est amené à baisser. Cela nous oblige à développer le secteur non-marchand, mais aussi à taxer fortement les richesses pour redistribuer, tout en relocalisant la production. Ce n’est pas le manque de croissance qui génère le chômage et la crise, c’est le libre échange et l’austérité des politiques publiques. En assumant l’objectif de sortir du capitalisme et le moyen d’y parvenir qu’est la démondialisation, la gauche radicale n’a plus besoin de croissance pour assurer le plein emploi et transformer la situation des classes populaires.

Si la gauche radicale n’ose pas assumer ces positions (ce que Jean-Luc Mélenchon pourrait faire avec talent), d’autres en tireront les bénéfices aux prochaines élections nationales de 2017. Marine Le Pen, bien-sûr, qui joue très habilement du rejet de la mondialisation par les classes populaires tout en défendant un projet économique illusoire et inacceptable : celui du redressement du capitalisme français dans une concurrence internationale inchangée. Mais aussi le socialiste dissident Arnaud Montebourg, dont il ne faut pas sous-estimer les forces. Partisan d’une certaine forme de démondialisation, productiviste acharné, Arnaud Montebourg joue finalement sur le même terrain que Marine Le Pen, celui de l’imposture d’une nouvelle croissance, d’une relance de la compétitivité française, d’un capitalisme bleu-blanc-rouge, certes régulé, mais conquérant. Il est le pendant de gauche de la Présidente du Front national, respectable et rassurant pour les grandes entreprises françaises, et les médias se réjouissent à l’avance d’un match qui devrait faire grimper en flèche leur audimat et leur lectorat. Dans un tel scénario, un Front de gauche version 2012 ou un mouvement pour la Sixième République aux contours flous seraient totalement marginalisés.

Aurélien Bernier,

auteur de La gauche radicale et ses tabous, Seuil, 2014.

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COMMENTAIRES  

13/10/2014 20:50 par paco

Le M6R est un appel à tourner la page de TOUS les partis, ou alors je n’ai rien compris. Auquel cas je demande qu’on retire ma signature.

13/10/2014 21:29 par Lyendith

J’ai toujours du mal à comprendre la position de l’auteur sur la question programmatique : les trois axes dont il parle, la gauche radicale les endosse déjà. Peut-être pas assez clairement ou assez fort, mais ils sont bel et bien là. Idem pour le M6R, Mélenchon lui-même (et d’autres il me semble) a bien dit que ça ne servait à rien de parler de 6ème République si il n’y avait pas un programme porté en parallèle. Quand il parle de la 6ème, il la met toujours en relation avec des problématiques très concrètes.

Et j’ai quelques doutes sur le fait que le problème soit vraiment dans le refus de sortir tout de suite de l’UE ou de l’euro… cette question n’a jamais empêché Syriza de faire 25%… même si on peut arguer que c’est plus facile quand on a en face un parti néo-nazi et violent, au lieu d’un parti à l’image policée, abondamment promu par les médias et qui pille allègrement le vocabulaire de la gauche.

Le plus gros problème qu’a le FdG depuis 2012 c’est bien celui de la stratégie, ou plutôt de son absence. Et là effectivement, on peut difficilement imaginer que le grand écart entre un PG en rupture complète et un PCF qui croit toujours pouvoir tirer le PS à gauche continue éternellement… quand à Ensemble, on ne sait pas trop où ils se situent…

13/10/2014 21:55 par Dwaabala

Cela défie tout commentaire.

13/10/2014 22:47 par JC

Plutôt d’accord, dans les grandes lignes, mais le temps presse, la dictature s’endurcit, la résistance reste divisée (c’est bien utile de placer une fausse concurrence sur le centre de l’échiquier politique mensonger, pour couper en deux toute résistance)...

En effet je pense que tout le monde s’en tape un peu pour l’instant de la VIe République, ou Réprivée, ça dépend qui l’écrira cette fois. Non pas que ce ne soit pas important, mais ça ne répond pas aux préoccupations urgentes que sont l’arrivée de la guerre et la décadence économique visible (et celle morale à laquelle la gauche ne répond pas de toute façon, d’où une utile alliance avec certaines droites dans des domaines où le clivage est complémentaire).

13/10/2014 23:43 par reneegate

JL Melenchon considère les politiques comme ses pairs. Dans ce sens il a toujours refusé d’envisager de profonds changements dans leur sélection mais aussi dans leur statuts et leurs responsabilités.
Lorsqu’il critique Hollande c’est contraint et forcé (la remise en cause à mis 1 an avant d’être exprimée) et présenter des hommes avec autant de pouvoir comme des incapables c’est les absoudre de toute mauvaise intention.
La gauche radicale se doit d’être radicale et présenter ces hommes face aux conséquences de leurs actes. Ceux qui défendent les droits du peuple palestiniens affichent sur leurs sites les enfants tués, les immeubles détruits. L
La gauche radicale doit condamner ceux qui vont pousser des familles entières dans la misère ici, mettre des populations entières sur les routes (climat) ailleurs et déverser des bombes pour sauver des ressources stratégiques que nous n’aurons surement pas le loisir de consommer.
JL Melenchon semble s’être réveiller quant aux interventions géopolitiques, il persiste à épargner le sérail qui est le matériau majeur sur lequel s’appuie Lepen pour capter de larges pans de l’électorat populaire. Les affaires sont finalement les seules infos qui transpirent dans les JT (souvent grâce à des sites comme le votre, Médiapart, Le Monde Diplo, Fakir,..)
La 6ème République fera un flop si l’accent n’est pas mis sur le statut, les engagements, les devoirs et les responsabilités des élus.
Si JL Melenchon nous a permis d’espérer, paradoxalement il n’a pas voulu aller plus loin, mettre en danger les siens, les politiques et leurs partis sous couvert de légalisme. Le ménage est nécessaire pour espérer un mouvement populaire.
Comprenons nous bien, JL Melenchon a pour sa part légitimement le droit de poser ses propres limites, aux autres d’aller plus loin.

14/10/2014 01:18 par Chanut

Aurélien, sur le terrain la séparation avec le pcf est en cours tres clairement. Mais tu ne prends pas en compte ni les medias qui se delecteraient d’une fin de front de gauche ni d’ensemble qui aurait peur de l’éclatement complet de la gauche radicale et écologiste ( ne l’oublie pas). Quant aux 3 points programmatiques, tu y reviens mais protectionnisme et souveraineté ont clairement étés prononcés par jlm lors de don dernier passage tv et la sortie de l’UE reste un peu plus complexe qu’une sortie sèche et individuelle. Tu sais cela. Je milite pour plus de radicalité dans nos actions mais pour cela il faudrait que nous ne soyons pas les seuls sinon on nous caricature même dans notre camp.... quand tu vois que la conf fait tourner des pétitions pour lutter contre la dernière loi agricole qui condamne la paysannerie je me dis qu’on est pas entouré de guerriers....

14/10/2014 06:51 par Greg

donc il faudrait tout détruire parce que quelques individus ont des plans de carrière bien ficelés et abusent des tactiques et stratégies politiciennes... mais que fait-on de ceux qui restent sur le chemin, tels des orphelins ?

14/10/2014 08:06 par gus de nantes

bonjour à tous ,

mon commentaire est une question que je pose à tout le monde , et sinon à l’auteur s’il passe par la .

Je suis en accord total avec ce que vous écrivez , mais comment proposer ce saut dans l’inconnu à ceux qui triment qui marnent qui loin d’être con ressentent quand meme cette option comme un saut dans l’inconnu , un pari impossible ?
Parce que moi bon ça fait un moment que j’ai pigé qu’en haut du système c’est un casino géant qui a grand coup de coke dans le pif joue à la roulette russe , donc se la faire genre un pas de côté , no problémo . Mais mon voisin le machiniste lui .........

oué je sais je pose en une ligne The problème , mais des fois on est plus intelligent à plusieurs même si je suis un con tout seul

14/10/2014 08:18 par babelouest

La priorité reste celle de la sortie de l’union européenne, sans laquelle rien de décisif ne peut se faire.

On pourra objecter deux chose :
 rares sont les formations politiques, aujourd’hui, qui portent cette priorité dans leurs programmes
 comment sortir de cette union sans trop de dégâts ?

Certes des formations qui prônent la sortie, il y en a : par exemple l’UPR. Mais l’UPR entend l’obtenir par l’application de l’article 50 de Lisbonne : cela implique une attente de deux ans, qui seront mis à profit par les spéculateurs pour saigner encore plus notre pays.

Non, il faut se souvenir que Lisbonne est un traité illégitime, d’avance refusé nettement par les citoyens français malgré les propagandes, pressions de tous ordres et de toutes sortes. Donc on ne tient pas compte de ce traité fantaisiste, et le peuple ayant tranché on sort. Tout de suite, pour bloquer toute manœuvre des financiers. Le peuple est maître chez lui.. Ce sont les conventions internationales qui l’affirment, même si Washington le trublion sanglant en tient rarement compte. Ceci fait, il est loisible alors de contrôler et bloquer les flux financiers, les tentatives de fuite des Grands Actionnaires, celles d’agents trublions pour au contraire s’infiltrer.

On peut le faire, alors faisons-le. C’est ce que préconisent les membres du M’PEP les plus en pointe, et bien entendu ils ont raison. La victoire en chantant nous ouvre la barrière.....

14/10/2014 08:55 par Altau

Comme il est difficile de sortir le tête de cette eau démocratouille que nos adversaires oligarques entretiennent à chaque instant ! Prenons un peu de distance avec ces stratégies dans lesquelles les échecs se succèdent pour le plus grand plaisir de ceux qui nous gouvernent.

Avant de s’emballer sur le thème "comment faire 25% aux prochaines élections", et donc de se préoccuper d’élections, prenons la mesure des obstacles. Nous avons en face de nous une classe de profiteurs qui nous montrent jour après jour qu’ils ne reculent vraiment devant rien pour continuer à amasser les milliards : ils génèrent des guerres qui font des centaines de milliers de morts au moins enfants compris, des millions de personnes sont déplacées et vivent dans des camps insalubres, la pauvreté s’accroît pour des millions de personnes, le droit à la santé et l’éducation se perd y compris dans les pays les plus riches, les médias sont soigneusement verrouillés, etc. Et donc vous croyez que ces gens-là, quand le Parti des Pauvres va gagner les élections vous diront : "Ok, on a perdu, on vous laisse gérer les affaires" ? Vous n’avez pas une toute petite lueur d’inquiétude qui vous susurre qu’il va falloir les mater sévèrement si on veut vraiment leur retirer leur pouvoir ? Au Venezuela on a un peuple mobilisé, qui prend les choses en main et pourtant, ils continuent leur sale boulot de sabotage, y compris par meurtre. Alors je dis qu’il serait temps qu’on arrête de faire croire à ceux qui veulent mettre fin à leur domination qu’il suffit d’aller dans un isoloir pour y parvenir. C’est quand même pas ça qui va les arrêter, hein ? Travailler à construire quelque chose dont le but ultime est de gagner les élections c’est faire très exactement leur jeu. Avoir appelé les citoyens à voter Hollande au second tout en 2012 c’est ou bien être d’une indigence politique crasse pour croire que ce serait mieux que la droite, ou bien avoir fait des calculs politiciens iniques qui, légitimement, déconsidèrent leurs promoteurs aujourd’hui.

En outre, se focaliser sur le frontnational dont la politique est d’ailleurs en partie à l’œuvre depuis des années, ce n’est pas aider à une politisation positive des citoyens. Depuis des années, la gauche "radicale" se bat sur un terrain qui a été choisi par nos adversaires et ce n’est pas en train de s’arranger. C’est à nous de poser de nouveaux sujets de débat, en particulier comment *imposer* des solutions profondes et durables dans l’intérêt de tous ceux qui ne vivent pas de la Bourse. Ceux qui croient que les stratégies électorales qu’on nous concocte vont permettre d’arriver à nos fins peuvent faire provision d’anti-dépresseurs pour les décennies à venir.

14/10/2014 08:57 par Vertjaune

J’ai lu avec attention le texte, et je suis d’accord avec l’analyse des relations entre le PCF, le Parti de Gauche et le PS.
Mais dans les avenirs proposés, cela tourne toujours autours du capital et du travail. Même si on est décroissant, on est encore croissant.
Aujourd’hui en France, il y a des millions de sans emploi, n’est-ce pas irréel de penser ou même de croire, que ces millions de personnes retrouveront un emploi ?
N’est-ce pas contradictoire de mettre dans un même texte, la décroissance et le retour au plein emploi ?
Ne pensez-vous pas que le revenu citoyen devrait être cette utopie qui nous permettrait de fonder cette 6ème République ?

14/10/2014 09:11 par Cunégonde Godot

Aurélien Bernier :
« Il faut donc porter, en même temps que l’idée de Sixième République, un programme clair de rupture avec le capitalisme qui en finisse avec les trois tabous de la gauche radicale : le libre échange, l’Union européenne et la souveraineté. »

Il n’y a pas trois tabous, mais un seul : sortir de l’Union européenne (UE-OTAN-TAFTA), qui conditionne les deux autres. Les "socialistes" (degauche donc) au pouvoir en ce moment même, comme leurs prédécesseurs européistes dedroite sont en train d’élaborer péniblement un budget correspondant aux critères "européens" du libre échange : une preuve flagrante que notre pays n’est pas souverain à l’intérieur de l’ "Europe".
Tant qu’il restera "dans l’ Europe", tout gouvernement français, d’où qu’il vienne politiquement, ne fera jamais qu’obéir aux ordres de l’UE-OTAN-TAFTA.
Voulant jusqu’à nouvel ordre rester dans l’ "Europe", de qui la gauche "radicale" est-elle le nom ? En voilà une bonne question quelle est bonne...

14/10/2014 09:30 par gérard

Je connais quelques militants de base du PC (et un peu du PS !) qui râlent contre les politiques de leurs "dirigeants", ainsi qu’un site (pas très loin de chez moi) de militants qui ne sont manifestement pas dans la ligne "officielle" : http://www.pcfbassin.fr/.
Que représentent-ils au niveau national ?
La balle serait aussi un peu dans leur camp, non ?

14/10/2014 09:38 par Esteban

Jean-Luc Mélenchon peut s’épuiser à traiter François Hollande et Manuel Valls de tous les noms, il reste lié, par communistes interposés, à la majorité en place....

[Le Front De Gauche] était une belle idée, qu’il fallait tenter de mener le plus loin possible. Mais il est évident qu’elle n’a pas abouti aux résultats espérés : permettre au PCF de se désintoxiquer de sa dépendance au Parti socialiste,...

Pour se délier à la majorité en place comme pour désintoxiquer le PCF de sa dépendance au PS, Jean-luc Mélenchon devrait lui-aussi se désintoxiquer du PS. L’auteur a subjectivement omis de signaler l’accointance de JLM à diriger, sans rougir, un gouvernement "socialiste" si Hollande le lui demandait.
C’est peut-être agaçant à lire...pour l’auteur mais, comme chaque mot et chaque phrase des leaders politiques sont pesés par eux-mêmes, ce rappel me semble important pour ne pas tomber dans l’idolâtrie "mélenchoniste"...

14/10/2014 17:08 par Maxime Vivas

L’auteur a subjectivement omis de signaler l’accointance de JLM à diriger, sans rougir, un gouvernement "socialiste" si Hollande le lui demandait

Vous savez que JLM a dit ça en précisant que c’était dans l’hypothèse où le Premier ministre conduirait la politique de la France (le gouvernement gouverne). Et qu’il a encore précisé qu’il n’irait pas faire la politique de Hollande ("I am not dangerous"). Mais celle du F de G et plus précisément celle du PG.
Ne pas le dire, c’est lui prêter un souhait qu’il n’a jamais exprimé. Ne pas confondre Jean-Luc Mélenchon avec Robert Hue (ce pauvre mec !), quand même !.

C’est peut-être agaçant à lire...pour l’auteur mais, comme chaque mot et chaque phrase des leaders politiques sont pesés par eux-mêmes, ce rappel me semble important pour ne pas tomber dans...

... dans le Mélenchon bashing où l’aversion pour un homme l’emporte sur l’analyse de ses propositions.

14/10/2014 11:50 par Marie Labat

waouh, Guy de Nantes, j’adore votre façon de décrire ce qui se passe dans les hautes sphères. Mieux qu’un long discours plein de concepts difficiles.

14/10/2014 14:18 par daniel

Que pensez du PCF et ses alliances aux municipales de Paris, pour le plaisir de quelques uns !
Que pensez de JL Mélenchon et ses amitiés au PS, pour le plaisir de quelques uns !
Pendant que triment les prolos avec un salaire de misère !
A quand un programme pour sortir de l’euro !
Et à la fête de l’huma, ce lieu de rassemblement, JL Mélenchon et P Laurent se promenant à une centaine de mètre l’un de l’autre !

14/10/2014 15:27 par Elisa

Il existe un tabou dont ne parle pas du tout l’auteur et qui maintient le FDG dans le camp "occidental".
Tant que la gauche "radicale" perdure dans le ni-ni en matière internationale, elle demeure l’alliée objective de la social-démocratie. Tant qu’elle ne prend pas clairement position contre la stratégie de la puissance états-unienne et de ses alliés (dont la France est un des éléments les plus serviles), la gauche "radicale" n’est qu’un îlot de bonne conscience sociale dans l’océan cynique du libéralisme.
D’autant plus que laisser à l’extrême droite le monopole d’un antilibéralisme d’autant plus commode qu’il ne s’accompagne d’aucune stratégie pour le combattre, c’est conforter l’idée qu’il n’y a pas d’alternative de gauche au libéralisme.
L’aggiornamento à gauche exige une réflexion sur les enjeux géo-politiques actuels : comment par exemple peut-on soutenir le mouvement bolivarien en Amérique latine et ne pas prendre clairement position sur ce qui se joue en Ukraine ? comment peut-on soutenir le peuple palestiniens et fermer les yeux sur la nature des opposants en Syrie ?
On pourra m’objecter que le "régime" syrien est dictatorial et que Poutine est un autocrate cynique et fanfaron, mais n’est-ce pas ce que la communication occidentale a toujours dit des chefs d’Etat ou de gouvernement qu’ils souhaitaient combattre ?
Bref, la gauche est demeurée prisonnière de la fable du combat contre le terrorisme racontée pour sauvegarder militairement et sans risque la main-mise politique et économique sur le Moyen-Orient, en attendant d’autres conquêtes.

14/10/2014 16:02 par desobeissant

Merci a l’auteur de relancer le debat,meme s’il le borne deja, au depart,en en eliminant le principal, a savoir le projet élaboré par ceux d’en bas .

Le projet, ce n’est ni un programme,ni une 6e republique,c’est les fondations, a partir desquelles on peut construire quelque chose a laquelle on adhere vraiment et a laquelle on participe tous et toutes, par la pratique de la democratie directe :

.....« Selon David Graeber, un ami new-yorkais qui se revendique de l’anarchisme, le capitalisme est un communisme mal géré. À ses yeux, nous vivons déjà dans une forme de communisme, parce que tout le monde coopère et que le capitalisme a besoin de la société pour survivre. Sans la collaboration constante des ouvriers, des consommateurs, etc., ce système ne tiendrait pas. Il se trouve simplement que le capitalisme gère très mal ce communisme, parce qu’il n’a d’autre obsession que la quête du profit.

J’aime cette approche parce qu’elle va à l’encontre de la vision classique des choses. On estime généralement qu’il faut d’abord se débarrasser du capitalisme avant d’instaurer le communisme, mais David Graeber renverse la marche à suivre. Le communisme a toujours été là, dit-il, il suffit juste de le débarrasser de sa croûte capitaliste.

Un changement d’ampleur peut advenir très vite. D’ailleurs, la nouvelle insurrection urbaine globale confirme cette hypothèse de la rapidité : quelques jours suffisent à se débarrasser d’un Moubarak ou d’un Ben Ali. Mais c’est ensuite que les choses se compliquent. Parce que le capitalisme mondial reste en place. Et parce que ce système ne nous est pas seulement extérieur : il existe aussi en nous.

La majorité des gens ne croient pas au capitalisme. Ils n’y adhèrent pas, ils acceptent simplement de vivre avec. Le psychologue allemand Harald Welzer parle à ce sujet de ’’dissonance cognitive’’ : on a beau savoir quelque chose, on fait le contraire. Bolo’bolo repose sur le postulat inverse : vivons dans la forme d’organisation à laquelle on adhère réellement. »

« On est des ibu, et basta ! »

En 1983 était publié en Suisse alémanique un ouvrage des plus étranges : Bolo’bolo. Œuvre d’un certain P. M., il proposait rien de moins qu’un modèle alternatif de société à l’échelle mondiale. Une forme d’utopie concrète, basée sur la multiplication de communautés auto-suffisantes, les bolo. Trente ans plus tard, le modèle en question tient toujours la route. Plus que le capitalisme, en tout cas.

http://www.article11.info/?On-est-des-ibu-et-basta

14/10/2014 17:26 par Christophe

à Desobeissant
Capitalisme et communisme peuvent n’être que la même facette d’une société basée sur le travail obligatoire. On peut réfléchir à cela en se demandant si à plus d’emploi (libérer le travail) on ne devrait pas opposer ’se libérer du travail’, non pas seulement en le refusant totalement mais en le dépassant... (voir critique de la valeur, groupe "Krisis", situationnisme...)

14/10/2014 21:11 par résistant

Je suis bien d’acord avec cet article. Brandir la promesse d’une sixième république à tous bouts de champs sans jamais rentrer dans le détail d’un programme politique concret permettant de répondre aux attentes des citoyens français ne fait que gâcher une bonne idée.
Si monsieur Mélenchon n’a pas le courage de se positionner clairement quant aux enjeux réels, tels que la souveraineté nationale, l’appartenance à l’union européenne, l’euro, et l’otan, ces chaines qui empêchent l’application de tout programme politique indépendant, qu’il cesse de détourner l’attention et l’espoir des français avec de belles phrases vides.

15/10/2014 01:55 par chb

Bon. Je retiens que le Front de Gauche a surtout servi à glisser les restes du PCF sous le tapis pour les élections, et pour un projet alternatif de gouvernement. L’excellent tribun JLM, armé d’une partie de la rhétorique communiste (et des forces militantes tant qu’à faire), a fait le boulot du PS en attaquant prioritairement le FN, en vain.
Ayant échoué dans son ambition de donner du sens et de l’avenir à une gauche radicale, le FDG en disparaissant participe à son émiettement, qui semble définitif. Les anti-impérialistes qui font le jeu guerrier de l’oncle Sam, les tenants de l’Europe sociale prêts aux prochains reculs, les déçus du socialisme qui en reprendront une louche, les ennemis du capital qui ne jurent que par sa croissance...
Cela conforte finalement l’impopulaire gouvernement Hollande dans un parcours médefisé, otanasié, social-démobilisant. Bruxelles et Wall Street peuvent être contents de notre François l’Indécis : la gauche est morte !
Y a plus qu’à. J’ai bien une idée du meilleur parti pour redémarrer, mais j’attends que les autres y aillent ;-)

15/10/2014 09:16 par Bolivar Sipossible

LGS diffuse un assez large éventail d’idées de gauche et d’idées originales. Les auteurs sont posés et calmes, les commentateurs commentent.
Mais force est de constater que, dès qu’il s’agit de "monsieur Mélenchon" (voire monsieur Mélanchon), on se croirait sur Bellaciao.
C’est amusant parce que j’ai assisté à une conférence d’Aurélien Bernier à Toulouse, précédée d’un repas où participaient Aurélien Bernier et le responsable du PG pour la H-G et suivie d’une discussion entre les deux mêmes après la conf. Des divergences y furent évoquées. Mais ce n’étaient pas deux ennemis qui discutaient, loin de là. On n’était pas dans un forum de Bellaciao ou du GS.
Par ailleurs, si ce géant que fut Chavez a réussi à contenir les USA et si Maduro est toujours là, c’est parce que Chavez a su constituer un immense parti fait d’une multitude de petits partis de gauche.
Môsseur Mélenchon travaille à ça et il est le seul.
Personnellement, j’peux pas l’piffrer : à 16 ans, il a sifflé une fille dans la rue et à 17, il a collé un chewing-gum sous son plateau à la cantoche.

15/10/2014 09:46 par résistant

Je n’ai pas pour habitude de poster plus d’une fois dans les commentaires d’un article, mais là je sens qu’il me faut mettre les points sur les "i" :
Bon sang, si des pays comme Cuba, le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie et d’autre ont pu obtenir de tels résultats, c’est avant tout parce qu’ils sont SOUVERAINS. Ils ont la liberté et le pouvoir d’appliquer un programme, quel qu’il soit. Ils ne sont pas prisonniers de l’union européenne. C’est ça la condition sine qua non à l’application de quelque programme que ce soit, de gauche, de droite ou d’où vous voulez : la souveraineté.
Que monsieur Mélenchon et les autres beaux parleurs m’expliquent concrètement comment ils comptent s’y prendre pour appliquer leur programme au sein de l’union européenne et je vous jure que je voterai pour eux. Jusque là... leurs mots resteront des tromperies à mes yeux.

15/10/2014 12:13 par gus de nantes

ouep ouep ouep ,

c’est effarant de se rendre compte que l’histoire se répète indéfiniment ,
dans la gauche radicale il y a toujours eu des "rageux" ennemis de toute la gauche radicale pour diviser semer la haine la discorde et même poser des bombes en notre nom à tous Jaurès déjà dénonçait de telle pratique , et chaque fois on trouve un financier derrière le trublion en question (ou pire un état pense au réseau gladio) ....... chercher un peu dans vos manuels d’histoire avant de me répondre que je suis un "complotiste" .....

donc parti de ce principe que les querelles de gauche ne servent uniquement que les intérêts de la droite voire de la finance (qui bien souvent sont les mêmes ) je propose une pratique toute bête , tant que nous sommes en république représentative et par la même coupé du peuple et de sa parole , votons tous ensemble pour celui qui a fait le plus haut score à la dernière ....... au sein même de la gauche radicale bien entendu ( ce qui exclut directement les socialos)
on pourrait très bien s’organiser et demander aux militants de voter pour un programme commun .....

ah merde tout ça on l’a déjà fait , zut cela s’appelle le parti de gauche , putain le disque est rayé ;)

vous allez vous rendre compte quand qu’en faisant une critique personnelle de untel ou untel c’est se tirer une balle dans le pied ? on s’en fou des personnes , on vote pour des idées........ car nul ne peut détruire une idée ....

et donc selon ce que j’ai lu ici j’irai dire partout , les idées sont ce qui nous permet de vivre , le front de gauche porte des idées qui me permettent de vivre dans la dignité , nous devons quitter l’Europe des banksters et des politiques , et créer avec les autres pays ou région je m’en fou une zone d’échange ou ils n’auront plus le pouvoir , jamais plus , je suis pour un monde ou la sécurité sociale est la norme , ainsi que le revenu minimal d’existence , l’imposition du maximum, oui ce sera la guerre , en fait elle est déjà là et depuis si longtemps que vous l’avez oublié (je dis vous en général à mon interlocuteur imaginaire) , l’économie c’est la guerre sans les canons , on nous fait la guerre , en permanence , la prostitution des femmes , le chômage , la mort des drogués des SDF des malades mentaux sont les victimes première de cette guerre , nous devons descendre dans les tranchées mais pas pour leur gueules pour les nôtres ,
c’est quoi la tranchée ? c’est un moment ou tu dis non , tu refuses , tu résistes , tu sabotes , tu apprends , tu chantes tu échanges tu ris tu vis pour tes soeurs bordel !!!

devant cette guerre économique et ces morts par millions , sortons de l’europe , créons avec tout ceux qui voudront bien représenter cette idée et surtout surtout laissez leur la haine et le désespoir , ne vous battez pas pour gagner mais pour vivre , battez vous pour être et tant pis pour leurs avoir et le votre , aujourd’hui je n’ai que mes mots mon cœur et ma tête (alouette) , et chacune de mes putains de seconde au fond de la tranchée valent plus que tout ce qu’ils pourront jamais m’offrir, en plus en ce moment c’est retraite = 0 mais un aillepod ou un macbouc

sans déconner ma gauche que j’aime , fils de Jaurès ou d’Hugo , (moi je suis la fille de rosa Luxembourg ;))
soit radicale , serre tes rangs,
et va dire partout
que les sanglots long des violons de l’automne
chantent en mon cœur l’espoir pour les hommes

sort de l’euro réveille ton banquier et bas toi tranquille contre leur ignorance .........

oué ça fait du bien , ah bin oui j’en ai mis partout , désolé , c’est les souvenirs de 14 ..........

15/10/2014 13:10 par Autrement

Aurélien Bernier se pose en "conseiller du Prince", personnage important et intéressant, tant par les idées et les questions qu’il met en avant, que par les admonestations qu’il adresse à la cantonade (Barbara Cassin a excellemment traité ce sujet dans ses recherche sur la rhétorique). Il n’est d’ailleurs pas le seul à vouloir jouer ce rôle plutôt flatteur.
Mais dans cette affaire, qui est le Prince ? Sûrement pas Mélenchon ! Mélenchon fait ce qu’il peut, en fonction de ce qu’il voit de la place où il se trouve, ou plutôt en fonction de ses propres déplacements sur le terrain (lequel est accidenté), dans un espace qui (remarquons-le) se situe toujours du bon côté de la barricade. Mélenchon n’est que Mélenchon, comme vous et moi.
Si Mélenchon lui-même n’est pas le Prince, qui est-ce ? Un ensemble flou formé d’intellos intelligents (ça existe quand même, ce n’est pas complètement incompatible), et de personnalités diverses, voué à guider le mouvement pour la 6ème république, et donc destinataire des conseils d’Aurélien Bernier ? Non plus : si intéressantes que soient ces personnalités, - et je suis heureuse de pouvoir parmi elles nommer Sophie Tissier -, elles seront bien impuissantes à elles seules à rendre effectif le mouvement. Ce Prince là non plus ne fait pas le printemps.

Le plus intéressant dans le projet de Mélenchon, ce n’est pas la Constitution (qui ne deviendra l’objet principal qu’une fois le projet sur les rails), c’est l’idée d’une Constituante : seule idée politique vraiment nouvelle en somme, avec celle d’éco-socialisme, depuis l’échec du Programme Commun de gouvernement d’avant 81. Ceux qui se plaignent que m6r n’a pas de programme politique précis n’ont qu’à se reporter aux autres éléments (pourtant déjà connus !) qui figurent dans l’Humain d’abord, dans Qu’est-ce que l’éco-socialisme, dans la Règle verte ou dans les ouvrages de J. Généreux et autres amis (y compris sur l’Europe, l’euro et la souverineté ; et sur ce point, personne ne s’en sortira sans un nouveau référendum à l’appui, lequel n’est envisageable, justement, que si le peuple prend le pouvoir).

Pourquoi la Constituante ? Parce que ce sont les citoyens eux-mêmes dans leur ensemble, - et non les pros pourris qui occupent actuellement le devant de la scène -, qui vont devoir réinventer la manière de se gouverner eux-mêmes. Le Prince, c’est nous tous, le peuple, au sens que lui donnait déjà Robespierre vu par Jaurès : « Le peuple proprement dit n’a point d’intérêts contraires à ceux de la nation, et voilà pourquoi la souveraineté de la nation devient vite, dans la pensée de Robespierre, la souveraineté du peuple. (...) Le peuple, pour Robespierre, représentait, à chaque crise de la Révolution, l’ensemble des citoyens qui n’avaient aucun intérêt à limiter la souveraineté de la nation et à en contrarier le plein exercice ».
En plein dans l’actualité : qui soumet notre budget à Bruxelles et aux agences de notation ? Qui pressure le peuple en conséquence ? Honte à ces traîtres et à ces émigrés ! Hollande, Valls et Macron - ou plutôt Micron - ne représentent que les intérêts du Medef.
C’est pourquoi l’intéressant et l’urgent de l’affaire, du point de vue de la lutte de classe, c’est de mettre les citoyens au pied du mur de leur responsabilité individuelle, de leur liberté de choix, et de renverser le couvercle merdiatique qui pèse sur les consciences. De renverser aussi l’ordre hiérarchique, et de remettre, par l’expérience de l’action citoyenne, les délégués du peuple à la place qui est la leur : serviteurs de l’intérêt commun ; alors que dans notre système (dont le FN est le meilleur soutien), les « politiques » apparaissent comme des intermédiaires supérieurs à nous, eux-mêmes au service des intérêts du capital. Qu’ils s’en aillent tous, NON au gratin !

Comment faire ? Hannah Arendt expliquait déjà que l’espace public, celui dans lequel va s’inscrire notre action, en petit ou en grand -, ne préexiste pas aux gestes qui le frayent.{{}} C’est-à-dire qu’au lieu d’être les observateurs passifs de leur quotidienne déroute sociale et des restrictions de leurs libertés (y compris de la liberté de penser), les citoyens peuvent s’émanciper, par l’action personnelle ou colective, de ce pseudo-paysage politique figé ; de cette organisation générale préétablie et petits arrangements entre partis et groupements divers, qu’on nous impose en nous les présentant quotidiennement comme non seulement « déjà là », mais comme incontournables. Les « frondeurs » PS, par exemple, croient malgré tout pouvoir sauver « leur » PS, et s’y accrochent en attendant des « clarifications » qui ne viendront pas, alors que le temps presse (TAFTA imminent etc). Tout ce réel fabriqué, avec ses petites phrases et ses mises en scène idéologiques toujours enfermées dans le même cadre contraignant, ne diffère en rien des publicités abusives, et est à mettre à la poubelle comme autant de chiffons de papier.
Avant-hier soir sur Fce2, chaîne nationale ( !!) il est question de critiquer les banques : on voit d’abord une aimable Marine le Pen expliquer que ce n’est pas juste que les banques fassent tant de profit, alors qu’on diminue l’allocation-chômage et les prestations familiales. Puis on a droit à trente secondes d’un Mélenchon qui « éructe ». Vous voyez Plantu ? Ça continue ! Qui est visiblement, pour eux, l’homme à abattre ? Et on se contenterait de ricaner d’un air libertaire ? Ou de chercher la petite bête ? Cafards et cloportes, nous savons pourtant bien où ils sont !

Il me paraît, quant à moi, facile de comprendre et d’expliquer que tant que ce « paysage » restera ce qu’il est, tant que nous ne le ferons pas bouger en forçant le barrage politicien UMP-PS-FN qui maintient les institutions installées, tout continuera à fonctionner de la même façon, les luttes sociales découragées stagneront, l’austérité ira de mal en pis, et aucune de nos revendications vitales et fondamentales ne pourra aboutir, ni surtout acquérir FORCE DE LOI.

15/10/2014 13:55 par CN46400

Aurélien Bernier affiche des idées qui ne sont guère nouvelles. Il s’agit de révolutionner la France sans le peuple, et même contre le "peuple de gauche PS-PC". C’est du LO + LCR+ la gauche prolétarienne etc ... qu’on peut , toujours, résumer ainsi : nous on est des purs, les autres sont des traitres....

15/10/2014 15:27 par placide _ PRCF

Je connais quelques militants de base du PC (et un peu du PS !) qui râlent contre les politiques de leurs "dirigeants", ainsi qu’un site (pas très loin de chez moi) de militants qui ne sont manifestement pas dans la ligne "officielle" : http://www.pcfbassin.fr/.
Que représentent-ils au niveau national ?
La balle serait aussi un peu dans leur camp, non ?

Eh bien les militants à la base se rassemblent pour agir concrétement.
Signalons l’initiative du Mouvement des Assises du Communismes qui est très encourageant. (qui si je ne me trompe pas intégre les camarades que tu cites, ainsi que le mouvement de rassemblement des communistes pour la lutte des classes et non la lutte des places que j’ai rejoins : le PRCF www.initiative-communiste.fr).

http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/assises-du-communisme-fructueuses-rencontres/
http://www.initiative-communiste.fr/articles/international/bas-les-fauteurs-guerre-usa-ue-otan-stoppons-laventurisme-imperialiste-dhollande-declaration-assises-du-communisme/

15/10/2014 16:36 par Victor le nettoyeur

le terme de "trente glorieuses" devrait être mis entre guillemets

elle laisse penser que les prolos sont tous des foutus cons qui ne voudront jamais renoncer à leurs écrans plats et laisse la vedette à l’auteur d’un ouvrage d’économie grand public .
C’est dommage.

15/10/2014 19:30 par Sierra

J’ai tout lu tout bien, commentaires y compris.

Le point commun entre tous les genres qui s’expriment ice-lieu, par rapport à cet article ou sur l’autre concernant le livre de JLM, c’est la détestation de l’Europe comme on nous l’impose. Le retour à la souveraineté nationale, en gros. Sans pour autant déborder sur du nationalisme.

Seulement voila, c’est la Marine qui a confisqué ce dossier, donc aucun membre de la "vraie" gauche, si elle existe, n’ose se positionner clairement sur l’Europe, de peur d’être assimilé (du déjà vu sous la plume d’un dessinateur, entres autres).

Alors, pendant ce temps pour occuper le chaland, on ressort la 6eme république, dont....tout le monde se fou, et ça viendra en temps et en heure si ça doit venir, mais l’urgence n’est évidemment pas la.

Donc, il suffit que le F Haine dise que le ciel est bleu, pour que les dirigeants de la "vraie" gauche, n’ose plus lever les yeux et sombre dans l’impuissance.

La monopolisation des thèmes qui nous préoccupent est pénible et il est fatiguant, démoralisant, démotivant de constater l’asthénie intellectuelle du FdG dans son ensemble (!). Çà pourrait même en devenir suspect à la longue.

Ne pas parler de la sortie de l’Europe parce que c’est un sujet mené par le F Haine est suicidaire. Et pour tout dire, l’électorat du FdG à la présidentielle est déja en train de se diluer et de disparaitre (cf résultat des derniers scrutins).

En clair, cette "vraie" gauche achève de me casser les c**$ù£ù# ?! Aller hop, je retourne m’intéresser aux latinos qui eux, en ont des grosses.
BASTA !

15/10/2014 19:34 par Sierra

Une suggestion pour le GS : Un petit pouce levé vers le haut et un petit pouce vers le bas ajouté aux commentaires, et sur lequel chacun pourrait ou non choisir de cliquer pour approuver ou désapprouver, afin d’ajouter de l’interactivité ? Possible ?

Un petit pouce ou autre chose, une faucille et un marteau par exemple, au hasard :-)

15/10/2014 20:54 par legrandsoir

Idée envisagée à une époque mais abandonnée. Nous n’apprécions déjà pas les commentaires anonymes, imaginez le clique sur un pouce.

15/10/2014 21:54 par Antoine Lavrilleux

Sur le programme, d’autres ont répondu. Il est largement assumé dans sa logique de rompre avec le capitalisme.
PG, PCF, GU sont d’accord avec ce sujet.

Ce sont les masses qui font l’histoire pas l’homme. Et il serait illusoire de penser que Mélenchon et un parti de 7000 adhérents puissent combattre raisonnablement le capitalisme financier et la bourgeoisie au pouvoir. Et je ne fais pas le procès des représentants (Mélenchon compris), des responsables, des militants, élus qui font ce qui peuvent.

Je ne partage pas que ce sont la stratégie du PCF ou du PG qui ont fait que le Front de Gauche stagne.
D’ailleurs, j’aborde un autre point, celui idéologique où le Front de Gauche a gagné des points en particulier sur la question de refuser les politiques d’austérité bien comprise par les populations.

D’autres questions que je n’aborderai pas sont le rassemblement des masses populaires salariés (ouvrier, employé, fonctionnaire, paysans, intellectuel), notre utilité au quotidien, notre façon de faire de la politique.

La question de l’assemblée citoyenne, pourquoi elles sont apparus, ont grandi puis éteintes en presque 3 ans. Les enjeux électoraux n’ont elles pas nuit à celle-ci, le contrôle par un parti ou un autre, l’opportunisme de certains à l’intérieur des assemblées, la volonté d’en faire un parti, les conflits partisans à l’intérieur de celles ci, etc... Avons nous pris le temps d’analyser tout ceci ? Non.

Sur la question stratégique, je ne partage pas ce qu’en dit l’auteur.
Si nous prenons la stratégie du PCF (en fonction des politiques conduites localement) et du PG (aucune alliance avec le PS pour les villes de plus de 12 000 habitants) aux élections municipales, parfois elles convergeaient parfois elles divergeaient. L’appréciation se faisaient en fonction des politiques conduites, du rapport de forces politiques à l’échelon de la commune mais aussi de l’utilité d’élus communistes, écosocialistes du PG, de la gauche unitaire, d’ensemble ou de citoyens engagés. En fait, à en faire un conflit au sein du Front de Gauche comme l’a fait Mélenchon en particuliers sur la Ville de Paris ? Quel était l’intérêt ? Ne valait il pas mieux simplement faire une parenthèse stratégique où chacun adopterait sa stratégie propre. D’ailleurs, cela a conduit à affaiblir Mélenchon dans son propre parti et son parti lui même qui a exacerbé la question Parisienne au détriment de tous les autres choix effectués. Le PG sort très affaibli de cette situation. Ceci a aussi a parfois découragé des communistes qui avait fait localement des choix audacieux mais qui furent ramener nationalement à la question parisienne ou aux conflits au sein du Front de gauche réduisant de fait sa crédibilité. Cela a découragé les citoyens engagés dans les assemblées citoyennes. De plus, beaucoup au PG s’interrogeait de positions stratégiques du PG qui passèrent en moins d’un an à "pas d’alliance avec le PS dan les villes de 100 000 habitants, puis 30 000 et enfin 12 000." Un choix stratégique anti-PS au lieu de se battre sur un projet pour nos communes, nos villes, notre territoire, de notre utilité au quotidien relayé au second voir troisième plan.

On oublie que les institutions de la 5ème république en particuliers pour les municipales favorisent à l’extrême les alliances. 75% des sièges sont remportés en moyenne par le gagnant d’où la faiblesse local du FN.

Sur question stratégique, on parle d’un PCF accroché au PS. Mais dans les faits, qu’en est t’il ? Prenons les choix stratégiques depuis la fin du Huisme à partir de 2003. Régionales de 2004 sur 22 régions 8 listes autonomes du PCF. Cantonales 2004 aucune alliance avec le PS. Européenne 2004 aucune alliance avec le PS. présidentielle de 2007, aucune alliance avec le PS, législative 2007 pas d’alliance avec le PS sauf des candidatures uniques PCF dans certaines circonscriptions. Municipales 2008, alliance avec le PS en fonction des politiques conduites. Cantonales 2008, aucune alliance avec le PS. Européenne 2009, aucune alliance avec le PS. Régionales 2010 on passe de 8 à 18 listes. Cantonales 2011, pas d’alliance. Présidentielle et législatives 2012, pas d’alliance. Municipales 2014, on passe d’une majorité d’alliance à 50% d’alliance. Européenne 2014, pas d’alliance.
Donc, on passe d’un PCF qui s’alliait avec le PS que partiellement au premier tour lors des régionales et aux municipales.
Comment dire que le PCF dépend du PS alors qu’il s’allie de moins en moins avec le PS et seulement à 50% lors des élection municipales où la prime au gagnant réduit les autres à une simple fonction de représentation.
De plus, les dire de l’auteur n’expliquer l’écart entre les présidentielles et les législatives en 2012 ?

L’argument qui explique que le PCF est inféodé au PS n’est pas valable. Tout comme dire que les communistes sont productivistes souvent relayé par les Verts est encore moins valable mais ceci est un autre sujet ou encore qu’ils sont pour l’UE alors qu’ils sont pour refondre l’Europe. Ce sont des stéréotypes politiques fabriqués. La réalité est que le PCF fait des alliances en fonction de choix politiques progressistes ou non et en fonction du mode de scrutin sans cesser la lutte idéologique et politique la plus intransigeante contre le libéralisme bourgeois.

Ensuite, beaucoup de choses ont été dite par Lénine dans la maladie infantile du communisme sur la question "Jamais e compromis ? Faut il participer à de parlement bourgeois ?,..." sans cesser la lutte idéologique et politique la plus intransigeante contre le libéralisme bourgeois.

Sur les alliances je finirais sur ce qu’écrit Engels dans les principes du communisme à la question 17.

16/10/2014 19:29 par Archer Gabrielle

“Si quelqu’un est apte à établir des institutions, ce qu’il établi ne va pas durer longtemps s’il repose sur les épaules d’un seul homme, mais plutôt s’il est confié est confié aux soins de plusieurs, et si sont nombreux ceux à qui il revient de le maintenir. ” Machiavel “ 

Se reira mejor quien se reira el ultimo. La vérité et le mensonge.
« il fut un temps où la vérité et le mensonge décidèrent de se baigner autre part que dans la foule pour se détendre et faire la paix, il se dévêtir donc au bord d’un lac où il laissèrent leurs vêtements sur la rive, ils plongèrent ensemble et s’amuserent comme des fous. Puis soudain le mensonge sortie de l’eau s’empara des vêtements de la vérité et s’enfuit !
La vérité trahie sortie à son tour de l’eau pour reprendre sa toge dérobée..... C’est ainsi que la vérité toute nue se mit a poursuivre le mensonge parcourant les grandes avenue du monde affublé des accoutrement de la vérité... » Nasa dura para siempre !
(C.C.S....)

16/10/2014 19:59 par tchoo

bien évidemment que le changement de régime républicain par une constituante est nécessaire et tous les jours plus d’actualité
c’est le régime actuel qui nous amènent à mettre à la tête de notre pays des gens qui font tout le contraire de ce qu’ils ont dit auparavant, des députés qui ne sont pas d’accord avec la privatisation des barrages hydro électrique mais qui le vote parce que l’UE l’exige.
ces gens là qui devraient être nos représentants nous oublient entre chaque élection
il faut changer cela, pour que enfin la politique appliquée soit celle que veut le peuple, et si tel n’est pas le cas, on vire les décideurs
il rendre la vie politique précaire et sanctionnable autrement que par défaut (quel choix aurons nous la prochaine fois : un UMP contre un PS ou un FN ou vice versa ?) et n’aurons pas le droit de ne pas choisir
Dans l’état actuel de notre système on ne peut rien, car il faut être majoritaire, et pour l’être avoir tous les moyens
il nous faut changer les choses, vite, tant qu’il est temps de pouvoir le faire sans effusion violente

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