RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Pression sur les élèves : un constat de crise du système éducatif français

Le constat dressé par les associations de parents d'élèves en France est alarmant : la crise éducative persistante se manifeste à travers des inégalités croissantes, une détérioration du climat scolaire et des effectifs surchargés. Malgré les alertes répétées, le manque de moyens humains et financiers compromet gravement l'apprentissage des élèves, les laissant souvent livrés à eux-mêmes dans des classes surchargées. Au cœur des revendications se trouvent la nécessité de réduire les effectifs par classe, d'adapter l'enseignement aux besoins individuels et d'investir massivement dans la formation des enseignants pour bâtir un nouveau modèle éducatif public.

Le rapport PISA met en lumière les séquelles durables causées par la pandémie de COVID-19 sur les élèves à l’échelle mondiale. En France, il corrobore les alertes lancées ces dernières années par les associations de parents d’élèves concernant les effets néfastes, au quotidien, du manque de ressources humaines et financières dans le système éducatif.

Le constat est clair : l’école française ne parvient pas à corriger les inégalités sociales existantes et, dans certains cas, contribue même à les accentuer. Les élèves issus de milieux défavorisés se retrouvent davantage fragilisés par ce système. Apprendre devient une tâche de plus en plus ardue, particulièrement pour les élèves provenant de milieux modestes, parmi lesquels un sur dix est touché par la grande pauvreté.

La dégradation du climat scolaire et des problèmes disciplinaires entrave sérieusement les processus d’apprentissage. Ce phénomène est exacerbé par un nombre élevé d’élèves par classe, avec une moyenne de 30 au collège et 35 au lycée, des chiffres parmi les plus élevés de l’OCDE.

Les sureffectifs d’élèves par classe et le manque de remplacement des enseignants constituent le cœur du problème. En 2018, seulement 17 % des directions d’établissement considéraient que l’enseignement était entravé par un manque d’enseignants. En revanche, ce pourcentage a grimpé à 67 % en 2022, selon le rapport. Il souligne également une préoccupation majeure partagée par les associations de parents d’élèves : les remplacements "garderie" sont préjudiciables aux élèves. Il est essentiel de recruter exclusivement des enseignants et du personnel qualifié pour pallier ces absences.

Contrairement à une idée reçue, le redoublement ne garantit pas la réussite, car les élèves ne se sentent pas suffisamment soutenus ou accompagnés, faute de dispositifs d’aide appropriés, tels que le programme "plus de maîtres que de classes".

Au lieu d’observer une réduction significative des effectifs par classe avec la création massive de postes d’enseignants dans toutes les matières, nous assistons à la suppression de 2 500 postes pour la prochaine rentrée. Le rapport PISA pointe la nécessité pour le ministère de l’Éducation nationale de lutter contre les déterminismes sociaux, une exigence attendue avec impatience, avec la continuité du chantier sur la mixité sociale et scolaire amorcé par le ministre précédent.

Le système éducatif semble s’orienter vers une logique de sélection des élèves, transformant écoles, collèges et lycées en sujets de classement de toute nature. Cette approche encourage tous les types de favoritismes et contourne l’objectif premier de l’éducation. Dans de telles conditions, il reviendra aux élèves de se frayer un chemin vers la réussite, malgré des classes surchargées et des enseignants manquant de temps et de ressources pour remédier à leurs difficultés dès les premiers signes d’échec.

Bien que les associations de parents d’élèves reconnaissent la volonté de créer des postes d’enseignants en français et en mathématiques, elles expriment des inquiétudes concernant ces recrutements sans revalorisation du statut enseignant. Il est à craindre que la formation de groupes de niveaux cloisonne les élèves les plus faibles, renforçant ainsi les effets néfastes décrits dans le rapport PISA. Ce dernier recommande des groupes de remédiation ponctuels et limités dans le temps, adaptés aux besoins spécifiques et temporaires des élèves.

Les annonces du ministre de l’Éducation nationale concernant le redoublement comme outil pour restaurer l’autorité des enseignants suscitent des inquiétudes. La vision de certains élus conservateurs qui présentent le redoublement comme une sanction pour les élèves jugés indésirables est alarmante.

Cette logique implique que l’échec scolaire serait uniquement attribuable au manque de travail de l’élève. Cependant, un élève en situation d’échec peut subir d’autres pressions, telles que le harcèlement, des difficultés familiales ou des problèmes de santé, perturbant ainsi son parcours scolaire. Affirmer qu’un élève en difficulté ne travaille pas n’est pas seulement réducteur, c’est également une forme de violence envers les enfants.

La résolution des problèmes de l’école ne viendra pas uniquement d’une approche autoritaire. Il est crucial de faire progresser les élèves en s’engageant à créer un environnement éducatif qui implique davantage les parents dans la scolarité de leurs enfants, au-delà de simples contraintes réglementaires.

Les associations de parents d’élèves rejettent ainsi un traitement superficiel des problèmes de l’éducation sans s’attaquer aux racines profondes. Elles exigent une réduction significative des effectifs par classe, la prise en compte des élèves ayant des besoins éducatifs spécifiques, des formations pour les enseignants afin de mieux gérer les classes hétérogènes, ainsi que la création massive de postes d’enseignants dans toutes les matières sur une période de cinq ans, permettant ainsi la mise en place de groupes de remédiation en fonction des besoins, dans le but de bâtir une nouvelle école publique.

URL de cet article 39190
  

Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le prix à payer pour être présenté par les média comme un candidat "responsable et sérieux" est généralement d’être en accord avec la distribution actuelle de la richesse et du pouvoir.

Michael Lerner

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.