RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Combien de snobinarderies à la con par minute ?

Je n’ai pas vu le film « 120 battements par minute », je le verrai peut-être et il est peut-être très bon.

Mais l’autre matin, sur France Inter, le 22 août si je me rappelle bien, ceux qui en parlaient m’ont gonflé à bloc.

Non pas, bien sûr, parce qu’ils disaient du bien d’Act Up. L’action de cette association a été utile, comme tout ce qui a permis de sensibiliser le grand public au danger du sida et à la situation des personnes atteintes.

Non. Ce qui m’a gonflé, c’est qu’une fois de plus, pour se faire mousser à bon marché, les intervenants, journalistes comme cinéastes, aussi snobinards à la con les uns que les autres, ont tapé sur les profs.

Ils ont prétendu qu’Act-Up était à l’avant-garde dans les années 90 et qu’en particulier, l’éducation nationale ne faisait rien.

Le ministère ? Peut-être ! Les profs et autres intervenants ? C’est une autre histoire !

Dès que j’ai entendu cette connerie, j’ai foncé sur ma petite collection de BD. Parmi « Et voilà le travail » de Hubuc, les albums de Wolinski dans l’Huma et ceux de Bidstrup, j’ai remis la main sur une brochure de 1986 qu’on peut encore trouver sur Internet :

https://www.bedetheque.com/BD-Mutualite-francaise-presente-Le-dernier-des-tabous-121006.html

Act-Up-Paris a été créée en juin 1989. L’avant-garde parisienne n’avait donc que trois ans de retard sur les péquenots du bocage Normand, chez qui je bossais, moi, le péquenot des Pyrénées.

En 1986, l’ADOSEN (Action et DOcumentation Santé pour l’Education Nationale) de Cherbourg, autant dire la MGEN, faisait distribuer 30.000 exemplaires de cette BD aux lycéens. Pour les années suivantes, je ne sais pas, j’étais seulement prof dans le collège à côté et simple donneur de sang.

D’après une lettre de l’ADOSEN distribuée avec la BD et encore pliée dans mon exemplaire, quelques administrateurs pisse-froid du ministère y ont paraît-il trouvé à redire, car en plus de sa grande qualité informative, la brochure présentait les choses avec un humour particulièrement salé. Mais elle a été distribuée, et on ne faisait pas seulement cela à l’école, déjà à l’époque.

On parlait du sida, tout simplement.

Je me rappelle en particulier de la réaction d’un élève de 4eme alors qu’on parlait déjà, aussi, du mariage homosexuel, vous savez, ce truc que ceux qui en causaient le plus ont mis trente ans à réaliser.

Ce garçon avait peur que ce mariage ne propage le sida, selon les préjugés du temps comme quoi c’était une maladie d’homos. Il avait exprimé cette crainte en entrant en classe et j’avais pris deux ou trois minutes pour expliquer que le danger était dans la multiplication des partenaires, et qu’en encourageant les homosexuels à stabiliser leur situation matrimoniale, on pouvait au contraire diminuer la contagion. Je lui dis aussi que les hétéros qui multiplient les partenaires sans précaution prenaient beaucoup plus de risques que les homos en couple stable. Bref, je lui résumai ce qu’on savait à l’époque, contre les préjugés à la con.

Et le cours a continué sans problème. Je n’en ai plus entendu parler, ce qui veut dire que personne n’est allé jaser en ville que le prof d’allemand racontait des histoires de cul en cours. Je ne crois pas que j’aurais pu faire pareil plus tard, après des années de régression idéologique reaganno-mitterrandienne.

Je pense même que le mariage homo serait passé plus facilement à l’époque, avec moins de connards dans les « manifs pour tous » que dans nos années 2010, où les cinéastes et les journalistes se croient tellement en avance.

Les snobinards à la con de France-Inter m’ont gonflé, mais peut-on leur en vouloir ? Taper sur l’Education Nationale, surtout à quelques jours de la rentrée, c’est bon pour l’audience, tant il est vrai que les Français aiment se faire bourrer le mou. Et les journalistes sont payés pour faire de l’audience, pas pour informer.

Ils m’ont énervé, écrire ce petit article m’a défoulé, pas trop inutilement, j’espère.

URL de cet article 32232
  

Cuba, Fidel et le Che - ou l’aventure du socialisme
Danielle BLEITRACH, Jacques-François BONALDI
Voilà notre livre, il est enfin sorti de l’imprimerie, tout chaud comme un petit pain… Il faut que je vous explique de quoi il s’agit, comment se le procurer s’il vous intéresse et comment organiser des débats autour si bien sûr vous êtes en mesure de le faire… Danielle Bleitrach D’abord sachez que ce livre inaugure une collection du temps des cerises, collection qui portera le nom "aventure du socialisme" Je reviendrai sur cette idée du socialisme comme aventure. L’idée donc du livre (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Il n’existe pas, à ce jour, en Amérique, de presse libre et indépendante. Vous le savez aussi bien que moi. Pas un seul parmi vous n’ose écrire ses opinions honnêtes et vous savez très bien que si vous le faites, elles ne seront pas publiées. On me paye un salaire pour que je ne publie pas mes opinions et nous savons tous que si nous nous aventurions à le faire, nous nous retrouverions à la rue illico. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses. Nos talents, nos facultés et nos vies appartiennent à ces hommes. Nous sommes des prostituées de l’intellect. Tout cela, vous le savez aussi bien que moi ! »

John Swinton, célèbre journaliste, le 25 septembre 1880, lors d’un banquet à New York quand on lui propose de porter un toast à la liberté de la presse

(Cité dans : Labor’s Untold Story, de Richard O. Boyer and Herbert M. Morais, NY, 1955/1979.)

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.