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La loi des USA imposée à tous.

Une filiale de Lactalis sanctionnée pour non respect du blocus contre Cuba.

L’agence nord-américaine chargée de traquer ceux qui font affaire avec Cuba vient de condamner la compagnie Lactalis USA, une filiale étatsunienne du géant français Lactalis, à payer une amende de
20 950 dollars.

Selon des médias de Miami, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des Etats-Unis a infligé cette sanction à la compagnie de fromages et produits laitiers parce qu’elle a transgressé les règlements imposés par le blocus contre Cuba. Il lui est reproché d’ « avoir effectué des transferts bancaires électroniques dans une entreprise dans laquelle Cuba ou un citoyen cubain avait des intérêts », entre le mois de février 2004 et le mois de mars 2007.

Le 16 janvier dernier, l’OFAC a publié un communiqué dans lequel il précise certains « aspects juridiques » qui durcissent encore la réglementation sur les voyages à Cuba. Ces nouvelles restrictions pénalisent les compagnies nord-américaines spécialisées dans les vols charters et dans les envois d’argent aux familles cubaines, de même que les agences de voyage.

Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers n’est qu’une facette de l’énorme machine agressive mise en place par les différentes administrations nord-américaines contre Cuba. A travers cette agence, le département du Trésor peut espionner ses propres citoyens de même que tout citoyen étranger qui maintiennent des relations avec Cuba. Depuis des décennies, l’OFAC alloue des sommes considérables et une bonne partie de son personnel pour espionner, traquer et faire condamner des individus, des entreprises et des organismes qui font affaire avec Cuba. (D’après JGA pour Granma). (*)

OTAN en emporte le vent du sud.

Aux dernières nouvelles, après avoir envoyé Jack Lang à Cuba (où Raúl Castro l’a reçu, mais pas Fidel), Nicolas Sarkozy fait rentrer la France dans l’OTAN, une organisation belliqueuse commandée par les USA.

Pendant ce temps, des ministres de la Défense sud-américains, réunis le 10 mars à Santiago du Chili pour le premier Conseil de défense sud-américain (CDS), ont convenu que les Etats-Unis doivent lever le blocus économique injuste contre Cuba, imposé depuis près de 50 ans.

Le vice-président et ministre de la Défense du Venezuela, Ramon Carrizalez, a affirmé que l’ensemble de la communauté internationale condamne ce blocus ainsi que les mesures arbitraires des Etats-Unis contre l’île.

De son côté, le ministre de la Défense du Brésil, Nelson Jobim, consulté par des journalistes sur la possibilité de donner aux Etats-Unis un statut d’observateur auprès du mécanisme défensif de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR), a déclaré que Washington « ne pourra voir son statut évoluer auprès de la région tant que le blocus contre Cuba sera maintenu ».

Pour le ministre uruguayen, José Bayardi, Cuba ne constitue aucune menace contre la sécurité des Etats-Unis et la politique de Washington envers Cuba est davantage déterminée par le lobby interne cubano-américain que par une analyse à froid.

Pour sa part, Walker San Miguel, ministre bolivien de la Défense, a indiqué qu’il s’agit de mesures qui affectent le peuple cubain, avant de souligner : « Nous condamnons toutes ces mesures hégémoniques. »

Abâtardissement médiatico-politique hexagonal.

Dans l’Hexagone, il n’est pas rare d’entendre les consommateurs de nos médias susurrer finement, quand la situation économique de Cuba est évoquée : « Le blocus n’explique pas tout ». Litote par laquelle ils suggèrent qu’il n’explique rien et qui les dispense de dire ce qu’il explique. On a même vu le directeur d’un hebdomadaire qui se veut sans dieu ni maître, jurer qu’il vomirait s’il serrait la main, non pas de l’assiégeant (dont il ne parle pas), mais d’un dirigeant de l’île, préférant ainsi implicitement les très catholiques dominateurs potentiels aux ex-dominés opposés au retour des missionnaires bottés.

La conclusion est tristounette : la France offre aux pays du tiers monde l’image de sa grandeur morale passée (Révolution, Front populaire, Résistance, mai 68 et même de son « non » au référendum sur l’Europe) et de l’abâtardissement présent de sa classe médiatico-politique.


(*) Note du Grand Soir : les moyens considérables mis en oeuvre pour "traquer" les fonds cubains ont même étonné des membres du Congrés US qui ont "découvert" que l’OFAC consacrait 5 fois plus de moyens en personnel à traquer les fonds cubains que les fonds de (feu) Saddam Hussein et d’Al Qaeda réunis.

EN COMPLEMENT
Sur le blocus/embargo contre Cuba : http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr/spip.php?rubrique6

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Arundhati Roy - Capitalism : A Ghost Story (2014), p. 37

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