RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
26 

Ce que disait la CGT lors de la création du Marché commun, l’ancêtre de l’UE

Le 23 janvier 1957, l’Assemblée nationale, par 331 voix contre 210, émet un vote positif à l’établissement d’une "Communauté économique européenne" plus communément dénommée "Marché commun". Pour la CGT, aucune illusion à cette époque, "le Marché commun est un aspect de l’offensive internationale du Capital, l’alliance des pays de l’Europe capitaliste".

Les élections législatives de janvier 1956 ont porté au pouvoir la SFIO, le PS d’hier. Guy Mollet, premier dirigeant national de ce parti devient président du Conseil, le chef du gouvernement à cette époque.

Lors de la campagne pour les législatives, la SFIO s’est prononcée pour le Marché commun afin d’humaniser le capitalisme. Fort de leur score aux élections, les socialistes promettaient aussi de raser gratis. Mais pire, ils vont engager la France dans une guerre coloniale en Algérie.

Que disait la CGT lors de la création du Marché commun, l’ancêtre de l’UE
En fait de faire rendre des comptes au Capital, les socialistes français allaient continuer à gérer loyalement le capitalisme, selon la formule de Léon Blum, l’un de leurs anciens dirigeants.

En Allemagne comme en France, oui déjà, les députés socialistes votent pour la création de la CEE composée de 6 pays : la France, la république fédérale d’Allemagne, la Belgique, les Pays-bas, le Luxembourg et l’Italie.

Dès le 9 janvier 1956, le Bureau confédéral de la CGT réaffirmait les raisons de l’opposition de la confédération aux projets de Marché commun. Dans le même communiqué, elle rejetait aussi "tout protectionnisme conservateur et son appui à toute formule authentique de coopération économique internationale."

"- La libre circulation des marchandises, donc le déchaînement de la concurrence fondée sur l’infériorité des salaires et de la législation sociale, l’harmonisation par le bas des conditions sociales dans les différents pays, l’opposition renforcée à toutes les revendications des travailleurs. (...)

- La libre circulation des capitaux, le danger d’évasion des capitaux, de dévaluation et même de remplacer la monnaie nationale par une monnaie commune. (...)"

Et en 1957, avant la ratification par la France du Marché commun, la CGT, par la voix de Jean Duret, directeur du Centre d’études économiques de la confédération déclare :

L’enjeu est énorme : le Marché commun conduit infailliblement, à plus ou moins brève échéance, à la disparition des souverainetés nationales, à la création d’un super-Étateuropéen, réduisant à sa plus simple expression tout ce qui pourrait subsister d’individuel, de politiquement et économiquement indépendant chez les membres de la Communauté. Ce super-État sera dominé par le pôle d’activité économique le plus puissant : la Ruhr ; par la puissance la plus énergique et la plus dynamique : l’Allemagne de l’Ouest. [...] Pour la France, la réalisation du Marché commun c’est l’acceptation de l’hégémonie allemande. Son industrie ne pouvant lutter contre la concurrence d’outre-Rhin tombera sous la coupe des konzerns de la Ruhr.

Il me semble que cette appréciation n’a pas pris une seule ride, à l’heure de la préparation du congrès de ma confédération et de celui de la CES, ce machin chose syndical européen auquel la CGT appartient et qui affadit la lutte des classes.

Pour le débat démocratique de tous les syndiqués de la CGT.


Note du GS. Merci à nos lecteurs de commenter l’article et pas l’appartement de Lepaon ou des choses de ce genre. D’autres l’ont fait et le font ailleurs en abondance.

URL de cet article 29167
  

Même Thème
Georges Séguy. Résister, de Mauthausen à Mai 68.
Bernard GENSANE
Il n’a jamais été le chouchou des médias. Trop syndicaliste, trop communiste, trop intransigeant à leur goût. Et puis, on ne connaissait même pas l’adresse de son coiffeur ! Seulement, à sept ans, il participe à sa première grève pour obtenir la libération de son professeur qui a pris part aux manifestations antifascistes de Février 34. Huit ans plus tard, à l’âge de quinze ans, il rejoint les rangs de la Résistance comme agent de liaison. Lui et les siens organisent de nombreuses évasions de militants (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Quand je vois les Fake journalistes s’en prendre aux Fake News, je me dis que c’est comme si une moitié de leur cerveau s’en prenait à l’autre. »

V. Dedaj

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.