Algérie : Le peuple et l’armée face à la réaction

Certains ne savent plus ce qu’ils font et à quoi cela va aboutir. Les véritables hirakistes semblent se retirer à mesure que les slogans contre l’armée se multiplient ! Il ne restera d’ici peu que les suivistes sans vrai but. Ces citoyens ne se rendent pas compte que s’il n’y a pas l’assistance de l’Armée, dans les conditions actuelles, rien de positif ne se fera ? Ils suivent naïvement en exhibant (le temps d’une photo) des pancartes contre l’armée ! L’inverse de ce que vise le hirak.

Les voilà complètement déroutés par la propagande de « milieux » qui les poussent à fustiger l’armée par des slogans malsains après l’avoir, paradoxalement, instamment sollicitée pour sa caution de « tordre » la Constitution et faire accepter des propositions malavisées et même anticonstitutionnelles. Ce qu’elle a rejeté d’un revers de la main, s’en tenant au respect de la Loi fondamentale, certes nécessitant de sérieuses corrections, qui donne une solution à la crise sans recours au vide constitutionnel illégitime et risqué.

La Constitution est légitimée par le peuple suite à un référendum ; pour la changer il faut une proposition validée par un autre référendum. Toutes autres propositions sont illégales. Les manifestations, aussi majestueuses qu’elles soient, ne sont que l’expression du refus d’une situation politique, sociale et économique, pas un référendum !

Il est étonnant que ceux qui se sont toujours déclarés légalistes et défenseurs du droit appellent, aujourd’hui, sûrement par colère ou désappointement, à « tordre » la Constitution ! Ce seront sans aucun doute les mêmes qui fustigeront plus tard, dans l’apaisement, ceux qui l’auront piétinée ! L’usage de l’expression « le peuple a exigé », par certains milieux, jour légitimer une « obligation » d’application de certains slogans est abusif. Ce n’est pas une pratique démocratique.

C’est triste de voir certains parler, refuser, proposer et décider au nom du hirak en s’affichant, subitement, comme les figures de proue de la contestation populaire actuelle ; certains depuis… l’étranger. Ces prêcheurs des pseudo-hirak font dans la tromperie, voire dans la subversion ! Il nous semble qu’ils usent d’artifices pour « casser » le véritable hirak − dont les revendications sont, initialement, claires, réalistes et légitimes − en multipliant les manifestations et les exigences, dans la semaine, afin de pousser à l’affrontement en s’évertuant à mettre dos-à-dos le peuple et l’armée. Ils leurs font accroire qu’une frange de l’ANP « protège le régime » !

Veulent-ils que ces ex-hauts responsables et ces entrepreneurs, décriés par la foule hirakiste, ne rendent pas des comptes à la justice si, bien entendu, leurs méfaits sont avérés ? Nous avons remarqué que plus la justice interpelle ou arrête les personnes décriées et dont la responsabilité est engagée dans des faits, plus ces manipulateurs accentuent sournoisement les provocations ! Les changements ne semblent pas arranger les intérêts de certains milieux…

La manipulation est entrée furtivement en action à partir du huitième hirak en y ajoutant des pseudo-hirak, hors vendredi, déviant les véritables revendications du peuple que l’ANP a adoptées solennellement !

On a vu alors des pancartes (élaborées et coûteuses) sortir discrètement, puis s’attaquant ouvertement à Gaïd-Salah (en faisant croire qu’il ne représente pas l’armée), alors qu’il représente l’état-major et parle en son nom et donc au nom de l’armée algérienne, en conformité avec les missions que lui impose la Constitution ! Même les photos de hauts responsables de l’armée en fonction, depuis longtemps à la retraite ou même décédés, ont été exhibées et livrées à la vindicte ! N’est-ce pas absurde et anti-hirak ? On peut comprendre facilement que c’est l’armée, dans son ensemble, qui est visée pour son patriotisme passé et actuel ! Tout cela n’est que mascarade !

Le processus de changement profond du système nous paraît irréversible au vu de l’évolution des événements. Il suffit de laisser travailler les hommes de bonne volonté en leur donnant du temps, accompagnés par l’armée, pour amener l’Algérie vers le bien-être, la stabilité et les aspirations que réclame le peuple, tout en restant vigilant.

Il est certain que l’ANP, comme toujours, en conformité avec ses missions constitutionnelles, ne ménagera aucun effort pour accompagner les changements souhaités tout en veillant à la stabilité du pays, quelle que soit l’adversité !

COMMENTAIRES  

09/09/2019 02:04 par alain harrison

Bonjour.

Le "soulèvement" du peuple algérien semble avoir atteint une étape critique, dont profitent les opportuniste pour y semer la confusion. Qu’est-ce qui n’a pas été fait ?
Puisque le peuple et l’armée sont à l’évidence au centre de cette étape critique.

Pour moi, il est claire que lorsque est déclenché un véritable soulèvement, le peuple se doit de s’organiser en comités interreliés et se coordonnés autant sur un agenda de changement que d’actions. Face à l’armée, avoir ses portes paroles synchronisés sur les consensus
des comités citoyens.

Toujours à mon avis, toutes les mobilisations doivent être l’occasion de former des cercles d’échanges sur la "situation" et la formation des comités citoyens (à l’unanimité par consensus).
Chaque comités peut avoir une mission particulière mais adossé sur le changement "global", donc favoriser ce changement.

Donc dépendamment des buts et des objectifs définis par le soulèvement, dépendra l’ampleur de celui-ci.

En Algérie, il est question du système, du moins les acteurs du système (qu’ils dégagent tous) ainsi la direction de l’armée doit changer.

Peut-être que le peuple doit insister sur une nouvelle Constitution par une Constituante Citoyenne auquel l’armée doit se rallier en tant que protecteur passif de celle-ci.

IL faut développer des discours incitatifs basés sur le sens des mots symboles (Démocratie,Nation, Peuple.....) adaptés à notre époque et aux aspirations des nouvelles générations en rappelant que les marches forcés ont démontré leur limite ; que l’ouverture à la mondialisation doit être le fait de l’acceptation du peuple en respectant son niveau de tolérance qui évolue selon l’ouverture de l’éducation.
Tout ceci doit être discuté pendant un soulèvement selon notre époque. Ici, notre époque, veut dire selon l’évolution actuelle de chaque culture. Et bien sûr, il revient aux générations d’en discuter et de mettre de l’eau dans son vin sur le plan culturel (us et coutume..).
Sur le plan économique, c’est plus facile, tellement les systèmes économiques se ressemblent et ont les mêmes travers ( détournements, corruptions +ou - subtiles et complexes selon....). En Algérie comme en France (GJ) le même constat, qui est en train de faire domino, semble-t’il ?

Quand on énumère les bavures policières macronique (il le dit lui-même : je suis responsable, et à plusieurs reprises) et l’ensemble de la politique économique dicté par l’UE, il est remarquable le passéisme de certaines instances et secteurs sociaux économiques (syndicat, parti de gauche, des secteurs _ de la santé aux services... _ qui ne jouent que leur parti-intérêt plutôt que de voir l’ensemble qui les touche tous), qui agissant ensemble ferait sans doute la différence.
Mais il n’y a pas d’organisation citoyenne qui maintien le cape. Les Gilets Jaunes ont encore ce potentiel ? Mais eux aussi sont sous la coupe de la division face à un possible ralliement, la FI avec son ensemble, la compétition à qui dominerait et non partager par solidarité, coopération et complémentarité.

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