Il était une fois au pays des Révolutions et des « maîtres forgerons », un patronat à l’essence sociale reconnue et à la modernité proclamée.
Au nom de l’emploi, dans ce pays en crise, aux 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres, sans compter les SDF, et autres mendiants des rues,
Le Président Macron, banquier de son état, fit ce délicieux cadeau de voir le « contrat de travail » négocié par entreprise, flexibilisant salaires et horaires.
C’était, selon la « pythie des marchés », le meilleur moyen, en réduisant les « rigidités », de redonner de la compétitivité, aux entreprises créatrices,
Condition indispensable, dans le cadre du « marché libre et non faussé », de retrouver de la croissance et de l’emploi…tel était le discours de la modernité.
Un prolétaire d’une P.M.E, sous-traitante de « Bouygues S.A », tomba par hasard sur un ouvrage historique du siècle passé sur les « luttes de classe »…
Il y était raconté par le détail les rapports sociaux qui existaient pendant l’émergence des « conflits sociaux collectifs » d’un passé révolu, dénommés grèves.
C’est ainsi qu’en 1848, suite à un conflit dans la soierie lyonnaise, la journée de travail passa de 14 h à 12 h, le patronat écrivit au préfet : « Nous attirons votre attention sur les graves conséquences qu’auraient à subir nos industries au cas où la loi venait à être appliquée. Vous le savez, la main-d’œuvre ici est exigeante et hors de prix [1]. Avec quatorze heures, nous tenions à peine. Douze heures précipiteraient les faillites. Le travail, dans nos entreprises, a toujours commencé à quatre heures du matin, repos d’un quart d’heure à midi, repos final à dix-huit heures. Les filles employées s’y livrent sans que leur santé n’en ait jamais été altérée et sans qu’elles ne se plaignent de leur sort par ailleurs envieux quand on songe à tous les “sans-travail” qui écument les rues [2]. Ici, la main-d’œuvre est plus coûteuse qu’à l’étranger [3]. Si nous maintenions le même salaire pour la journée réduite à douze heures, la partie ne serait plus tenable. Nous serions dans l’obligation de fermer nos manufactures et de les transporter là où l’ouvrière est la moins dispendieuse [4]. Et puis, que l’on ne se trompe pas, l’ouvrière ramenée à douze heures continuerait à se lever à l’aurore pour n’arriver à la manufacture qu’à la minute obligatoire, plus disposée à se reposer des occupations auxquelles elle aurait vaqué dehors qu’à attaquer avec ferveur le travail de nos fabriques. Redevenue plus tôt libre le soir, elle n’en profiterait pas dans l’intérêt de son sommeil. Il y aurait à craindre pour la moralité de celles qui, étant sans famille, se verraient affranchies de toute surveillance pendant deux longues heures de la soirée. [5] »
Plus près de notre époque, suite à l’acquis social des huit heures, un patron de la métallurgie écrivit : « On en veut à ceux qui font la richesse du pays. Il est sûr que nos industries péricliteront, et puis que feront nos ouvriers de tout ce temps vacant ? Désœuvrement, fréquentation plus assidue des estaminets. Décidément, la morale n’est plus du côté du gouvernement. Faudra-t-il bientôt que nous transportions nos industries dans les colonies ? » [6]
Morale de l’Histoire : Avant que de subir une crise aigüe de « Macronique libérale », pouvant déboucher sur le retour au siècle béni de l’esclavage, « Ce qui distingue principalement l’ère nouvelle de l’ère ancienne, c’est que le fouet commence à se croire génial » (Karl MARX), ce pamphlet est à lire, à méditer sur les principes de modernité, et à partager partout où c’est possible avant que cela n’arrive. Après… ce sera trop tard !!!
Pour toutes ces militantes et militants qui ont donné leurs vies, pour qu’on puisse la vivre, le 6 Juin 2017, Fabrice