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Coïncidences politico-linguistiques ou le vote de la charte européenne des langues régionales

Coïncidence : violant l’article II de la Constitution qui stipule que « la langue de la République est le français », la ministre Fioraso a institionnalisé l’usage de l’anglais à l’Université. Officiellement chargé de réprimer l’anglicisation galopante des médias, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel vient d’engager une « réflexion » visant à « assouplir » les quotas de chansons françaises dans le temps d’antenne des radios. Soucieux de diversité ( !), le C.S.A. veut faire plus de place, non pas aux chanteurs berbères, italiens ou cubains, mais aux petits Frenchies qui ont le bon goût de renier leur langue pour chanter en anglais…

Dans le même temps, avec l’appui des députés du PCF (excepté J.-J. Candelier), l’Assemblée nationale vient d’adopter la Charte européenne des langues minoritaires et régionales qui, tout à la fois, détruit les fondements universalistes de la citoyenneté française (en légalisant la notion de minorité linguistique et en la territorialisant) et ouvrant de fait un « droit », non pas à parler les langues régionales (dont l’usage est parfaitement libre !), mais à NE PAS user du français dans la vie institutionnelle française ! Jolie « avancée sociétale », Messieurs-dames les députés bleus, verts, roses et roses vifs !

Bref, que ce soit au nom du tout-anglais impérial (basculement rapide de la France au tout-anglais en tous domaines : pub, enseignes, services publics, chanson, cinéma, recherche, enseignement…) ou au nom du régionalisme, destitution, désétablissement, en un mot DECLASSEMENT GENERAL de la langue française, socle de notre République et de la Francophonie internationale. Rattacher ce processus d’arrachage linguistique aux diktats du grand patronat européen, qui dès 2006 appelait à faire de l’anglais « la (seule) langue de l’entreprise et des affaires » (déclaration du Baron Seillière au Conseil européen d’avril 2006) ne serait de notre part qu’un pur délire de persécution.

Autre « coïncidence » : ces annonces accompagnent le lancement par François Hollande de son sinistre projet d’euro-régionalisation de la France : 15 « Länder » remplaceraient les 28 régions existantes, les départements… et les communes de France étant progressivement supprimés au profit des euro-métropoles.

Si l’on ajoute à cela que le président « normal » accélère la mise en place du « gouvernement européen » (ce que les eurocrates appellent le « saut fédéral européen ») ainsi que les négociations, menées dans le dos du peuple français, sur l’Union Transatlantique, on peut juger, sans être suspect de paranoïa, que notre pays est entré dans une période critique pour son existence même. Le P.R.C.F. a dès longtemps signalé le Manifeste Besoin d’aire, publié par le M.E.D.E.F. en décembre 2011, qui appelle à dépasser l’État-nation français en « reconfigurant les territoires », en créant les « États-Unis d’Europe, notre nouvelle patrie » (sic), en « supprimant les départements et les communes » (dixit Pierre Gattaz), bref, EN METTANT UN POINT FINAL A L’HISTOIRE DE FRANCE.

Linguiste de formation, militant antifasciste, le marxiste italien Antonio Gramsci ne croyait pas aux « coïncidences ». Dans ses Cahiers de prison, il notait déjà :

« à chaque fois qu’affleure, d’une manière ou d’une autre, la question de la langue, cela signifie qu’une série d’autres problèmes est en train de s’imposer : la formation et l’élargissement de la classe dirigeante, la nécessité d’établir des rapports plus intimes entre groupes dirigeants et la masse nationale-populaire, c’est-à-dire de réorganiser l’hégémonie culturelle ».

C’est dire combien les marxistes – et plus généralement, les progressistes et les démocrates – doivent analyser la signification de classe majeure de l’actuel délitement programmé de l’État-nation français, mais aussi de nombre d’Etats limitrophes de notre pays (sauf un, devinez lequel !), l’Espagne (deux référendums sur l’indépendance en 2014 ?), la Grande-Bretagne (référendum sur l’indépendance de l’Écosse, puis de Galles ?), la Belgique (quasi-sécession de la Flandre où la francophonie est persécutée), l’Italie (avec le séparatisme de la Ligue lombarde)…

C’est dire aussi que l’indifférence goguenarde de tant de « marxistes » à l’égard de l’euro-casse géante qui détruit les langues nationales d’Europe (à l’exception d’une, et encore… car l’anglais n’est pas le Wall Street Globish !) et, sous ce prétexte, les États européens historiquement constitués, est tout ce que l’on voudra sauf… révolutionnaire. En effet, qu’y aurait-il d’internationaliste à ce qu’une langue unique, porteuse de pensée, de politique et d’économie uniques, qui est précisément celle de la future Union transatlantique en gestation avec l’OTAN et le condominium impérialiste euro-dollar à l’appui, règne à jamais sur nos lèvres et sur nos cœurs, pendant que la République une et indivisible héritée des Soldats de l’An II cèderait la place à un mixte supra et infranational de féodalités régionales et de supranationalité impériale ?

Ne nous laissons pas couper la langue, celle de l’Édit de Nantes, de la Constitution de l’An I et du programme du CNR ! Ne laissons pas démanteler notre pays.

Marx demandait jadis au prolétariat de « devenir la nation » pour construire le socialisme. C’est plus que jamais une obligation pour gagner demain et pour résister aujourd’hui.

»» http://www.initiative-communiste.fr/billet-rouge-2/concidences-politic...
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