
Ce matin 10 septembre sur « France-Inter », peu avant 7 heures, entre deux, dans le flot habituel des inepties et sottises que diffuse cette radio, une nouvelle : comme une bouffée d’air frais.
Le journaliste raconte que, incroyable !, deux récentes élues de « Podémos », dirigeantes de grandes villes en Espagne, tiennent leurs promesses !
La première, qui s’était fait connaître par son combat contre le mal logement, applique aujourd’hui une sorte de « loi de réquisition » en réclamant 6 000 euros aux banques sur chaque logement qu’elles possèdent et qui ne sont pas mis à la location ;
la seconde, bien que dirigeant une ville confrontée à des difficultés budgétaires, refuse l’argent que lui aurait rapporté un contrat publicitaire avec la firme « Coca-Cola », au motif de son soutien aux salariés de cette même multinationale engagés dans un conflit du travail très dur !
L’auditeur matinal l’aura-t-il entendu ?
Incroyable non, ce qui se passe en ce moment, de l’autre côté des Pyrénées ! Il y a, encore, un pays, pas très loin de chez nous, où les politiciens tiennent leurs promesses une fois élus ; où ils ont le courage -politique- de dire merde aux banques et aux multinationales…
Incroyable, cela fait drôle maintenant chez nous où nous sommes habitués à voir les politiciens couchés devant les mêmes banques et multinationales.
Chez nous où, il y a quelques années encore, des jeunes gens qui n’étaient pas tous des gauchistes, criaient « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde » (1) ; chez nous où, dans un de ses derniers films, Gérard Mordillat faisait résoudre cette énigme à un de ses acteurs : « en dix lettres : n’est pas français... » (2).
L’avons-nous à ce point oublié ?
Avons-nous, à ce point perdu la mémoire ? Est-ce irrémédiable ?
(1) Jeunesse Ouvrière Chrétienne (J.O.C.).
(2) Gérard Mordillat : Les vivants et les morts. La réponse : IMPOSSIBLE n’est pas français !