Je souhaiterais, par ce second et dernier post, préciser un certain nombre de points :
1-Je n’ai pas porté une appréciation globale négative sur le travail de votre site. Je lis régulièrement et attentivement vos articles-que je partage d’ailleurs sur Facebook- et je ne me permettrai pas de laisser entendre qu’ils véhiculeraient des positions racistes. Bien au contraire ! Sur la plupart des questions vous prenez des positions courageuses et d’avant-garde. Et cela n’est pas si courant dans le monde de l’information ! J’ai, en conséquence, tenu à le préciser dès mes premières phrases.
Mon objectif a consisté à attirer l’attention-de manière ferme sans doute- sur un cliché (le King Kong) qui est un cliché raciste, contraire à l’idéologie et aux positions que vous défendez et que je partage pour l’essentiel.
2-"L’HISTOIRE DE LA "BONNE BLAGUE".
– Je suis surpris qu’au nom de la "bonne blague" et du droit à l’humour on mette dans la même catégorie "les animaux", "les belles-mères", "l’adjudant"...et "les noirs" ! L’esclavage qui a concerné plus de 10 millions d’Africains (à une époque où le monde ne comptait pas un milliard d’individus), les crimes du colonialisme, l’apartheid, les crimes racistes qui se poursuivent aujourd’hui encore ainsi que le racisme porté par les idéologies d’extrême-droite devraient nous inciter à être plus prudents sur la confusion entre ces catégories.
A moins que je ne me trompe, mais je n’ai pas connaissance de guerres déclenchées dans l’histoire pour réduire en esclavage "les adjudants" ou "les belles- mères"...
D’autre part, nous savons où conduisent les "bonnes blagues" sur "les noirs"... Le parfumeur GUERLAIN nous en a récemment donné une sympathique illustration, et il est devenu de bon ton, dans ,les médias, de faire sa petite "blague" sur "les noirs".
N’invoquons pas l’humour toujours intelligent du CHE pour défendre l’indéfendable. Certes, une révolution ne doit pas être "triste", mais on ne la rend pas joyeuse en ayant recours à certains clichés.
3-LE CLICHÉ DU KING KONG N’EST PAS NEUTRE
– Le King Kong est un cliché raciste régulièrement utilisé contre "les noirs". Le premier "KING KONG" d’Ernest B. SCHOEDDACK, en 1933, en portait déjà la marque. Que ce cliché soit utilisé pour identifier le président noir des États-Unis ne peut pas laisser indifférent, surtout lorsque l’on se réfère à l’histoire raciste et ségrégationniste de ce pays.
Quand a-t-on représenté Kennedy, Carter, Reagan, Clinton ou Bush en King Kong ? Alors, pourquoi le faire pour Obama ? Qu’est-ce-qui autorise cette "bonne blague" ?
On peut être radicalement opposé à la politique d’Obama ( c’est ma position), mais cela ne justifie nullement que l’on ait recours à des clichés racistes.
– Je rappelle, pour conclure, que cette manière de procéder n’est pas nouvelle. Ainsi, lors de l’euro 2012, le journal sportif milanais, "La Gazetta dello sport", représentait le footballeur "noir", Mario Balotelli, en King Kong accroché à Big Ben et tentant d’arrêter des ballons. On n’est donc pas loin de l’image faisant l’objet de ce débat... Un King Kong accroché à la Tour Eiffel et tentant d’arrêter l’avion de Morales... Quelle imagination débordante !
Devant le tollé suscité par cette caricature, en Italie même, parmi les anti-racistes, "La Gazetta" s’était excusée publiquement, trois jours après.
Le King Kong a été encore utilisé récemment par la "MANIF pour tous" contre Christiane Taubira, ministre noire-bien sûr !- du gouvernement français, représentée en King Kong "femelle" faisant régner la terreur dans la "douce France" anti-mariage gay. Il a suscité le même tollé général et son auteur, Jean Bodin, s’est lui aussi excusé.
La pertinence de l’argumentaire des anti-impérialistes n’a pas besoin d’emprunter les clichés idéologiques de nos adversaires.