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Comment passer de 260 000 abonnés à 50 000 en 2 ans.

Charlie Hebdo, toujours pro-OTAN et pro-USA

Deux ans après l’attaque meurtrière qui a privé l’hebdomadaire de ses éléments talentueux (et situés à gauche), 50.000 exemplaires sont vendus en kiosques chaque semaine et autant par abonnement. A la suite de la tragédie, 260.000 abonnements avaient été enregistrés, mais la plupart n’ont pas été renouvelés. Si l’on voulait tomber dans le mauvais jeu de mots tels que les aime l’hebdomadaire, on parlerait d’hémorragie.

Depuis 2015, on a constaté le départ de plusieurs membres de l’équipe (et pas les plus mauvais) : le dessinateur Luz, le médecin urgentiste Patrick Pelloux et la journaliste Zineb El Rhazoui, laquelle s’interroge « sur la faculté de Charlie Hebdo à continuer à porter le flambeau de l’irrévérence et de la liberté absolue ».

Nous devons « peut-être être plus offensif », hasarde Riss, directeur de la publication et possesseur de 70 % des actions du journal.

Plus offensif ? Sur quels sujets ?

Sur la rigolade devant un cadavre d’enfant ? Riss l’a déjà fait et il pourrait difficilement faire mieux.

Plus offensif probablement contre « Cette gauche qui s’est toujours couchée devant les despotes », comme le titre Fabrice Nicolino, coutumier d’articles que pourrait signer Obama.

En tout cas, la cible est réaffirmé : la gauche

Depuis des décennies déjà, Charlie hebdo s’est positionné discrètement dans le camp impérialiste, soutenant toutes les guerres de l’OTAN, fustigeant les Arabes sous couvert d’une religion, dénonçant, fut-ce à coups de mensonges, les pays d’Amérique latine qui se libèrent de l’emprise des EU.

Le Grand Soir a déjà donné des exemples de cette dérive (1) de Charlie Hebdo qui a cru bon (8 août 2012) de classer ce site parmi les « soutiens bruns de Damas » (titre de l’article), parmi les « Bruns, rouges et conspis » (sous-titre de l’article), parmi « Cette extrême-droite qui soutient Damas » (titre d’appel en Une) avec deux noms jetés en pâture : Viktor Dedaj et Maxime Vivas.

Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’était une accusation gravissime de nazisme et d’antisémitisme.

Il est vrai que LGS avait publié des discours ou des interviews du président syrien, alors que personne ne le faisait alors (2). Le site avait auparavant dénoncé (alors que personne ne s’y risquait et que le monde entier faisait des courbettes devant Bachar el-Assad) la présence en Syrie de centres de torture décentralisés des Etats-Unis.

Bref, alors que LGS fait du jour-na-lis-me depuis toujours, Charlie Hebdo est depuis longtemps la rognure de ce qu’il fut. Charlie Hebdo aujourd’hui, c’est peu de talents, mais beaucoup d’argent : par la grâce de l’émotion et du « Je suis Charlie », une dizaine de millions d’euros sont en effet tombés dans l’escarcelle des héritiers.

La vérité oblige à rappeler que, pour des raisons politiques doublées de raisons personnelles de ses administrateurs, LGS n’a jamais été Charlie. Personnellement, je confesse que la dégringolade de cet hebdo m’affectera autant qu’on peut être affecté par les déboires des bellicistes, des menteurs et des usurpateurs de l’esprit de ce que fut Charlie Hebdo.

Vladimir MARCIAC

NOTES :

(1) A relire : https://www.legrandsoir.info/le-fascisme-reviendra-sous-couvert-d-antifascisme-ou-de-charlie-hebdo-ca-depend.html
et
https://legrandsoir.info/fete-de-l-huma-l-amerique-latine-insultee-par-la-presence-du-directeur-de-charlie-hebdo.html

(2) Le dimanche 8 janvier 2017, trois médias français : RTL, France info télé et LCP ont interviewé Bachar el-Assad. Alors, trois « soutiens bruns de Damas » ?

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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