Le Parlement européen vient de criminaliser le délit d’opinion !

Ce 1er juin le Parlement européen a voté, à une très large majorité, une nouvelle résolution sur l’antisémitisme qui criminalise une fois de plus le délit d'opinion, sous la pression des lobbies hyperactifs pro-israéliens. Il y a maintenant 50 ans, le 5 juin 1967, Israël lançait une offensive militaire de conquête aux conséquences dramatiques pour la paix mondiale, mais exige le silence !

Ils l’ont fait ! La seule instance démocratique européenne, le Parlement, vient de criminaliser le délit d’opinion. De la social-démocratie à l’extrême droite souverainiste et antisémite, tous les groupes ont voté en faveur d’une nouvelle résolution sur l’antisémitisme, à l’exception notable de la Gauche Unitaire Européenne et des Verts.
La résolution, par le biais du paragraphe 2, fait siens les critères proposés par la très sioniste International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) pour définir l’antisémitisme. Si celle-ci reconnaît que l’antisémitisme, c’est la haine du Juif en tant que juif, le paramètre de la définition ne s’arrête pas là : « Nier au peuple juif (sic) le droit à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence de l’État d’Israël est une entreprise raciste » relèverait de l’antisémitisme. « Avoir deux poids deux mesures en demandant de l’Etat d’Israël un comportement que l’on attend ni ne demande de n’importe quelle autre nation démocratique (sic) ». Antisémitisme !

Le vote de cette résolution nous rappelle, qu’en France comme en Europe, "le droit à la critique d’Israël fait partie de la liberté d’expression politique en général, un acquis aussi précieux que fragile qu’il nous faut défendre à tout prix". Comme le souligne énergiquement l’UJFP (Union des Juifs Français pour la Paix).

Petit rappel sémantique :

- l’antisémitisme est un délit

- l’antisionisme est une opinion

Formulé vers la fin du XIXe l’antisémitisme désignait à l’origine le racisme à l’encontre des peuples sémites mais ne visera en réalité que les Juifs. La création d’un Etat juif (Israël), puis ses exactions permanentes : colonisation, racisme anti-arabe, apartheid, non respect du droit international, massacres, etc ... a amené de nombreuses voix dans le monde à dénoncer cette politique criminelle.

Celle-ci étant totalement indéfendable il fallait trouver comment faire taire ces voix à tout prix. Ce sera l’accusation d’antisémitisme dès lors qu’on osera critiquer le régime d’extrême droite israélien !

Ainsi, que ce soit en Israël même, chez les politiciens français ou dans les media, tout démocrate, tout humaniste, risque de se voir désormais traité d’antisémite par un lobby aux dents longues et sa propagande honteuse.

Cette dérive sémantique est tout à fait symbolique de l’utilisation qui est faite du sens des mots par ceux qui sont au pouvoir et qui tentent là de transformer systématiquement une opinion (critiquer la politique d’Israël) en un délit (l’antisémitisme). Ainsi le "délit d’opinion", propre des dictatures, s’est peu à peu infiltré dans la République.

Avec des conséquences :

- en parlant d’antisémitisme pour tout et n’importe quoi ils ont fini par en affaiblir le sens, et même le ridiculiser, tout en confortant les vrais antisémites

- le caractère obsessionnel de leur croisade, leurs propos souvent délirants, vont jusqu’à produire de fausses agressions antisémites !

- mais surtout cette chape de plomb prive les Français des informations et des prises de position qui leur permettraient de mieux comprendre la situation : l’horreur en Palestine, la guerre coloniale, le mouvement BDS, les résistants israéliens, la complicité des dirigeants français, leur soutien aux assassins, etc ...

Il semble, hélas, que dans la droite ligne de Valls, Macron et son mouvement En Marche sont décidés à céder eux aussi aux lobbies pro-israéliens. Ainsi deux candidats aux législatives viennent d’en être écartés pour avoir soutenu le mouvement boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) et réclamé la séparation du CRIF et de l’Etat, ou demandé un embargo économique envers Israël.

Justement, ces élections doivent aussi être l’occasion pour les citoyens d’interpeller les candidats. S’engagent-ils à reconnaître enfin les droits des Palestiniens, à exiger le respect du droit international par Israël, à mettre au pas les lobbies et à nous rendre le droit d’exprimer notre opinion ?

Claire Vérilhac

 https://blogs.mediapart.fr/register/blog/300517/le-parlement-europeen-vient-de-criminaliser-le-delit-dopinion

COMMENTAIRES  

06/06/2017 21:26 par Roger

Cette UE n’arrête pas de prendre des mesures scélérates. Elle va finir par s’auto-dissoudre dans son jus ("jus") insane !

06/06/2017 21:26 par François

Mais pourquoi perdent ils leur énergie de la sortent, ils peuvent déjà tout se permettre.
Pourquoi nous interdire de critiquer, ils font déjà tout ce qu’ils veulent, même leur médecins achèvent les blessés et nos critiques sont sans suite.
Ca leur gâche leur plaisir le fait qu’on les critique ?
"Si on ne peut plus assassiner tranquille des unter menschen, ou va t-on", qu’ils se disent sans doute.
C’est dur le sentiment d’injustice

06/06/2017 21:43 par D. Vanhove

Cette décision est évidmt des plus sinistres et ignobles au regard de la Justice... mais, avec la manière dont on voit l’UE évoluer, il n’y a là rien d’étonnant... et cette UE semble vrmt ne pas réaliser à quel point elle se met lentement mais sûrement, tous les peuples qui la composent à dos...

d’autre part, j’espère pour vous que vous ne découvrez pas les liens intrinsèques qui unissent le nv président Macron aux sionistes français les plus actifs et qui ont ss doute œuvré de ttes leurs forces (avec tt ce que cela comporte) en coulisses pour pousser leur poulain à remporter la palme ... ceux qui l’ont soutenu ardemment ont pour noms : Attali, BHL, Delanoë, Drahi, Cohn-Benditt, Fabius, Lévy, DSK, Finkielkraut, Kouchner pour les plus connus, et la liste ne s’arrête pas là...

l’un des pus grave souci que connaît la France auj’hui, et la sionisation profonde de son personnel politico-médiatique et tant que cela ne sera pas expurgé, la dérive se poursuivra...

07/06/2017 09:11 par Assimbonanga

On dit "c’est la faute à l’UE". Je dirais c’est la faute à ceux qui savent utiliser l’UE à leur avantage ! Lobbyistes, manœuvriers, activistes de leurs propres intérêts, soutenus par la puissance des puissants, bardés d’hommes d’affaires, d’avocats, de bureaux d’étude. Forcément que le prolétaire n’a pas cette puissance de tir et, là, l’air du temps est à mettre à la poubelle le syndicalisme. Le ciel se couvre de lourds nuages. L’électeur gogo se fait bien entuber par les apparences et les discours macroniens "bienveillants".

07/06/2017 14:49 par Taliondachille

Comment cela pourra-t-il s’appliquer ? Cela n’est-il pas inconstitutionnel dans de nombreux pays ?
Un p’tit coup de 49-3 et il n’y paraitra plus...?

08/06/2017 19:35 par romainsphere

Bonjour,
En lisant la résolution votée ainsi que la définition de l’anti-sémitisme proposée par IHRA ; je n’ai trouvé aucune mention sur le délit d’opinion ou une criminalisation de l’anti-sionisme.
Cette résolution votée que j’ai consultée est ici et la définition reconnue dans la résolution votée est celle-ci :
Adopt the following non legally binding working definition of antisemitism :
“Antisemitism is a certain perception of Jews, which may be expressed as hatred toward Jews. Rhetorical and physical manifestations of antisemitism are directed toward Jewish or non Jewish individuals and/or their property, toward Jewish community institutions and religious facilities"
Dans votre article vous faites référence au guide qui accompagne la définition. D’après ma compréhension le résolution n’adopte pas le guide mais la définition telle que définie ci-dessus. Sur quelle base affirmez-vous que tout l’ensemble de guide fait office de "paramètre de la définition" ?
romain

09/06/2017 11:50 par njama

Je suis assez d’accord avec romainsphere

l’U€ n’a accouché que d’une résolution qui n’est pas coercitive et qui n’a pas plus de valeur juridique qu’une charte. C’est du lobbying sioniste, ce texte n’est ni lois supranationales ni lois nationales, sauf à ce que des États membres transcriraient par leur Parlement en droit national certains éléments de cette résolution pour les qualifier en "délit d’opinion" passible de sanctions pénales, ce qui placerait ces mêmes gouvernements en porte-à-faux et en contradiction avec les principes de liberté d’expression et d’opinion qui sont constitutionnels.

L’U€ agite le bâton, elle brasse du vent, joue sur les mots !
Par exemple quand elle écrit « Nier au peuple juif (sic) le droit à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence de l’État d’Israël est une entreprise raciste » relèverait de l’antisémitisme.
D’abord "peuple juif" ? ... Israël aurait-il pris en otage dans son nationalisme tous les juifs de la terre ?
Pour contester la politique de l’entité sioniste *, on ne voit pas l’intérêt de dire que c’est un État raciste, alors qu’il est plus pertinent de dire qu’il a créé un apartheid (ce que chacun peut constater sur place), que c’est un État "colonialiste", ce qui est historiquement vérifiable qu’il colonisait et continue de le faire.

* Je note "entité" parce que Israël n’ayant toujours pas de Constitution depuis 1948
L’Etat d’Israël a clairement la forme d’une “république parlementaire multipartite et une démocratie libérale qui a adopté le suffrage universel” [2], et c’est très bien ainsi. Mais le fond n’est pas clair, et c’est une Constitution qui permettra à ses partenaires de savoir si Israël est :
- une démocratie laïque reconnaissant l’égalité des droits entre citoyens sans distinction de religion
- ou un “Etat Juif” dans lequel les non-juifs sont discriminés (ne serait-ce qu’en regard de l’immigration), comme le dénonce Azmi Bishara [3], ex-député israélien arabe (chrétien ou musulman, je l’ignore)
- voire même une théocratie, si les religieux (ultra-)orthodoxes parviennent à empêcher l’adoption d’une Constitution…
https://www.drgoulu.com/2008/05/09/israel-60-ans-et-toujours-pas-de-constitution/#.WTptWMakKM9

09/06/2017 11:59 par Eric Durand

https://www.holocaustremembrance.com/sites/default/files/press_release_document_antisemitism.pdf

Point 7 : Denying the Jewish people their right to self-determination, e.g., by claiming that the existence of a State of Israel is a racist endeavor -→ donc là je ne peux pas critiquer Israel et dire qu’ils ont une politique raciste sans être taxé d’antisémite

Point 10 : Drawing comparisons of contemporary Israeli policy to that of the Nazis -→ je ne pas dire non plus que les militaires et les flics se comportent par moment comme les nazis se sont comporter envers eux…

Ils font bien l’amalgame entre Israël et juif afin qu’on ne puisse pas critiquer la colonisation d’un pays par un autre.

13/06/2017 04:26 par alain harrison

C’est triste que les malfrats taisent la majorité silencieuse.
Chaque peuple doit initier sa Constituante et un nouveau pacte social en écrivant sa propre Constitution.
Les partis sont tous les mêmes, ou bien ils épousent le statu quo de la classe affairiste comme Macron, ou bien ils sont attaqués systématiquement comme Maduro.
Ou bien on est libéral, ou bien le système nous broie.
Macron n’est ni de gauche ni de droite, c’est le pure affairiste, il ne fera pas de politique, il fera des affaires, de grosses affaires, l’AECG, TAFTA, et un bon gérant du système économique UE-BCE-FMI-OMC.......avec Merckel et ci.
Le projet libéral est de gérer la ferme efficacement. Avec l’arrivé de l’intelligence artificielle et de l’idée géniale de Mégalomane de la science, l’amalgame microprocesseur-neurone pour toujours plus de performance. Je n’invente rien, ils l’annoncent, ils ont des porte paroles.

Joël de Rosnay : "Il faut utiliser l’IA pour augmenter l’intelligence humaine"
Technologie : Le prospectiviste assure que l’Intelligence Artificielle est "un risque" pour l’emploi, et qu’il "faut prendre en main ces questions". Et les millenials sont ceux qui pourraient faire profiter l’entreprise de cette révolution numérique.
Par Guillaume Serries | Jeudi 19 Janvier 2017

« « Désormais le chenu prospectiviste met ses pas dans ceux de l’anthropologie. "Culture, structure et nature ; aujourd’hui les millenials bouleversent les entreprises" disait-il ce matin lors d’Entreprise du Futur, un événement qui rassemblait aujourd’hui pour sa seconde édition plus de 2000 personnes au centre des Congrès de Lyon. "La culture, c’est celle du numérique, la structure, c’est celle des entreprises, et la nature, c’est celle du travail" assure t-il. » »
http://www.zdnet.fr/actualites/joel-de-rosnay-il-faut-utiliser-l-ia-pour-augmenter-l-intelligence-humaine-39847402.htm

Ils vont nous assurer que : no choice

Réflexion sur l’extrême gauche parlementaire et sur les luttes futures !
Benoit Arcand
chroniques politique québécoise, Journal Le Québécois
24 novembre 2014
« « D’abord, et afin de me distancer de mes amis anarchistes, je précise que la défiance que je porte de plus en plus aux structures étatiques et aux institutions occidentales, soi-disant démocratiques, ne provient pas de positions de nature idéologique car, à l’instar de Marx, je ne crois pas que l’État puisse être aboli tout simplement par décret, le projet fut-il tenté avec toute la bonne volonté du monde. En tout cas, pas sans auparavant avoir éliminé ce qui l’a fait naître (des conditions sociales) et donc d’en avoir rendu l’existence inutile, pour autant que cela puisse être un jour possible6. Autrement dit, je ne crois pas que l’État soit un « choix de société », mais un mal nécessaire qu’il nous faut démocratiser au maximum afin d’en atteindre le point de dépassement.....
....Et comme nos légistes portent un si grand intérêt à la liberté des acteurs privés, surtout au plan de leurs capitaux, bien faisons comme eux et créons nos structures hors du système et travaillons en dehors de lui. Autrement dit, cessons de chercher à prendre le pouvoir et créons notre propre pouvoir ! » »

http://www.lequebecois.org/reflexion-sur-lextreme-gauche-parlementaire-et-sur-les-luttes-futures/

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