RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Une histoire de veto !

Les veto russe et chinois ont encore frappé, au grand dam de la troïka occidentale [Etats-Unis, France, Royaume-Uni] qui persiste à ne voir la crise syrienne que sous le seul prisme de sa vision du conflit et ses retombées.

Il y a un certain cynisme dans la manière avec laquelle celle-ci – autoproclamée conscience morale du monde – appréhende un conflit qui a déjà fait des centaines de milliers de morts. La logique aurait voulu que, plus tôt l’armée syrienne reprendra le contrôle d’Alep, plus tôt la souffrance des Alépins s’atténuerait. L’armée syrienne lutte contre une rébellion et des groupes terroristes (Etat islamique, Fateh al-Cham [ex-al-Nosra, ex-branche syrienne d’Al Qaïda], Jeich al-islam entre autres). Groupes terroristes que, semble-t-il, la coalition internationale – menée par les Etats-Unis – combattait également. De prime abord, le régime syrien et ladite « coalition internationale » travailleraient, sinon la main dans la main, du moins pour le même objectif : faire un sort aux groupes terroristes et les expulser de Syrie.

Or, cela s’avère plus compliqué qu’il n’y paraît dès lors que la troïka occidentale voit les choses autrement. En conséquence, si la troïka donne l’impression de lutter contre le terrorisme, ce n’est qu’un effet que tempère le soutien multiforme qu’elle accorde à la rébellion syrienne contre le régime de Damas. C’est donc au moment où l’armée syrienne gagnait à Alep du terrain sur la rébellion et sur les terroristes que la troïka proposa au vote du Conseil de sécurité une trêve de sept jours. Un cessez-le-feu auquel se sont opposés la Chine et la Russie. Plusieurs lectures peuvent être faites de cette demande occidentale. Pourquoi cette trêve, alors que l’armée syrienne était sur le point de libérer la totalité de la ville d’Alep de l’emprise des rebelles et des terroristes ? Les auteurs de la résolution arguent que cette demande est faite pour des raisons humanitaires. Allons donc ! Si c’était le cas, il fallait laisser l’armée syrienne bouter les terroristes hors d’Alep. Or, il y eut de précédentes trêves mises à profit par les rebelles et les terroristes pour se réorganiser, se réarmer et reprendre le combat. La dernière fois, c’était en novembre dernier, alors que, parallèlement, les rebelles empêchaient les civils de quitter Alep-Est, s’en servant comme boucliers humains. Cela décida l’armée syrienne de passer à l’offensive pour reprendre les quartiers sous contrôle des rebelles et des terroristes. Notons qu’au moment où l’armée syrienne infligeait des coups sévères aux terroristes dudit « Etat islamique » dans la région d’Idleb, celle-ci avait été bombardée par ladite « coalition internationale » provoquant la mort de 60 soldats syriens, tout en permettant à Daech de desserrer l’étau et reprendre les positions perdues. Que faut-il en penser ?

La coalition internationale a-t-elle aidé les terroristes de l’EI en difficulté ? On a ainsi, l’impression que les Occidentaux agissent à contre-temps, dès lors que les choses n’avancent pas selon les schémas qu’ils ont tracés pour le déroulement de la guerre qui déchire la Syrie. Une guerre, soulignons-le, due aux appuis intéressés de l’Occident à la rébellion. Si la troïka avait réellement voulu arrêter les massacres en Syrie, elle aurait agi autrement. C’est loin d’être le cas. Relevons, aussi, cette curiosité : chaque fois qu’il y a eu une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU, Paris menaçait ceux qui ne « voteraient » pas comme elle l’entend, les accusant de « complicité de crimes de guerre ». On appelle cela de l’intimidation. A croire qu’il y aurait un veto « halal », brandi par la troïka du Conseil de sécurité, et un veto « taghout », opposé par la Chine et la Russie. Aussi, le cauchemar d’une ONU, menée à la baguette par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, persiste-t-il, l’organisation internationale ne voyant toujours pas entre la vérité et le mensonge. Voir les mystifications du secrétaire d’Etat étasunien, Colins Powell, à propos des ADM irakiens.

11 Decembre 2016

URL de cet article 31301
  

Les Cinq Cubains (éditions Pathfinder)
Une sélection d’articles de l’hebdomadaire The Militant depuis 13 ans sur le combat pour libérer Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero, Fernando González et René González. Les Cinq Cubains, connus sous ce nom à travers le monde, ont été condamnés par le gouvernement U.S. sur des chefs d’accusation de « complot » fabriqués de toutes pièces et ont reçu des sentences draconiennes. Ils sont emprisonnés depuis leur arrestation après les rafles du FBI en 1998. Leur « crime » ? Avoir surveillé les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La vérité, c’est que le gouvernement ne peut construire une prison qui soit pire que celle qui consisterait à trahir ma conscience ou mes principes."

Chelsea Manning.

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
123 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.