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Ce serait le moment idéal pour George W Bush de fermer sa gueule.

George W Bush a publié une déclaration sur la situation en Afghanistan, et il n’y a pas assez de chaussures dans le monde pour y répondre de manière adéquate.

"Laura et moi avons suivi avec une profonde tristesse les événements tragiques qui se déroulent en Afghanistan", écrit le fugitif de La Haye. "Nos cœurs sont lourds à la fois pour le peuple afghan qui a tant souffert et pour les Américains et les alliés de l’OTAN qui ont tant sacrifié."

Bush dit aux forces armées américaines, au corps diplomatique et à la communauté du renseignement à quel point lui et sa femme sont fiers de leur "sacrifice" et de leur "courage" et qu’ils ont " assuré la sécurité de l’Amérique " et "rendu l’Amérique fière" avec leur occupation de plusieurs décennies qui n’a littéralement rien accompli à part rendre des gens horribles très riches. Et, vous ne serez pas surpris d’apprendre que la déclaration ne présente aucune excuse à qui que ce soit pour quoi que ce soit.

Peut-on imaginer une telle personne ? Imaginez être George W Bush au milieu du mois d’août 2021 et vous dire : "Je sais exactement ce dont les gens ont besoin : un discours d’encouragement sur l’Afghanistan de ma part, George W Bush !".

Quel culot. Mais quel culot.

Après tout, c’est le même homme qui a ordonné l’invasion désastreuse en premier lieu sous la justification du 11 septembre, un récit truffé de lacunes, après avoir déjà décidé d’évincer les Talibans un mois avant que les tours ne s’effondrent. Le même homme qui a rejeté l’offre des talibans de livrer Oussama Ben Laden en octobre 2001 si les États-Unis apportaient simplement la preuve de sa culpabilité et mettaient fin à leur campagne de bombardements. Le même homme qui a rejeté à plusieurs reprises les offres de reddition des talibans après le début de l’invasion. Le même homme qui a initié des décennies de mensonges sur ce qui se passait en Afghanistan afin de justifier une occupation maintenue pour le pouvoir et le profit.

Et après toutes ces explications bidon sur "le peuple opprimé d’Afghanistan", les États-Unis, après vingt ans d’occupation, laissent au peuple afghan la population la plus misérable de toutes les nations du monde. Après toutes ces lamentations sur "la guerre des talibans contre les femmes", l’Afghanistan est resté le pire endroit au monde pour être une femme pendant toute la durée de l’occupation.

Et c’est entièrement la faute de l’empire centralisé américain. Les talibans ne sont arrivés au pouvoir que parce que les États-Unis ont soutenu leurs prédécesseurs (qu’ils ont aussi activement radicalisés) contre l’Union soviétique et ses alliés afghans de gauche dans les années 80, puis Bush a envahi le pays et fait pleuvoir des bombes pendant vingt ans, tuant des centaines de milliers de personnes.

Après quatre décennies d’interventionnisme et deux décennies d’occupation à grande échelle faisant suite à des générations de sauvagerie et de terrorisme choquants infligés au peuple afghan par les Britanniques, il est parfaitement juste de dire que cent pour cent des problèmes de l’Afghanistan aujourd’hui peuvent être entièrement imputés aux États-Unis et à leurs alliés.

Maintenant, alors que le pays est de nouveau sous le contrôle des talibans après un long intermède sadique et que de nombreux Afghans sont si effrayés que certains ont plongé vers la mort après s’être accrochés désespérément aux avions militaires américains en partance, ce serait le moment idéal pour George W Bush de fermer sa gueule.

Mais George W Bush n’a pas fermé sa gueule. Non seulement George W Bush n’a pas fermé sa gueule, mais les architectes de guerre de l’administration Bush, comme John Bolton et Paul Wolfowitz, sont interrogés par les médias pour savoir s’il était sage de mettre fin à l’une des guerres de Bush. Bolton a bénéficié d’une tribune sur NPR pour dire au monde que le retrait est un "échec catastrophique du leadership américain" et que les États-Unis devraient intervenir pour chasser les talibans une fois de plus. Wolfowitz a été interviewé par la BBC où il a déclaré ressentir une "profonde trépidation" à propos du retrait et l’a qualifié d’aubaine pour la Chine et les terroristes du monde entier.

Rien de plus sain et de plus normal. Bonjour, je suis un présentateur de journal télévisé très sérieux ; maintenant, pour expliquer ce qui se passe en Afghanistan, nous allons nous tourner vers un néocon du PNAC de l’administration Bush qui a contribué à créer des montagnes de cadavres et qui a littéralement et systématiquement tort sur tout. Cela ne peut se produire que dans un environnement médiatique où une propagande de guerre flagrante est régulièrement déguisée en reportage.

Ce que l’empire américain a fait à l’Afghanistan est impardonnable. Totalement impardonnable. Ne pardonnez jamais à ces monstres. N’oubliez jamais ce qu’ils ont fait à ce pauvre pays. N’oubliez jamais que la prochaine fois que l’on vous demandera de soutenir un autre acte d’interventionnisme militaire américain, il sera, avec une certitude absolue, basé sur des mensonges, n’accomplira pas ce que ses partisans prétendent, se terminera par un désastre, entraînera de nombreuses promesses non tenues pour toutes les parties impliquées, coûtera des milliards et ne profitera à personne, sauf aux pires d’entre nous.

Caitlin Johnstone

Traduction "Eh oui, penser à toujours demander au tueur ce qu’il pense de la victime" par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» http://caitlinjohnstone.substack.com/p/now-would-be-a-great-time-for-george
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Roger Faligot. La rose et l’edelweiss. Ces ados qui combattaient le nazisme, 1933-1945. Paris : La Découverte, 2009.
Bernard GENSANE
Les guerres exacerbent, révèlent. La Deuxième Guerre mondiale fut, à bien des égards, un ensemble de guerres civiles. Les guerres civiles exacerbent et révèlent atrocement. Ceux qui militent, qui défendent des causes, tombent toujours du côté où ils penchent. Ainsi, le 11 novembre 1940, des lycées parisiens font le coup de poing avec des jeunes fascistes et saccagent les locaux de leur mouvement, Jeune Front et la Garde française. Quelques mois plus tôt, les nervis de Jeune Front avaient (…)
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