RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Les États-Unis et l’UE font de la défense d’Israël un objectif prioritaire (middle east monitor)

Passant rapidement d’un euphémisme à l’autre, les atrocités commises par Israël à Gaza dans le cadre de l’opération « Protective Edge » ont ciblé les zones civiles, comme on pouvait s’y attendre. Résultat : les morts s’accumulent, certaines personnes perdent leur toit tandis que d’autres sont victimes de blessures.

Selon le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, cette attaque soi-disant destinée à affaiblir le Hamas s’intensifiera progressivement.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas aurait formulé une demande de protection internationale pour le peuple palestinien. Cet oubli évident peut être décelé dans deux articles récents rédigés par le président américain Barack Obama et par Lars Faaborg-Andersen, ambassadeur de l’Union européenne en Israël. Les deux articles, publiés dans le journal Haaretz et juxtaposés à la promotion d’un programme de « Conférence israélienne sur la paix », affichent une attitude condescendante à l’encontre des Palestiniens tout en insistant sur le fait que la sécurité d’Israël est un objectif prioritaire à atteindre.

L’escalade progressive de la brutalité d’Israël contre les Palestiniens est à peine mentionnée à côté du deuil fictif d’Obama vis-à-vis de la mort des trois colons israéliens et, après coup, d’une mention de Mohammed Abou Khdeir, brûlé vif par des colons israéliens vindicatifs. Le contexte de la violence coloniale, en revanche, n’apparaît pas du tout. Au lieu de cela, Obama revient sur les perpétuelles préoccupations de sécurité d’Israël en insistant sur la militarisation, la coopération des services de renseignement, la coopération stratégique et hypocrite de l’Autorité palestinienne en matière de sécurité ainsi que le droit des Juifs, monté de toutes pièces, « de vivre dans leur patrie historique ». Dans la même ligne que les affirmations précédentes, la recherche d’une solution pour les Palestiniens est reléguée au second rang par rapport aux droits assumés et attendus accordés à la population colonisatrice d’Israël.

Pour entamer des discussions de paix « indéniablement justes », il est nécessaire de mettre fin à toute forme de colonialisme afin que la Palestine historique puisse être récupérée par tous les Palestiniens, sur la base d’un droit légitime. La rhétorique d’Obama est cependant le reflet d’un amalgame effectué auparavant entre sécurité et paix, illustré par la description de Shimon Peres comme d’« un fervent défenseur de la sécurité d’Israël ». Par la poursuite de l’oppression des Palestiniens, l’engagement pris est clair : continuer de persister afin que les négociations restent une plaie ouverte et perpétuelle, ouvrant la voie à une nouvelle colonisation de la Palestine.

De même, Faaborg-Andersen vante les prétendus avantages de la solution à deux États et se lance dans des contradictions ; ainsi, « l’UE comprend qu’il est essentiel pour Israël de s’assurer que le futur État palestinien ne soit pas un État défaillant ». En fusionnant la contradiction incarnée par la paix et la sécurité, Faaborg-Andersen souligne le caractère bénéfique de celle-ci pour la stabilité, privant les Palestiniens de leur « incitation à la violence et à la terreur », ce qui en retour mettrait en valeur la « qualité de vie et la fierté nationale qui résulteraient d’un accord de paix et de la fin de l’occupation ».

Comme on pouvait s’y attendre, l’UE se fie également au récit de l’« occupation » afin d’éviter de faire face à la nécessité de détruire l’État colonial. Au lieu de cela, Faaborg-Andersen évoque un discours de compromis et essaie non seulement de mettre les opprimés et les oppresseurs sur le même pied d’égalité, mais aussi de placer les revendications territoriales légitimes des Palestiniens dans un cadre qu’Israël pourrait accepter.

Faaborg-Andersen se fonde également sur une formulation qui est supposée distinguer l’aide humanitaire et l’aide à la construction d’un État, tout en omettant de reconnaître les concessions plus laxistes accordées à Israël en échange du déploiement des politiques coloniales et impérialistes dans la région. Plutôt que d’imposer leurs exigences aux Palestiniens, les États-Unis et l’UE feraient mieux de prendre conscience que les compromis entrepris par l’Autorité palestinienne et le gouvernement d’union ne reflètent pas les buts et les objectifs de la véritable résistance palestinienne.

Ramona Wadi

Ramona Wadi est écrivain et journaliste indépendant

https://www.middleeastmonitor.com/blogs/politics/12639-patronising-us-...

Traduction : Info-Palestine.eu - Valentin B.

»» http://www.info-palestine.eu/spip.php++cs_INTERRO++article14693
URL de cet article 26216
  

Même Thème
Israël, Les 100 pires citations
Jean-Pierre Bouché, Michel Collon
Ce livre contient 100 citations de dirigeants, stratèges et penseurs sionistes, des origines du mouvement jusqu’à aujourd’hui. À partir de ces citations, il s’agit pour les auteurs de faire une analyse à la fois documentée et ludique de la pensée sioniste à travers les années. Les auteurs montrent ainsi qu’il y a bien une pensée sioniste cohérente qui se perpétue à travers le temps. Le conflit israélo-palestinien ne vient pas de nulle part : il prend sa source au moment même où le projet sioniste s’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La mort de la démocratie ne sera probablement pas le résultat d’une embuscade. Ce sera une lente extinction par apathie, indifférence et privation.

Robert M. Hutchins

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.