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La démocratie étasunienne dans toute sa splendeur

Les Etats-Unis ont donné une nouvelle fois un spectacle affligeant de l’état de leur démocratie. Eux qui pensent être les gendarmes du monde, les gardiens de la paix et des Droits de l’Homme viennent de révéler au monde la supercherie de leur morale.

Donald Trump ou Joe Biden ? Les États-Unis se sont divisés, voire déchirés. Les deux camps ont revendiqué le succès. L’un, après avoir clamé une victoire, a crié à la fraude et a demandé un recomptage des voix. L’autre a patienté avant de se déclarer vainqueur. Si les procédures et les recours des républicains sont acceptés, ce spectacle ridicule pourrait encore durer des jours, voire des semaines. Pour l’instant, Joe Biden a été déclaré élu et reconnu par plusieurs pays, dont la France. Attendant que les résultats officiels soient proclamés, la Russie, le Mexique ou encore le Brésil n’ont, pour l’instant, pas félicité Joe Biden. Pourtant, avant même que l’investiture du candidat démocrate soit officielle, ou que la Cour suprême ne trouve des irrégularités, des bilans sont à tirer.

Sondages et traitement médiatique

D’abord, comme en 2016, les sondages prédisant une vague démocrate monumentale se sont lourdement trompés. Tout comme les médias qui fanfaronnaient déjà à l’idée de voir Donald Trump quitter son poste dès la nuit du 3 au 4 novembre. D’ailleurs, une réflexion mériterait d’être menée sur le rôle néfaste des sondages (et des médias dominants])dans une élection démocratique, ou du moins qui se veut l’être.

D’emblée posons les choses. Je ne suis pas un partisan de Trump, notamment en raison de sa politique extérieure criminelle : blocus renforcé contre Cuba, le Venezuela, l’Iran ou le Nicaragua, retrait de l’accord de Paris sur le climat, assassinat du général iranien Soleimani, soutien indéfectible à Israël (déplacement de l’ambassade des EU de Tel Aviv à Jérusalem et reconnaissance de la Ville sainte comme capitale de l’Etat hébreux, reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan, suppression de l’aide aux palestiniens, plan de partage largement favorable à Israël), guerre économique contre la Chine etc. Je ne défends pas non plus sa politique intérieure, même si des succès économiques incontestables ont été réalisés pendant son mandat (baisse du taux de chômage, réduction de la pauvreté), avant que la crise sanitaire, dont la gestion a été catastrophique, ne vienne remettre en cause ce bilan. Fin de la parenthèse.

La couverture de l’élection présidentielle, et d’une manière générale le mandat de Donald Trump, a été partiale, voire partisane. Très rares sont les articles, ou les émissions des principaux médias, qui ont été bienveillants envers Trump. Pour qui se souvient de la couverture médiatique sous Obama, le contraste est saisissant. Trump a ainsi été raciste, homophobe, misogyne, fou, belliqueux, tandis que Joe Biden a été qualifié de modéré ou de raisonnable, et qu’Obama est encore vu comme le président « cool » par excellence.

Prix Nobel de la paix en 2009 et décrit presque unanimement comme un « pacifique », l’ancien président des Etats-Unis a surtout été un président va-t-en-guerre, avec huit années de conflits ininterrompus et sept pays bombardés, notamment via des frappes de drones (Afghanistan, Syrie, Irak, Yémen, Somalie, Pakistan et Libye). En partant de ce constat, il est facile d’imaginer que Joe Biden n’est peut-être pas le candidat si parfait qu’on semble nous décrire.

Biden est-il de gauche ?

En France, notamment à gauche, beaucoup se sont réjouis de la, très probable, victoire de Joe Biden. Combien ont lu son programme ? Combien connaissent ses prises de position par le passé en tant que sénateur et en tant que vice-président d’Obama ? Joe Biden n’est pas de gauche. C’est un ultralibéral convaincu, qui a incarné un virage à droite sur le plan économique dans les années 80 et qui reste persuadé que les Etats-Unis doivent rester le gendarme du monde. Sur le plan international il a ainsi soutenu la guerre contre la Yougoslavie, la guerre contre l’Irak ou l’intervention en Afghanistan. D’ailleurs, l’ancien Secrétaire d’Etat républicain, Colin Powell, celui qui avait apporté au monde « la preuve » que l’Irak avait des armes de destruction massive, a soutenu le candidat démocrate pour cette élection.

On lui accordera son souhait de revenir dans les accords de Paris sur le climat. Pour le reste, beaucoup de points sociaux et écologiques de son programme y figurent uniquement du fait d’un accord tacite avec Bernie Sanders, son principal rival lors de la primaire démocrate. Le deal était simple : des mesures incorporées contre la promesse de ne pas être critiqué ouvertement par les troupes de Sanders. Une part du contrat a été respectée. L’avenir nous dira si la seconde, la plus importante, le sera.

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